lundi 5 mars 2012


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L'indépendance de l'Azawad est dans l'intérêt de l'Algérie

L’indépendance de l’Azawad est dans l’intérêt de l’Algérie

samedi 3 mars 2012, par Saâd Lounes
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La position officielle et stratégique de l’Algérie sur le conflit de l’Azawad est intenable, inexplicable, injustifiable. Depuis 40 ans, les diplomates algériens ont focalisé le Maghreb, l’Afrique et le Monde entier sur « le principe du droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui ».
Pourquoi donc ne pas l’affirmer aussi clairement et avec force pour le peuple Touareg. Pourquoi l’intégrité territoriale du Mali serait-elle plus « sacrée » que celle du Maroc.
Rappelons que l’Algérie a déjà appliqué ce principe d’autodétermination en jouant le rôle de facilitateur pour l’indépendance de l’Erythrée (121.000 km2 et 5 M d’habitants), séparée de l’Ethiopie en 1993. Elle a également approuvé la scission du Soudan en deux Etats en été 2011.
Ces deux exemples signifient que l’Afrique a cassé le tabou dogmatique sur « l’intangibilité des frontières africaines héritées du colonialisme », énoncés par la Charte de l’OUA à Addis-Abeba en 1963.
Un siècle de rébellion touarègue
Bien avant la création de l’Etat malien, le FLN était déjà en première ligne sur le front de la rébellion touarègue contre l’occupant colonial, entamée au début du siècle. Les moudjahiddines avaient installé des bases de formation à Kidal et Gao. L’actuel président Abdelaziz Bouteflika avait lui-même participé à des collectes de fonds de soutien au FLN, auprès des tribus nomades, de Gao à Tombouctou.
C’est depuis Kidal que Ahmed Draia et ses troupes sont entrés à Tamanrasset, à la proclamation de l’indépendance en 1962, pour hisser le drapeau algérien dans les casernes libérées par les Français.
Le problème de l’Azawad est un problème de décolonisation au même titre que celui du Sahara Occidental. La France coloniale avait rejeté la revendication d’indépendance des Touareg qui refusaient d’intégrer leurs territoires à la Fédération du Mali, ainsi qu’à l’Etat du Niger.
Les chefs des tribus Touareg avaient dénoncé cette nouvelle colonisation par des Etats factices en écrivant au général De Gaulle en 1958. Ils commencèrent à s’armer et se révolter dès 1961. Une première insurrection eut lieu en 1962-1964. Les Touareg subirent une terrible répression qui décima même leurs cheptels et les paralysa durant trente ans.
D’autres rébellions d’envergure ont failli aboutir, en 1990-1992, 1994-1995, et 2006. Mais l’Algérie est toujours intervenue pour imposer un cessez-le-feu et conclure des accords qui n’ont jamais été respectés par Bamako.
Depuis le 17 janvier, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) mène une grande offensive, bien décidé cette fois à obtenir l’indépendance.
Le président malien, Amadou Toumani Touré, a reconnu sur RFI, le caractère insoluble du problème touareg. Il affirme qu’il se tient « prêt à partir » en dépit de la situation qui prévaut dans le nord du pays : « Cela fait 50 ans que le problème du Nord existe. Nos aînés l’ont géré ; nous le gérons et nos cadets continueront à le gérer. Ce problème ne finira pas demain. »
La diplomatie algérienne, au lieu d’affirmer ses principes, adhère au diktat de la diplomatie française, qui traite l’Algérie comme un « sous-traitant » de la pérennité de sa politique coloniale. Le ministre français de la coopération, Henry De Raincourt, est venu à Alger affirmer son refus de l’autodétermination des Touareg : « Nous soutenons la pérennité du processus engagé le 2 février dernier en Algérie entre le gouvernement malien et les Touareg pour l’examen des moyens de parvenir à un accord dans le cadre de la sauvegarde de la sécurité et l’unité territoriale et la souveraineté du Mali ».
Le Mali est un pays ingérable
Rappelons que les colons ont trituré, selon leur bon vouloir, les frontières et les appellations de cette région depuis le début de l’implantation française en 1850. Les territoires occupés sous le nom de Haut-Sénégal-Niger, sont rebaptisés Soudan français en 1920.
En 1958, le projet de Fédération du Mali regroupe le Soudan français, le Sénégal, la Haute-Volta (Burkina-Faso) et le Dahomey (Bénin).
Après l’éclatement de la fédération, dont sont exclus les Touaregs, l’indépendance du Soudan français est proclamée le 22 septembre 1960, sous le nom de République du Mali.
