vendredi 10 février 2012


SOCIÉTÉ - AFRIQUE DE L’OUEST - MALI - CONFLIT - POLITIQUE
Nord-Mali : vers un embrasement du conflit ?
Les combats entre l’armée malienne et les rebelles touaregs prennent de l’ampleur
Dans le Nord du Mali, les affrontements perdurent entre l’armée et les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad. Les appels au cessez-le-feu et au dialogue, qui se multiplient au Mali et à l’étranger, n’ont rien donné. Plusieurs milliers de personnes ont fui les combats dans les pays voisins. Les autorités maliennes entendent minimiser l’ampleur de la crise en muselant les médias.
Les autorités maliennes sont dans l’impasse. La multiplication des appels au cessez-le feu et au dialogue dans le pays et à l’étranger n’ont pas permis de trouver une issue au conflit qui oppose depuis la mi-janvier l’armée et les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le groupe milite pour l’indépendance de l’Azawad, région située dans le nord-est du Mali. Le MNLA est issu de la fusion du Mouvement de libération de l’Azawad et du Mouvement touareg du Nord-Mali de Ibrahim Bahanga, le chef de la rébellion en 2006 décédé fin août 2011. Le mouvement indépendantiste est composé d’anciens rebelles touaregs, de militaires déserteurs et d’officiers supérieurs dont certains ont longtemps servi dans l’armée libyenne du colonel Mouammar Kadhafi.
Pour tenter de trouver une solution à la crise, Henri de Raincourt, le ministre Français de la Coopération, s’est rendu jeudi en urgence à Bamako pour discuter de la situation avec le président Malien Amadou Toumani Touré. Pour Paris, il s’agit de s’assurer que les autorités maliennes ont bien engagé les négociations avec les rebelles du MNLA. D’autant plus que six ressortissants français ont été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le Sahel. Le ministre s’est notamment rendu à Niamey, la capitale nigérienne. Il achèvera cette tournée régionale à Nouakchott pour tenter de convaincre le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, de prêter main forte au régime de Bamako pour faciliter le dialogue entre les deux parties.
La crainte d’une propagation du conflit au Sahel
La crainte que le conflit se propage dans la région du Sahel, notamment au Niger est réelle. Les Touaregs nigériens vivent dans une zone frontalière avec la Libye. Selon un diplomate qui s’est confié à RFI, le Nord-Niger pourrait bien servir de base arrière pour le MNLA et réveiller des alliances entre Touaregs et forces pro-kadhafi. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, une centaine de Touaregs qui combattaient en Libye ont regagné le mali avec leurs armes et leurs équipements. Pour les autorités, ils sont en parti responsables de la reprise des hostilités dans le Nord du Mali. Le ministère de la Défense du Mali a attribué le 16 janvier l’attaque de Ménaka, dans la région de Gao (nord-est), proche de la frontière avec le Niger, à « des militaires rentrés de Libye auxquels se sont joints d’autres éléments se faisant connaître sous l’appellation du MNLA ». « Ces rebelles ne représentent qu’eux-mêmes », a estimé un collaborateur du président malien. « Ce sont des bandits qui visent à détrousser les gens. Leur objectif n’est pas politique mais pécuniaire. Nous avons essayé à plusieurs reprises d’ouvrir des négociations avec les représentants du MNLA. Cela n’a rien donné », a-t-il affirmé.
Une position loin d’être partagée par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, Député de Bourem, à Gao. Proche du MNLA, pour lui « ce mouvement a essayé pendant des mois de se faire entendre auprès de Bamako. En vain. Il a donc décidé de prendre les armes pour obtenir son indépendance. Il réunit des milliers d’hommes issus de toutes les communautés du nord (Touaregs, Peuls, Arabes, Songhaïs), tous unis pour achever la guerre d’indépendance commencée dans les années 1960 », rapporte La Croix.
Des médias censurés
Ces tensions ont aussi gagné la capitale du Mali, Bamako. Selon une correspondante d’Afrik.com, plusieurs jeunes ont agressé des ressortissants Touaregs et Maures, brûlant leurs résidences ou saccageant leurs commerces. Une ministre touareg, qui a vu sa maison brûlé, a fui le Mali et écrit une lettre au président de la République. Le gouvernement refuse de communiquer des informations sur la question et n’hésite pas à les censurer. Dernièrement, tous les responsables de radios privées ont été convoqués par le ministre de la Communication pour soi-disant être mis en garde contre cette situation alors qu’en réalité les autorités souhaitent avoir la main mise sur toutes les informations en rapport avec le conflit. Le PDG de Radio Kledu, un ressortissant français, a été convoqué par le comité de régulation de l’information suite à la diffusion d’une interview d’un militaire de Kidal, qui a accusé le régime d’être le principal responsable de ces affrontements. Le militaire a mis en cause le président malien, l’accusant d’être « le chef de la rébellion ». Le PDG a suspendu le journaliste qui a recueilli le témoignage ainsi que le rédacteur en chef de l’antenne. Finalement, leurs sanctions ont été levées après l’intervention du promoteur de la radio qui a jugé que cette solution n’était pas la bonne.
Des milliers de déplacés
De leur côté, les autorités n’ont apporté aucun démenti à ces informations. Le président de la République qui a reçu des épouses de militaires s’est contenté d’expliquer que « certaines radios ont raconté des mensonges » sans entrer dans les détails ni même préciser de quels mensonges ils s’agissaient. Les responsables politiques refusent également de répondre aux questions des journalistes à propos du conflit. Le nombre de morts exact n’est pas connu ni celui de déplacés d’ailleurs. Mais au moins 30 000 personnes auraient fui les combats pour se réfugier au Niger, au Burkina-Faso et en Mauritanie, selon le comité international de la Croix rouge. Même l’Algérie est confrontée à une vague de réfugiés. En Mauritanie, les autorités et le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU mettent en place un camp de réfugiés près de la capitale, Nouakchott. A Ougadougou, les autorités, appuyées par l’ONU, s’activent pour gérer l’arrivée des déplacés.
Le conflit semble prendre de l’ampleur. Mais jusqu’où ira-t-il si les autorités maliennes et les rebelles du MNLA ne trouvent pas rapidement un terrain d’entente ?

