samedi 7 avril 2012


Mali : les rebelles touaregs décrètent l'indépendance

Le Figaro.fr
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Par Tanguy BerthemetService infographie du FigaroMis à jour  | publié  Réactions (16)
Arrivée à Tombouctou des militants du groupe salafiste Ansar Dine, le 3 avril. Leur chef militaire Omar Hamaha s'est prononcé contre l'indépendance.
Arrivée à Tombouctou des militants du groupe salafiste Ansar Dine, le 3 avril. Leur chef militaire Omar Hamaha s'est prononcé contre l'indépendance. Crédits photo : -/AFP

INFOGRAPHIE - La communauté internationale juge irréaliste et non viable la création d'un État azawad dans la bande sahélienne.

De notre envoyé spécial à Bamako,
La déclaration d'indépendance du nord du Mali, vendredi à l'aube, par la principale composante de la rébellion touareg, a cueilli à froid les politiciens maliens comme étrangers. Les condamnations, tant en Afrique qu'en Occident, se sont accumulées. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) revendiquait certes, comme son nom l'indique, la partition du Mali et la liberté totale pour la partie nord du pays, «l'Azawad», la terre de pâturage en touareg, un grand territoire aux frontières floues. La revendication datait du début des années 1960 entretenant un état de guerre quasi permanent entre Bamako et les Touaregs. Or l'offensive des différentes factions de la rébellion qui, en une semaine, ont pris le contrôle des trois principales villes du Nord, Kidal, Gao et Tombouctou a rendu cette indépendance idéaliste possible. «C'est un rêve de 50 ans qui se réalise», expliquait récemment au téléphone depuis la région de Tombouctou Mohammed ag Najim, le chef d'état-major du MNLA.
Malgré tout le MNLA semblait vouloir faire fructifier ses victoires en sortant d'une logique exclusivement militaire. Le Mouvement avait ainsi fait circuler un document où figurait une liste impressionnante de demandes pour lutter contre la misère très réelle qui sévit dans le nord du Mali mais qui évitait toutes exigences politiques. De même, mercredi, le MNLA avait proclamé «unilatéralement la fin des opérations militaires». Dans ce contexte, la déclaration d'indépendance chimérique a surpris. Économiquement l'Azawad n'est pas viable. «L'État» est en grande partie désertique et ne dispose de presque aucune ressource si ce n'est de réserves supposées de pétrole dans le Nord, des sites aujourd'hui difficilement rentables. Le chaos politique qui règne actuellement fait même courir un grand risque humanitaire aux populations maintenant coupées de toute aide extérieure selon plusieurs ONG. Politiquement, l'idée d'un pays touareg n'est guère plus réaliste. Vendredi, l'Union africaine a assuré que l'indépendance était «sans valeur». Dans une interview au Monde le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a assuré que son pays «n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali». La France pour sa part, a rejeté l'indépendance considérée comme «nulle et non avenue». La Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) menace de recourir à la force.

Laïcs contre islamistes

La brusque annonce semble en fait plus obéir à raisons internes. «Le MNLA devait faire des concessions à sa base qui attend l'indépendance», souligne une bonne source. Laïc, il lui faut aussi et surtout, s'imposer face aux mouvances extrémistes de la rébellion, à commencer par Ansar Dine. Ce groupe salafiste, a pris de l'importance ces derniers temps. Il serait lié à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ainsi qu'à d'autres factions intégristes venues du Nigeria voire de Somalie et contrôle Tombouctou ainsi qu'une partie de Gao. Et son chef, Iyad ag Ghaly, est opposé à l'indépendance et entend imposer la charia. «Notre guerre est une guerre sainte au nom de l'islam. Nous sommes contre les indépendances», a expliqué Omar Hamaha, le chef militaire d'Ansar Dine. La création de l'État touareg officialise cette fracture et ouvre la voix à des combats entre rivaux qu'avait déjà annoncés Hama ag Sidhamed, le porte-parole du MNLA.
Le Mouvement se place aussi comme le seul rempart contre les islamistes qui déferlent sur le Mali et met sous pression les États voisins et les Occidentaux pour qu'ils s'engagent à appuyer des revendications futures. Reste à connaître le poids militaire réel d'Ansar Dine et de ses alliés, d'une part, et celui du MNLA de l'autre. Le règlement du problème du Sahel ne fait que commencer. Notons enfin que les familles des sept diplomates algériens, enlevés jeudi au Mali, ont été rapatriées en Algérie, vendredi saines et sauves.




