TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 10 novembre 2012
le : samedi 10 novembre 2012
Mali: les alliances d'Ansar Dine en question
Des représentants du mouvement Ansar Dine participent au dialogue politique malien, à Ouagadougou, le 6 novembre 2012.
AFP/Yempabou Ahmed OUOBA
Par RFI
En attendant le sommet des chefs d'Etat de dimanche, les ministres de la Cédéao ont débattu, vendredi 9 novembre à Abuja, des modalités concrètes d'une intervention militaire au Nord du Mali. Parallèlement, des discussions continuent à Ouagadougou pour un règlement politique de la crise. Après une semaine de discussions avec la médiation de la Cédéao, Ansar Dine a affirmé rejeter le terrorisme et l'extrêmisme et s'est dit prêt à discuter avec Bamako et les autres groupes armés. Des contacts informels entre le MNLA et le mouvement de Iyad Ag Ghali se tiennent à Ouagadougou.
NOTRE DOSSIER SPÉCIAL MALI
Officiellement il n'y a pas à Ouagadougou de pourparlers entre les deux mouvements touaregs maliens mais les représentants des deux camps présents se parlent. Il y a 48 heures, un responsable du MNLA a même invité tout le monde à dîner chez lui. Les discussions ont été très franches, très directes, confie l'hôte du dîner.
Ces dernières semaines, plusieurs réunions ont été tenues entre divers membres d'Ansar Dine et du MNLA, sans aboutir à un accord sur les questions qui fâchent, à savoir la charia et les liens avec AQMI. Mais depuis le début de semaine, Ansar Dine a déclaré vouloir lutter contre l'extrémisme et le terrorisme.
Dénouer les liens d'Ansar Dine et d'AQMI
Est-ce suffisant pour rapprocher les deux frères ennemis touaregs ? On attend de voir si les paroles seront concrétisées sur le terrain, explique un représentant du MNLA, avant d'ajouter : Ansar Dine doit retirer ses forces d'AQMI et se rapprocher de celles du MNLA. Mais les hommes de Iyad Ag Ghali ont-ils la volonté et les moyens de rompre avec AQMI ? Les analyses des observateurs divergent. Certains estiment qu'Ansar Dine est otage militairement et financièrement d'AQMI. D'autres affirment que l'alliance entre Ansar Dine et AQMI n'est qu'une alliance de circonstance et que se débarrasser des salafistes ne sera pas insurmontable, AQMI s'étant affaibli parce qu'il ne dispose pas du soutien des populations maliennes.
Les explications du porte-parole d'Ansar Dine, Mohamed ag Aharib, ou comment se démarquer d'AQMI et du Mujao sans couper les ponts.
Mohamed ag Aharib: On est totalement indépendants du Mujao et d'AQMI, en contact mais pas complices
Le Mujao comme al-Qaïda sont des organisations qui répandent l'islam, donc on ne peut pas dire que l'on combat des musulmans, c'est contre nos principes. On rejette, on ne pratique pas le terrorisme mais on n'a pas dit que le Mujao et AQMI sont des terroristes... nous sommes une organisation indépendante, autonome, locale. On n'est pas affiliés ni à X, ni à Y...
Écouter (01:18)
10/11/2012 par Charlotte Idrac
TAGS: ANSAR DINE - AQMI - MALI - MUJAO - TERRORISME
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Crise du Sahel: Pourquoi le Niger ne bouge pas
Encerclé par la rébellion des cousins Touaregs du Mali et les groupes terroristes qui font la loi à l'Ouest, la confusion qui règne encore en Libye à l'Est et l'activisme violent de Boko Haram qui s'étend sur le flanc Sud du pays, le Niger affiche une stabilité surprenante. Pour combien de temps encore?
Chef touareg malien au Niger, 5 mars 2005. REUTERS
L'AUTEUR
Chawki Amari
Octobre 2012, le climat dans la grande vallée de l'Azawak s'est adouci après les brûlantes envolées de l'été, où les températures montent à 50°, et les turbulences météo du Printemps arabe, qui a aussi touché les zones mixtes arabo-africaines et réveillé les berbérités sahélo-sahariennes.
Des bâches bleues alignées en plein désert, aux fins fonds du Sahara. Dans ces camps précaires disséminés le long de la frontière nigéro-malienne comme à Mangaizé, Gaoudel, Ayourou, Banibangoun, Chinagoder, Abala ou encore Tililia, près de 100.000 Touaregs maliens fuyant les combats entre milices et les exactions à Gao et Tombouctou, se sont réfugiés.
Pas loin de chez eux, au Niger, des Touaregs réfugiés chez des Touaregs, par une absurde frontière coloniale de 850 kilomètres qui les a séparés. Si à l'Ouest, la complexité est connue, entre rebelles nationalistes touaregs, islamistes touaregs et groupes armés islamistes de l'Aqmi, Mujao et Al Qaïda, à l'Est, le Niger est relativement stable, même s'il scrute avec angoisse les plaines arides et regs cassants qui le séparent de son voisin.
Un peuple, deux pays
Mais quelles sont les différences entre le Nord Mali et le Nord Niger? Peu nombreuses. Des paysages pauvres et désertiques, la même géologie avec un petit massif montagneux au centre, l'Ifoghas au Mali (région de Kidal) et l'Aïr au Niger (région d'Agadès), autour desquels vivent plus d'1 million et demi d'Imouhagh et Imajaren (tels que se désignent les Touaregs, berbères sahariens). 700.000 d'un côté, près d'un million de l'autre, soit le dixième chacun de la population de leurs Etats, Mali et Niger.
Les mêmes peuples, avec la même culture, la même langue, et qui partagent tristement les mêmes sécheresses chroniques et les mêmes places dans les bas de tableaux d'indices de développement humain. Une même pauvreté, avec des Etats centraux ethno-différenciés bien plus au Sud, peu soucieux de leur sort, ce qui a donné plusieurs et mêmes mouvements de rébellion. Les similitudes s'arrêtent à peu près ici.
Séparés par la grande vallée de l'Azawak, affluent mort du fleuve Niger mais reliés par ce dernier, les Touaregs de l'Igoghas malien et ceux de l'Aïr nigérien ne sont plus d'accord sur la nécessité de créer un grand Etat targui (touareg) au milieu de nulle part.
«On a fait deux rébellions, la seconde a coûté beaucoup de vies, un retard énorme au nord et une troisième risque d'être l'enfer pour la communauté touareg», a expliqué lors d'un forum sur la paix et le développement qui s'est tenu dans l'Aïr au début de l'année, Rhissa Ag Boula, ex-rebelle armé des deux insurrections targuies au Niger (1991 et 2007).
Le retour de Libye
Contrairement au Mali et à la suite des rébellions, l'intégration au Niger a réussi, et nombreux sont les Touaregs dans l'armée, administration, aux postes de chef d'état-major ou de comme l'actuel Premier ministre Brigi Riffini ou encore Rhissa Ag Boula, ancien ministre, et qui est d'ailleurs devenu conseiller du président nigérien Mahamadou Issoufou, élu en 2011.
Si la répression au Mali contre les Touaregs a toujours été beaucoup plus féroce qu'au Niger, au retour de Libye, les Touaregs militarisés par Kadhafi n'ont pas eu la même destinée. Au Niger, ils ont été désarmés à la frontière.
Les Maliens en revanche ont gardé leurs armes, c'est toute la différence. Même si au Niger comme au Mali, on n'était pas vraiment contre Kadhafi, qui les soutenait financièrement et arrivait à contenir les islamistes, on dit que ce sont les Touaregs maliens qui ont «donné» l'ex-dictateur libyen aux Français, livrant sa position GPS lors de sa fuite, en échange d'un retour sain et sauf au Mali, avec armes et bagages.
En cause, l'inconscience de Amadou Toumani Traoré, l'ex-président malien renversé, ajouté à son indifférence au sort des populations du Nord, selon les Touaregs nigériens. Entre les deux, les positions sont aujourd'hui bien tranchées et les Touaregs de l'Aïr soutiennent leur président, favorable à une intervention militaire internationale et qui insiste sur la nécessité de réserver à l’Etat «le monopole de la violence», même si tous ne sont pas d'accord sur la présence de militaires français et américains sur leu sol. Au milieu de ce chaos qui s'annonce les réfugiés se serrent en plein désert, tirant un peu plus sur leurs bâches bleues.
Un modèle pour la région
Des élections libres, un régime semi-présidentiel, des indicateurs macroéconomiques en amélioration constante et des institutions qui fonctionnent. C'est la république du Niger d'aujourd'hui, bon élève de la région.
Pour saluer les nouvelles démocraties d'Afrique, le président américain Obama lui-même a choisi d'honorer le Niger en invitant l'année dernière Mahamadou Issoufou, son président. Même chose pour le FMI, qui prévoit 14% de croissance au Niger pour cette année, et Christine Lagarde qui pour sa tournée africaine, a choisi d'atterrir à Niamey.
Depuis le retour à la démocratie en 2011 et l'élection de Mahamadou Issoufou, le Niger est l'exemple à suivre, où toutes les vieilles querelles, guerres de clans et de territoires se règlent dans un cadre démocratique.
Tout n'est pourtant pas simple, avec un faible PIB de 10 milliards de dollars (uranium et un peu de pétrole), les dépenses militaires ont dû augmenter pour contrer les menaces extérieures et des dizaines de milliers de travailleurs expatriés ont du quitter la Libye pour venir grossir les rangs du chômage.