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La révolte des Touaregs renforce les craintes pour la sécurité au Sahel

2012-02-10
L'inquiétude grandit concernant l'impact de la révolte des Touaregs au Mali sur la sécurité au Sahel, mais les rebelles réfutent entretenir tout lien avec les terroristes.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 10/02/12
[AFP/Farouk Batiche] Le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga affirme que son pays est engagé dans les efforts antiterroristes malgré la rébellion des Touaregs.
[AFP/Farouk Batiche] Le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga affirme que son pays est engagé dans les efforts antiterroristes malgré la rébellion des Touaregs.
Le conflit actuellement en cours entre le gouvernement malien et les rebelles touaregspourrait entraver les efforts du Sahel dans sa lutte contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), redoutent les spécialistes de la sécurité.
Lors des derniers combats en date, l'armée malienne a lancé, jeudi 9 février, des frappes aériennes pour arrêter l'avance des rebelles touaregs. Cette attaque est survenue une semaine après qu'une délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga et des membres de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement des Touaregs se furent rencontrés pour des entretiens à Alger.
Ces négociations se sont terminées sur "un appel urgent à l'arrêt des combats et au dialogue et à la consultation", selon le quotidien algérien El Khabar.
Si Maïga a réaffirmé, le 7 février, la détermination de son gouvernement à "lutter contre les groupes terroristes et le crime transnational", la question est un sujet de préoccupation croissante pour les pays voisins du Mali et au-delà.
Catherine Ashton, responsable de la diplomatie de l'Union européenne, a fait part de son "grand intérêt à assurer la sécurité, la stabilité et la démocratie dans la région du Sahel, en plus de la promotion de la paix de manière à garantir l'intégrité territoriale du Mali", selon le Journal du Malicitant une déclaration de son porte-parole.
Ashton a appelé les parties à "mettre un terme dès que possible à la confrontation armée et s'engager dans un dialogue constructif", a ajouté cette même source.
"Pour parvenir à la paix, un cessez-le-feu doit entrer en vigueur immédiatement, afin que nous puissions créer les conditions optimales pour un dialogue et lancer des activités visant la sécurité et le développement", a commenté Ivor Richard Fung, directeur du Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique.
Un avis partagé par Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères. "Avoir recours à la confrontation armée n'est plus acceptable dans un système démocratique tel que celui que connaît le Mali, et il est nécessaire pour le gouvernement malien et l'ensemble des parties concernées de revenir à la table des négociations", a-t-il déclaré le mardi 7 février, des propos rapportés par l'AFP.
Pour sa part, la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland a condamné "les attaques par des groupes armés contre un certain nombre de villes du nord".
"Ces actions, menées par des groupes qui prétendent défendre les droits des Maliens, menacent en fait le bien-être de l'ensemble des citoyens du Mali. Nous appelons à la reprise du dialogue pour parvenir à une résolution pacifique du conflit en cours", a-t-elle déclaré aux journalistes à Washington le 2 février.
Pour sa part, Moussa Ag Acharatoumane, responsable des droits de l'Homme et des relations avec les organisations internationales au sein du Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA), a réfuté dans un entretien avec Magharebia "toute relation avec al-Qaida dans la région". Il a également nié que son mouvement ait obtenu des armes libyennes.