Un accord-cadre junte-Cédéao

Vendredi soir, la junte aurait signé un accord-cadre avec la Cédéao entérinant son départ du pouvoir. La présidence intérimaire serait remise entre les mains du président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré. Une loi devrait être adoptée pour amnistier les putchistes. Cet accord devrait permettre de lever rapidement les sanctions de la Cédéao et réinstaller un gouvernement légitime à Bamako
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SAMEDI 7 AVRIL 2012

L’Azawad, 55e Etat d’Afrique ?


La partition du Mali est faite. Mais le 55e Etat d’Afrique est-il pour autant né ? Dans les faits certes, oui. Mais pas en droit. Le plus dur pour les indépendantistes reste à faire. Si cela avait été si facile, le Sahara Occidental, pourtant membre de l’Union africaine n’aurait pas autant de peine à se faire une place sur la scène internationale. Si cela avait été si simple, le Somaliland aurait, pour les mérites qu’il a de connaitre un développement soutenu, paisible et harmonieux aux côtés d’une somalie en déliquescence, déjà obtenu cette reconnaissance internationale. Si cela avait été si simple, le Soudan du Sud n’aurait pas mis 25 ans à devenir un Etat indépendant et souverain. En clair, les victoires militaires foudroyantes ne suffisent pas pour constituer un Etat. Et le MNLA qui vient de proclamer l’indépendance du territoire de l’Azawad ne va pas tarder à s’en rendre à l’évidence.

L’empressement du Mouvement national de libération de l’Azawad à proclamer l’indépendance du territoire pris à l’armée malienne ces derniers jours devrait en principe venir cristalliser une situation dont la connaissance et la maîtrise des paramètres posait jusque-là problème. Elle marque en tout état de cause, comme annoncé par le mouvement rebelle la fin des opérations militaires contre l’armée loyaliste. A l’issue de cette véritable blitzkrieg, la totalité du territoire revendiqué, c’est-à-dire l’Azawad malien a été conquis. L’occasion de déterminer désormais avec précision les forces en présence et les intentions réelles de chacune d’entre elles. S’il est connu que le MNLA consent à se contenter des territoires désormais sous son contrôle, les intentions d’autres groupes affiliés comme le groupe Ançar Dine et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont moins clairs. Avec la déclaration d’indépendance de l’Azawad, toute nouvelle offensive sur les villes encore sous contrôle de l’armée malienne, comme Mopti, Ségou, voire Bamako, ne serait que l’œuvre de mouvements dont l’intention serait de faire du Mali une république islamique. Hypothèse qui laisse présager une future détérioration des relations entre le MNLA laïc, dont les territoires seraient alors tout autant menacés, et ces groupes rebelles islamistes.

En attendant d’en arriver là, il y lieu d’analyser la « déclaration solennelle d’indépendance de l’Azawad » par le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher. Une déclaration d’indépendance qui a peu de chances d’avoir un écho favorable au sein de la communauté internationale. Et pour cause. Pour se constituer en Etat, il est indispensable que certaines conditions sine qua non soient réunies. Il s’agit d’un territoire, d’une population, d’unpouvoir politique et de la reconnaissance internationale qui octroie lasouveraineté. Dans le cas de l’Azawad, chacun de ces éléments est plus ou moins vicié. A telle enseigne que les incessantes réprobations internationales de cette déclaration unilatérale d’indépendance sont pleinement justifiées.

D’abord, le territoire azawadi a été conquis par la force. En dépit du fait qu’il existe désormais matériellement, la méthode d’acquisition utilisée est complètement réprouvée par le droit international. La Charte des Nations Unies interdit en effet toute forme d’agression d’un Etat par une quelconque entité, fut-ce un groupe revendiquant son droit à l’auto-détermination. Au surplus, le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation s’oppose à toutes ces revendications communautaristes dont l’accumulation risquerait à terme de provoquer une nouvelle balkanisation de l’Afrique. La question touarègue ne peut trouver solution par une partition du Mali, à moins de présager d’une partition prochaine de la Mauritanie, de l’Algérie, du Burkina-Faso, du Niger, de la Libye, voire même du Bénin.