Le modèle du radicalisme islamique
De plus, la situation sociale est fragile. Musulmans à 90%, les Nigériens sont comme les pays de l'islam, travaillés par les pétrodollars et la propagande qatarie et saoudienne, qui veulent y imposer un modèle salafiste strict et austère. Souples et bon buveurs (ancestrale bière de mil, produite localement), les Nigériens s'inquiètent déjà.
L'alcool devient plus rare et il n'est aussi plus anachronique de voir à Niamey des femmes en voile intégral et des milices du mouvement radical Haoussa Boko Haram traîner dans les villes du Sud.
Si les enlèvements, d'Occidentaux en général, ont toujours lieu au Niger, la stabilité est encore là. Pour combien de temps encore? L'intervention militaire au Mali, prévue pour les prochaines semaines, va tout compliquer, même si pour beaucoup de Nigériens, ce sera moins pire que le contrôle de la région par le consortium diabolique Aqmi-al-Qaida-Mujao.
Pour les Maliens réfugiés en revanche, c'est tout le ciel et leurs bâches bleues qui risquent de leur tomber sur la tête, avec une nouvelle guerre et de nouvelles errances. Dans tous les cas, rien ne se fera sans les Touaregs, qui sont aujourd'hui au centre de la bataille et qui feront de leur pays des Etats de droit ou des terres sans Etats.
Chawki Amari
Slate Afrique
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Une différence fondamentale
Soumis par krismo, le 22/10/2012 à 17h31
Bien que votre article soit assez bien cadré et sonne "juste" en termes de similitudes socio-géographiques, vous négligez quelques différences fondamentales qui peuvent expliquer l'actuelle "résilience" du Niger :
1/ l'exploitation minière d'Arlit - alors que le Nord Mali n'est aucunement exploité, cette partie du Nord Niger constitue un véritable poumon économique de production et explique grandement la différence de comportement du pouvoir central face aux crises rebelles récurrentes
2/ une "tradition" militaire assez ferme, héritage de Kountché, qui fait que l'espace nigérien est relativement bien & sérieusement tenu depuis de nombreuses années, surtout comparé au Mali
3/ une forte implication actuelle de la communauté touarègue dans les affaires (régionales et nationales) de l'Etat (et le secteur privé ... voir transport et autres) où ils trustent un nombre assez important de responsabilités jusque dans le secteur minier. Et difficilement réalisable dans toute autre forme de structure si la présente venait à etre balayée par des evènements internes (coup d'état, ..) ou externes (Aqmi & consorts).
4/ un président démocratiquement habile, soucieux des alliances, audacieux (que n'a-t'on pas entendu lorsqu'il a - coup de maitre - nommé un touareg comme premier ministre l'année passée - depuis, silence radio), multiethnique de par ses branches familiales et issu de la matrice minière (Somair) ..
Enfin un déferlement actuel sur Niamey de toute la communauté sécurito-humanitaire (forces spéciales FR et US, relocalisation des services US de coopération initialement basés à Bamako, etc.) depuis la chute infernale de Bamako.
Cela sera-t'il suffisant pour préserver le Niger dans l'avenir ?
J'en suis fortement persuadé.
LETTRE OUVERTE DU MNLA À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Vendredi, 09 Novembre 2012 23:35
ÉTAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ÉTAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre ouverte :
à Monsieur le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), New York (USA)
à Monsieur le Président de la Commission de l'Union Européenne (UE), Bruxelles (Belgique)
à Madame la Présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA), Addis Abeba (Éthiopie)
à Monsieur le Président de la Commission de la Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Abidjan (Côte d'Ivoire).
Vos Excellences,
Permettez-nous, de vous rappeler toute la complexité de la question de l’Azawad et des implications d’une intervention militaire dans cette région.
Ni le problème, ni le milieu humain, culturel et même géographique, ni les acteurs locaux et sous régionaux, ne sont pareils à nuls autres.
L’Azawad, qui est malheureusement et malgré lui, l’épicentre de la crise sahélienne, n’est ni la Somalie, ni l’Afghanistan, en dépit de certaines comparaisons avancées dans les multiples déclarations qui fusent dans la presse. Les paradigmes sont différents, par conséquent, les méthodes et les approches devraient l’être aussi.
Excellences, le conflit qui oppose l’Azawad au Mali remonte à plus d’un demi siècle, après le départ du dernier soldat français du territoire de l’ex Soudan Français.
La nature du conflit demeure fondamentalement politique. Son socle identitaire et culturel était connu bien avant l’indépendance du Soudan Français.
Il est régulièrement rappelé par les soulèvements périodiques de notre peuple depuis l’invasion française et contre l’occupation malienne, dont le dernier en date remonte à janvier 2012.
Nous considérons que la question constitue un cas de décolonisation inachevée du fait de la seule volonté de la France coloniale.
Ce soulèvement porté par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a réussi à bouter hors de notre territoire l’armée et les symboles de l’Etat malien dès le 1er avril 2012, avant de proclamer unilatéralement la cessation des opérations militaires le 5 avril, et déclarer l’État indépendant de l’Azawad, le 6 avril 2012.
Les groupes de narco-terroristes qui occupent aujourd’hui les grands centres urbains de l’Azawad en y semant la terreur s’y sont implantés profitant de l’attitude complaisante de l’Etat malien et de la complicité active de certains dirigeants qui ont favorisé leur prolifération.
Bénéficiant des soutiens extérieurs dont ceux d’États, ces groupes tentent à présent de spolier les acquis de la libération de notre territoire d’où ils espèrent se fortifier et porter la menace terroriste jusqu’en Occident.
Au-delà de ce sombre tableau, le MNLA, comme le prouve nos démarches, a toujours privilégié le dialogue et la négociation pour résoudre ce conflit.
Malheureusement, le silence et le mépris des régimes maliens à nos offres répétées de dialogue nous ont, à chaque fois, contraints au choix détestable de la guerre que nous impose en permanence l'attitude de l'État malien.
Nous avons souscrit à toutes les initiatives de médiation d’où qu’elles viennent. Nous avons accepté dans l’intérêt supérieur de notre peuple d’envisager toutes les options acceptables de sortie de crise et de règlement définitif du conflit dans la perspective d’une paix durable pour notre peuple, les États voisins et la sous région.
La communauté internationale, plus préoccupée par notre déclaration d’indépendance comme fait constitutif d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’État du Mali, nous a mis en quarantaine et a assisté sans rien faire à l’émergence sur notre territoire de forces obscurantistes qui s’y sont installées depuis plus d’une décennie avec la complicité et l’appui avéré de l’État malien.
Le MNLA n’a aucune affiliation, ni avec des groupes extrémistes islamistes, ni avec des bandes de narcotrafiquants, et encore moins avec des nébuleuses terroristes. Le temps et les événements l’ont suffisamment démontré. Toute confusion allant dans ce sens ne saurait relever que de la mauvaise foi.
La maturité politique du MNLA, qui n’est plus à démontrer, représente un gage pour la paix et la stabilité dans l’Azawad, les Etats voisins, la sous région et la communauté internationale, ainsi qu’un levier déterminant pour éradiquer la menace terroriste et fondamentaliste.
Avec un sens élevé de nos responsabilités, nous avons en permanence affirmé et réitéré notre engagement, y compris au prix du sacrifice ultime, à contribuer à la lutte anti terroriste dans le cadre d’une plateforme internationale.
Mieux, nous avions sollicité de la communauté internationale de nous garantir la neutralisation des interférences politiques extérieures néfastes, à charge pour nous d’éradiquer la menace terroriste dont, in fine, nous sommes les premières victimes.
Enfin, nous avons consigné notre philosophie, notre vision sur la base des aspirations de notre peuple, dans une plateforme politique, qui porte des engagements fermes pour nous-mêmes, les nations voisines, la sous région et la communauté internationale,
Le MNLA reste convaincu que :
- sans une reconsidération de la position de la communauté internationale concernant le MNLA, aucune solution fiable ne saurait prendre place. Toute intervention militaire sous régionale ou internationale qui ne s’appuierait pas sur le MNLA est vouée à l’échec, quels que soient par ailleurs les moyens humains, techniques et financiers déployés.
La raison en est que le MNLA, dont l’armée a chassé celle du Mali en quelques jours, est toujours sur le territoire de l’Azawad. Du reste, aucun pays voisin ne peut attester d’avoir vu nos forces franchir sa frontière.
Le MNLA maîtrise parfaitement bien les réalités sociologiques et les règles de la guerre en zone désertique, tout en jouissant d’une bonne connaissance du terrain et du soutien des populations.
En outre, le MNLA peut éviter les dégâts collatéraux, ce qui n’est pas le cas de l’armée Malienne et celle de la CEDEAO.
Ce n’est pas tant que nous cherchions à y être associés, mais c’est tout simplement la voie de l’objectivité, de la logique, du réalisme et de l’efficacité que de nous intégrer dans le dispositif de sécurisation de l’Azawad.
Tout cadre qui n’associerait pas le MNLA ne ferait qu’amplifier le chaos et généraliser le danger à toute la sous région.
Notre offrons, compte tenu de ce qui précède, de régler le problème politique MNLA–Mali , et de confier à notre Armée le soin de bouter dehors les islamo-narco-terroristes.
