dimanche 15 juillet 2012

Hélène Bravin : Qui a détruit les mausolées de Tombouctou, début juillet ?

Hama Ag Sid Ahmed : Ce sont des éléments d’Aqmi (Al- Qaïda au Maghreb islamique) qui ont détruit les mausolées.  Il s’agit de la destruction d’un patrimoine de l’Azawad. Nous mettons en garde ses groupes venus de l’extérieur pour saccager des monuments historiques et nous demandons aux populations de Tombouctou de se soulever massivement pour remettre en cause l’existence des groupes fanatiques dans la région. Nous avons du mal à comprendre comment les notables arabes de cette région observent ce pillage sans réagir.

Pourtant, le porte-parole d’Enser Eddine, Omar Ould Hamaha, a justifié ce saccage en déclarant que « la construction de mausolées est contraire à l'islam et nous les détruisons parce que la religion nous l'ordonne »...

Omar Ould Hamaha n’est pas le porte-parole d'Enser Eddine. Il est dans Aqmi depuis 6 ans. Par ail­leurs, il est d’origine arabe Berabiche de la ré­gion de Tombouctou. Avec la complicité de l’un des émirs d’Aqmi, Mokhtar Belmoktar Louar (« le Borgne »), un Algérien originaire de Ouargla (sud d’Algérie), membre du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu par la suite Aqmi, il a réussi à imposer ce mouvement dans la région de Tombouctou. Grâce à Omar Ould  Hamaha, Belmoktar Louar a tissé des liens familiaux  à Tombouctou et ensuite avec tous les autres émirs qui sont arrivés après lui. Par ailleurs, Enser Eddine est localisé  à Kidal et non à Tombouctou. Il n’a aucun militaire à Tombouctou. Celui qui dirige les opérations pour Aqmi dans cette ville, s’appelle Abou Zeid  Abdelhamed. 
Enser Eddine est en outre composé de Touaregs et il n’y a aucun Arabe d’origine malienne dans son groupe et aucun membre d’Aqmi, lequel est traversé par des arabes de différentes nationalités (Algériens, Mauritaniens, Nigériens..) et aussi par quelques Touaregs qu’Aqmi a réussi à convaincre. Enfin, le porte parole d’Enser Eddine est le nommé  cheikh Ag Awissa. Il est le seul autorisé à s’exprimer en leur nom. C’est ce porte-parole, en compagnie de Alghabas Ag Intalla, qui est député de Kidal et un des responsables d’Enser Eddine, qui ont été reçus tout récemment par Blaise Comparoé, le président du Burkina Faso, pour entamer des discussions et surtout pour les écouter et comprendre leurs objectifs. Omar Ould Hamada n’y était pas car il appartient à Aqmi et n’a fait jamais annoncé son départ d'Aqmi pour Enser Eddine.

Quel est intérêt de Omar Ould Hamaha de prétendre qu’il est d’Enser Eddine ?

Pour rallier d’avantage de Touaregs à sa cause, les groupes Aqmi présents dans la région de Tombouctou utilisent l’enseigne Enser Eddine. Cela leur permet de bénéficier d’une certaine impunité dans la région.

Mais pourquoi Iyad Al Ghaly, le responsable d’Enser Eddine, qui est désigné responsable de ces destructions, ne dément-il pas ?

Yyad Al Ghaly s’est tout de même déplacé à Tombouctou lors de la profanation des tombes, fin avril. Avec d’autres touaregs de son groupe, il a demandé que cela cesse. Il est vrai que cette fois-ci, il n’a rien fait. Le jeu de Iyad Ag Galli s’obscurcit de plus en plus. Il ne participe pas mais ne dément pas. La raison ? Il est redevable à AQMI dans la conquête de la ville de Kidal, son fief. Il joue par ailleurs de plus en plus sur les deux tableaux : les Touaregs et Aqmi. Il faut savoir que Yyad Al Ghaly vient d’une tribu noble, « des Iforas », en cela, il veut continuer à jouer un rôle central. Il a donc besoin de soutien pour exister, d’autant que les éléments d’Aqmi se sont constitués bien avant son mouvement. Cette attitude l’amène à « couvrir » ou du moins à ne pas dénoncer officiellement les exactions commises par les Arabes d’Aqmi. En ne les dénonçant pas, il les accepte en quelque sorte, même si cela est contraire à ses principes. Et d’autre part à radicaliser son mouvement. Il est aujourd’hui presque convaincu qu’il faut mettre en marche l’islam radical au Mali. Toutefois, et c’est son autre stratégie, son objectif reste encore d’extraire les éléments Touaregs qui ont rejoints Aqmi. Il a ainsi réussi un rapprochement avec Abdelkrim Taleb, de son vrai nom Amada Ag Mama. Celui-ci  est accusé par la France est d’être à l’origine de l’enlèvement de Germaneau. Il dirige un groupe d’une quarantaine de personnes. Même si le groupe de Taleb a rejoint Enser Eddine, il y a 4 mois, il reste que ce dernier ne s’est pas complètement désolidarisé des groupes Aqmi. Ce groupe pose un véritable problème.