Quant à la population, il est entendu que tous les habitants de la région de l’Azawad ne sont pas Touaregs. Rien n’atteste non plus du fait que les Touaregs de l’Azawad ont effectivement mandaté le MNLA pour agir et combattre en leur nom. Or, dans un Etat, il doit exister un lien d’allégeance entre le peuple et l’Etat : la nationalité. Ce rattachement qui marque chez le citoyen le sentiment d’appartenir à un tel Etat. Chose qui dans la nouvelle république auto-proclamée, n’a pas encore été véritablement attestée. Sans doute existe-il, c’est indubitable, des populations touarègues parfaitement en phase avec la création d’un Etat tout à leur communauté et rien qu’à leur communauté. Mais le chemin pour en arriver là est encore long à parcourir.

Au surplus, le pouvoir politique, l’autorité qui doit faire foi par-dessus toutes les autres au sein de l’Azawad est encore méconnue. Le MNLA n’a pas encore fait connaître son gouvernement, ni le mode de gestion politique de l’Etat qu’il entend mettre en œuvre. Quid de la séparation des pouvoirs ? De l’Etat de droit ? Du Gouvernement ? Du Président de la République ? Nenni. L’immense flou artistique que vient renforcer la présence, voire la prééminence des groupes islamistes et même de mouvements de résistance pro-maliens sur le territoire, ne permet nullement à l’heure actuelle à l’Azawad de prétendre disposer d’un pouvoir politique fiable et viable.

Enfin, la souveraineté, cette notion de droit international par laquelle l’Etat sur son territoire n’a que des sujets et à l’extérieur de son territoire n’a que des égaux est loin d’être opposable par les leaders de l’Azawad. En effet, sans reconnaissance internationale, notamment celle du conseil de sécurité des Nations unies, l’Etat n’existe pas juridiquement. Et ne peut donc exercer sa souveraineté. Or, à l’heure actuelle, pas un seul Etat n’a reconnu et ne devrait reconnaître d’ailleurs la qualité d’Etat au territoire de l’Azawad. Bien au contraire, tous les appels à un règlement pacifique du différend rappellent le caractère indivisible de l’Etat malien. Il se précise même que la CEDEAO serait prête à tenter une action militaire dans l’optique de la fin de la partition du Mali.

Le 55e Etat d’Afrique n’est donc pas encore né. Pas d’un point de vue juridique en tout cas. Mais d’un point de vue factuel, sans doute. Il parait extrêmement illusoire de pouvoir reprendre l’Azawad des mains de ses nouveaux maîtres en comptant uniquement sur les sanctions économiques et les capacités militaires de ce qui reste de l’armée malienne et la force en attente de la CEDEAO. La reconquête d’un territoire d’une telle immensité requerra bien plus que de la force brute, des capacités de persuasion. Sinon, l’Azawad, 55e Etat d’Afrique, c’est peut-être déjà pour demain.

Nous Sommes Prés a Mourir pour L'independance de l'Azawad.mp4



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Samedi 7 avril à 14:14
L’Algérie prête à utiliser la force pour récupérer les otages au Mali
Après l’enlèvement de son Consul et de six éléments de la représentation consulaire à Gao la semaine dernière, l’Algérie aurait concentrer des troupes à la frontière du Mali rapporte EL Khabar. Des avions et hélicoptères et 3000 militaires sont en état d’alerte pour récupérer les otages. Selon le journal, le MNLA, qui contrôle la plus grande partie du Nord-Mali, dont ils ont déclaré l’indépendance, aurait proposé son aide à l’Algérie pour participer à la libération. Les putschistes maliens qui avait pris le pouvoir à Bamako ont passé un accord avec la Cédeao pour rendre très rapidement le pouvoir aux civils : lire l’article : Diouncounda Traoré va prendre la présidence du Mali.