Le territoire de l’Azawad regroupe les trois régions de Tombouctou, Gao et Kidal, totalisant 818.613km2, soit 65% du territoire malien. Dans ce vaste désert on ne recense qu’un dixième de la population totale du Mali, estimée à 14 millions. Les neuf dixième habitent au sud de la boucle du fleuve Niger. En outre, beaucoup de maliens fuient continuellement leur pays trop pauvre, pour émigrer dans les pays voisins et en Europe.
De nombreuses ethnies vivent, dans leurs territoires respectifs, dans une relative cohabitation et sans constituer véritablement une Nation : Bambara (40 %), Peul (14 %), Sénoufo (9 %), Soninké (9 %), Dogon (8 %), Songhaï (7 %), Malinké (6 %), Dioula (3 %), Bwaba (2 %), Touareg, Maure ou Berbère (2 %).
Le Mali compte une trentaine de langues, dont une dizaine parlées par plus de 100.000 personnes, et un enchevêtrement des idiomes locaux comme le doushak, mélange de tamasheq et de songhaï.
Treize langues sont reconnues nationales, mais seul le français bénéficie du statut de langue officielle. Il subit un phénomène de rejet par les maliens qui ont adopté le bambara comme principale langue véhiculaire.
De 1968 à 1974, 1983-1985, 2009-2010, des sécheresses persistantes entraînèrent des famines, tandis que l’État épuisait ses maigres ressources dans les rébellions et un différend frontalier avec le Burkina Faso depuis 1974, qui dégénéra en affrontement armé en 1985.
Il ne faut donc pas s’étonner si les soldats de l’armée malienne n’ont aucune motivation pour défendre un territoire désertique qu’ils ne connaissent pas. A l‘arrivée des redoutables rebelles, ils jettent armes et uniformes pour fuir ou se rendre. C’est ce qui explique la prise spectaculaire de plusieurs villes du Nord par le MNLA en moins d’un mois.
Ce sont des milices de mercenaires maures et touareg, à la solde d’ATT, qui tentent de freiner l’avancée des rebelles.
Les intérêts stratégiques de l’Algérie
Sans la retenue que leur impose implicitement la position officielle algérienne, les rebelles sont capables d’aller jusqu’à Bamako.
Ce statu quo du problème touareg ne peut plus durer et ne sert pas les intérêts de l’Algérie qui supporte depuis 50 ans à grands frais une aide humanitaire, un afflux permanent de réfugiés et d’émigrés clandestins, la contrebande de carburant, les trafics de drogue, d’armes, de cigarettes,…
A tout cela s’est ajouté une insécurité chronique et meurtrière qui s’est introduit et répandue dans tout le Sahara, au point d’anéantir une activité touristique prometteuse à gros potentiel dans le Hoggar, le Tassili et l’Ahnet.
Ce qui doit maintenant inquiéter très sérieusement les décideurs algériens est la lourde menace qui pèse sur la quiétude de l’industrie pétrolière qui a commencé à se développer dans le Grand Sud.
Le champ gazier d’In Salah est déjà en activité. Les champs de Reggane, Timimoun et Adrar vont bientôt être lancés. De nouvelles découvertes importantes sont à prévoir jusqu’aux frontières maliennes et nigériennes. Un grand pôle industriel gazier et pétrolier va se développer dans cette région.
La peur d’une « contagion d’indépendance » qui obsédait des dirigeants algériens à propos du Sahara n’a pas lieu d’être. Après des décennies d’ignorance, de falsification, d’imposture, de propagande baâthiste, on sait maintenant que le Grand Maghreb est Berbère de Tanger à Tombouctou et de Tripoli à Tahoua. Aucun habitant du Sahara algérien n’a jamais eu l’ombre d’un soupçon de séparatisme.
La volonté de rupture avec Bamako est devenu une option radicale pour le MNLA. Un Etat indépendant dans l’Azawad représente une remise en ordre géo-démographique naturelle du Sahara qui a de tout temps constitué une zone tampon entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne. Par contre, si l’Etat algérien persiste à ignorer le droit à l’autodétermination des Touareg de l’Azawad, il se rendra complice d’un génocide qui aura de graves répercussions sur notre Sahara.
Dans une célèbre réplique du film Laurence d’Arabie, il est dit que « seules deux créatures peuvent vivre dans le désert : les dieux et les Bédouins ».
Les Touareg de l’Azawad, redevenus maîtres de leur territoire et leur destin, se chargeront de faire cesser aux frontières sud de l’Algérie le terrorisme, l’insécurité et tous les trafics que la mauvaise gouvernance malienne a laissé se développer.
Saad Lounès

