mercredi 13 juin 2012


L’uranium, ciment de la relation franco-nigérienne

Frédéric Powelton-Sahel Intelligence
Parallèlement à la crise au Mali qui a constitué le gros des discussions entre les présidents français et nigérien lors de leur rencontre le 11 juin à Paris, la question de l’exploitation de l’uranium au Niger a également été évoquée par François Hollande et Mahamadou Issoufou.
Le chef d’Etat français a défendu les intérêts d’Areva, prônant même une accélération de l’agenda d’exploitation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, bien avant la date fixée initialement à 2014 entre le groupe nucléaire français et le Niger. L’exploitation de l’uranium est une activité essentielle, voire vitale pour les deux parties. Pour le Niger, l’uranium représente 60% des exportations du pays, alors qu’il constitue 40% des approvisionnements de la compagnie française. Actuellement, l’uranium exploité par Areva provient de deux mines dans la région d’Arlit. Mais elles ne seraient exploitables que pour une période estimée entre dix à vingt ans. C’est pour anticiper une pénurie d’approvisionnement, aux répercussions catastrophiques pour son activité, qu’Areva a acquis en 2008 les droits d’exploitation de la mine géante d’Imouraren. L’ampleur de l’investissement que le groupe nucléaire français envisage d’y injecter illustre l’intérêt qu’il porte au projet. Areva compte investir près de 1.5 milliard de dollars dans ce qui serait la deuxième plus grande mine d’uranium du monde, avec une production estimée à 5 000 tonnes par an. L’exploitation de cette mine porterait la production annuelle d’uranium du Niger de 3 000 à 8 000 tonnes, ce qui permettrait de hisser le pays du 6ème au 2ème rang mondial des producteurs, juste après le Kazakhstan.
L’uranium promet donc de rester le ciment de la relation future entre Paris et Niamey, comme cela l’a toujours été avec les prédécesseurs de François Hollande. Cette relation a pourtant été mise à mal au moment de la renégociation des conventions minières. Pour essayer de briser le monopole d’Areva, Niamey avait accordé une centaine de permis de recherches à des compagnies chinoises, canadiennes, indiennes, sud-africaines et anglo-australiennes. Areva s’est alors vu obligée de consentir une hausse de 50% du prix de l’uranium payé au gouvernement nigérien.


Mali – Bilal Ag Achérif (MNLA) : « Ansar Eddine peut obtenir qu’Aqmi quitte l’Azawad »