Conquête tribale

Publié le 15 juillet 2012
  •  
  •  
 

La stratégie de yad Ag AGhall est en effet pas très claire. Demain, ne risque-t-il pas de rejoindre carrément Aqmi ?

Sa stratégie est fragile. Mais on peut encore le récupérer. D’autant que 80% des hommes de son groupe ne sont pas prêts à appliquer la charia. Seuls 20%, à savoir les chefs du groupe, y compris Abdelkrim Taleb veulent l’appliquer. Les choses peuvent par ailleurs évoluer. Galli ne s’attendait pas par exemple à la prise de GAO par le Mujao qui est une dissidence d’Aqmi et essentiellement composé d’Arabes d’origine malienne, et qui sont essentiellement des trafiquants de drogue. Ni encore à ce qui s’est passé à Tombouctou. Il craint maintenant une alliance des Arabes contre les Touaregs. Depuis, il tente de se démarquer d’AQMI et ainsi éviter que les islamistes de ce groupe parlent en son nom, Enser Eddine vient de créer son propre drapeau alors qu’auparavant il utilisait le drapeau noir d’AQMI. Son drapeau est blanc avec un fusil –une arme automatique-.
De notre côté, le MNLA discute toujours avec lui. Nous n’avons pas dénoncé la fusion comme on le prétend. Ce sont certains cadres du MNLA qui à partir de l’intérieur comme à l’extérieur  qui l’ont dénoncée. En ce qui concerne les responsables CETEA , nous sommes toujours en discussion sur la fusion. Notre gouvernement, le Conseil de transition de l’Etat de l’Azawad (CTEA), que nous avons créé récemment reste ouvert aux membres d’Enser Eddine. Notre objectif étant de les éloigner d’AQMI.

Où vous situez-vous territorialement maintenant ?

Nous étions présents à Tombouctou avec un petit groupe et surtout à Gao où nous avions le secrétariat de notre gouvernement. Dans les deux villes nous n’y sommes plus. Nous nous sommes repliés sur Lere à 160 km de Tombouctou. Nous allons tenter de revenir sur Gao. Près de 700 hommes tournent autour de la ville actuellement.

Aqmi a-t-il pris possession de tout le territoire comme on le prétend ?

Ce qui s’est passé, il y a quelques jours est simple. Un groupe dissident d’Aqmi, le Mujao (Le Mouvement de l'unicité et du jihad en Afrique de l'Ouest) a tenté d’entrer dans Ménaka, ville que nous occupons. On a réussi à les empêcher. Le Mujao s’est alors replié sur Asango, où nous avions une petite sentinelle de 15 personnes, qui a fui dès leur arrivée. Nous sommes encore présents à Tinzaouaten, Kidal, Tessalit, Ménaka, Anderboukane, et on ceinture toujours Gao.

Avez-vous une stratégie pour contrer Aqmi ?

Des Touaregs du Niger nous ont proposé de venir nous aider. Nous étudions cela.

Qu'en est-il concernant les liens entre Aqmi au Mali et la Libye ?

Durant la révolte de 2011 en Libye, Aqmi du Mali est venu prêter main forte aux islamistes libyens. Ils sont repartis avec énormément d’armes de Libye. Ils ont même récupéré des missiles. A ces armes s’ajoutent celles qui ont été enterrées durant des années par leurs soins et également celles qui on été vendues par tous ceux qui avaient fui la Libye quand ces derniers ont rejoint le Mali après l’effondrement de Kadhafi. C’est ce qui explique la supériorité d'Aqmi. Ils ont beaucoup de munitions contrairement à nous qui en manquons après trois mois de combat pour conquérir le Nord malien.