"Mais nous ne sommes pas concernés par un appel à l'arrêt des combats lancé par les interlocuteurs en Algérie, parce que l'Alliance du 23 mai, qui est engagée dans un dialogue pour le compte des Touaregs, ne représente pas le peuple de l'Azaouad", a-t-il précisé. "Cette position ne signifie pas du tout notre rejet du dialogue, nous sommes ouverts et prêts au dialogue, mais à la condition qu'il débouche sur une solution fiable."
Le secrétaire général du MNLA, Belal Ag Sharif, partage ce point de vue. Il a déclaré au quotidien El Khabar : "Nous sommes prêts pour des négociations débouchant sur la fin du conflit qui a dévasté la région et est à l'origine de la présence de groupes extrémistes et de réseaux de trafic très complexes, par suite de l'absence d'Azaouads pour diriger la région. Ce conflit a détruit la stabilité et s'est propagé dans les pays voisins."
"Nous n'avons aucun lien avec al-Qaida", a-t-il affirmé. "Al-Qaida est une organisation qui nous est étrangère en termes de comportements et d'interprétation religieuse des textes. Personnellement, je n'ai rien vu ressemblant à al-Qaida dans la région de l'Azaouad."
"Quant aux armes libyennes, les dépôts ont été ouverts à la chute de Kadhafi ; ceux qui voulaient s'en emparer l'ont fait, ceux qui voulaient les acheter l'ont fait", a-t-il poursuivi. "Mais nous n'importons aucune arme, et nous n'avons absolument pas l'argent pour les acheter."
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

Mali : L'armée dit passer à l'offensive contre les rebelles - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

Mali : L'armée dit passer à l'offensive contre les rebelles - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

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videos.tf1.fr
Sahel : les touaregs en passe de s'imposer contre AQMI ? - Vidéo du journal televise : Le journal de 20h sur TF1. Dans ce JT : Au Sahel, région instable, Al-Qaida au Maghreb islamique n'est peut être plus pour longtemps en position de force : les Touaregs sont en effet entrés en guerre depuis 3 sema..

APPEL AUX DONS POUR LA POPULATION DE TESSALIT RÉFUGIÉE DANS LES CAMPEMENTS,

POUR ACHEMINER RIZ, COUVERTURES ET MÉDICAMENTS !

« Bonjour à tous!
Depuis le  début de la rébellion touarègue du 17 janvier, les habitants de nos  villages sont partis se réfugier loin des zones de combats entre les rebelles et l’armée malienne. Nous sommes en brousse, avec des femmes, des enfants et des vieillards démunis qui souffrent du manque de nourriture et de couvertures, dans un vent souvent glacial. Des maladies commencent à se déclarer, et les médicaments sont inexistants. Nous gardons notre dignité malgré une situation de plus en plus difficile, et espérons une vie où la justice pourra enfin exister pour tous. Merci de votre aide et de vos prières.Merci de vous investir avec nous dans notre combat de tous les jours.
Tinariwen.
——————–
Hi everyone!
Soon after the uprising broke out last week, people started leaving the centre of our home villages, to avoid any fighting between the rebels and the Malian army. We’ve been out here in the bush, for quite a few days, with many women, children and old people. Some of us are suffering from hunger and the terrible cold. It’s really very very cold at night around this time of year. Things are tough for sure, but everyone is holding up. Thanks to everyone for their thoughts and prayers for us. Keeping sending them. We really hope that everything is going to be ok. 
Thanks, Tinariwen.