Le Congrès Mondial Amazigh salue et reconnait l'indépendance de l'Azawad

assemblee mondiale_amazigh
Après avoir libéré tous les territoires historiques de l'Azawad, le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) a aussitôt mis fin aux opérations militaires et proclamé le 6 avril 2012 l'indépendance du pays.
Le Congrès Mondial Amazigh salue la victoire totale du MNLA et la liberté retrouvée des populations de l'Azawad dans leur patrie.
Le CMA salue également le sens des responsabilités des dirigeants du MNLA qui ont su, malgré de nombreuses tentatives de décrédibilisation et de déstabilisation, poursuivre sereinement leur objectif tout en évitant autant que possible les conséquences de la guerre sur la vie civile.
Voilà un demi-siècle depuis que les Touaregs du Mali tentent vainement de vivre sous l'autorité d'un Etat malien qui les a ignorés et qui n'a pu assurer aucune de ses fonctions. En conséquence, le choix de la souveraineté du peuple Touareg sur ses terres ancestrales est d'une légitimité incontestable. Comment accepter de subir un Etat malien qui ne vous reconnaît pas comme citoyen malien à part entière ?
Certains gouvernements de la région ont déjà exprimé leur refus de reconnaître le nouvel Etat Azawadien. Qu'ils sachent que personne n'a rien demandé à ces gouvernements illégitimes qui ont spolié leurs peuples de toute souveraineté.
S'agissant des Etats occidentaux, ils ne peuvent s'opposer à l'indépendance de l'Azawad alors qu'ils ont porté à bout de bras l'indépendance du Sud-Soudan. Par ailleurs, qui et au nom de quel droit peut-on se dresser contre la volonté d'un peuple d'accéder à sa liberté ? La Charte des Nations Unies et la Déclaration sur les droits des peuples autochtones notamment, sont faites pour tous les peuples du monde sans distinction.
En conséquence, le CMA appelle l'Union Africaine, l'ONU et les Etats qui les composent à reconnaître le nouvel Etat indépendant de l'Azawad et collaborer avec lui pour construire la paix, le développement et le bien vivre ensemble dans cette région.
Le CMA assure l'Etat indépendant de l'Azawad de son total soutien et exprime son entière disponibilité à aider le futur gouvernement par tous les moyens tant que le pays optera la démocratie, la laïcité, le respect des droits humains et des libertés fondamentales.

Paris, le 26/03/2962 – 7/04/2012
Le Bureau et le Conseil Fédéral du CMA

Satire
Juppé : "Les Touaregs, peuples mirages"
Entretien imaginaire avec Alain Juppé
samedi 7 avril 2012
par Mohend
Insi s’est rendu au Quai d’Orsay où il a rencontré Monsieur Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères. Voici ce que ce dernier a livré à notre ami Insi à propos de La République d’Azawad, nouvellement proclamée par le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad).



Insi : Bonjour monsieur le Ministre. 

Monsieur Juppé : Bonjour.
Insi : Alors, vous restez toujours "droit dans mes bottes" quant au combat du peuple touareg ?

Monsieur Juppé : Le Touareg est une belle voiture, de création française en plus.
Insi : Je parle du peuple de l’Azawad.

Monsieur Juppé : Un beau pays l’Azawad, surtout le soir, au coucher du soleil, on dirait une carte postale.
Insi : Je parle du combat des Touaregs de l’Azawad.

Monsieur Juppé : J’aime bien les voir passer le soir, habillés en bleu, sur le dos de leurs chameaux, le visage caché dans du chèche noir... On ne voit que leur fier regard. Impressionnant ! Ils sont généreux en plus. Une fois, ils m’ont offert du thé Hmmmmmm !!!! Excellent !. Du thé confectionné trois fois de suite : le premier amer comme la mort, le second doux comme la vie et le troisième sucré comme l’amour.
Insi : Moi je vous parle de politique, monsieur le Ministre.

Monsieur Juppé : Moi aussi.
Insi : Je vous parle de la République de l’Azawad. Vous avez déclaré dernièrement que la France fera tout pour sauvegarder l’intégrité du territoire malien.

Monsieur Juppé : Oui.
Insi : De quel territoire s’agit-il ? De l’Ancien Mali ou de celui que vous avez créé ?

Monsieur Juppé : On verra cela plus tard.
Insi : Oui, mais les Touaregs ne revendiquent que l’Azawad, leur territoire.

Monsieur Juppé : Oui, ils l’ont eu. Maintenant il ne faut pas qu’ils s’attaquent à notre, pardon, au Mali.
Insi : Un lapsus, Monsieur le Ministre.

Monsieur Juppé : Non, je veux parler de notre territoire d’AREVA.
Insi : Areva ?

Monsieur Juppé : Oui Areva. Areva est une association qui regroupe en son sein trois pays : le Mali, le Niger et l’Algérie qui bénéficie d’une étroite autonomie.
Insi : C’est vrai ?

Monsieur Juppé : Si je te le dis...
Insi : Pourquoi traitez-vous les Touaregs de terroristes ?