 Baba Ahmed, envoyé spécial à Gao
L’ex-secrétaire général du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touarègue), Bilal Ag Achérif est depuis le 7 juin président du nouveau Conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA). Il s’est fixé au Mali en août 2010, après de nombreux allers et retours entre la région de Kidal et la Libye, où il a obtenu une maîtrise en économie. Âgé de 35 ans, parlant parfaitement l’arabe et l’anglais, l’enfant de l’Adagh (région montagneuse de Kidal) nous a reçu longuement dans son bureau de l’ancien gouvernorat de la ville de Gao. Interview.
Jeune Afrique : Pourquoi le protocole d’accord signé le 26 mai entre le MNLA et Ansar Eddine a-t-il fait long feu ?
Bilal Ag Achérif : Les deux groupes ont signé cet accord dans le but d’officialiser leurs relations car nous avons chassé ensemble l’armée malienne de l’Azawad, nous nous sommes coordonné avant même le 17 janvier [début des attaques de la rébellion, NDLR]. L’accord du 26 mai a été signé pour notre intérêt commun et la sécurité de l’Azawad. Mais on s’est vite rendu compte que certains leaders ne l’ont pas bien compris. Le manque de communication a laissé certains cadres croire que nous étions tombés dans le terrorisme ou le salafisme. Mais le dialogue continue, et l’accord reste d’actualité.
Si les discussions continuent, pourquoi n’y a-t-il pas de membres d’Ansar Eddine dans votre conseil transitoire ?
Ansar Eddine n’a pas voulu participer car, après la signature de l’accord, il y a eu des divergences sur le calendrier des activités. Iyad Ag Ghali [chef d’Ansar Eddine, NDLR], avec qui nous avons défini les axes de notre future Constitution, voulait commencer tout de suite par élaborer son texte. Mais selon nous, cela aurait fait perdre du temps. Il faut d’abord former ce conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA), et c’est lui qui mènera les discussions avec les médiateurs, tout en élaborant la Constitution.
Sur quels principes sera basé cette Constitution ?
Notre Constitution sera basée sur le Coran ainsi que sur d’autres principes issus des traités internationaux qui ne vont pas à l’encontre de l’islam.
Elle sera basée sur le Coran tel qu’interprété par l’imam Malick ainsi que sur d’autres principes issus des traités internationaux qui ne vont pas à l’encontre de la religion. Le peuple de l’Azawad est musulman à 100%, et c’est un islam modéré. Les gens ont toujours réglé leurs problèmes chez les imams et les cadis de la ville avant d’aller à la police ou devant la justice du Mali. Nous avons juste officialisé sur le papier la réalité des Azawadiens. Donc nous ne sommes pas laïques ni extrémistes mais modérés. Le mot « laïque » n’a jamais été écrit dans aucun document officiel du MNLA. Ceux qui disent que l’Azawad est laïque ne connaissent pas la réalité du terrain.
Bilal Ag Achérif dans son bureau de Gao, au Nord-Mali.
Bilal Ag Achérif dans son bureau de Gao, au Nord-Mali. © Baba Ahmed, pour J.A.
Des combattants vous ont abandonné pour rejoindre Ansar Eddine. Cela ne risque-t-il pas de vous affaiblir ?
Certains combattants du MNLA ont rejoint Ansar Eddine et vice-versa. D’ailleurs, à Tombouctou, certains de nos hommes qui étaient partis sont revenus le lendemain de la signature de l’accord du 26 mai, grâce au rapprochement entre les deux groupes. Ces mouvements de personnes ne nous font pas peur car Ansar Eddine, le MNLA, le Mujao [Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, NDLR] et le FNLA [Front national de libération de l'Azawad, NDLR] sont tous de l’Azawad et aiment leur patrie.
Combien de combattants appartiennent au MNLA ?
Nous les estimons à 10 000. Ce chiffre comprend les volontaires, ceux qui sont actuellement en formation et les combattants aguerris.
Est-ce que le MNLA est d’accord pour négocier une fédération au sein du Mali ?
Pourquoi ? Le MNLA a chassé le Mali de l’Azawad, que nous considérons désormais comme indépendant. Depuis 50 ans, le Mali n’a pas fait un hôpital digne de son nom ni de routes bitumées, aucune université, donc pourquoi voulez-vous qu’on soit encore avec le Mali ?
Est-ce que vous êtes en contact avec le gouvernement malien ?
Nous n’avons aucun contact direct avec le gouvernement malien, car nous ne sommes pas de la même famille. C’est un conflit régional et international, nous passons par des pays médiateurs.
Quels sont les pays qui vous soutiennent ?
Les pays suivent leurs intérêts. Aujourd’hui, l’intérêt des pays voisins réside dans la sécurité et la stabilité de l’Azawad. Depuis 50 ans, le Mali a échoué sur ces deux plans. Les puissances mondiales comme la France et d’autres ne sont pas contre notre indépendance, et leurs déclarations hostiles ont été dictées par des considérations politiques.
Nous sommes en guerre avec le Mali car ce pays n’a pas encore déclaré le cessez-le-feu demandé par l’ONU.
Est-ce que le MNLA est prêt à combattre Aqmi ?
Nous sommes en guerre avec le Mali car ce pays n’a pas encore déclaré le cessez-le-feu demandé par l’ONU. Notre priorité aujourd’hui, c’est d’avoir une politique claire vis-à-vis du Mali et de la communauté internationale. Ensuite, il s’agira de régler le problème de la sécurité et de la stabilité de l’Azawad. Nous prendrons alors part aux combats régionaux et internationaux, et Aqmi est un problème international.
Votre allié, Ansar Eddine, ne cache pas sa proximité avec Aqmi. Cela ne vous pose-t-il pas un problème ?
Certains combattants d’Aqmi, notamment des jeunes chômeurs, ont été enrôlés par Aqmi. Je pense qu’Ansar Eddine peut obtenir d’Aqmi qu’il quitte l’Azawad, car sa présence nuit à nos intérêts. Ansar Eddine a compris cela. Mais Aqmi ne nous fait pas peur.
Si l’ONU envoie une force militaire au Nord-Mali, est-ce que le MNLA fera appel à Ansar Eddine et Aqmi pour la repousser ?
Le MNLA accepte Ansar Eddine à ses côtés, pas Aqmi. Et si Ansar Eddine fait appel à Aqmi, c’est son problème. Et c’est aussi celui des gens qui ont laissé ce groupe venir s’installer ici, qui lui ont donné de l’argent [sous forme de rançons pour la libération d'otages, NDLR]. C’est comme cela qu’Aqmi est devenu puissant.
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Propos recueillis par Baba Ahmed, envoyé spécial à Gao