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…et merci à vous, Thanks, TINARIWEN

MAURITANIE / MALI /  - 
Article publié le : jeudi 09 février 2012 - Dernière modification le : jeudi 09 février 2012

Mohamed Ould Abdel Aziz, président mauritanien: «Le nord du Mali est libre pour le terrorisme»

Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz.
AFP / Juan Barreto

Par RFI
Interrogé dans le quotidien françaisLe Monde sur l'insécurité qui touche toute la région du Sahel, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s'inquiète surtout de la situation chez ses voisins maliens : « Le nord du Mali est une région laissée libre pour le terrorisme », dit le chef de l'Etat mauritanien.

Pour Mohamed Ould Abdel Aziz, le Nord Mali est une zone pratiquement laissée pour compte, et libre pour le terrorisme : « C'est à partir de là que les terroristes agissent et se font payer des rançons qui les renforcent », dit le président mauritanien.
Selon lui, les groupes terroristes auraient d'ailleurs noué des liens avec l'une des deux rébellions touarègues du Nord Mali, celle d'Iyad ag Ghali. A l'en croire, Iyad ag Ghali, ancien diplomate malien, a même servi d'émissaire pour le paiement des rançons des otages d'Aqmi.
« Les terroristes sont très bien équipés », dit encore Mohamed Ould Abdel Aziz , et le conflit libyen n'a fait qu'aggraver la prolifération des armes. Le président mauritanien révèle que son aviation a détruit en août dernier un véhicule équipé d'un missile sol-air à la frontière avec le Mali.
Mais pour lui, visiblement, l'ennemi est bien connu. Sur une bande désertique malienne de 300 km de large, les terroristes s'approvisionnent en vivres et carburant dans 3 ou 4 villes connues, dont Tombouctou et Gao. « Ceux qui les approvisionnent sont connus, fichés, on a parfois même leurs plaques d'immatriculation », explique encore le président mauritanien.
Le président semble reprocher aux autorités de Bamako de ne pas en faire assez pour lutter contre cet ennemi qu'il juge très limité : « Pas plus de 300 hommes », selon Mohamed Ould Abdel Aziz, et il ajoute : « C'est à la portée de n'importe quel Etat ».
MALI - 
Article publié le : vendredi 10 février 2012 - Dernière modification le : vendredi 10 février 2012


Mali : les combats se poursuivent, les appels au cessez-le-feu se multiplient

Militaire malien en patrouille.
Militaire malien en patrouille.
AFP PHOTO / KAMBOU SIA

Par RFI
Les appels au cessez-le-feu et au dialogue se multiplient au Mali et à l'étranger. Pour l'heure les combats continuent entre l'armée malienne et les rebelles du MNLA, dans le nord-est du pays, pour empêcher ces derniers d'évoluer vers Kidal. L'impasse actuelle inquiète d'autant plus que le nord du Mali est aussi le théâtre d'opérations d'al-Qaïda au Maghreb islamique qui y détient treize otages occidentaux. C'est dans ce contexte que le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt est arrivé le 9 février à Bamako, avant de se rendre au Niger et en Mauritanie.

La France ne peut pas rester à l'écart de la grave crise qui secoue le Nord-Mali d'autant que six de ses ressortissants ont été pris en otages dans cette région du Sahel. Henri de Raincourt a eu un entretien avec le président malien Amadou Toumani Touré. Le déplacement du ministre français de la Coopération devrait permettre à l'ancienne puissance coloniale d'écouter mais aussi de s'assurer de la volonté de Bamako d'ouvrir un dialogue avec la rébellion du MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad. Même si les Français ne souhaitent pas apparaître en première ligne, ils peuvent peser et aider les deux parties en conflit à négocier.


