dimanche 23 octobre 2011


Libye - Seif el-Islam encerclé au sud de Bani Walid

Le Point.fr - Publié le 23/10/2011 à 17:12

Le fils de Muammar Kadhafi aurait pris des contacts pour tenter de rejoindre le Niger.

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Les combattants du CNT libyen encerclent actuellement une zone où l'un des fils de Muammar Kadhafi, Seif el-Islam, aurait trouvé refuge, rapporte dimanche un commandant du Conseil national de transition Abdel Majid Mlegta qui a indiqué à Reuters que des combattants se trouvaient au sud de la ville de Bani Walid, à 150 kilomètres au sud-est de Tripoli, où se cacherait l'ancien dauphin présumé de Muammar Kadhafi.
Toujours d'après la même source, Abdallah al-Senoussi, chef des services de renseignements de Muammar Kadhafi, en fuite au Niger, aurait été en contact avec Seif el-Islam pour essayer de l'aider à fuir et à rejoindre le Niger. "Mais nos brigades encerclent la zone au sud de Bani Walid", a dit le militaire du CNT. Bani Walid est tombé ce mois-ci aux mains des anti-kadhafistes après un siège de plusieurs semaines. 

Niger: l'ex-chef des renseignements libyens signalé dans le nord du pays
NIAMEY — L'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), est "signalé" dans l'extrême nord du Niger, frontalier de la Libye, a indiqué samedi à l'AFP une source gouvernementale nigérienne.
"La présence d'Abdallah Al-Senoussi", beau-frère et ancien bras droit du colonel Mouammar Kadhafi, "est signalée dans l'extrême nord du Niger", a déclaré cette source.
"C'est une information que nous avons, mais nos Forces de défense et de sécurité ne l'ont pas encore intercepté", a-t-elle ajouté.
La CPI avait émis le 27 juin des mandats d'arrêt contre Mouammar Kadhafi, 69 ans, son fils Seif Al-Islam, 39 ans, et son beau-frère Abdallah al-Senoussi, 62 ans, recherchés pour crimes contre l'humanité. Tous trois faisaient également l'objet d'une "notice rouge" d'Interpol depuis le 9 septembre.
Après 42 ans de règne, le "Guide" libyen Mouammar Kadhafi a été capturé par les ex-rebelles et tué dans des circonstances troubles jeudi dans sa région d'origine Syrte (360 km à l'est de Tripoli). Seif Al-Islam est actuellement introuvable.
La France pourrait demander l'extradition de l'ancien chef des renseignements libyens s'il était intercepté par Niamey.
La cour d'assises de Paris avait condamné en mars 1999 par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité Abdallah Al-Senoussi et cinq membres présumés des services secrets libyens pour leur implication dans l'attentat contre un DC-10 d'UTA en 1989, qui avait fait 170 morts.
Jusque-là, 32 proches de l'ex-dirigeant libyen, dont son fils Saadi depuis la mi-septembre, ont été accueillis par les autorités du Niger pour raisons "humanitaires".
Parmi eux figurent trois généraux et l'ancien chef des brigades sécuritaires du régime, Mansour Daou, selon le Niger. Tous sont sous la "surveillance" et le "contrôle" des autorités, avait indiqué en septembre Niamey, sans évoquer de détention.
Jeudi, des membres du personnel médical local et un combattant ont toutefois assuré que Mansour Daou avait été blessé à Syrte. La télévision libyenne à Tripoli "Libye Libre" a aussi fait état de sa capture.
La fin de la guerre en Libye devrait permettre la levée des mesures restrictives pesant sur cette trentaine de pro-Kadhafi réfugiés au Niger, sauf pour Saadi Kadhafi, a déclaré vendredi à l'AFP le chef de la diplomatie nigérienne, Mohamed Bazoum.
Saadi Kadhafi "a fait l'objet d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui lui interdit de voyager", "nous l'empêcherons de voyager", a souligné le ministre
L’amère victoire de la révolution libyenne
Nous devons refuser, dans la saga des révolutions démocratiques, toute indulgence envers la brutale vengeance et la mise à mort expiatoire. Par Laurent Joffrin
La mort, la mort toujours recommencée… La fin de Mouammar Kadhafi, saluée trop souvent sans réserve par les pouvoirs qui s’étaient compromis avec lui, laisse dans l’esprit de tous les démocrates un goût amer. On ne sait exactement comment a été tué le tyran déchu. Balle perdue ou exécution ? L’homme était en tout cas vivant quand il a été pris. Il appartenait, dès lors, à ceux qui luttaient pour des valeurs nouvelles, de lui conserver la vie. Accident ou vengeance ? Dans les deux cas, la Révolution libyenne a failli.
On dira que cet Ubu des sables, qui avait dressé son trône sur un puits de pétrole, imposait à la Libye un régime absurde et criminel, qu’il conjuguait avec impudence le crime, le stupre et la corruption, dans une dilatation bling-bling de la volonté de puissance. On dira qu’à l’heure du danger, il a retourné contre son peuple les armes qui lui avaient complaisamment vendues les puissances occidentales, ajoutant le massacre à l’indignité. On ajoutera qu’il n’était, au moment où l’aviation française l’a intercepté, qu’un fuyard couvert de sang, qui rejoignait ses comptes en Suisse dans un convoi de berlines aux vitres fumées, laissant ses derniers partisans faire preuve d’héroïsme à sa place. On dira, en un mot, qu’il n’a eu que ce qu’il méritait.
C’est là que réside la faute. Quel sens avait la révolution libyenne, sinon la lutte contre l’arbitraire, le refus des solutions expéditives, l’avènement de la loi, en lieu et place de la dictature ? Quel sens avait l’intervention des puissances alliées – hautement justifiée dès lors qu’il s’agissait de venir au secours d’un peuple opprimé – sinon la mise en place d’un état de droit qui proscrive, justement, les assassinats politiques et les exécutions illégales ? S’il l’on restait cohérent avec les principes originels, il fallait arrêter Kadhafi, le maintenir coûte que coûte en vie et le traduire, selon les formes régulières, devant un tribunal où il aurait répondu de ses crimes. Les moyens employés en l’occurrence contredisent directement les fins proclamées.
A l’exemple de Camus plaidant contre les exécutions capitales à la Libération, nous devons refuser, dans la saga des révolutions démocratiques, toute indulgence envers la brutale vengeance et la mise à mort expiatoire. Le procès de Kadhafi eût fait progresser l’enseignement du peuple et conforté, dans une société qui ne la connaît que de loin, de la logique de la liberté. Kadhafi était un criminel. Son exécution n’en demeure pas moins un crime. Elle n’offre aux Libyens qu’une leçon cynique : au lieu de la fermeté de la justice, on a choisi ou accepté l’éternel retour de la violence. Inquiétant début pour la démocratie libyenne.