7 Messages de forum

    • Mr Intel , vous devez etre certainememt malien du Sud. Vous comprenez difficilememt les propos de ce journaliste , qui dit la verite. les Touareg ont ete colonise par les francais et par la suite les maliens , pas de leur gre , mais de force. imaginer seulememt que des touareg, ou autres berberes viennent vous coloniser dans vos territoires du Wassulu, du Beledougou, du Kaarta , vous ne serez jamais d accord. alors donner au Touareg la paix et ceux qui leur revient de droit , leur terroir ancestral, dans lequel ils sont maltraites , humilies et assujeties a la soumission. Les Touaregs vivront sans doute en harmonie avec tous les peuples voisins a leurs pays ancestraux , sans probleme. l Algerie peut dormir trnquile , le Sahara Azawad sera un lieu sur sous controle de ses autochtones qui sont berberes comme tous les magrebins. Paix , securite et devlppmt seront la priorite de l Azawad , qui integrera tres vite l ensemble des Etats du Magreb >

L'indispensable solidarité amazighe avec l'Azawad par Tamazgha_Paris


Point sur la situation dans l'Azawad au 2 mars 2012 avec Mossa ag Attaher, chargé de communication au sein du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Propos recueillis à Paris par Masin FERKAL.
Mossa ag Attaher a évoqué les derniers combats autour de Tessalit et la suprématie de l'armée du MNLA, les mercenaires touaregs au service de l'armée malienne, la libération de trois prisonniers maliens et la position du MNLA quant à la question amazighe.

L'indispensable solidarité amazighe avec l'Azawad par Tamazgha_Paris

Soutien aux Imazighens de l’Azawad

Par  |  | 
 T     
Des combattants touaregs
L’observatoire amazigh des droits et liberté nous a fait parvenir le communiqué suivant.
Nous, Observatoire Amazigh des droits et libertés du Maroc, joignons nos voix à celles des autres associations et confédérations amazighes de l’Afrique du nord et de la diaspora pour soutenir le combat légitime et courageux des Imazighen de l’Azawad contre la politique répressive et arbitraire de l’État malien. Les Imazighen de l’Azawad qui ont traversé une période cruciale et difficile, se battent aujourd’hui afin d’arracher leurs droits légitimes et vivre librement sur leur propre terre.
Nous appelons les organismes internationaux et les démocrates de par le monde ainsi que les Etats de la région pour prendre leurs responsabilités pour qu’il soit mis fin au massacre perpétré par le régime malien et pour soutenir les revendications légitimes des Imazighen de l’Azawad. Nous nous tiendrons jusqu’au bout au côté de nos sœurs et frères de l’Azawa dans leur combat pour mettre fin à l’arbitraire et pour reconquérir leur liberté et leur dignité.
  