C’est la seule solution réaliste, peu coûteuse sur les plans humain et matériel.
Sinon, cette intervention engendrera un immense chaos humanitaire et n’aura aucune chance d’atteindre les objectifs politiques et militaire visés.
Nous vous rappelons que les pays fournisseurs des contingents militaires de la CEDEAO (Mali, Burkina Faso, Niger), Algérie, ont toujours bénéficié de l’assistance de la communauté internationale pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue sans succès.
Le scénario idéal reste, cependant, celui qui consiste à parvenir à la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d’une négociation entre le Mali et le MNLA et, in fine, d’aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini rapidement le schéma de l’éradication de la menace narco terroriste.
Par ailleurs, nous attirons votre attention, sur la question humanitaire qui apparaît inquiétante.
La situation dans les camps des réfugiés et l’état des populations déplacées deviennent de plus en plus préoccupants, face à la démobilisation de la communauté internationale, plus sensible à l’ampleur de la crise syrienne qu’au drame qui se joue dans le sahel.
De nombreuses personnes, dont des milliers de femmes d’enfants, errent dans les camps de réfugiés sans aucun espoir. Dans les centres urbains sous la coupe des groupes terroristes, les jeunes sont embrigadés, les femmes terrorisées.
Le MNLA réitère toute sa confiance à vos Excellences et vous assure de tout son soutien dans la réalisation de votre mission, tant est qu’elle tend à la recherche d’une solution définitive et durable du conflit.
Tout en réitérant notre ferme engagement à vous appuyer dans votre tâche, nous prions vos Excellences d’agréer l’expression de notre très haute considération.
Fait le 09 novembre 2012
Pour le Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad
Hamma Ag Mahmoud
Chargé des Relations Extérieures et de La Coopération Internationale
et
Moussa Ag Assarid
Chargé de la Communication et de l'Information
Lettre de félicitations à Barack Obama
Mercredi, 07 Novembre 2012 00:00
ETAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ETAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre à Son Excellence Barack Obama
Excellence,
Le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) se félicite de votre élection à la magistrature suprême des États Unis d'Amérique (USA) pour les quatre prochaines années.
Nous fondons beaucoup d'espoir sur votre gouvernement et vous-même pour le règlement définitif du conflit de l'Azawad qui dure depuis plus de cinquante ans dans l'esprit de justice et d'équité.
Fait à Nouakchott, le 7 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
Lundi, 05 Novembre 2012 23:31
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
De 1991 à 1996, le Mali d’Amadou Toumani Touré (ATT) et d'Alpha Oumar Konaré s’était livré à un génocide dans l’Azawad sans susciter beaucoup de réactions de la communauté internationale.
Chaque fois que l’armée malienne assassinait des populations civiles, Radio Mali se fendait d’un communiqué rédigé dans les mêmes termes que celui du 29 Octobre 2012, à la suite du meurtre de 52 personnes résidant près de Diabaly, Cercle de Niono, Région de Ségou, et dont le seul tort était d’être Azawadiens.
Le mode opératoire est le même qu’autrefois, prouvant que les autorités maliennes sont toujours inspirées par les criminels prédateurs qui ont ruiné le pays.
Les auteurs du meurtre de ces 52 personnes n’en sont pas à leur premier forfait. Confirmant la complicité du pouvoir de Bamako avec eux, ce dernier n’a à ce jour pris aucune mesure, malgré de multiples interpellations.
Il n’y a qu’à lire et écouter la presse malienne pour comprendre que les autorités de Bamako ont donné carte blanche à certains militaires pour faire un « kokadjè », un nettoyage ethnique, dans l’Azawad. Le massacre de plus de 60 civils en quelques jours autour de Diabaly, dont font partie les 52 cités plus haut, et la vidéo de ces forfaits visible sur Internet prouvent que nous ne nous trompons pas.
Le gouvernement du Mali et son armée n’envisagent nullement une guerre contre les terroristes et les narcotrafiquants. Ils ont au contraire tissé de solides relations avec eux depuis plus de 12 ans.
Comme le prouve le communiqué du 29 octobre 2012, ils vont s’adonner à leur sport favori, le génocide de la population de l’Azawad, en trompant la Communauté Internationale sur leurs intentions véritables.
Le drame de Diabaly augure mal de la conduite des opérations militaires de la CEDEAO prévues dans la région. Aussi la Communauté Internationale se doit-elle d’être prudente, si elle ne veut pas prendre le risque d’être responsable d’un génocide, doublé d’un chaos humanitaire, dans une région où les blessures des années 60 et 90 sont encore vives.
Si l’on n’y prend pas garde, cette intervention sera pensée par le Mali, et faut-il le craindre par la CEDEAO, comme l’occasion d’exercer une vendetta sur le peuple de l’Azawad.
La Communauté Internationale, plus particulièrement la France, qui pèse d’un poids bénéfique dans la région, auront alors à répondre des débordements et exactions commises.
Aussi, avant qu’il ne soit trop tard, lançons-nous un appel pressant aux membres de la Communauté Internationale afin de mettre un terme à la dérive des autorités maliennes. Dérive dans laquelle elles risquent d’entraîner les pays de la CEDEAO et leurs alliés.
Fait le 2 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Contact : infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 35 DU 30 OCTOBRE 2012
Mardi, 30 Octobre 2012 17:25
Un nouveau massacre de 52 civils commis par des éléments de l’armée malienne
Le 25 octobre 2012, à Tolletene, un détachement de l’armée malienne a massacré 52 personnes civiles appartenant à l’ethnie touarègue. Cliquer ici pour voir la vidéo du crime.
Le massacre a eu lieu dans un campement installé près de Djoura, dans la région de Mopti. Le détachement de l’armée malienne est venu de Djabally. Une mission d’anciens gendarmes a été envoyée sur place par le MNLA pour effectuer une enquête.
C’est avec la plus grande inquiétude que le MNLA a pris connaissance de ces crimes odieux. Ils prouvent une fois de plus le manque de discipline de l’armée malienne et le danger qu’elle représente pour les populations de l’Azawad.
Fait, le 30 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l'Etat de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé de la Communication et de l'Information
Contact: infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 34 DU 24 OCTOBRE 2012
Mardi, 23 Octobre 2012 23:30
EXÉCUTIONS SOMMAIRES DE CIVILS AZAWADIENS PAR L'ARMÉE MALIENNE
Le MNLA a appris, avec tristesse et stupéfaction, l’assassinat d’au moins neuf civils touaregs (tamachek) par la tristement célèbre unité de l’armée malienne positionnée à Diabali au nord de Ségou au Mali.
Douze hommes ont été capturés le lundi 22 octobre 2012 vers 10 heures (TU) sur le site d’une fixation de populations nomades près du lieu dit « Robinet Echeikh » au nord de Sokolo à 75 kilomètres de Diabali par une patrouille de l’armée malienne partie du poste de Diabali, celui là même où furent froidement exécuté le 8 septembre dernier 16 civils en majorité mauritaniens. Après recoupement de plusieurs témoignages dont le rescapé (le seul teint noir), il est établi que neuf des personnes enlevées ont été lâchement exécutées sur le chemin de retour de la patrouille dans la forêt qui borde le poste. Dans ce campement, cette patrouille militaire, a emporté, entre autres, un véhicule 4x4, 3 motos et 3 chargements de moutons. Ces massacres de civils répétés montrent encore une fois la véritable nature de l'armée malienne.
Le MNLA condamne ce crime odieux et crapulé avec la dernière rigueur, adresse ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et réclame auprès de la communauté internationale une enquête indépendante urgente.
Les populations azawadiennes, songhaïs, touarègues, maures et peulhs n’ont que trop enduré les stigmates de la désolation et de la violence aveugle entretenue aussi bien par le Mali que par les groupuscules mafieux qui lui sont directement ou indirectement affiliés et insidieusement installés sur le territoire de l’Azawad depuis plusieurs années.
Le silence de la communauté internationale face aux crimes commis contre des civils azawadiens par l’Etat malien et son armée, devient assourdissant et ressemble désormais à une coupable indifférence s’agissant de la vie et de la dignité humaine.
Aussi, nous exigeons de la communauté internationale une condamnation urgente de la série d’assassinats et d’exécutions sommaires de civils azawadiens par les forces maliennes et leurs milices depuis le début du conflit opposant l’Azawad au Mali. Nous demandons à ce que ces massacres s'arrêtent et que les auteurs soient traduits devant la justice.
Le MNLA informe solennellement, la médiation de la CEDEAO, les pays du champ, l’Union Africaine, l’Union Européenne et le Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que l’envoyé spécial pour le Sahel de l'ONU, que si de telles pratiques ignobles se poursuivaient, notre mouvement ne se sentirait plus tenu par son engagement de mettre fin aux opérations militaires, décidé unilatéralement et scrupuleusement observé à partir du 5 avril 2012.
Fait le 24 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (MNLA)
Chargé de la Communication et de l’Information
Contact: infosmnla@gmail.com
PLUS D'ARTICLES...
DÉCLARATION DE SOUTIEN DES JEUNES SONGHAÏS AU GHANA
COMMUNIQUÉ DE PRESSE n°33 du 13 OCTOBRE 2012
COMMUNIQUÉ DE PRESSE n°31 du 7 OCTOBRE 2012
COMMUNIQUÉ DE PRESSE n°30 du 3 OCTOBRE 2012
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vendredi 9 novembre 2012
L'Afrique Réelle N°35 - Novembre 2012
Sommaire :
Actualité :
- Où en est l'indépendance de l'Azawad ?
