mardi 29 janvier 2013

Il ya 120 ans exactement la bande du Niger (l'Azawad)


Il ya 120 ans exactement la bande du Niger (l'Azawad)

hamma-ag-mahmoud
Hamma Ag Mahmoud, leader le plus expérimenté de l’Azawad


C'est en 1893 que les troupes coloniales françaises pénétraient à Tombouctou, composées essentiellement de tirailleurs Sénégalais, entendez des soldats africains menés par des officiers français.
Ironie du sort, en cette année 2013, anniversaire de la première bataille coloniale française, pour l'occupation de la Boucle du Niger, le même scénario se répète. L'armée française appuyée par des militaires africains, clones des tirailleurs Sénégalais, sur les traces des colonnes Bonnier et Joffre, a entamé à nouveau la reconquête de l'Azawad.
Rien n'a été épargné dans la ressemblance des deux évènements, jusqu'aux atrocités commises sur les populations civiles. La colonne Joffre en particulier n'a rien épargné sur son itinéraire, populations civiles, bétails, mêmes les taillis d'épineux ont été minutieusement brulés.
Dans le pur style des conquêtes coloniales, l'armée franco-africaine se singularise aujourd'hui, à Bamako, Ségou, Kona, Sevaré, Seribala, Niono, Diabali, Dioura et bientôt jusqu'à Gao, Kidal et Tombouctou, par des massacres de populations civiles déjà affublées du nom de code "Peaux Rouges",à l'image des amérindiens, ce qui préfigure le sort réservé.
Les avions de chasse en action contre les terroristes nous dit on, n'épargnent guère les civils terrorisés par le fracas des bombes, de nuit comme de jour.
Des milliers de personnes sont déjà sur les routes de l'exile, femmes, enfants, vieillards, affamés, et tous démunis.
Cette guerre, comme la première (elle a durée près de 30 ans), pourrait être longue, si la France en tête de la croisade, et responsable devant l'Histoire, n'est pas résolue à la réparation.
La guerre contre le terrorisme, si tant en est le vrai mobile, pourrait et devrait se faire avec plus de discernement.
Depuis plus de 12 ans l'AQMI opère dans l'Azawad au su et vu de tous.
Le Gouvernement du Mali traitait avec lui au grand jour.
Les partenaires du Mali ont largement déboursé des fonds pour la lutte contre le terrorisme, sans résultat, le Président A.T.T et la classe politique malienne n'ayant jamais été sanctionnée, à l'image du Président Noriega du Panama?
Pourquoi?
Le Mali, depuis avril 2012, n'a cessé d'alerter l'opinion publique internationale, sur la nécessité de contrer le terrorisme dans l'Azawad, en vain.
Pourquoi la communauté internationale à fait preuve d'autant de passivité?
Aujourd'hui, à lumière des récents événements, les agendas des différents acteurs apparaissent au grand jour.
Le Mali, la CEDEAO qui ne se sont jamais préoccupés du terrorisme et pour cause, en font aujourd'hui le bon prétexte dans leur croisade contre le MNLA.
L'Algérie qui ne tolère guère l'exploitation des ressources de l'Azawad, n'a trouvé de mieux que d'y favoriser toutes les criminalités.
Le MNLA qui a affiché ses intentions de lutter contre le terrorisme et le crime organisé dans l'Azawad, a vite été neutralisé.
Tout le monde aujourd'hui sait pertinemment d'où vient cette onde de choc.
La France qui clame haut et fort son aide désintéressée au Mali, dévoile aujourd'hui un autre agenda, la liquidation du MNLA, au prétexte de rétablir l'intégrité territoriale du Mali, ce qui va largement au-delà des résolutions du Conseil Sécurité, qui fait du règlement politique du conflit, un préalable à la guerre contre le terrorisme.
Par conséquent l'intervention militaire anticipée devrait s'en tenir au containement des terroristes sur la ligne de démarcation entre l'Azawad et le Mali, en attendant le règlement politique du conflit et la préparation militaire de l'opération.
Les pogromes auxquels se livre joyeusement l'armée malienne, sous couverture française, ne font nullement réfléchir les politiques en France, les nombreuses victimes civiles des bombardements de l'aviation française, les interminables cortèges des populations vers les pays voisins, non plus.
Les assassinats des civils "blancs", les viols, les razzias organisées par l'armée malienne et leurs supplétifs, avec la complicité des militaires français, rappellent étrangement les événements survenus au Rwanda, dans un passé récent.
A l'image des Tutsi, les Touaregs menacent-ils les intérêts Français ?
Le programme de formation de l'armée malienne, financé par l'Union Européen ne vient-il pas trop tard ?
Au Mali les événements des années 60 et 90 le montrent bien, l'armée n'a exécuté que des ordres des politiques, les mêmes qui sont toujours là.
Les donneurs d'ordre, comme les auteurs de crimes de guerre et de génocide sont aujourd'hui dans les hautes sphères de l'Etat malien et de son armée.
La France et la communauté internationale le savent très bien, eux qui s'apprêtent à leur livrer l'Azawad pieds et mains liés.
La France, comme en 1893, 1916, 1960, réécrit outrageusement l'histoire de l'Azawad.