Gossi : L’armée dérape…

Le jeudi 1er mars 2012, le Général Kalifa Keïta, chargé des opérations dans la crise du Nord, a dépêché une colonne de l’armée, dirigée par le Capitaine Ibrahim Bossou, dans le Gourma du cercle de Gao, plus précisément à Tinakouf (commune de Tessit) pour y déloger des rebelles qui occupaient la localité depuis plusieurs jours.
Ce groupe, composé de neuf véhicules, était mixte (éléments de l’armée et de Gandaïso). Au lieu de se diriger vers leur cible, ces combattants ont préféré aller à Gossi. A un kilomètre de la route nationale menant à Gao, entre Hombori et Gossi, se trouve le campement de Mohamed Youssouf, le Président du Conseil de cercle de Gourma Rharous. Une salve de roquettes y a été lancée. Les habitants du campement ont paniqué et ce fut le sauve-qui-peut.
Les éléments d’Ibrahim Bossou entreront dans le campement de 500 personnes environs, selon plusieurs témoignages, dépouilleront les populations, feront coucher les gens sur leur ventre, déshabilleront les femmes… Ces informations nous ont été confirmées par le maire de Gossi, Mossa Ag Elmouner, très déçu de ces comportements.
«Nous sommes en train de sensibiliser tous les jours les habitants de Gossi et environs pour les empêcher de partir au Burkina Faso comme réfugiés. Et aujourd’hui, à travers cette maladresse ou ce sabotage, que sais-je? on veut anéantir nos efforts. Parce qu’une fois paniquées, les populations tentent toujours de chercher la sécurité ailleurs. Je suis vraiment révolté et estomaqué par cette situation qui touche le campement de Mohamed Youssouf, celui-là même qui nous appuie et qui nous aide à rassurer les uns et les autres. C’est vraiment dommage!» a déploré l’édile de Gossi.
Nous avons pu également joindre Mohamed Youssouf, qui reconfirmera nos informations en ajoutant: «deux femmes Kel Essouk ont avorté, suite aux nombreux tirs de roquettes et à la panique générale. Une était à quatre mois de grossesse et l’autre à six mois. Mon campement est le plus stable et le plus loyal dela Communede Gossi. Récemment également, j’ai été intimidé par des militaires. Je ne comprends pas, alors que tous les jours je me bats pour la sécurité et le retour de la paix. J’ai fourni beaucoup d’efforts et les plus hautes autorités peuvent en témoigner. Mon Dieu, qu’est ce qu’on me veut?».
Pour ceux qui ne le savent pas, c’est bien Mohamed Youssouf qui a contribué au cantonnement des revenants de Libye à Takalout. Et c’est bien lui qui a aussi dirigé leur chef,  le Colonel Waki Agossat vers Koulouba. Et c’est bien le groupe de ce dernier qui se bat auprès des forces loyalistes. Cet ex- légionnaire de l’armée libyenne a en charge la sécurité de Kidal, en l’absence de Gamou.
Notre commentaire  Il faut donc situer au plus vite les responsabilités afin d’éviter l’amalgame. Gossi n’est pas Tessit. On pourrait aussi penser à une dénonciation calomnieuse selon laquelle il y aurait des armes de ce campement. Ce qui est sûr, selon les notables, c’est qu’il n’y a aucune arme.
Il faut situer les responsabilités pour voir s’il n’y a pas un règlement de comptes derrière cette opération. Il doit, en effet, régner la confiance entre l’Etat, j’allais dire l’armée, et ceux qui s’investissent pour la recherche de la paix, quelle que soit la couleur de leur peau. Sinon, bonjour les amalgames, la confusion, les règlements de comptes et … les assassinats en tous genres.
Déjà, en janvier dernier, un Conseiller spécial d’ATT et le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alassane, avaient vu leurs domiciles perquisitionnés à Gao et, par la suite, l’ex- ministre de l’Artisanat et du Tourisme du Président Konaré, Zakiatou Walette Halatine avait été victime d’attaques injustifiées. Résultat: des personnalités et cadres arabes et tamasheks ont quitté Bamako pour les pays voisins. Certaines sont revenus, d’autres attendent toujours de voir comment la situation évolue.
Encore une fois, évitons l’amalgame. L’armée républicaine doit donner le bon exemple, faire toujours preuve de professionnalisme. Peau blanche ou rouge est loin d’être synonyme de rebelle!
Chahana Takiou
    du   5 mars 2012.