Nouvel accrochage entre Touareg et islamistes dans le nord du Mali

Le Monde.fr avec Reuters | 
Des rebelles islamistes de Ançar Eddine, ici près de la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, en avril 2012.
Des échanges de coups de feu ont opposé, mercredi 13 juin, des Touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) aux islamistes près de Tombouctou, dans le nord du Mali, ont rapporté des témoins et des habitants.
Un élu local a indiqué que l’accrochage avait eu lieu aux alentours de Tombouctou, sur la route de Goundam, où des islamistes d’Ançar Eddine ont tenté de stopperdes hommes armés du MNLA circulant dans un véhicule. « Il y a eu des échanges de tirs et les blessés ont été transférés à l’hôpital », a déclaré El Hadj Baba Haidara par téléphone à Reuters. « Des rumeurs font état d’un mort dans les rangs du MNLA mais ce n’est pas confirmé », a-t-il ajouté.
TENSIONS ACCRUES
Le porte-parole du MNLA, Attaye Ag Mohamed, a imputé la fusillade au groupe proche d’Al-Qaida, soulignant que l’accrochage avait été bref. « Des membres d’Al-Qaida ont empêché nos véhicules d’entrer dans la ville. C’est un incident mineur », a-t-il dit, sans fournir de bilan détaillé.
D’après un habitant, qui a préféré ne pas être nommé, cet affrontement survient après plusieurs tentatives des combattants d’Ançar Eddine de désarmer les membres du MNLA, dont la principale position est l’aéroport. « Le MNLA ne s’entend pas avec Ançar Eddine (…) Ça fait une semaine que c’est très tendu », a-t-il dit. Le 8 juin, des combattants du MNLA et du groupe islamiste Ançar Eddine s’étaient déjà affrontés à une vingtaine de kilomètres de Kidal.
UN PROJET DE FUSION JAMAIS FINALISÉ
Dans la foulée du coup d’Etat militaire du 22 mars qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré, le MNLA et les milices islamistes se sont emparés de plusieurs villes du nord du pays, parmi lesquelles Tombouctou, Kidal et Gao.
A la fin du mois de mai, les rebelles touareg et l’organisation islamiste avaient accepté d’unir leurs forces et de créer un Etat islamique indépendant dans le nord du MaliMais le projet de fusion n’a jamais été finalisé en raison notamment d’un différend concernant l’application de la charia, la loi coranique.

Mali : la prochaine guerre


Le Point.fr - Publié le 13/06/2012 à 18:51 - Modifié le 13/06/2012 à 19:17

Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait rapidement donner son aval à une intervention militaire africaine dans le nord du Mali.