Hamma Ag Mahmoud
Ancien Ministre


Nord-Mali : le MNLA interdit l'armée malienne de s'approcher de Kidal


Nord-Mali : le MNLA interdit l'armée malienne de s'approcher de Kidal

« Les Français sont les bienvenus, mais pas avec l’armée malienne » affirme Attaye Ag Mohamed, membre du Conseil Révolutionnaire du MNLA.
Soldats maliens.
TAILLE DU TEXTE 
L’intervention armée s’est accélérée ces dernières heures avec notamment l’arrivée des troupes françaises et maliennes aux portes de Tombouctou.

Pendant ce temps les combattants du MNLA se font de nouveau entendre sur le terrain.
Ils affirment avoir désormais le contrôle des villes de Kidal et Tessalit située dans le nord du Mali. Selon un de leurs porte-paroles, les troupes françaises seraient bien au courant de leurs mouvements.


Des rebelles du MNLA se regroupant dans un endroit non identifié
​​Le Mouvement de Libération de l’Azawad compte étendre sa zone d’influence et interdit à l’armée malienne de ne pas s’approcher de Kidal ou de tout autre territoire qu’il occupe.

« Les forces françaises sont certainement au courant de tous les mouvements dans la région, » indique Attaye Ag Mohamed, membre du Conseil Révolutionnaire du MNLA.

« Donc les Français sont au courant, ils sont les bienvenues, mais pas avec l’armée malienne », lance-t-il.

Attaye Ag Mohamed du MNLA
http://www.lavoixdelamerique.com/content/nord-mali-le-mnla-interdit-larmee-malienne-de-sapprocher-de-kidal/1592283.html

Intervention de Mossa Ag Assarid Kabyle FM partie 1.wmv

Oui pour un congrès des nations unis sur le statut de l'Azawad.


Oui pour un congrès des nations unis sur le statut de l'Azawad.
Les touaregs sont  des nomades et berbères estimés à 3 millions d’individus. Ils sont les habitants historiques de la région sahélienne divisée par la colonisation entre l’Algérie , le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Ils sont un peuple assoiffé de liberté et d’espace, c’est pourquoi ils occupèrent le grand désert du Sahara et avancèrent jusqu’au sud du Niger et Mali, notamment dans la région de l’Ader et la boucle du fleuve Niger.
A la pénétration coloniale, les touaregs se sont durablement opposés à la conquête lancée par les colons au Mali ainsi qu’au Niger.
Aux indépendances, ils se retrouvèrent divisés entre 5 pays et encerclés par les frontières.
Ils se voient marginalisés dans les nouveaux Etats, ce qui les a conduits à se révolter contre les régimes mis en place des 1963 soit 3 ans après les indépendances au Mali.
Jusqu’à ce moment, les touaregs n’avaient jamais cessé de prendre les armes quand l’occasion s’y prête ce qui fait d’eux des perpétuels insurgés.
Leurs luttes avaient été soldées par plusieurs négociations autour de leurs revendications politiques, ainsi que par des violations d’accords faisant enclencher des nouveaux conflits.
Des indépendances, à la période actuelle, nous en dénombrons au Mali, six grandes révolutions y compris la révolte de Firhoun dans les années 1916.
En 2011 et juste à la fin de la guerre en Libye,  les touareg reprirent les armes au Mali, mais avec désormais un nouvel objectif, celui de l’autodétermination de l’Azawad qui est inclut d’ailleurs dans la chartes des Nations Unies parmi « les buts des Nations Unies », celui de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes » (article 1, alinéa 2).
Le mouvement national pour la libération de l’Azawad revendique l’autodétermination de l’Azawad.
L’Azawad correspond à la région historiquement habitée par les nomades touareg au nord du Mali. Elle s’étend sur les trois régions maliennes de Gao, Kidal et Tombouctou
Le MNLA souhaite une consultation populaire sur l’autodétermination de l’Azawad. Ce mouvement estime que le peuple touareg est opprimé par le pouvoir central malien et souhaite dès lors y mettre fin.
En cours de réalisation, cette insurrection des indépendantistes au Nord Mali, a connu la perturbation des groupes islamistes, que les autorités complices du Mali ont  laissé s’installer dans sa partie Nord pendant plusieurs décennies.
Début 2013, après plus d’un an de perte du contrôle politique et militaire de l’Azawad, l’armée malienne appuyée par l’armée française ainsi que les forces de la CEDEAO interviennent actuellement pour chasser les islamistes et libérer le Nord Mali.
Mais il serait plus raisonnable pour les Nations Unis de prendre au sérieux cette question, en analysant les causes du problème, en incitant des négociations sur la base des revendications du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) avec les différentes parties afin de trouver les meilleurs issues de gestion de l’insécurité dans la bande saharienne et veiller à l’épanouissement de la population du Nord.
Par la présente pétition, nous souhaitons motiver les Nations Unies afin qu’ils statuent sur le statut de l’Azawad et la question touarègue au Mali.
ALGHOUBAS Adouma    Contacter l'auteur de la pétition