Objet : Les Etats-Unis d’Amérique et la sécurité dans le monde à partir du Sahel et de l’Azawad
Monsieur Le Président,
Permettez moi de vous interpeller, de nouveau, afin de vous expliquer comment il se fait qu’un marocain, en l’occurrence Amine El Khalfi, ait essayé de perpétrer un attentat-suicide contre votre congrès, le symbole même  de votre  démocratie, à Washington, le 17 février dernier, alors que votre pays est l’un des meilleurs alliés du Maroc. De même, vous ne comprenez plus comment il se fait que de jeunes marocains sont facilement enrôlés dans les cellules terroristes et se convertissaient en bombes humaines contre vos troupes en Irak, vous causant de lourdes pertes, sachant que votre diplomatie est la plus acharnée à défendre les intérêts du royaume du Maroc aux Nations Unies en ce qui concerne la question du Sahara occidental.
Afin d’avoir certains éléments de réponse, je vous invite à lire mon article suivant. Selon mon analyse, j’ai affirmé que l’identité marocaine, d’essence amazighe (berbère) se repose sur deux piliers fondamentaux, à savoir la langue et l’histoire. Et ces deux éléments sont presque absents à l’école marocaine. Le jugement de la dernière étude formulée par Mr. Rachid Benmokhtar, ancien président de l’Université d’Al Akhawayn et membre du Conseil Economique et Social est sans faille : 90% des bacheliers marocains ne connaissent pas l’histoire de leur pays !!! (Journal Akhbar al yawm, 28/1/2012). Ainsi, nos jeunes ignorent complètement que pour nos « valeurs amazighes », la violence est bannie, et il n’y a pas de plus sacré que la vie. Enlever la vie à quelqu’un c’est porter atteinte à l’humanité toute entière! Mais malheureusement, le fait que l’école marocaine continue à véhiculer de l’ignorance et de la falsification de sa propre histoire, tout en négligeant l’importance du rôle que joue la langue maternelle, privée elle aussi d’enseignement, fait que cela développe des complexes d’infériorité aux enfants et surtout des crises d’identité, ce qui les prédispose à être des proies faciles de la délinquance et du salafisme jihadiste.
Mais ce qui est pire dans tout cela, c’est que votre politique étrangère contribue, d’une façon ou d’une autre, directement ou indirectement, à appuyer des politiques d’aliénations culturelles de nos Etats nord-africains en appuyant les mouvements de tendance islamiste. Laissez moi vous formulez juste un exemple concret, celui de la Libye. Vous avez eu le mérite de mobiliser l’ONU et surtout la puissance militaire de l’OTAN, qui vous a coûté un budget énorme dans ces temps de crise financière mondiale, afin de chasser définitivement du pouvoir le dictateur sanguinaire Mouammar Kadhafi, avec vos alliés anglais et français. Mais, au lieu de favoriser avec les citoyens libyens la construction d’un nouveau Etat authentiquement démocratique, qui s’inspirerait de leurs propres institutions coutumières, comme celle qui se basait sur la taajmaât, (une sorte de congress tribal) vous avez laissé les mains libres aux autorités du Qatar, en se substituant à vous, au point qu’aujourd’hui elles imposent une emprise salafiste, à la place du celui de l’emprise baathiste ; un système politique d’inspiration théocratique, qui se contredit diamétralement avec les principes de la déclaration universelle des droits humains, avec vos valeurs démocratiques et avec nos propres valeurs amazighs de laïcité (selon notre adage : amghar di tajmaât, l’imam di lmasjid, qui se traduirait en quelque sorte comme l’élu à l’assemblée et le curée à l’église). Ainsi, Mr. Mustapha Abdeljalil, reconnaissant ouvertement l’influence directe de l’idéologie wahabite,  n’a pas hésité à affirmer à maintes reprises son désir d’imposer la loi islamique, la chariâ, à tout le monde ! C’est ainsi que les ex-rebelles et démocrates amazighs des montagnes de l’ouest, qui ont libéré héroïquement Tripoli, après l’impuissance des ex-rebelles de Benghazi, se sont vus carrément exclus du nouveau pouvoir « islamiste » transitoire après la mort du dictateur. (Voir notre lettreouverte au président français Nicolas Sarkozy à ce sujet)
L’un des effets collatéraux de la révolution libyenne est sans doute l’embrasement de la région du Sahel où des mouvements affiliés à Al Qaïda viennent de récupérer d’énormes quantités d’armes de toutes sortes! Déjà en 2008, votre secrétaire d’Etat adjoint au Proche Orient et en Afrique du Nord avait prévenu de la menace que suppose celles-ci dans cette région qui échappe à tout contrôle étatique et qui ne fait que se renforcer, devenant de plus en plus dangereuse, ce qui menace sérieusement la sécurité de toute l’Afrique du Nord, et par extension celle de l’Union Européenne  toute proche.
Pour rappel, je vous ai déjà interpellé sur ce problème dans deux antérieures lettres dont celle publiée au lien ci-après.
Aujourd’hui, c’est la troisième fois, que je le fais, profitant de la visite de votre secrétaire d’Etat au Maroc, Mme Hillary Clinton, dans l’espoir que vous la preniez vraiment au sérieux, car la sécurité de votre propre pays en dépend. Je ne voudrais aucunement que mon appel passe inaperçu comme cela a été le malheureux cas du Commandant Shah Massoud dont personne ne voulait écouter ses avertissements, avant le 11 septembre 2001, ni chez vous ni en Europe. Car voilà où nous en sommes arrivés maintenant  avec tous les dommages causés par l’expansion de l’internationale islamiste radicale ayant pour base de repli à l’époque la région pashtoune d’Afghanistan.
Plus proche de nous, les autorités maliennes ont été incapables d’asseoir leur autorité dans le nord du Mali, comme elles n’ont jamais tenu leurs promesses ni respecté les accords de paix avec les populations touarègues.  Elles ont laissé se développer la nébuleuse terroriste avec AQMI en bénéficiant, d’une part, des rançons versées pour la libération des otages occidentaux et, d’autre part, des aides financières et militaires, que vous lui accordez sous prétexte de combattre AQMI. Compte tenu de ce qui précède on en arrive à la conclusion que seuls les révolutionnaires touarègues peuvent sécuriser le territoire de l’Azawad (nord du Mali). Personne d’autres qu’eux ne peut faire le travail à leur place, pour chasser définitivement les terroristes d’AQMI du dernier recoin de leur territoire. Mais pour que cela puisse se faire, il faudrait reconnaître leur droit à l’autodétermination, et de les soutenir à asseoir et construire la démocratie participative, l’autonomie de l’Azawad, voire leur propre Etat, comme cela été le cas du sud de Soudan, pour lequel votre diplomatie s’est activement mobilisée. Aller à leur encontre, les contrer et communiquer les photos satellitaires de leur présence à l’armée malienne, comme le font les autorités françaises, ne ferait que les pousser inéluctablement à s’allier avec leurs ennemis que sont les colons djihadistes d’AQMI. Le risque doit être évité ; car de cette diabolique union personne ne serait épargné. Les bombes humaines, qui se formeraient au Sahel et à l’Azawad, à part Tamazgha (Afrique du Nord) et l’ Europe, arriveraient jusqu’ au cœur des Etats Unis d’Amérique...
En définitive, s’il y a de plus en plus de jeunes marocains et nord-africains qui se transforment en bombes humaines, comme le cas d’Amine El Khalifi,  et qui prennent les USA dans leur champ de mire, cela revient à la politique de votre propre pays qui encourage, directement ou indirectement, la réislamisation idéologique et radicale de l’Afrique du Nord, à travers vos pays satellitaires que sont le Qatar et les monarchies du Golfe. Par conséquent et enfin de compte, reconnaissez que c’est votre propre politique qui contribue à créer l’insécurité chez vous. Pour y remédier, vous n’avez qu’à changer de cap !
Veuillez agréer, Monsieur Le Président, l’assurance de notre considération distinguée.
Rachid RAHA,
Président de la Fondation « Montgomery Hart » des Etudes Amazighs, 
Ex-Président du Congrès Mondial Amazigh  
et Président délégué de l’Assemblée Mondiale Amazighe pour les affaires extérieures.