- Fin de règne en Algérie
- Au coeur de l'anarchie libyenne
Dossier : Vérités sur les traites esclavagistes
- La traite européenne
- La traite arabo-musulmane
Histoire :
- Le premier conflit mondial en Afrique Orientale
- Quand l'Allemagne a honte de ses héros coloniaux
Editorial de Bernard Lugan
Qui va intervenir au Mali ?
Au Mali, l’option militaire étant en théorie « dans le tube », il convient de ne pas perdre de vue que toute intervention qui ne serait pas précédée du règlement politique de la question touareg ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau.
Quant au « traitement » des groupes gangstero-islamistes qui occupent les villes du nord Mali - quelques dizaines, voire deux ou trois centaines d’hommes, - il est à la portée de l’armée française. Le seul problème, mais il est de taille, est que ce n’est pas la France qui doit directement mener l’opération, mais les 15 Etats composant la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). On voit mal comment cette tour de Babel sera capable de fournir la force de 3000 hommes qui lui est demandée car les volontaires ne se bousculent pas.
A ce jour, seuls trois pays ont en effet répondu présent :
- La Côte d’Ivoire qui n’a plus d’armée et dont les quelques unités « opérationnelles » ne parviennent pas à sécuriser la frontière avec le Liberia.
- Le Nigeria dont l’armée est déjà engagée à l’intérieur même de ses frontières pour tenter d’y ralentir une guerre ethno religieuse qui risque de déboucher à moyen ou long terme sur une partition nord-sud. De plus, cette armée ne fut guère convaincante lors de ses interventions passées en Sierra Leone et au Liberia.
- Le Burkina Faso qui ne pourra fournir qu’un contingent à la mesure de ses moyens.
Les 12 autres Etats membres de la CEDEAO sont sur « l’arrière-main ». Le Niger et le Ghana sont partisans d’une négociation, le Sénégal et le Togo n’enverront que des détachements symboliques d’une centaine d’hommes au maximum, et le Bénin est incapable de projeter une force conséquente. Quant à la Sierra Leone, au Libéria, à la Guinée, à la Guinée Bissau, au Cap Vert et à la Gambie, autant ne pas en parler… cependant que l’armée malienne a montré de quoi elle était capable au mois de janvier dernier ! En définitive, les deux seules armées régionalement opérationnelles appartiennent à deux pays non membres de la CEDEAO, à savoir la Mauritanie et le Tchad. Or, Nouakchott a annoncé qu’elle n’interviendrait pas, cependant que N’Djamena se fait prier…
Il va de plus être nécessaire d’apaiser les « inquiétudes » algériennes. Alger qui a une frontière de plus de 1000 km avec le Mali et qui abrite sur son sol une importante fraction du peuple touareg, est en effet à la recherche d’une solution politique quand Paris pousse, au contraire, à une intervention militaire. Sa crainte est de voir Aqmi, prolongement du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui ensanglanta le pays par le passé, être repoussé vers le Nord. C’est pourquoi la ligne constante suivie par l’Algérie est un dialogue avec ceux des groupes maliens qui, selon elle, ont des revendications pouvant être considérées comme légitimes. Depuis des mois, et avec des fortunes diverses, Alger tente donc de couper ces derniers des narcotrafiquants et des terroristes. L’Algérie qui craint qu’une intervention militaire ait pour conséquence de renforcer la cohésion de ces groupes aux objectifs différents, considère donc que l’activisme français nuit à ses propres intérêts de sécurité.
Tout cela fait que l’Algérie ressent mal les pressions françaises destinées à engager les hostilités dans le seul but de permettre à Bamako de récupérer l’Azawad et d’en revenir en fait à la situation antérieure.
La visite annoncée de François Hollande en Algérie permettra-t-elle de rapprocher les points de vue des deux pays ? Peutêtre si le président français arrive les bras chargés de cadeaux comme des facilités de circulation encore plus grandes pour les Algériens désireux de se rendre en France ou d’autres annonces sur la repentance à sens unique.
Publié par Administrateur à l'adresse 00:49
2 commentaires:
Anonyme3 novembre 2012 10:10
Bonjour,
Qu'en est-il de la formidable quantité d'armes détenue il y a encore peu par la Libye? Il paraitrait qu'avant de tomber, Kadafi en ai distribué à moindre cout un peu partout en Afrique. Qui les détient? Les groupes Maliens? le GSPC? Le Polisario?
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René Streit5 novembre 2012 17:00
Je pensais que la repentance de François Hollande sur les "crimes commis par l'armée Française" en Algérie devrait permettre de rapprocher les points de vue des deux pays?
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jeudi 8 novembre 2012
lundi 5 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012
Areva hors la loi à Imouraren.par survie france
Tandis qu’Arnaud Montebourg déclenche la polémique en déclarant que le nucléaire est « une filière d’avenir », les Nigériens tentent de défendre leur propre futur face à Areva, accusé de ne pas respecter la réglementation locale.
Le 21 août, des travailleurs de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une des deux filiales d’Areva qui exploitent actuellement l’uranium dans la région d’Arlit, ont « spontanément » cessé le travail et bloqué des camions sur la mine de 5h à midi, « pour rappeler des engagements d’Areva au sujet de revendications salariales », selon un représentant syndical cité par l’AFP.
Que ce soit pour les travailleurs ou pour la population locale, Areva-Niger a une conception bien particulière du dialogue social, à en croire les organisations de la société civile qui avaient organisé une marche de protestation à Arlit le 9 juin dernier : « Depuis plus de deux ans que nous avons accepté la création du dialogue de concertation avec le groupe AREVA, aucune avancée significative sur la prise en compte de nos préoccupations n’a été constatée ».
Contamination gagnant-gagnant
Leur déclaration commune est sans appel :
« Aujourd’hui, les directions des filiales du groupe AREVA gèrent la population comme des prisonniers, en décidant qui va être déguerpi manu militari, qui va avoir de l’eau le matin ou le soir ou pas du tout, qui va être soigné ou qui va mourir et quand. (...) Pendant que les Nigériens sont dans cette situation décrite plus haut à laquelle s’ajoute la famine, Areva consacre des moyens colossaux à l’organisation des meetings sportifs en France, le sponsor des clubs de foot à Nuremberg en Allemagne à hauteur du milliard, des voyages de tromperies de journalistes nigériens sont organisés à Arlit pour renforcer la propagande et faire valoir la participation ridicule au développement durable ».
Deux jours après cette marche, le président nigérien Mahamadou Issoufou était justement reçu à l’Élysée par François Hollande, ravi de s’afficher un chef d’État démocratiquement élu. A l’issue du rendez-vous, tandis que son homologue avait vanté « l’esprit gagnant-gagnant » de la relation franco-nigérienne, Hollande s’était prononcé en faveur d’une accélération de l’exploitation de l’uranium nigérien, en dépit des alertes nombreuses sur la contamination de la région d’Arlit par Areva : « Il y a cette mine d’Imouraren prévue en exploitation en 2014, si ça peut aller plus vite nous y sommes favorables ».
Rappelons qu’il s’agit de la mine pour laquelle Areva avait obtenu le contrat d’exploitation en pleine préparation du putsch institutionnel orchestré par le précédent président nigérien en 2009 ; un marché qui n’a jamais été remis en question par les gouvernements successifs. « Le plus grand projet industriel jamais envisagé au Niger », comme s’en vante Areva : « Imouraren est la mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde. (...) Le démarrage de sa production (...) permettra au Niger de doubler sa production actuelle et de se placer au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium ».
Le gisement, qui doit être exploité à ciel ouvert, s’étend selon le groupe sur 8 km de long et 2,5 de large, mais à une profondeur d’environ 130 m, ce qui implique que toute la roche au-dessus devra être préalablement retirée.
Or, depuis le 28 août, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et l’ONG nigérienne de protection de l’environnement Aghir In’Man demandent la révision de l’étude d’impacts que le groupe Areva avait fournie pour remporter ce contrat d’exploitation face à ses concurrents. L’entreprise a tout simplement modifié son projet (ou délibérément menti dans l’étude d’impacts ?) et est passée outre certaines dispositions légales qui rendent désormais son étude tout simplement invalide.
Les étranges « imprécisions » de l’étude d’impacts
L’exploitation de l’uranium consiste à broyer des millions de mètres cubes de roche et à les traiter avec des produits chimiques permettant d’en extraire le minerai, sous forme d’uranate (« yellow cake ») afin de l’exporter vers la France où il subira les autres étapes de traitement et d’enrichissement. Après avoir prévu le recours à deux techniques, la lixiviation dynamique (pour 58% du minerai produit) et la lixiviation en tas (pour 42%), la firme a finalement annoncé, en décembre dernier, qu’elle traiterait l’ensemble du minerai par la technique de « lixiviation en tas ».
Qu’importe si l’étude d’impacts n’en tient pas compte : finalement, l’impact, on s’en tamponne ?