Henri de Raincourt -
Ministre français de la Coopération
La France est aux côtés du Mali pour trouver des solutions à la crise (…) Le Mali a vocation à vivre dans la paix et la sécurité et que c’est un acteur très important pour la stabilité du continent tout entier.
10/02/2012 par Serge Daniel


Le ministre français de la Coopération devrait également évoquer la menace qui pèse sur l'élection présidentielle prévue le 29 avril. Dans l'impossibilité de la tenir, quelles seront les options ?
Après cette étape malienne, le ministre français est aujourd'hui à Niamey. Le risque d'un débordement de la crise malienne chez le voisin nigérien suscite sans doute de l'inquiétude. Les Touaregs nigériens vivent dans une zone frontalière avec la Libye. Ce serait grave, explique un diplomate si le MNLA faisait tache d'huile, le Nord-Niger pourrait servir de base arrière et réveiller des alliances entre forces touarègues et forces pro-kadhafi.
A Nouakchott dernière étape de sa tournée régionale, Henri de Raincourt pourrait demander au président Mohamed Ould Abdel Aziz de nuancer ses critiques à l'égard du régime de Bamako et de profiter de ses éventuels contacts avec le MNLA pour faciliter l'ouverture d'un dialogue entre les adversaires maliens.
Exode des populations
Les violences qui font rage depuis la mi-janvier provoquent l'exode de milliers de personnes qui cherchent refuge dans les pays voisins et dans des campements de fortune. La ville de Ménaka, touchée par les premiers combats entre le MNLA et l'armée malienne, continue de se dépeupler. Les départs se sont multipliées quand l'armée malienne a quitté la ville : 26 000 personnes ont fui dans la région, et plus de 15 000 ont passé la frontière nigérienne selon le CICR, Comité international de la Croix-Rouge. Ibrahim est parti avec toute sa famille, quinze personnes au total, pour trouver refuge en début de semaine chez des proches à Gao à quelques heures de route de là. Il raconte son désarroi.


Un habitant de Ménaka
Réfugié à Gao
Les gens fuient parce qu’ils ont peur, ils ne sont pas habitués aux armes, aux pillages. L’Etat a abandonné Ménaka.
10/02/2012 par Christine Muratet


Le CICR est présent sur le terrain du conflit. L'organisation est appelée à prêter secours aux nombreux déplacés, les populations qui ont quitté leur maison pour fuir les combats. Germain Mwehu responsable de la communication pour le CICR Niger Mali témoigne.


Germain Mwehu
Responsable de la communication pour le CICR Niger Mali
Une équipe du CICR a rendu visite à treize militaires de l’armée malienne qui sont aux mains d’un groupe armé aux environs de Ménaka et entamer un dialogue avec eux. Le CICR a également porté secours aux combattants blessés.
10/02/2012 par Christine Muratet
En Mauritanie, les autorités et le Haut commissariat aux réfugiés sont en train de mettre en place un immense camp de réfugiés à deux jours de route de la capitale Nouakchott. Elise Villechalane, porte- parole du HCR en Mauritanie s'en explique.


Elise Villechalane
Porte parole du HCR en Mauritanie
Le HCR a assuré dans un premier temps le transport de biens essentiels, couvertures, sanitaires, moustiquaires et doit livrer 1 200 tentes familiales dans les jours qui viennent.
10/02/2012 par Guillaume Thibault
A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, les autorités, appuyées par les Nations unies, font tout leur possible pour gérer ces arrivées. Une cellule de coordination est en place pour gérer la situation.


Réfugiés maliens au Burkina Faso
Reportage
10/02/2012
par Guillaume Thibault


Les autorités burkinabè s'inquiètent également des désertions au sein de l'armée malienne. Pour Vincent Zakané, le ministre délégué à la coopération regionale, le Burkina Faso ne doit pas être une base arrière pour déstabiliser le pays.


Vincent Zakané
Ministre burkinabé délégué à la Coopération régionale.
10/02/2012
par Guillaume Thibault

Dans les camps de réfugiés maliens au Burkina Faso, "on manque de tout"

 
Alors que les combats font rage entre les rebelles touaregs et l’armée malienne dans le nord du Mali, les réfugiés affluent par milliers dans les pays voisins. Notre Observateur vient de passer quatre jours dans deux camps de réfugiés au nord du Burkina Faso, où aucune aide n’est encore arrivée.
 
