Hamadoune Touré, porte-parole du gouvernement malien revient sur les détails pratiques du retour, le comité d'accueil et les mesures de sécurité.
Le retour de Dioncounda Traoré intervient au moment où le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est contesté par une partie des forces vives de la nation. Il ne fait plus l’unanimité, et certains réclament même sa démission. L’une des premières tâches du président Dioncounda Traoré serait donc d’arriver à calmer le jeu, de trancher, mais aussi d’aider à la mise en place d’un véritable gouvernement d’union nationale. Soit le plan A : le Premier ministre dirige la future équipe, soit le plan B, il est débarqué.
Avec les militaires, les anciens putschistes, Dioncounda Traoré devrait pouvoir également clarifier les choses en trouvant la réponse à ces deux questions : qui fait quoi? Et quelle est la place de chacun ?
Enfin, Dioncounda Traoré est également attendu sur la situation au Nord, une zone contrôlée par les islamistes armés.
Selon Hamadoune Touré, porte-parole du gouvernement malien, Diouncounda Traoré arrive avec un premier impératif, former un gouvernement d'union nationale avant le 31 juillet comme l'a exigé la Cédéao. Les Maliens ont grand espoir.
Le dossier malien et la diplomatie française
La crise malienne est au cœur des préoccupations de Paris, confirme-t-on dans l’entourage de Laurent Fabius, et cette tournée sahélienne est inscrite dans cette logique.
Le ministre français des Affaires étrangères est arrivé hier à Niamey au Niger, et doit se rendre, aujourd'hui et demain, à Ouagadougou, Dakar, et Ndjamena. Laurent Fabius veut d’abord écouter les partenaires qui sont en première ligne et qui attendent une solution à la crise malienne.
La diplomatie française est déterminée à soutenir le plan de la Cédéao, dans cette phase de stabilisation politique et de reconstruction de l’armée malienne. On insiste donc, côté français, sur la séquence politique qui doit en principe se traduire par un retour rapide du président Dioncounda Traoré à Bamako, normalement ce vendredi et sur la mise sur pied d’un gouvernement d’union.
Il faut avant toute chose stabiliser Bamako, souligne le diplomate français, et ce n’est qu’ensuite c'est-à-dire en plusieurs semaines voire plusieurs mois que la phase militaire pourra démarrer avec l’appui logistique de la France et de ses partenaires européens. Ce n’est pas à nous de faire la guerre, souligne-t-on du côté français.
C’est une course contre la montre, reconnaissent toutefois les diplomates. Il faut enrayer cette dynamique, car les islamistes s’implantent dans le nord du Mali, et c’est ce qui inquiète des Etats comme le Niger, le Sénégal, le Burkina et le Tchad.
Par ailleurs, des chefs militaires de la Communauté ouest-africaine ont affirmé le 26 juillet qu'ils n'attendaient plus qu'une résolution des Nations unies pour envoyer 3.000 soldats au Mali. La mission de la Cédéao au Mali est prête, a affirmé le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, lors d'une réunion à Abidjan, ajoutant que treize pays de l'organisation, sur quinze, participeront.
La prochaine réunion militaire de la Cédéao est prévue le 9 août prochain.