La loi s’impose à tous... sauf à Areva
Plus grave : en plein désert, puisque le process industriel nécessite beaucoup d’eau (12 à 13 millions de m3 par an selon Areva, qui seront prélevés dans une nappe fossile très profonde, qui ne se recharge presque pas), l’étude d’impacts table uniquement sur « un assèchement local des nappes » de deux sites « dans l’environnement proche en fin d’exploitation ». Seulement voilà, maintenant qu’Areva a commencé à pomper d’autres nappes souterraines qui empêchent l’accès au précieux minerai situé en-dessous d’elle, une opération qu’elle appelle simplement le « dénoyage » du site, les populations locales constatent l’assèchement de puits traditionnels dans les environs, du jamais vu dans cette région de mémoire de Touareg. Ce « détail » semble avoir échappé à l’étude d’impacts...
Autre nouveauté pour les populations locales : alors que l’étude d’impacts n’en disait rien, Areva annonce désormais la création d’un périmètre « sanitaire » de 450 km2 autour du complexe industriel d’Imouraren, qui doit déjà couvrir 200 km2 : une zone subitement interdite au bétail comme aux populations, qui devront se passer de ces espaces pastoraux et éviter de venir réaliser des mesures de radioactivité sans les précieuses autorisations de la firme...
A l’occasion d’une conférence de presse d’Aghir In’Man à Niamey le 1er septembre, les deux ONG ont publié un nouveau communiqué de presse qui prend à nouveau en défaut Areva... et l’État nigérien. En effet, les autorités nigériennes ont dûment délivré, en juillet 2008, le Certificat de conformité environnementale pour l’étude fournie par Areva. Le hic, c’est que l’Annexe P du rapport, qui concerne le dimensionnement et la faisabilité des aires de stockage de résidus radioactifs et des bassins d’évaporation, est entièrement en anglais.
Où est le problème, puisqu’au Niger comme ailleurs, les personnes capables de lire et comprendre l’anglais ne manquent pas ? Sauf que cela ne facilite pas une appropriation et une compréhension par les personnes directement concernées, en particulier en zone rurale...
C’est sans doute l’esprit d’un décret présidentiel du 20 octobre 2000, sur la procédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, qui impose que « le Rapport de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement (REIE) et les autres documents annexés doivent être entièrement rédigés en français. (...) Tout rapport d’une EIE, qui ne satisfait pas aux dispositions des articles 7 et 8 ci-dessus est purement et simplement rejeté ».
Choix cornélien : soit l’étude d’impacts est toujours considérée comme valide, et l’État nigérien viole sa propre réglementation, soit il revoit sa copie et rejette enfin le rapport accepté en 2008, mettant Areva en situation illégale si elle continue à préparer l’exploitation du site d’Imouraren. Areva hors la loi à Imouraren, ça ne serait pas la première fois, à en croire ses employés qui s’étaient mis en grève sur ce site en avril dernier, pour dénoncer des violations de la réglementation du travail au Niger, se plaignant notamment qu’on leur impose des journées de 12 heures.
A l’époque, la direction d’Areva avait voulu faire passer ces ingrats pour des ennemis du développement, en annonçant qu’avec de tels mouvements de grève il serait difficile de tenir les délais de mise en exploitation du gisement. Aujourd’hui, ces deux ONG réclament justement un report, et surtout une étude d’impacts sincère et soumise à des contre-expertises fiables.
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 216 - septembre 2012. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous:
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Appel a Tous les Amis et fans de hadani
Appel à tous les amis et Fans de Hadani:Depuis l'accident qui a couter la vie à son ami artiste et compagnon des tournées Koudédé le dimanche 28 octobre 2012 sur la route Ouagadougou-Niamey,Hadani se trouve dans un état critique à l'hôpital de Niamey.Sa colonne vertébrale a été touchée et son état nécessite une évacuation et une opération d'urgence.Merci de relayer l'information afin que toutes les bonnes volontés puissent lui venir en aide .Merci de contacter sa soeur Wartinikma Alhousseïni au numero 00227 96964537.Pour toute contribution au numero de compte:25311049112/93 au nom de Mme Charles Gabriel à Niamey-Niger.Tanimert
samedi 11 août 2012
NEWS MONDE
-
Chine: des chefs policiers reconnaissent avoir protégé Gu Kailai
AFP - il y a 2 heures 19 minutes -
Espagne: des militants expulsés d'une propriété occupée dans le sud
AFP - il y a 3 heures Fusillade d'Oak Creek: un "acte de terrorisme" pour le ministre américain de la Justice
AFP - il y a 3 heures
BENGHAZI, Libye (Reuters) - Des inconnus ont abattu un général de l'armée libyenne vendredi à Benghazi, dans l'est du pays, rapporte une source proche des services de sécurité.
Mohamed Hadiya Al Feitouri sortait d'une mosquée quant il a été touché mortellement par des tirs en provenance d'une voiture. Il est mort peu après, a précisé cette source.
Feitouri avait fait défection de l'armée libyenne l'an dernier lors du soulèvement contre Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre. Il était par la suite devenu le responsable des munitions et armements de la nouvelle armée libyenne.
Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et berceau de la révolution de 2011, est fréquemment le théâtre d'incidents violents.
Dimanche dernier, un ancien officier des renseignements militaires, le colonel Souleiman Bouzrida, qui a lui aussi rejoint la rébellion au début du soulèvement, a été tué de deux balles dans la tête.
Mohammed Al Tommy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français
vendredi 10 août 2012
DERNIÈRE MODIFICATION : 10/08/2012
- CÉDÉAO - DJIHAD - MALI
"Une intervention militaire au Mali est difficile pour le moment"
France 24

Alors que le nord du Mali est occupé depuis quatre mois par les groupes islamistes armés, la communauté internationale songe à intervenir militairement. Analyse d'Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire.
Par Anne-Diandra LOUARN (texte)
À l’heure où les islamistes cherchent à imposer la charia au nord du Mali, les chefs d'état-major des armées ouest-africaines et des représentants de la communauté internationale se réunissent à Bamako, du 10 au 13 août, pour arrêter une stratégie militaire de déploiement des forces de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’objectif est d’obtenir l’approbation des Nation Unies pour dépêcher 3 000 hommes qui seront chargés de reprendre le contôle sur le nord du pays.
Médiateur de la Cédéao, le Burkina Faso croit en une issue diplomatique pour sortir de la crise malienne. Le 8 août, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, est parvenu à nouer le dialogue avec les rebelles en se rendant à Gao et à Kidal.
Du côté de Bamako, en revanche, le discours est plus ferme. Interrogé par FRANCE 24, le ministre malien de la communication, Hamadoune Touré, estime qu'un recours à la force est inéluctable. "On s’enfonce de plus en plus dans les vexations, les humiliations et donc une logique de frictions. […] Les experts militaires sont à pied d’œuvre. Le gouvernement se prépare, se rééquipe, se réarme, surtout sur le plan psychologique, après le passage à vide que nous avons connu. "
Mais le temps presse. "Avec l'afflux de djihadistes nationaux et internationaux, il y a des raisons de s'inquiéter. Le Nord ne doit pas devenir une terre d'asile pour les éléments terroristes et criminels", a déclaré, mercredi, le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon. Même son de cloche de la part de Salamatu Hussaini Suleiman, le commissaire de la Cédéao pour les Affaires politiques, la paix et la sécurité. "Chaque jour où nous remettons à plus tard une action concrète, nous offrons aux terroristes et aux réseaux criminels une occasion supplémentaire de s'installer, de commettre des crimes de guerre atroces et d'aggraver le sort déjà désespéré des populations du Nord."
Quel est l'état des forces militaires maliennes ? Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire et chef du département des relations internationales de l’université Webster de Genève, nous fournit quelques éléments de réponse.
France 24 - De quoi dispose aujourd’hui le Mali matériellement, logistiquement et humainement parlant ?
Alexandre Vautravers - Si l'on considère que l'argent est le nerf de la guerre, le budget annuel de la défense malien est extrêmement faible (environ 200 millions de dollars, soit environ 163 millions d'euros). Les forces armées sont donc peu nombreuses et disposent de matériel presque totalement obsolète. On compte ainsi 7 350 membres des forces armées contre 4 800 paramilitaires (gendarmerie, garde nationale). Les forces tactiques sont dérisoires : deux bataillons de chars, quatre bataillons d'infanterie, un bataillon de forces spéciales et un bataillon parachutiste. Les moyens d'appui et logistiques sont très faibles et également sous-équipés.
Ainsi on compte seulement 33 chars de combat : 12 T-55 obsolètes et susceptibles d'être aisément mis hors de combat par un lance-roquette. Il y a aussi 21 T-34 produits en URSS durant la Seconde Guerre mondiale. Il n'existe que 84 engins blindés pour le transport de troupes, donc aucune réelle capacité de manoeuvre. Les moyens d'appui comptent 46 pièces d'artillerie et quelques canons et mortiers. Les forces aériennes n'alignent qu'une seule escadrille de chasseurs Mig-21 et deux batteries de défense sol-air qui n'ont guère d'utilité dans une guerre contre-insurectionnelle. En revanche, quelques hélicoptères pourraient se révéler très utiles.
On peut en déduire que l'essentiel des forces de combat, faute de coordination ou de moyens de communications - les transports ainsi que l'appui au combat - proviennent de véhicules "techniques". Il s'agit de jeeps et autres véhicules civils convertis, c'est-à-dire disposant de fixations pour des armes plus lourdes.
L'achat de moyens nécessaires pour mener des opérations militaires de grande ampleur est coûteux et nécessiterait un effort financier considérable.