Regroupés au sein du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), les rebelles touaregs ont lancé à la mi-janvier une offensive contre l’armée malienne. Ils réclament l’indépendance de l’Azawad, la région sahélienne du Mali où les touaregs sont majoritairement implantés. Les rebelles ont pris d’assaut plusieurs villes du nord du pays et contrôlent désormais Tinzawatene, à la frontière algérienne.
 
Les violences ont provoqué un exode massif de la population. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le nombre de Maliens déplacés à l’intérieur du pays s’élève à 30 000 personnes. Des milliers d’autres ont préféré traverser la frontière pour se réfugier au Niger (15 000, selon le CICR), en Mauritanie et au Burkina Faso (9 000 et 3 000 selon le Haut Commissariat aux réfugiés - HCR).
 
Les équipes du HCR et du CICR s’organisent sur le terrain avec les autorités nigériennes, mauritaniennes et burkinabè pour venir en aide aux réfugiés. Mais plusieurs campements attendent encore la venue des secours. Au nord-ouest du Burkina Faso, dans les camps de Djibo et de Gandafadou, près de 1 500 déplacés manquent de tout.
 
 
 
CONTRIBUTEURS

"On nous a dit que le HCR allait venir mais nous ne savons pas quand"

Assan Midal est guide touristique à Bamako. Il est Touareg et a quitté la capitale malienne la semaine dernière. Il vient de passer plusieurs jours dans deux camps de réfugiés au nord du Burkina Faso, non loin de Djibo (un chef-lieu situé à 50 km de la frontière malienne). Il a ensuite rejoint la capitale Ouagadougou, d’où il a pu nous envoyer ses photos.
 
J’ai vu des familles entières arriver à dos de chameau, en charrettes tirées par des ânes mais aussi en voiture, à moto ou à pieds. La plupart sont parties sans rien emporter ; seules quelques couvertures sous lesquelles elles s’abritent pour dormir. Il y a un puits pour chacun des camps, mais il n’y a pas assez d’eau pour tout le monde. Certains avaient quelques provisions de céréales, mais la nourriture manque cruellement. Beaucoup d’enfants sont très faibles à cause du voyage [de plusieurs jours pour certains], mais aussi parce qu’il y a beaucoup de vent et de poussière.
 
 
Ces photos ont été prises cette semaine par notre Observateur, Assan Midal, dans un camp de réfugiés à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. 
 
"Des responsables ont été nommés pour recenser les réfugiés"
 
Dans le camp de Djibo, des gendarmes sont venus constater la situation. Ils nous ont dit que le HCR allait arriver, mais nous ne savons pas dans combien de temps. Une télévision locale a aussi fait le déplacement. A part ça, les familles sont coupées du monde. Du coup, en attendant les secours, il leur a fallu s’organiser. Des responsables ont été désignés dans les deux camps pour recenser les réfugiés et leurs besoins. Ils s’occupent aussi de récupérer du bois pour construire des cabanes.
 
La grande majorité des gens sont des touaregs. Ils sont partis par peur des représailles [depuis que le MNLA se bat contre l’armée malienne, certains Maliens font l'amalgame entre les rebelles et les civils touaregs qui sont pris à partie, NDLR]. A ma connaissance, ils n’ont pas subi de violences physiques, mais des pressions de la part de la population. Pour certains jeunes, le plus dur à admettre est d’avoir été menacés par des voisins et des gens qu’ils fréquentaient tous les jours."
 
Billet rédigé avec la collaboration de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24

"L'armée malienne fait usage des avions de guerre, piloter par des mercenaires étrangers"

Le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) porte à la connaissance du peuple de l’Azawad et de l’opinion Internationale, que le gouvernement malien, vu la défaite de son armée d’occupation dans l’Azawad, face à l’efficacité des opérations de l’Etat Major du MNLA, se livre à la pratique  de génocide.
A travers l’usage des hélicos de guerre, pilotés par des mercenaires ukrainiens, le gouvernement malien a décidé de ne rien épargner, les campements nomades et leurs cheptels.
L’armée malienne s’est « octroyée les services » des mercenaires Ukrainiens, pour la réparation et le pilotage de ses avions de combat, basés à Gao.
Le Mali viole ainsi certains traités internationaux, par l’usage d'avions de guerre contre des populations civiles et le recrutement de  mercenaires étrangers.
Le MNLA

معارك طاحنة بين حركة ازواد والجيش المالي