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"Plus de paix dans notre monde:ni au Sahara ni ailleurs pourquoi?"Hamid Ekawel artiste compositeur Touareg.


" Pas de solution sans les Touaregs "


" Pas de solution sans les Touaregs "

29/01/2013 05:28
Philippe Hugon, directeur de recherches à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), en charge de l'Afrique.
Peut-on parler de marche triomphale de l'armée ?
« Il faut d'abord se souvenir d'une chose, c'est qu'en temps de guerre, nous ne disposons pas de toutes les informations. Ceci dit, il n'est pas tellement surprenant de constater qu'il y a peu ou pas de résistance de la part des islamistes. La chute rapide de Gao était prévisible car le Mujao qui y était installé est plus dans l'économie mafieuse que dans le contrôle de territoire. »
Où les djihadistes peuvent-ils se replier ?
« Le Nord Mali, c'est plus d'une fois et demie la France en superficie, sans compter la zone des pays voisins où les islamistes pourraient se réfugier si les frontières restent aussi poreuses. Du côté de Kidal, également, il y a des possibilités de refuge dans les montagnes. Ces mouvances sont particulièrement aguerries sur ce genre de territoire. »
Pourquoi les terroristes ne font pas front commun ?
« Il n'y a pas de hiérarchie dans tous ces mouvements labellisés Al-Qaida dont les chefs respectifs se font eux-mêmes la guerre. Ils savent se retrouver sur le commerce et les trafics de drogue, d'armes, d'essence et parfois pour des actions militaires. Mais si Ansar el-Dine souhaite instaurer la charia, Mujao reste dans les actions mafieuses et les trafics surtout, quand Aqmi imagine installer un califat de la Mauritanie à la Somalie tandis que, d'un autre côté, les Touaregs sont plus sur une logique d'indépendance ou d'autonomie de territoire. »
Quel rôle peuvent jouer les mouvances touarègues ?
« Les exactions d'une partie de l'armée à leur encontre seraient presque la pire des choses car il n'y aura de reconquête durable sans ces Touaregs. La reconquête des villes est certes quelque chose d'important mais le contrôle du territoire global ne peut pas être du ressort unique de l'armée française. C'est aux pays africains de prendre leurs responsabilités. Un futur de paix ne peut exister que si l'armée et la police maliennes sont reconstituées, que la population retrouve une activité économique, des collectivités locales et un tissu social fort. Cette guerre, personne ne peut croire qu'elle supprime toutes les zones d'insécurité mais il faut que ces islamistes restent marginalisés de la population. Enfin, il faut que l'Algérie joue le jeu et verrouille ses frontières. »
Recueilli par Olivier Pirot
http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/01/29/Pas-de-solution-sans-les-Touaregs

Mali : le nuage islamiste ne masque plus le réel ethnique


vendredi 25 janvier 2013

Mali : le nuage islamiste ne masque plus le réel ethnique



Analyse de Bernard Lugan (25  janvier 2013)
 
Le « terrorisme islamique » qu’il convient évidemment d’éradiquer a trop longtemps masqué la vraie question, celle des relations entre nordistes et sudistes, pas seulement au Mali, mais dans tout le Sahel. Or, deux semaines après le début de l’intervention française, les islamistes paraissant s’être dilués dans les sables du désert, la réalité malienne a réapparu au grand jour. Elle tient en  trois points :

1) Nous ne sommes pas face à une guerre de religion.
2) Nous sommes en présence d’un conflit ethnique et même racial ancré dans la nuit des temps.
3) Avec opportunisme, les islamistes ont profité du soulèvement touareg du mois de janvier 2012 pour s’insérer dans le jeu politique local qui leur est fondamentalement hostile.
 
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