Auteur: Rachid Raha 
Date : 2012-02-23 20:44:00

BEN DJANA BEN AMOUEUR, ANCIEN OFFICIER DE L'ANP, À L'EXPRESSION

«La crise des Touareg nous menace»

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«La crise des Touareg nous menace»
Spécialiste des questions sécuritaires, le colonel à la retraite, Ben Djana Ben Amoueur a indiqué que la crise libyenne a accéléré le réveil de l'insurrection des Touareg. Dans cet entretien, il explique que la rébellion des Touareg est la conséquence directe du refus de Bamako de concrétiser l'Accord d'Alger sur le terrain.

L'Expression: Quelle lecture faite-vous du conflit opposant les autorités maliennes aux Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla)?
Ben Djana Ben Amoueur: L'insurrection des Touareg, en sommeil depuis 2009, fait craindre le pire à Bamako. Mais aussi aux pays voisins qui sont envahis par de gros flux de réfugiés. Cette insurrection plongera encore plus les pays de Sahel dans l'instabilité. Donc, les affrontements qui se poursuivent, depuis le 17 janvier, n'augurent rien de bon pour toute la région sahélo-saharienne, déjà minée et rongée par l'activisme des groupes islamistes d'Aqmi et des réseaux de trafic.
Pour ce qui est des facteurs fondamentaux ayant conduit à cette rébellion, la plus importante depuis 2009, je dirais qu'elle est, d'une part, le résultat du refus du Mali de concrétiser sur le terrain les clauses de l'Accord d'Alger, signé le 4 juillet 2006 entre les représentants de l'Etat malien et représentants de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, sous la médiation algérienne. Mais, hélas, Bamako n'a pas tenu ses engagements à l'égard des populations targuies qui vivent dans des conditions socioéconomiques critiques, bien que ces dernières n'ont pas cessé de rappeler les autorités maliennes au sujet de leurs promesses, inscrites dans le cadre de l'Accord d'Alger. D'autre part, il faut dire également que le retour de plusieurs centaines de Touareg de la Libye, après le chute du régime de Mouaâmar El Gueddafi a accéléré le réveil de l'insurrection des Touareg. Ceux qui sont revenus de Libye, ne sont pas des civils, sont des militaires, prêts à faire feu. Et quand ils sont arrivés chez eux, au nord du Mali, où leurs familles et tribus souffrent le martyre du fait des conditions socio-économiques et de l'abandon manifeste affiché par Bamako à leur égard, tout cela a conduit à l'union des factions rebelles targuies contre les autorités maliennes.