Abdelmalek Droukdel, alias Abu Musab Abdul Wadud, chef d'Aqmi, sème la terreur au nord du Mali.
Abdelmalek Droukdel, alias Abu Musab Abdul Wadud, chef d'Aqmi, sème la terreur au nord du Mali. © Al-Andalus / AFP
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Pendant que le Conseil de sécurité de l'ONU n'arrive pas à s'entendre sur le dossier syrien, il pourrait dans le même temps décider rapidement d'une intervention au Mali. Inquiet de l'installation de "troupes terroristes" dans le nord du pays, François Hollande a garanti, lundi, le soutien de la France à une opération militaire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), sous l'égide de l'ONU. "Si une intervention est décidée, c'est aux Africains de la mener, la France comme d'autres puissances se mettant au service des Nations unies", a précisé le président français. 
"François Hollande se montre particulièrement prudent sur la question", note Antoine Glaser (1). "L'Algérie, principal partenaire dans la région, ne veut pas entendre parler de forces françaises à ses frontières, d'autant plus que la constitution algérienne lui interdit d'intervenir chez ses voisins", ajoute le spécialiste de l'Afrique. On se souvient, de la même manière, que l'Union africaine s'était fermement opposée à une action de l'Otan en Libye, avec le résultat que l'on connaît. Mais dans le cas du Sahel, l'adversaire comme le terrain demeurent autrement plus instables. 

L'enfer du Sahara

Dans l'enfer du Sahara, un soutien international, tout du moins logistique, paraît indispensable. "Les moyens de la Cedeao ne sont pas appropriés à la région, au niveau tant matériel que financier", explique Pierre Jacquemot, chercheur associé à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). "Agir au Sahara suppose des moyens aériens, de petits équipements rapides au sol ainsi que des soldats aguerris : tout ce dont une armée africaine classique n'est pas dotée", ajoute le spécialiste de l'Afrique subsaharienne. Une intervention africaine pourrait-elle dès lors ouvrir le chemin à un envoi futur de casques bleus ? Une hypothèse "crédible en cas de besoin", juge le journaliste Serge Daniel (2). Un scénario qu'écarte de son côté Pierre Jacquemot, "étant donné les difficultés que connaît déjà l'ONU enCôte d'Ivoire (Onuci), où sept casques bleus ont été abattus vendredi dans une embuscade.
Une fois et demie plus grand que la France, pour une densité de population qui ne dépasse pas 1,2 habitant par kilomètre carré, le nord du Mali est historiquement revendiqué par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un groupe touareg musulman - mais laïque -, qui lutte depuis cinquante ans pour arracher à Bamako l'indépendance de la région. "Il a été aidé dans ce sens par l'ex-gouvernement français de Nicolas Sarkozy, notamment pour contrer les ambitions du groupe touareg islamiste d'Ansar Dine (Défenseur de l'islam, en arabe, NDLR)", indique Antoine Glaser. Ce dernier mouvement, proche d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), prône l'instauration de la charia.

État islamique

Or ces deux groupes touaregs, aux ambitions pourtant divergentes, se sont alliés au début de l'année dans leur lutte contre l'armée malienne. Leur percée explique en partie le coup d'État militaire du 22 mars dernier, qui a mis fin à dix ans de règne d'Amadou Toumani Touré. Les putschistes reprochaient notamment au président malien de ne pas assez oeuvrer pour remédier au chaos dans le nord du pays, qui a entraîné, selon l'ONU, la fuite d'au moins 126 400 Maliens à l'étranger depuis janvier dernier. 
Or, bien loin de freiner l'avancée des rebelles, la faiblesse du nouveau pouvoir s'est révélée contre-productive. Privée de tout commandement, l'armée malienne n'a pu contenir les assauts touaregs, qui se sont emparés de Tombouctou, Gao et Kidal, les trois grandes villes du nord. Et coup de théâtre, le 27 mai dernier, les frères ennemis, le MNLA et Ansar Dine, ont annoncé leur fusion et proclamé la création de l'État islamique de l'Azawad. Une déclaration par la suite démentie par plusieurs ailes au sein du MNLA, faisant apparaître d'importantes dissensions sur l'application "pure et dure" de la charia.