Les Touaregs renoncent à l’idée d’un Etat séparé

MALI
  
Le mouvement qui s'était emparé du nord du Mali en avril a annoncé dimanche avoir abandonné l'idée de former un Etat indépendant au Mali.
Mis à jour il y a 17 minutes 1 Commentaire
A droite, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, leader du mouvement Azawad (MNLA) avec des délégués du mouvement rebel touareg Ibrahim AG Mohamed Asseley à gauche and Hassane Ag Mehdy, au centre.
A droite, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, leader du mouvement Azawad (MNLA) avec des délégués du mouvement rebel touareg Ibrahim AG Mohamed Asseley à gauche and Hassane Ag Mehdy, au centre. 
Image: AFP
Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont annoncé dimanche avoir renoncé à leur intention de créer un Etat séparé au Mali. Ils s’étaient emparé du nord du pays en avril avec des islamistes liés à Al-Qaida, mais ont été supplantés par leurs ex-alliés.
«Nous aspirons à une indépendance culturelle, politique et économique mais pas à la sécession», a déclaré par téléphone Ibrahim Ag Assaleh, l’un des dirigeants du MNLA.
L’Azawad est le nom que donne le MNLA au nord du Mali, dont il a proclamé l’indépendance. Cette décision a été ignorée par la communauté internationale plus préoccupée par la menace de voir la région devenir une plaque tournante pour des organisations réputées proches d’Al-Qaïda.
Charia imposée
«L’indépendance est notre objectif depuis le début du conflit, mais nous prenons en compte le point de vue de la communauté internationale pour venir à bout de la crise en cours», a indiqué un autre responsable du MNLA, Hama Ag Mahmoud.
Des organisations islamistes, dont Ansar Dine, ont imposé la charia (loi islamique) dans le nord du Mali et détruit les mausolées de certains saints - bâtiments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO - à Tombouctou.
Le porte-parole d’Ansar Dine a dit ne pas être au courant d’un quelconque changement de la position du MNLA, tout en ajoutant: «Ce que je peux vous dire, c’est que nous contrôlons les trois régions du Nord» - allusion aux régions de Gao, Tombouctou et Kidal.(ats/Newsnet)
Créé: 15.07.2012, 16h43

samedi 14 juillet 2012


RFI
 
SAMEDI 14 JUILLET 2012
Florent Geel, responsable Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)
© afreeknews.com
Par Sonia Rolley
« Selon nos informations, les responsables de ces exactions sont très clairement des combattants du MNLA et des islamistes armés y auraient participé aussi, Ansar Dine a même revendiqué leur participation. Donc on pense que ce sont des faits qui sont aujourd’hui établis. »
Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, vient de publier une enquête réalisée avec l’Association malienne des droits de l’homme sur les crimes commis au nord du Mali, en revenant d’abord sur la bataille d’Aguelhoc du 24 janvier dernier. Selon les informations recueillies, 153 militaires maliens auraient été fait prisonniers puis exécutés, certains après avoir été torturés.


A LA UNE INTERNATIONAL
 

Résultats partiels des élections législatives en Libye

Libye/les libéraux en tête

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 14.07.12 | 10h00 Réagissez
 
 Mahmoud Jibril, président de l’Alliance des forces nationales (AFN), qui est arrivé en tête des élections législatives du 7 juillet .
zoom | © D. R.
Mahmoud Jibril, président de l’Alliance des forces...

Le parti de l’ancien Premier ministre par intérim, Mahmoud Jibril, Alliance des forces nationales (AFN) est arrivé en tête du scrutin législatif du 7 juillet, selon les résultats préliminaires, a indiqué hier l’APS.