Pensez-vous que les autorités maliennes seront en mesure d'étouffer cette insurrection?
Non. Je ne pense pas. Bien au contraire, la rébellion qui a éclaté au nord du Mali risque cette fois-ci de s'inscrire dans la durée et porter préjudice à la sécurité des pays voisins. Pire encore, le problème des Touareg au Mali ne date pas d'hier. C'est un problème posé juste après l'indépendance du Mali. Néanmoins, il a été souvent apaisé et atténué par les grands efforts consentis par l'Algérie. Un pays qui a, il est utile de le noter, servi de médiateur entre les Touareg et le pouvoir malien. Le refus du Mali de tenir ses engagements à l'égard des populations du Nord, comme le stipule l'Accord d'Alger est une preuve. Par ailleurs, il convient de souligner que les Touareg réclament aujourd'hui l'indépendance. Cela conduira dans le futur à une crise sous-régionale.

Comment expliquez-vous l'union des différentes factions touarègues ayant donné naissance au Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla)?
Les Touareg sont organisés en plusieurs entités politiques que l'administration coloniale française baptisa «confédérations», c'est-à-dire tribune. L'enracinement tribal et régional constitue l'élément prépondérant de chaque mouvement. De ce fait, la scène insurrectionnelle touarègue n'a pas cessé de s'émietter à la suite de querelles fratricides, ayant donné naissance à 4 mouvements défendant la cause touarègue au Mali (regroupés à l'origine en 1992 au sein du Mouvement et Front unifiés de l'Azawad (Mmfua). Néanmoins, cette union renaît, aujourd'hui, de ses cendres. Il ne s'agit pas d'un mouvement rebelle mené par un groupe isolé, manquant d'organisation.
C'est un soulèvement insurrectionnel dirigé par le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla). C'est une formation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de plusieurs factions de combattants touareg dont le Mouvement touareg du Nord-Mali (Mtnm) et le Mouvement national de l'Azawad (MNA), dont la majorité des combattants ont fait la Libye. A ces factions s'ajoutent également des rebelles touareg, natifs du Niger et de la Libye

Les milices de l’armée Malienne en complète débandade vers Tessalit

Combattants du MNLA, Février 2012 © Moussa Ag Assarid
Combattants du MNLA, Février 2012 © Moussa Ag Assarid