Les erreurs afghanes

"On ne peut avoir de vraie collusion entre les deux tendances", estime Pierre Jacquemot. "Les touaregs du MNLA n'accepteront jamais un État islamique sur leurs terres de Tombouctou, ni à Gao", insiste le chercheur. Problème, selon le journaliste Serge Daniel, les forces du MLNA seraient pratiquement absentes sur le terrain face à Ansar Dine, allié à Aqmi. Prônant le djihad en Afrique de l'Ouest, la branche régionale d'al-Qaida aurait récemment enregistré l'arrivée de combattants venus tout droit d'Afghanistan et du Pakistan. "Aqmi a trouvé dans les pays pauvres du Sahel son nouveau fief", affirme Antoine Glaser. "Une planque parfaite", ajoute Serge Daniel. 
L'organisation vit aujourd'hui principalement du trafic de drogue ainsi que de rapts de civils occidentaux, dont les six otages français toujours retenus au Sahel. Aqmi s'appuierait également sur des combattants binationaux, selon Serge Daniel, formés à perpétrer des attaques directement en France. À l'instar de l'Afghanistan, où les talibans avaient été armés par les États-Unis contre les Soviétiques, les djihadistes bénéficieraient de l'aide bien involontaire de l'Occident. "La chute de Kadhafi a provoqué la dispersion d'armement sophistiqué dans le nord du Mali, note Antoine Glaser. Nombre de touaregs travaillaient pour les forces de sécurité libyennes, qui leur assuraient un financement correct. Aujourd'hui, on les retrouve dans les rangs de la rébellion." 
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Par 
(1) Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, coauteur de Sarko en Afrique, avec Stephen Smith (éditions Plon)
(2) Serge Daniel, correspondant de l'AFP à Bamako, auteur de Aqmi, l'industrie de l'enlèvement(éditions Fayard)
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E
Mali: des militaires empêchent la diffusion de l`interview d`un rebelle touareg
Publié le mardi 12 juin 2012   |  AFP





BAMAKO, 12 juin 2012 (AFP) - Des militaires maliens ont effectué mardi une descente au siège de la télévision malienne privée Africable à Bamako, pour interdire la diffusion d`une interview d`un leader rebelle touareg qui devait être diffusée mardi soir, a-t-on appris auprès de la télévision.

"Plus de dix militaires maliens armés sont arrivés ce mardi pour encercler le siège de notre télévision et (...) ils ont interdit la diffusion prévue pour mardi soir d`une interview d`un rebelle touareg", a expliqué à l`AFP Abdoulaye Barry, journaliste à Africable.

M. Barry est l`auteur de l`interview réalisée avec Mohamed Lemine Ould Ahmed, secrétaire général adjoint du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA). "Je suis désormais dans la clandestinité, surtout que les militaires ont dit qu`ils reviendraient si l`interview était diffusée ", a-t-il affirmé.

Un responsable de la rédaction a de son côté déclaré que "pour des raisons de sécurité", l`entretien avec ce dirigeant du MNLA ne serait pas diffusé. "Il faut qu`on laisse les journalistes faire leur travail" et "la liberté d`expression doit être respectée", a-t-il cependant ajouté.

Depuis plusieurs jours, un spot tournait en boucle sur la chaîne pour
annoncer la diffusion de l`entretien.

Africable, qui se présente comme "panafricaine", est très regardée sur le
continent et en Europe par la diaspora

Le MNLA est un des groupes armés qui occupent et contrôlenet le nord du
Mali depuis plus de deux mois, mais a été marginalisé par les mouvements
islamistes tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs
de l`islam).