Les résultats définitifs des élections seront connus la semaine prochaine. Le dépouillement de la majorité des bulletins, indique que l’AFN est largement en tête dans de nombreuses villes et régions, y compris la capitale Tripoli et la ville orientale de Benghazi. L’AFN a remporté les législatives dans cinq districts de Tripoli, face au Parti de la justice et de la construction (PJC) des Frères musulmans, selon les décomptes partiels révélés jeudi.    
A Benghazi, la Commission électorale libyenne a déclaré mercredi que l’AFN a obtenu 95 733 voix, tandis que le PJC n’en a récoltées que 16 000. L’AFN, considérée comme une alliance de libéraux, a déjà déclaré mercredi qu’elle espère remporter au moins la moitié des 200 sièges de l’Assemblée constituante, ou plus précisément 55 par l’alliance et 45 par des alliés indépendants.
Environ 1,6 million de Libyens sur plus de 2,7 millions d’électeurs inscrits ont voté lors de ce scrutin, ce qui correspond à un taux de participation de 60%. La Constituante doit compter 120 membres indépendants désignés au scrutin majoritaire et 80 élus à la proportionnelle sur les listes des partis en lice. Elle a pour mission de nommer un nouveau gouvernement et gérer une nouvelle période de transition.
Le Conseil national de transition (CNT) devrait être dissous lors de sa première réunion. A l’est du pays, les partisans de l’autonomie de cette région ont dénoncé la répartition des sièges au sein de l’Assemblée nationale (100 sièges pour l’Ouest, 60 pour l’Est et 40 pour le Sud). A l’effet de calmer leur colère, le CNT a ôté à la prochaine Assemblée l’une de ses principales prérogatives, laquelle consiste à désigner les membres du comité chargé de rédiger la future Constitution qui sera soumise ensuite à référendum. La composition de ce comité devrait faire l’objet d’un nouveau scrutin et chacune des trois régions y enverra 20 membres.
Le Premier ministre rassure les groupes pétroliers
Par ailleurs, le Premier ministre libyen, Abdelrahim Al Kib, a, dans un entretien à l’AFP, promis un avenir des plus prospères pour les investissements étrangers dans son pays, surtout dans le secteur du pétrole. Selon Al Kib, dont le cabinet n’a pas les prérogatives pour signer de contrats importants en période de transition, l’infrastructure pétrolière existante ne permet pas d’augmenter substantiellement la production d’hydrocarbures en Libye. «Le plan est de tout refaire et le travail sur l’infrastructure de l’industrie pétrolière et gazière est un domaine qui devrait déboucher sur plusieurs projets (...) afin que nous puissions augmenter les niveaux de production», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a précisé que la production pétrolière en Libye avoisine 1,6 million de barils par jour. Il a invité les compagnies étrangères à investir dans d’autres secteurs dans le pays.
«Les opportunités d’investissement viennent facilement à l’esprit : le tourisme le long d’une côte de 2000 km sur la Méditerranée, l’industrie du pétrole et du gaz, les compagnies aériennes, les infrastructures, le secteur de la santé, l’éducation…», a-t-il indiqué, citant aussi les technologies de la communication et l’éducation. «Je vous garantis que quel que soit le secteur auquel vous pensez, il y a beaucoup de projets à réaliser», a ajouté M. Al Kib. Il a relevé que son pays a opté pour «la connaissance et une économie de marché dans laquelle la corruption sera réduite», avec un «rôle majeur» pour le secteur privé pour développer le pays et générer des emplois. «La Libye va surprendre le monde», a-t-il indiqué.
Abderahim Al Kib a été chargé, fin octobre, par le CNT, de former un nouveau gouvernement intérimaire.
Il a succédé à Mahmoud Jibril, aujourd’hui à la tête de l’AFN. Faisant le bilan de neuf mois de transition mouvementée, M. Al Kib a affirmé avoir accompli sa mission «sans regrets» mais en ajoutant qu’il a «tiré des leçons» des affrontements tribaux meurtriers.
Le gouvernement est confronté aux «attentes élevées d’une population sortant de 42 ans de dictature», a-t-il souligné, sachant que son gouvernement a échoué à contenir les tensions entre tribus, à désarmer la population et à réhabiliter la justice.
 
Amnay idir

Accueil | A la Une | Crise au Mali : Cheick Modibo Diarra dit « non » à la guerre au président nigérien Mahamadou Issoufou

Crise au Mali : Cheick Modibo Diarra dit « non » à la guerre au président nigérien Mahamadou Issoufou

Par    Article lu 1 fois (actualisé toutes les 30mn)
  
Taille de la police: Decrease font Enlarge font
le Premier ministre du Mali, Cheick Modibo Diarrale Premier ministre du Mali, Cheick Modibo Diarra
Lors de sa dernière visite au Niger, Les 11 et 12 juillet, le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra sa volonté de dialoguer avec Aqmi pour sauver le Nord du Mali. De son côté, Issoufou Mahamadou, le président du Niger, estime qu’aucun dialogue ne permettra le retour à l’intégrité du territoire. Ce dernier est pour l’envoi de troupes militaires afin de récupérer le Nord-Mali.
Du mercredi 11 au jeudi 12 juillet, Cheick Modibo Diarra, Premier ministre, Chef du gouvernement du Mali a effectué une visite de travail à Niamey. Il a été accueilli à l’Aéroport Diori Hamani par son homologue nigérien Brigi Rafini. Dans un point de presse, Cheick Diarra a indiqué qu’il est venu remercier de vive voix le Président Issoufou Mahamadou du Niger, pour son accompagnement du Mali sur le plan politique, diplomatique et humanitaire afin de sortir son pays de la crise qu’il traverse. Mais aussi demander à Niamey de faire en sorte qu’un dialogue constructif s’ouvre « très rapidement » avec rebelles du Nord qui remettent en cause la souveraineté du Mali. « Nous sommes prêts à ouvrir un dialogue avec nos frères maliens qui se trouvent sur le terrain aux côtés ou opposés aux gens d’Aqm », a déclaré Cheick Modibo Diarra,.
Tous les observateurs avertis savent qu’il existe une pomme de discorde entre les autorités du Mali et du Niger sur ce dossier d’insécurité au nord. Et pour preuve ! Au moment où le Premier Ministre malien Cheick Diarra déploie tous ses efforts pour éviter qu’il y ait un affrontement militaire au Nord Mali, le Président Issoufou Mahamadou du Niger est persuadé que seule une guerre menée contre les rebelles et les islamistes sauvera le Mali et ses voisins.
Au Niger, cette ambigüité des autorités du Mali sur la résolution de son conflit au Nord agace. « Comment les Etats membres de la CEDEAO vont-ils aider le Mali face à ces bandes mafieuses qui menacent son intégrité et notre quiétude à nous en tant que voisins si le gouvernement malien ne le veut pas ? », se demande Omar Mamane, un journaliste nigérien. Une épineuse question qui ouvre la porte à plusieurs interprétations.
Notons enfin que le Premier ministre du Mali a mis à profit son séjour à Niamey pour rendre visite aux militaires maliens conduits par le colonel Ag Gamou et réfugiés au Niger depuis leur cuisante défaite face aux bandes armées désormais maîtresses du Nord-Mali.