F24 - Comment le Mali doit-il s’y prendre, stratégiquement, pour reprendre le Nord ?
A.V. : Une action isolée du gouvernement actuel, issu d'un putsch militaire, est à la fois dangereux et ruineux. Et, le recours au minimum à une aide financière et technique régionale ou internationale est indispensable. Plusieurs scénarios peuvent ainsi être envisagés, selon le principe de l'escalade :
F24 : Si une intervention militaire est inéluctable, quand doit-elle avoir lieu ?
A.V. : Une intervention militaire internationale est difficile à envisager pour le moment. En revanche, une intervention africaine sous l'égide de l'Otan est davantage plausible. La communauté internationale fait pression sur l'Organisation de l'unité africaine et de la Cédéao pour qu'elles prennent leurs responsabilités.
Le calendrier ne joue pas en faveur d'une intervention internationale, notamment en raison du conflit en Syrie qui bloque toute action commune du Conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, une implication financière et technique des pays du nord, voire du Conseil de sécurité de l'ONU, est une éventualité dans la mesure où la nébuleuse djihadiste fait peur. L'islamisme en Afrique et les organisations telles qu'Aqmi préoccupent grandement la communauté internationale et font peser le spectre d'une radicalisation des nouveaux pouvoirs issus des "Printemps arabes".
Médiateur de la Cédéao, le Burkina Faso croit en une issue diplomatique pour sortir de la crise malienne. Le 8 août, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, est parvenu à nouer le dialogue avec les rebelles en se rendant à Gao et à Kidal.
Du côté de Bamako, en revanche, le discours est plus ferme. Interrogé par FRANCE 24, le ministre malien de la communication, Hamadoune Touré, estime qu'un recours à la force est inéluctable. "On s’enfonce de plus en plus dans les vexations, les humiliations et donc une logique de frictions. […] Les experts militaires sont à pied d’œuvre. Le gouvernement se prépare, se rééquipe, se réarme, surtout sur le plan psychologique, après le passage à vide que nous avons connu. "
Mais le temps presse. "Avec l'afflux de djihadistes nationaux et internationaux, il y a des raisons de s'inquiéter. Le Nord ne doit pas devenir une terre d'asile pour les éléments terroristes et criminels", a déclaré, mercredi, le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon. Même son de cloche de la part de Salamatu Hussaini Suleiman, le commissaire de la Cédéao pour les Affaires politiques, la paix et la sécurité. "Chaque jour où nous remettons à plus tard une action concrète, nous offrons aux terroristes et aux réseaux criminels une occasion supplémentaire de s'installer, de commettre des crimes de guerre atroces et d'aggraver le sort déjà désespéré des populations du Nord."
Quel est l'état des forces militaires maliennes ? Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire et chef du département des relations internationales de l’université Webster de Genève, nous fournit quelques éléments de réponse.
France 24 - De quoi dispose aujourd’hui le Mali matériellement, logistiquement et humainement parlant ?
Alexandre Vautravers - Si l'on considère que l'argent est le nerf de la guerre, le budget annuel de la défense malien est extrêmement faible (environ 200 millions de dollars, soit environ 163 millions d'euros). Les forces armées sont donc peu nombreuses et disposent de matériel presque totalement obsolète. On compte ainsi 7 350 membres des forces armées contre 4 800 paramilitaires (gendarmerie, garde nationale). Les forces tactiques sont dérisoires : deux bataillons de chars, quatre bataillons d'infanterie, un bataillon de forces spéciales et un bataillon parachutiste. Les moyens d'appui et logistiques sont très faibles et également sous-équipés.
Ainsi on compte seulement 33 chars de combat : 12 T-55 obsolètes et susceptibles d'être aisément mis hors de combat par un lance-roquette. Il y a aussi 21 T-34 produits en URSS durant la Seconde Guerre mondiale. Il n'existe que 84 engins blindés pour le transport de troupes, donc aucune réelle capacité de manoeuvre. Les moyens d'appui comptent 46 pièces d'artillerie et quelques canons et mortiers. Les forces aériennes n'alignent qu'une seule escadrille de chasseurs Mig-21 et deux batteries de défense sol-air qui n'ont guère d'utilité dans une guerre contre-insurectionnelle. En revanche, quelques hélicoptères pourraient se révéler très utiles.
On peut en déduire que l'essentiel des forces de combat, faute de coordination ou de moyens de communications - les transports ainsi que l'appui au combat - proviennent de véhicules "techniques". Il s'agit de jeeps et autres véhicules civils convertis, c'est-à-dire disposant de fixations pour des armes plus lourdes.
L'achat de moyens nécessaires pour mener des opérations militaires de grande ampleur est coûteux et nécessiterait un effort financier considérable.
F24 - Comment le Mali doit-il s’y prendre, stratégiquement, pour reprendre le Nord ?
A.V. : Une action isolée du gouvernement actuel, issu d'un putsch militaire, est à la fois dangereux et ruineux. Et, le recours au minimum à une aide financière et technique régionale ou internationale est indispensable. Plusieurs scénarios peuvent ainsi être envisagés, selon le principe de l'escalade :
- Un financement par certains pays occidentaux, ainsi qu'une aide technique au travers de sociétés militaires privées.
- Une intervention régionale et internationale d'interposition menée par la Cédéao et le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
- Une intervention internationale visant la stabilisation gérée par l'Organisation de l'unité africaine et l'ONU.
F24 : Si une intervention militaire est inéluctable, quand doit-elle avoir lieu ?
A.V. : Une intervention militaire internationale est difficile à envisager pour le moment. En revanche, une intervention africaine sous l'égide de l'Otan est davantage plausible. La communauté internationale fait pression sur l'Organisation de l'unité africaine et de la Cédéao pour qu'elles prennent leurs responsabilités.
Le calendrier ne joue pas en faveur d'une intervention internationale, notamment en raison du conflit en Syrie qui bloque toute action commune du Conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, une implication financière et technique des pays du nord, voire du Conseil de sécurité de l'ONU, est une éventualité dans la mesure où la nébuleuse djihadiste fait peur. L'islamisme en Afrique et les organisations telles qu'Aqmi préoccupent grandement la communauté internationale et font peser le spectre d'une radicalisation des nouveaux pouvoirs issus des "Printemps arabes".
MALI -
Article publié le : samedi 11 août 2012 - Dernière modification le : samedi 11 août 2012
Mali : le Mujao écrase les imams de Gao
Un convoi de combattants du Mujao à Gao, le 7 août 2012.
REUTERS/Stringer
Par RFI
A Gao, au nord du Mali, la radicalisation et l'instauration de la charia se font un peu plus sentir chaque jour. Après avoir coupé la main d'un homme à Ansongo, les hommes en armes du Mujao ont obligé les imams de Gao à suivre leurs idéaux lors d’un simulacre de débat ce vendredi 10 août 2012.
C'est un nouveau signe de la puissance grandissante, de la mainmise du Mujao sur toute la zone de Gao. Ce vendredi 10 août au matin, le leader du groupe islamiste, Abdel Hakim, a convoqué les imams.
Plus de 40 religieux se sont présentés à la mosquée Koweït. Officiellement, il s’agissait de débattre de la charia, de son application. Mais aucun débat ne s'est tenu. En moins de 20 minutes, le dossier était classé. Conclusion : la charia s'appliquera désormais dans la ville.
« Ils ont lu quelques passages du Coran mais c'était joué d'avance. Personne n'a discuté ou mis son grain de sel », explique un journaliste présent à l'audience qui ajoute : « le chef du MUAJO a été très clair en expliquant que s'il le fallait, il utiliserait la force. »
Une population impuissante
Pour les doyens de Gao, c'est une grande douleur : « Nous défendons un islam tolérant. Nos religieux sont soumis, incapables de réagir », affirme un ancien commerçant. « C'est inquiétant, ajoute un étudiant. Tout le monde attendait la position des imams mais là, ils se sont écrasés devant les armes des terroristes. »
Impuissante, la population de Gao, notamment les jeunes qui se sont révoltés récemment, n'ont pas réagi après cette annonce. Tous attendent dans la peur de voir si les jihadistes, qui affirment détenir 30 prisonniers, appliqueront dans les jours qui viennent leurs terribles sanctions.
Plus de 40 religieux se sont présentés à la mosquée Koweït. Officiellement, il s’agissait de débattre de la charia, de son application. Mais aucun débat ne s'est tenu. En moins de 20 minutes, le dossier était classé. Conclusion : la charia s'appliquera désormais dans la ville.
« Ils ont lu quelques passages du Coran mais c'était joué d'avance. Personne n'a discuté ou mis son grain de sel », explique un journaliste présent à l'audience qui ajoute : « le chef du MUAJO a été très clair en expliquant que s'il le fallait, il utiliserait la force. »
Une population impuissante
Pour les doyens de Gao, c'est une grande douleur : « Nous défendons un islam tolérant. Nos religieux sont soumis, incapables de réagir », affirme un ancien commerçant. « C'est inquiétant, ajoute un étudiant. Tout le monde attendait la position des imams mais là, ils se sont écrasés devant les armes des terroristes. »
Impuissante, la population de Gao, notamment les jeunes qui se sont révoltés récemment, n'ont pas réagi après cette annonce. Tous attendent dans la peur de voir si les jihadistes, qui affirment détenir 30 prisonniers, appliqueront dans les jours qui viennent leurs terribles sanctions.