sd/stb/sba



MNLA : Réponse à Monsieur le Président du Niger,Mahamadou Issoufou








Monsieur le président,  le MNLA et toutes les populations de l’Azawad ne comprennent pas votre affirmation sur RFI selon laquelle l’Azawad est principalement occupé par des Jihadistes étrangers (Pakistanais, Afghans et autres). Permettez nous, Monsieur le Président, de vous rappeler sagement qu’à plusieurs égards le Niger et Azawad sont peuplés par les mêmes communautés.
Alors que dans votre déclaration, vous sembliez mettre toute la lutte du MNLA à la solde de quelques Jihadistes étrangers dont les éléments vivants sur le territoire de l’Azawad et du Niger sont depuis plusieurs années connus et tolérés des autorités du Mali.
Acceptez également, Monsieur le Président , que la lutte du MNLA pour la libération de son territoire inclut aussi son combat pour un Azawad laïque et démocratique et débarrassé de toutes organisations terroristes.
Le combat auquel nous vous invitons aujourd’hui, Monsieur le Président, c’est bien celui de l’union des forces pour vaincre les organisations Jihadistes qui opèrent non seulement au Niger, mais aussi dans l’ensemble des pays de la sous – région.
Au lieu donc, Monsieur le Président , à la veille de votre visite en France, de tenir un discours de va-t-en guerre, vous feriez mieux d’affuter vos arguments pour obtenir plus de projets de développement au profit des populations déshéritées du Niger, que la misère et le sous développement risquent de pousser à la révolte et créer des conditions propices à l’avènement d’un intégrisme radical.
Nous vous prions donc, Monsieur le Président, de plaider plutôt la négociation pour laquelle votre partenaire français est déjà largement engagé. Aussi, le MNLA reste disposé à recevoir de votre part des émissaires pour une revue de ses troupes, à moins que votre dessein ne soit une insinuation ayant pour motif essentiel d’inciter la communauté internationale à vous débarrasser d’une minorité considérée comme embarrassante, sous le prétexte fallacieux de connivence avec AQMI.
Pour le MNLA, ABLAL, le 11 juin 2012

DERNIÈRE MODIFICATION : 13/06/2012 

AFRIQUE - MALI - UNION AFRICAINE


Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine

Stéphanie Antoine interroge Jean Ping sur l’éveil économique de l’Afrique, à l’occasion du New York forum à Libreville, au Gabon, organisé par Richard Attias. Le président de la Commission de l’Union africaine revient sur la crise malienne, après avoir demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d’adopter une résolution autorisant une intervention militaire au Mali.

Par FRANCE 24



Mali : Le patriarche des Touareg Ifoghas demande aux siens de déserter un groupe lié à AQMI

BAMAKO (Xinhua) - Le patriarche des Touareg Ifoghas, Intalla Ag Attaher, a récemment adressé une lettre à ses enfants, aux chefs traditionnels et oulémas, dans laquelle il leur demande de "déserter immédiatement le groupe Ançar Dine (...) parce nous avons découvert que c'est un parti d'Al Quaïda".
Mercredi 13 juin 2012 | 11:59 UTC
"Je lance un appel pressant à tous ceux parmi mes amis, les responsables des communautés, et parmi mes enfants, qui sont membres jusque-là du groupe Ançar dine, de le déserter dans les plus brefs délais parce que nous avons découvert que c'est un parti d'Al Quaïda", a indiqué le patriarche dans sa lettre datée du 8 juin.
"Après cela, je vous conseille de suivre la voie sur laquelle vous avez trouvé vos oulémas et vos pères", a ajouté le vieux Intalla.
A la lumière de nos recoupements, Alghebass Ag Intalla, fils du vieux Intalla, est un membre d'Ançar Dine, tandis que Nina Wallet Intalla, fille du même patriarche, est une membre influente du MNLA. Un autre fils de ce même vieux Intalla est aussi membre du MNLA.
En d'autres termes, ses enfants sont divisés en deux groupes soutenant chacun une position.
Par ailleurs, certaines personnes se posent la question de l'authenticité de cette lettre, sans pour autant la remettre en cause.
Cependant, d’autres sources estiment que l'authenticité de cette correspondance ne "souffre d'aucune ambiguïté" pour qui connaît la position dudit patriarche des Ifoghas.
"Une telle lettre venant du vieux Intalla ne m'étonne pas. En effet, lors d'une rencontre tenue le 25 avril dernier à Gao, il avait envoyé une lettre écrite en Tissinare (écriture des touaregs) dans laquelle il avait désapprouvé Ançar Dine. Mais, le traducteur avait interverti la traduction", a expliqué une source de Gao.
Cette lettre du vieux fait suite aux marches de protestation des 5 ,6 et 7 juin dernier à Kidal, tenues par des jeunes et femmes.
A noter que le divorce entre le MNLA et Ançar Dine est toujours d'actualité car à présent les deux groupes ne fument pas le calumet de la paix.