Monsieur Juppé : Ce n’est pas ce que j’ai dit.
Insi : Pensez-vous que le MNLA est un mouvement terroriste ?

Monsieur Juppé : Non, mais ses combattants sont d’apparence terroriste.
Insi : Vous ne pensez pas que l’Aqmi et Ansar Dine sont plutôt des alliés du Mali et de l’Algérie ?

Monsieur Juppé : Si.
Insi : Est-ce légal de laisser des Etats utiliser des milices parallèles ?

Monsieur Juppé : Non, mais la diplomatie nous conseille toujours de taper sur les autochtones, et les Touaregs sont plus faciles à mater que les islamistes des Algériens et des Maliens. Les Touaregs sont sur leur territoire. Ils sont plus faciles à dénicher.
Insi : Vous dites que vous êtes contre les islamistes dans l’Azawad, pourquoi alors vous avez porté ces mêmes islamistes au pouvoir en Libye, en Tunisie et en Egypte après les fameuses "révolutions arabes" ?

Monsieur Juppé : Les islamistes de ces pays sont à la tête des pays arabes, comme on les aime. Le problème des Touaregs, c’est qu’ils veulent créer un Etat touareg, peut-être même berbère.
Insi : Qu’avez-vous contre les Berbères enfin ?

Monsieur Juppé : Les Berbères représentent la fin de notre Afrique du Nord, version Maghreb arabe.
Insi : C’est-à-dire ?

Monsieur Juppé : Avec les Arabes et les islamistes, comme ce n’est pas leur terre, on fait de bonnes affaires.
Insi : C’est pour cette raison que vous jouez la carte arabe ?

Monsieur Juppé : C’est notre carte maîtresse dans la région.
Insi : Avec l’aide du Qatar bien entendu.

Monsieur Juppé : Le Qatar est notre partenaire en banlieue et en Afrique du Nord.
Insi : Etes-vous pour un Etat palestinien, monsieur le Ministre ?

Monsieur Juppé : Oui.
Insi : Le Hamas, est-il un mouvement terroriste ?

Monsieur Juppé : Avec qui on peut discuter.
Insi : Mais pas avec les laïcs du MNLA ?

Monsieur Juppé : Non.
Insi : Pourquoi ?

Monsieur Juppé : Parce que pour le moment nous dicutons avec le Mali et l’Algérie, autrement dit nos beni oui-oui.
Insi : Ils sont toujours là ceux-là ?

Monsieur Juppé : Plus que jamais.
Insi : Sincèrement, pourquoi êtes-vous contre un Etat touareg ?

Monsieur Juppé : Un Etat touareg signifie pour nous la fin du Niger, de l’Algérie, du Maroc, de la Libye et peut-être même d’Areva.
Insi : Que comptez-vous faire alors ?

Monsieur Juppé :Comme d’habitude, nous enverrons la chair à canon de l’OCEDE faire la sale besogne.
Insi : Qui fournira la logistique ?

Monsieur Juppé : Nous.
Insi : En ces temps de crise ?

Monsieur Juppé : Ne t’inquiète, c’est l’Algérie qui payera.
Insi : Croyez-vous ?

Monsieur Juppé : Pour casser du Berbère, l’Algérie est prête à tout.
Insi : Et pourquoi l’Algérie payera ?

Monsieur Juppé : Parce qu’elle a des Touaregs, sans oublier les Kabyles, les Chaouis et consorts.
Insi : Croyez-vous à la liberté, monsieur le Ministre ?

Monsieur Juppé : Pas quand elle menace les frontières qu’on a tracées en Afrique...
Insi : ...A la règle.

Monsieur Juppé : Et c’est la règle !
Insi : Et les droits de l’Homme dans tout cela ?

Monsieur Juppé : Ne tergiverse pas, petit. Là, on parle des Touaregs. Maintenant si tu permets, j’ai un coup de fil à donner à l’ONU pour qu’on s’occupe un peu de ces Touaregs qui veulent être LIBRES chez eux, qui souhaitent même instaurer notre Laïcité et notre démocratie sur leur territoire sans notre permission. Mais où se croient-ils ces gens qui veulent vivre en paix et libres sur leur propre sable ? C’est scandaleux, ces Touaregs qui refusent d’être gouvernés, comme on le souhaite, par un Etat malien corrompu et mafieux. Si ça continue comme ça, même les Kabyles se soulèveront un jour pour vivre Libres chez eux en Kabylie. Où on va comme ça ? Ils se croient tout permis ces Berbères. Nous les avons prêtés aux Arabes et maintenant ils veulent se libérer de l’arabo-islamisme, la doctrine des ténèbres, celle qui nous a permis jusque-là de les maintenir dans la misère...
Insi : N’est-ce-pas légitime d’aspirer à la liberté ?