Azawad : éviter un nouvel holocauste
Mots clés : Mali, islamistes, crise, Azawad, MNLA
L’option militaire dans cette région mènera à une catastrophe humanitaire de grande ampleur.
Comme dans le cas de la crise libyenne, le pouvoir algérien fait porter au pays des positions qui compromettent ses intérêts, remettent en cause sa sécurité, et mettent en péril son intégrité. Sans réévaluation des positions qui ont été les "siennes" dans la crise de Libye, l’Algérie ne peut adopter que des positions consternantes dans les deux crises qui frappent l’Azawad et le sud du Mali.
Les gesticulations de la Cédéao
Obnubilée, jusqu’à l’hypnose, par la situation en Asie du sud-ouest, la "communauté internationale" n’accorde que peu de priorité à la situation du Sahel. L’Algérie, nonobstant sa proximité avec cette zone crisogène, adopte la posture de l’autruche. Elle ferme les yeux pour faire disparaître les périls qui s’amoncellent à ses frontières. Sous l’impulsion de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), la gestion actuelle des crises du Mali et de l’Azawad se fourvoie dans l’occultation du coup d’Etat du 22 Mars doublée d’un dialogue compromettant avec des groupuscules islamistes, maillon important du terrorisme international, du narcotrafic mondial et des réseaux de traite d’êtres humains. Toutes ces choses que la «communauté internationale» est sensée condamner et combattre !
L’Algérie est reléguée à un rôle marginal, périphérique au rôle pivot que s’est octroyé la Cedeao. Mais, quel intérêt avons-nous, nous algériens, à feindre ignorer la réalité de la situation qui prévaut à Bamako ? Celle d’un pouvoir de fait concentré entre les mains du Capitaine putschiste Sanogo. Pourquoi feignons-nous croire et donnons-nous crédit aux gesticulations de pantins qui figurent des autorités de transitions ? Les faits et gestes de ces « autorités », s’ils ne sont pas imposés à partir du camp de Kati, sont au minimum soumis à son approbation et à son veto.
Nous sommes loin de l’obligation que s’est faite l’Union africaine (UA), à sa création, de mettre hors la loi et de déjouer toute prise de pouvoir par les armes. La Cedeao plutôt que de déjouer le coup d’Etat du 22 mars lui fournit, en avalisant des institutions transitionnelles guignolesques, un camouflage qui enrobe le pouvoir réel de la junte du capitaine Sanogo. Celui-ci dans une attitude digne de la taqiya islamiste, rentabilise à merveille la situation.
Le premier biais fait à l’analyse de la crise au Sahel est donc celui-là : Au-delà des déclarations des uns et des autres, rien absolument rien n’est réglé dans la partie sud du Mali. La focalisation sur la seule crise du Nord, est donc suspecte, voir criminelle.
La Cedeao bafoue le droit en se rendant complice de la junte du 22 mars. Non seulement elle s’évertue à induire les opinions publiques africaines et mondiales en erreur ; elle s’apprête à aller plus loin et entend faire des hommes du capitaine Sanogo l’ossature de son intervention au Nord. Elle se place donc en totale illégalité au regard des fondements de l’UA.
Le MNLA, un ange en enfer
Au Nord, dans l’Azawad, l’œuvre de manipulation et de désinformation n’en est pas moins importante. Les biais y sont aussi nombreux. Les mêmes acteurs qui s’attèlent à sauver les apparences au sud, dénaturent la réalité des faits dans l’Azawad.
Même si l’actuel soulèvement des populations des provinces du nord contre Bamako apparait comme une onde de choc de la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi, ses racines plongent jusqu’au moment de l’accession du Mali à l’indépendance. La revendication d’auto-détermination de ces populations date du moment même de l’accession à l’indépendance.
Durement éprouvées par les sècheresses répétitives, complètement délaissées en matière de développement socio-économique, ces populations ont payé lourdement leurs précédents soulèvements. Pourtant, la légitimité de leurs revendications a été reconnue par les accords auxquels ont aboutis les médiations algériennes [2]. Ces accords prévoyaient à chaque fois un rééquilibrage entre les prérogatives du pouvoir central et celles des échelons régionaux. Condition idoine pour permettre une meilleure intégration des populations du Nord dans les institutions et les appareils d’Etat. L’autre revendication légitimée par les accords d’Alger et de Tamanrasset, est l’exigence d’un effort singulier en matière de développement socio-économique de ces régions situées aux confins du Mali.
Bamako n’a jamais tenu sa parole, elle ne s’est jamais astreinte au respect de ses engagements. Les seules mesures prises dans le prolongement de ces accords sont celles dilatoires d’incorporation de quelques dignitaires aux clientèles du pouvoir central, et aux réseaux de trafic en tous genres. Le but évident est celui de coopter une aristocratie locale qui puisse être retournée contre les populations.
Paradoxalement, et bien plus que les accords d’Alger et de Tamanrasset, c’est la politique Targui de Mouammar Kadhafi a été un facteur de « stabilisation » du Nord Mali. Cette politique a retardé le soulèvement que les reniements de Bamako rendaient inévitable. Sans les ressources que procurait leur enrôlement dans les Bataillons de Kadhafi, les populations de l’Azawad se seraient soulevée depuis de nombreuses années.
Echaudées par les précédentes issues à leurs rebellions, les populations de l’Azawad se sont soulevées sous la bannière d’une nouvelle élite, une nouvelle génération de militants. Plus jeunes, plus instruits, mais malheureusement, marqués par une perception quelque peu naïve des réalités du monde actuel –. C’est avec une certaine innocence qu’ils se méprennent sur l’importance des proclamations de principes et qu’ils sous-estiment les froids calculs de la real politique -.
Tout en refusant de verser dans un combat ethniciste ou communautariste, le MNLA donne une perspective nationale au combat des populations de l’Azawad. Il se proclame laïc, républicain et démocrate. Il se pose en cadre fédérateur, et unificateur de toutes les populations des provinces du nord. Son poids était prédominant au début du soulèvement. Son ancrage dans la société largement démontré. Le MNLA, paraissait une synthèse réussie entre des idéaux universels et les spécificités locales. Mais, dans ce monde qui n’a que faire des grands idéaux, tant qu’ils ne servent pas des intérêts tout aussi inavouables qu’occultes, le MNLA n’avait d’autres appuis qu’une population exsangue, éprouvée par des décennies d’épreuves, de famines et de répression.
Les groupes islamistes, un greffon malin
Dans cette région, oubliée des dieux, les groupuscules islamistes se sont incrustés de longue date. Ils y évoluent en marge d’une société qui leur est pour l’essentiel impénétrables [3]. Ils se sont ingénus à établir un modus vivendi avec elle. Cette société leur est en tout points incompatible. Société fortement marquée par le matriarcat, et par un islam populaire, soufi, qui aux yeux des nouveaux prophètes apparait comme un islam hérétique. Sans aller à sa propre destruction, cette société ne peut donner prise à l’idéologie misogyne, rigoriste et patriarcale des intrus.
Le terrorisme islamiste tente bien de se donner un ancrage local par des alliances matrimoniales contractées avec des membres de castes inférieures ou de groupes périphériques minoritaires, mais cette démarche s’inscrit dans le long terme et ne pèse pas encore de manière significative dans la crise actuelle.
Par contre, la reconversion d’anciens chefs de guerre targuis, dans les trafics en tout genre se trouve être à la base de la collusion entre les groupuscules islamistes et la faction mafieuse du soulèvement du Nord.
Le Qatar, Hmida [4] des temps modernes
Sous l’effet de facteurs exogènes, la situation dans l’Azawad a connu une rapide dégradation. La position dominante qu'occupait le MNLA au début du soulèvement est battue en brèche grâce à l’afflux de financements qataris au profit d’Iyad Ag Ghali.
Dépourvu de tout soutien international, le MNLA ne pouvait résister au déferlement des pétrodollars de l’émirat gazier. Cette manne financière permet au chef des Ançar de siphonner les effectifs mobilisés par la nouvelle génération de jeunes loups qui n’ont, pour leur part, que leur idéalisme à offrir en partage.
L’autruche régionale, que nous sommes devenus, est bien trop niaise pour avoir l’idée de contrecarrer une telle démarche belliqueuse. L’audace du Qatar ne se limite plus aux attaques virtuelles par ondes jazirienne. Elle devient une présence militaire directe dans notre premier périmètre [5]. Comble de cette niaiserie, ce micro-Emirat continue encore à disposer de larges latitudes d’accumuler des intérêts financiers sur notre territoire.
La situation est, à ce point, malsaine que tout le monde en vient à lier langue avec les groupuscules islamistes : Tout, tout sauf le MNLA semblent-ils répéter en chœur !!
Les roulements de tambours, qui s’amplifient à l’Ouest de l’Afrique, semblent avoir, entre autres fonctions, de légitimer le dialogue avec les islamistes. Le message subliminal semble être : "Après tout, si cela devait permettre d’éviter la guerre, pourquoi pas !!?". Mais, qui a dit que la guerre pouvait être la solution aux crises du Mali ? Et, même, qui dit que la confrontation avec les groupuscules islamistes est évitable ?
La Cedeao, un bien mauvais va-t-en-guerre !