Après deux jours de calmes consécutifs à un énième repli stratégique (fuite) des milices de l'armée Malienne, des affrontements qui n'envient rien à l'extrême violence des combats du Mercredi et du Jeudi ont repris tôt ce matin. Le bilan est sans appel pour une armée Malienne qui voit ces derniers espoirs en débandade totale. La journée de demain permettra sans aucun doute au MNLA de mettre à néant les dernières résistances de ces miliciens.
La confirmation par les medias internationaux du deuxième largage par des avions militaire Américain de vivres et d'armement au camp militaire d'Amashash n'est pas passé inaperçu. Cet acte d'ingérence dans un conflit interne, et indigne de la première puissance mondiale a eu le don de mettre les combattants du MNLA sur le front de Tessalit dans tous leurs états. Leur plan d'anéantissement des milices de l'armée Malienne et du camp militaire Amashash se retrouvait alors accéléré.
Nous avons joint plusieurs sources civils et armées qui nous ont appris que les affrontements ont repris de manière violente aujourd'hui vers 3 heures du matin TU et continuaient jusqu'à la tombée de la nuit. Afin de porter un grand coup aux milices de l'armée Malienne, il fallait faire un déplacement de plus d'une heure de temps à cause de leur retraite retraites stratégiques (fuites). Après une heure de conduite en voitures, les unités des Colonels Intallah Ag Sayid, Ibah Ag Moussa, et Alghaïmar Ag Alhousseyni feront le reste du trajet à pied pour ne pas réveiller les milices de l'armée Malienne qui dormaient à point fermé.
Il faut dire que les mauvaises habitudes des 5% des soldats Maliens originaires du Sud du Pays présent dans les bataillons ont fini par déteindre sur les miliciens Tamasheq et Maures. Ainsi leurs gardes sont devenus plus légère croyant que le MNLA ne fera pas une distance aussi longue pour les attaquer. Arrivés à destination, les trois unités du MNLA ont commencés les hostilités après une minutieuse étude du terrain. Une fois réveiller par les coups de feux, les très peu de soldats originaires du Sud du Mali faisaient ce qu'ils maitrisaient le plus: prendre la poudre d'escampette.
Le gros des miliciens Maures autour du Colonel-Major Abderahmane Ould Meydou tenteront de faire face aux combattants du MNLA en vain. C'est alors que le Colonel-Major Ould Meydou et ses hommes recouraient à un autre repli stratégique. Mais ceci était sans compter sur les unités de Kojak et du Capitaine Mbarek Ag Akli qui les poursuivront. A la tombée de la nuit, nous apprendrons qu'un nombre important de miliciens Maures ont perdu la vie.
Le Colonel-Major AlHaji Ag Gamou et les anciens soldats Libyen opposeront une résistance qui n'a rien à envier à celle dont nous faisions état le Mercredi dernier. Il faut dire qu'outre les unités des trois Colonels Intallah Ag Sayid, Ibah Ag Moussa, et AlghaïmarAg Alhousseyni, les unités des Colonels de Haroune Ag Saghid et de Rhissa Ag Berguel rejoindront la bataille avec les blindés récupérés par les hommes de Rhissa Ag Akli à Tinzawatene. A la tombée de la nuit, les combats continuaient toujours sans diminuer en violence. Il faut dire que les hommes du Colonel-Major AlHaji Ag Gamou et les anciens soldats Libyens mérite une reconnaissance car n'ayant pas pris la fuite contrairement aux soldats originaires du Sud du pays et les miliciens Maures d'Ould Meydou.
A 18H15 TU, le bilan de la journée que nos sources pouvaient confirmer de manière oculaire était de 12 véhicules de type 4x4 pris par le MNLA qui a détruit 5 autres. Trois BRDM seront aussi pris, avec 6 camions de transport de troupes. Les combattants du MNLA récupèreront également un véhicule équipé d'orgue de Staline, et un autre équipé de grappier. Concernant le bilan humain, nos sources nous établiront un bilan précis après le lever du soleil demain, elles nous apprennent qu'il y a plusieurs morts du côté de l'armée Malienne et de ses milices, et que beaucoup d'entre eux sont blessés. Aussi, une unité légèrement armée du MNLA patrouillait dans le désert afin de retrouver les soldats Maliens qui ont fui aux premiers coups de feu certains avec uniquement leurs chaussures. L'objectif de cette unité mobile est de sauver ses soldats Maliens de la faim et du grand froid nocturne dans la zone.

Par Ikhlou Ag Azzezen

Communiqué N° 09-04/03/2012 MNLA- Bataille de Tessalit

SITE MNLA
lundi 5 mars 2012
La Grande bataille de tessalit
Après des combat ayant duré plus de (12) douze heures de minuit à l’après midi de ce jour, entre l’armée révolutionnaire du Mouvement National de Libération de l’Azawad et le renfort de l’armée d’occupation dirigée par (03) trois officiers, des plus redouter au Mali.
Ce renfort de l’armée d’occupation avait à sa disposition un arsenal militaire lourd appuyer par son aviation militaire sous contrôle de mercenaires ukrainiens. Cette armée d’occupation fut mise en déroute et ses officiers militaires qui sont l’espoir malien (les colonels Major Gamou et Ould Meydou et Djidji Shako) ont fini par être vaincu et rebrousser chemin à la sauve qui peut, abandonnant leurs équipements, comme par tradition. Ils se sont scinder en deux groupes, un a pris la direction de la frontière algérienne et l’autre celle de Gao aux environs de 15h GMT.
Les combattants de la Libération de l’Azawad ont anéantis totalement et sans appel ce renfort de l’armée d’occupation et d’invasion.
Le Bilan du matériel saisi est le suivant :
•02 Chars ; •02 Camions-BM- porteuses de missiles ; •06 véhicules équipés de 12,7 mm et plusieurs autres équipements.
L’Etat Major du Mouvement National de Libération de l’Azawad tiens ses positions et contrôle le camp d’Amachach. Ce Camp ne compte que quelques militaires sans provision et couper du reste du monde, depuis plusieurs semaines.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad rappel, que tôt ce matin aux environs 06h TU, un petit hélicoptère est arrivé à Amachach récupérer des morts et blessés maliens pendants les affrontements.
Bakay Ag Hamed Ahmed
Chargé de Communication, Informations et relais avec les médias