Monsieur Juppé : Ce n’est pas aux Berbères d’en juger. A propos, dis-leur que leur langue sera, à partir de maintenant, partout nationale et officielle en Afrique du Nord. Je m’engage !
Insi : Trop tard, monsieur le Ministre. C’était une revendication du siècle dernier.

Monsieur Juppé : : C’est vrai qu’on est en 2012 et en plein campagne, zut !
Insi : Que pense mosieur Sarkozy de tout cela ?

Monsieur Juppé : Lui, en ce moment, il pense que les Touaregs de l’Azawad sont manipulés par la Hollande.
Insi : Non ?!

Monsieur Juppé : Si. Attends, j’ai un coup de fil de mon ami l’émir du Qatar. Tu veux que je te le présente ? En ce moment, il projette d’acheter l’équipe de Bordeaux.
Insi : Faites attention, monsieur le Ministre, il va bientôt vous interdire le Bordeaux.

Monsieur Juppé : Il boit en cachette. Ne le dis à personne.
Monsieur le Ministre décroche le téléphone :
"Ahlane ya ḥabibi !"
Sur ce, Insi salue monsieur le Ministre et quitte le Quai d’Orsay.
Entretien réalisé par INSI.


Lire également un reportage d’INSI :

- La république d’Azawad

vendredi 6 avril 2012


DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE DE L'AZAWAD

NOUS, PEUPLE DE L'AZAWAD,
Par la voix du Mouvement National de Libération de L’Azawad après concertation avec :
  • Le Comité Exécutif,
  • Le Conseil Révolutionnaire,
  • Le Conseil Consultatif,
  • L’Etat-Major de l’Armée de Libération,
  • Les bureaux régionaux
Rappelant les principes du droit international et les principaux instruments juridiques internationaux régissant le droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes, notamment, la charte des Nations Unies en ses articles 1 et 55, les dispositions pertinentes de la déclaration internationale des droits des peuples autochtones;
Considérant, la volonté explicitement exprimée dans la lettre datée du 30 mai 1958 adressée au président français par les notables, guides spirituels de toutes les composantes de l’AZAWAD;
Considérant qu’en 1960, à l’occasion de l’octroi de l’Indépendance aux peuples Ouest-Africains, la France a rattaché sans son consentement l’AZAWAD à l’Etat malien qu’elle vient de créer;
Rappelant les massacres, les exactions et humiliations, spoliations et génocides de 1963, 1990, 2006, 2010 et 2012, qui ont visé exclusivement le peuple de l’AZAWAD jusqu’au 1er avril 2012;
Rappelant, le comportement inhumain du Mali qui a utilisé les différentes sécheresses (1967, 1973, 1984, 2010….) pour faire disparaitre notre peuple par anéantissement alors même qu’il a sollicité et obtenu une aide humanitaire généreuse;
Considérant l’accumulation de plus de 50 ans de mal gouvernance, de corruption et de collusion militaro politico financière, mettant en danger l’existence du peuple de l’AZAWAD et en péril la stabilité sous-régionale et la paix internationale;
Considérant, la libération complète du territoire de l’AZAWAD;
Proclamons irrévocablement, L’ETAT INDEPENDANT de l’AZAWAD à compter de ce jour Vendredi 06 Avril 2012.
DECLARONS:
  • La reconnaissance des frontières en vigueur avec les états limitrophes et leur inviolabilité;
  • L’adhésion totale à la charte des Nations Unies;
  • L’engagement ferme du MNLA à créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l’Etat basés sur une Constitution démocratique de l'Azawad indépendant.
Le Comité Exécutif du MNLA invite l’ensemble de la Communauté Internationale dans un élan de justice et de paix à reconnaitre sans délais l’Etat de l’AZAWAD Indépendant.
Le Comité Exécutif du MNLA jusqu’à la mise en place de l’Autorité du Territoire de l’AZAWAD continuera à assurer la gestion de l’ensemble du territoire.

GAO - 06/04/2012
SECRETAIRE GENERAL-MNLA
BILLAL AG ACHERIF