L’option militaire, dont l’issue sera sans le moindre doute une catastrophe humanitaire digne de l’holocauste, ne va rien régler. La démarche de la Cedeao va définitivement légitimer le pouvoir de la junte du 22 mars. Le capitaine Sanogo, pour faire oublier sa forfaiture contre l’Etat malien et recycler son pouvoir de fait, appelle cette intervention de tous ses vœux. Une intervention qui en aucun cas ne pourra venir à bout des groupuscules islamistes [6]. Les islamistes, conscients des dangers auxquels les expose leur immixtion dans la crise de l’Azawad, se sont emparés de positions défensives fortes. Ils se sont précipités dans les villes pour en faire des places fortifiées, protégées par des boucliers humains géants.
Les populations de Gao, Tombouctou et Kidal, tenues par la force sont l’élément central de la stratégie de défense des islamistes. Tous ceux qui, aujourd’hui, battent les tambours de l’intervention militaire, qu’ils s’annoncent déterminés à l’action directe ou au seulement au soutien logistique voient clairement cette Shoa annoncée. Et pourtant, ils paraissent ignorer cet évident gros nez qui trône au milieu de la face d’un monde hideux. Un monde guidé par la quête du profit et de la rapine. Est-ce à dire qu’il n’y a d’autre choix que de composer avec les groupes djihadistes, comme le suggèrent les audiences qui leurs sont accordées ? Loin de moins une telle idée.
Intangibilité des frontières et droit à l’auto-détermination
L’impasse serait-elle totale ? Non, absolument pas. D’abord, l’examen de la crise de l’Azawad dans son historicité illustre largement la patience et la bonne volonté des populations du nord. Dans le même temps, la démarche, exhume les graves reniements du pouvoir de Bamako. La responsabilité de la remise en cause de l’entité malienne est, incontestablement, imputable exclusivement au Sud. La prétention, actuelle, du pouvoir fantoche qui y est en place, et dont les ficelles sont tirées par la junte du camp de Kati, à défendre l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation doit être examiné à la lumière de ce lourd passif, fait de reniements et manquements à la parole donnée, de marginalisation et de répression des populations du Nord.
Il est temps de poser la question de savoir si l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation [7], disposition pratique retenue à la création de l’OUA, est opposable au principe, consacré par le droit international, qui énonce le droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
La hiérarchie à établir entre ces deux éléments de droit saute aux yeux. Si l’intangibilité des frontières est opposable aux velléités belliqueuses dont peuvent se rendre coupables des Etats voisins, opposée au droit d’auto-détermination des peuples, elle perd toute pertinence et légitimité. Cette intangibilité est, en quelque sorte, une disposition conservatoire, qui n’est opposable qu’aux Etats, et entre les Etats. Si elle vient à prendre le pas sur le droit des peuples à s’autodéterminer, principe qui a fondé et légitimé les luttes de libérations nationales, elle devient un principe colonial négateur de la souveraineté des peuples. Il en découle, à l’évidence, que la question nationale Azawad est incontournable, et que dans cette crise le MNLA est le seul interlocuteur qui puisse peser pour une réelle solution équitable et durable.
La communauté internationale, au travers de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies, sauf à renier ses valeurs, devrait trouver un intérêt majeur à la crédibilité du MNLA. C’est là, la condition capitale pour l’isolement du noyau narco-salafiste de Ançar Eddine, et pour la liquidation des groupuscules du GSPC et du Mujao.
Les solutions aux crises du Mali passent, autant, par la mise en échec du coup d’Etat du 22 mars, que par l’isolement des groupuscules djihadistes incrustés au nord. Comment y parvenir ?
Transition au Sud, autodétermination au Nord
La Cedeao, pour peu qu’elle le veuille réellement, peut jouer un rôle déterminant dans la résolution de la crise au sud. Elle devra aider à engager une réelle transition qui déjoue le coup d’Etat du 22 mars. Au nord, par contre, cette organisation régionale ne dispose pas, en propre, de réelles capacités d’action autonome, sauf à verser dans une aventureuse opération militaire au concept flou, aux moyens dérisoires, dont l’enlisement est certain et l’issue assurément dramatique pour les populations de l’Azawad.
Si le risque d’une intervention militaire est de provoquer un drame humanitaire majeur, la solution elle, est l’évitement de ce drame humanitaire. Il faudrait, dans le cadre des opérations du chapitre VII de la charte des Nations unies [8], monter une opération humanitaire de grande ampleur [9] qui déjoue la tactique que les islamistes ont mise en place. Ils se sont précipités au cœur des trois centres urbains de l’Azawad afin de se placer dans un terrain qui leur est « favorable » et qui maximise le coût humain de leur délogement.
L’objectif prioritaire doit, donc, être de soustraire les populations civiles au contrôle des islamistes. Il s’agit de prendre conscience, et de faire prendre conscience à ces populations, qu’elles sont en situation d’otages. En demeurant dans ces villes elles constituent les remparts des groupes salafistes. Aucune intervention militaire digne de ce nom ne peut ignorer une donnée aussi essentielle, sauf à ce qu’elle soit sous-tendue par des visées scélérates.
En soi, cette prise de conscience sera une première défaite des groupes terroristes. Les populations n’ont pas à confronter ces djihadistes. Il faut aménager des camps d’accueilssuffisants pour accueillir toutes les populations qui pourront être soustraites de ces villes-prisons. D’autant plus qu’il sera facile d’accueillir ces populations au vu qu’une grande partie est d’origine nomade.
Il ne faut pourtant pas se faire d’illusion. Il sera difficile de soustraire l’ensemble de la population au piège qui s’est renfermé sur elle. L’essentiel est de modifier les caractéristiques du champ de la confrontation pour le rendre le plus hostile possible aux groupes islamistes. Cela définit un concept d’opération qui peut recevoir l’aval des institutions internationales. Un concept où l’action militaire est un accompagnement d’une action humanitaire majeure. Le volet militaire combinera maillage et contrôle des pourtours des villes, infiltration de commandos au sein du champ de confrontation pour en disputer le contrôle au GSPC et au Mujao, et dans le surtout pour inverser le siphonage des effectifs combattants locaux dans le sens Anàar à MNLA. Dans toutes ces questions, les combattants du MNLA s’avèreront irremplaçables. Dans son efficacité et ses chances de réussite, la partie imposition de la paix est totalement dépendante de l’implication du MNLA.
Cette démarche d’ensemble nécessite des moyens conséquents. Les Etats de la région et les institutions internationales consentiront-ils à les mobiliser ? En tout cas l’international islamiste n’hésite pas à mettre ses moyens au service des greffons islamistes. Sans une implication internationale, il sera impossible de contrecarrer l’influence qatarie qui a su se substituer au rôle qu’avait occupé Kadhafi dans cette zone. C’est seulement à la condition de cette implication que l’Azawad sera le tombeau du GSPC, du Mujao et narco-salafiste d’Iyad ag Ghali. A contrario, le Sahel-istan est déjà en place.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’honorerait à engager un traitement de la crise de l’Azawad qui fasse la part belle à une véritable démarche humanitaire. Il le ferait encore plus si, pour le volet imposition de la paix, il s’appuyait sur les forces africaines, celles des Force africaines en atente (FAA) et du le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dont se sont dotés les pays du champ [10].
La stabilisation des situations au nord et au sud du Mali, ouvrira sur le traitement des causes de fond de ces crises répétitives qui frappent cette région. Il sera possible de discuter de la perspective de la refondation d’un Mali unitaire régionalisé, de la création d’un Etat fédéral ou encore de la création de deux entités distinctes qui cohabiteront dans la paix et la coopération.
Mohand Bakir
[1] Holocauste : termes utilisé pour désigner le génocide des juifs par l’Allemagne nazie.
[2] Extrait du Pv de conciliation adjoint l’accord de 1991 [cosigné par Iyad ag Ghali] "Les deux parties ont convenu que les populations des trois régions du nord du Mali géreront librement leurs affaires régionales et locales par le biais de leurs représentants dans des assemblées élues, selon un statut particulier consacré par la loi.
Dans ce cadre, les assemblées locales constituées d'un organe délibérant et d'un organe exécutif réglementent dans tous les domaines liés à leurs spécificités en matière économique, sociale et culturelle. Ces assemblées élisent en leur sein leurs représentants qui se constituent en un conseil consultatif régional chargé de délibérer sur toutes questions intéressant les trois régions. Dans le cadre du développement régional, 47,3% des crédits du Quatrième Programme d'investissement seront affectés à ces trois régions."
[3] Contrairement à ce qu’affirment certains analystes, qui affirment que les groupes terroristes «sévissent dans un milieu coreligionnaire présentement non hostile.»
[4] Ele3ab Hmiha, errecham Hmida !
[5] Cf les révélations sur l’encadrement des camps d’entrainement des insurgés Libyens, et celles relatives au déplacement de conseillers dans l’Azawad.
[6] Le Conseil de Sécurité de l’ONU a refusé de donner une suite favorable aux sollicitations de la Cedeao.
[7] Au moment où de par le monde se rapprochent pour former des ensembles régionaux de plus en plus intégrés ; Il est regrettable que les pouvoirs africains n’aient d’autres ambitions que de maintenir cet héritage colonial.
[8] Donc sous l’autorité du Conseil sécurité de l’ONU.
[9] Qui n’a rien à avoir avec les quelques efforts d’accueil de réfugiés.
[10] A l’exclusion des forces maliennes tant que la crise au sud du Mali ne trouve pas de solution.
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