samedi 14 juillet 2012 / par Ibrahim Diallo
Source: afrik.com

AFP - 18:21

Les Africains doivent décider quand et comment intervenir au Mali, selon Hollande

François Hollande assiste au traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées, à Paris
Les pays africains doivent déterminer quand et comment intervenir militairement dans le nord du Mali contrôlé par des groupes armés islamistes, a estimé samedi le président François Hollande alors que la crise malienne est à l'ordre du jour d'un sommet de l'Union africaine.

Il convient "que les Africains eux-mêmes puissent organiser le soutien au Mali", a déclaré M. Hollande lors de l'interview télévisée du 14 juillet.

Il faut "d'abord qu'il y ait un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités, et qu'une intervention dans le cadre de l'Union africaine et des Nations Unies puisse se faire, ça, c'est aux Africains de déterminer et le moment et la force", a ajouté le président.

"Nous devons apporter toute notre solidarité. Au Conseil de sécurité, il y a une résolution qui permet justement de faire cette intervention avec le soutien de l'ONU", a rappelé M. Hollande.

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait averti que l'usage de la force était probable "à un moment ou à un autre".

"A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s'intéresser au Nord, c'est-à-dire qu'à un moment ou à un autre, il est probable qu'il y aura utilisation de la force", avait estimé le chef de la diplomatie, soulignant que la France serait en soutien mais pas en "première ligne".

Les déclarations de François Hollande interviennent alors que des chefs d'Etat africains sont réunis à Addis Abeba au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour discuter de la crise malienne.

La Cédéao se dit prête à l'envoi d'une force militaire de quelque 3.000 hommes, mais elle souhaite d'abord obtenir un mandat de l'ONU pour une opération de reconquête du nord du Mali occupé par deux groupes islamistes armés, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

"Option militaire"

Seule exigence préalable à l'obtention de ce mandat de l'ONU: la formation d'un gouvernement malien de large union.

Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra est arrivé vendredi à Paris pour annoncer au président de transition Dioncounda Traoré, en convalescence en France, l'ouverture du gouvernement "à toutes les forces vives du pays".

Selon le porte-parole du gouvernement malien, les deux hommes se sont entretenus dans l'après-midi pour parler notamment de "l'option militaire". "Il s'agit de restaurer la souveraineté du pays", a déclaré Hamadoun Touré joint par téléphone.

Les entretiens vont "probablement" se prolonger dimanche, a-t-il ajouté dans la soirée sans plus de précisions.

Samedi matin, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait estimé impératif de "retrouver l'intégrité du Mali".

"Il est nécessaire d'avoir dans la capitale un gouvernement d'union nationale pour assurer une sérénité nécessaire, indispensable, à la reconquête de l'intégrité territoriale", avait-il dit. "Il faut aussi progressivement que ce gouvernement d'union nationale reprenne de l'autorité sur l'ensemble de son territoire", avait poursuivi M. Le Drian.

"C'est très compliqué, c'est peut-être très grave pour l'avenir, parce qu'il y a des risques de terrorisme important. Mais la présence africaine est indispensable, avec le soutien de la France et de l'Europe, évidemment", avait-il conclu.

Le coup d'Etat militaire perpétré le 22 mars a accéléré la partition du Mali dont les autorités de transition, en place depuis le retrait des putschistes du pouvoir en avril, sont incapables de mettre fin à l'occupation du Nord où l'armée, démoralisée et sous-équipée, a été mise en déroute en quelques semaines.
Scroll upScroll down