« Personne n’ouvrira le corps de Kadhafi »


Comment exactement est mort Mouammar Kadhafi ?
- Rien de plus difficile à savoir. Kadhafi, 69 ans, se cachait dans une canalisation sous une route lorsqu’il a été retrouvé par des combattants du CNT. L’aviation de l’Otan avait quelques heures plus tôt frappé un important convoi de véhicules fuyant la ville de Syrte. Des vidéos amateur montrant un Kadhafi capturé vivant, violenté et lynché par les combattants avant sa mort près de Syrte, sa ville natale, viennent contredire la version officielle du CNT, laissant penser qu’il est mort dans une fusillade. Le Conseil national de transition évoque en effet un échange de tirs lors duquel le « guide libyen » a été touché d’une balle dans la tête, mais qu’ »il était vivant jusqu’à son arrivée à l’hôpital » de Misrata. Mais d’autres responsables du CNT ont affirmé à la presse que l’ex-leader avait succombé à ses blessures avant d’arriver à l’hôpital ou qu’il avait été tué par des combattants après avoir été capturé. Un médecin qui a examiné son corps affirme pour sa part que l’ancien homme fort de la Libye a été touché mortellement par balle au niveau des intestins. Quant à l’Otan, elle affirme qu’elle ignorait la présence de Mouammar Kadhafi dans le convoi pris pour cible à la sortie de Syrte jeudi.
Une vidéo sème un peu plus le trouble
Pour embrouiller davantage ces informations contradictoires, une combattant du nouveau régime affirme, dans une vidéo mise en ligne vendredi sur internet, avoir capturé Kadhafi avant de le tuer de deux balles. Les images montrent des hommes interrogeant dans un bureau le jeune combattant d’une brigade de Benghazi, qui donne comme nom Sanad Al-Sadek al-Oureibi, né en 1989, et le félicitant. Ils montrent à la caméra une bague en or et une veste maculée de sang présumées de Kadhafi, que le jeune homme affirme avoir arrachées avant de laisser les combattants du nouveau régime emmener Kadhafi après sa capture à Syrte, dans sa région natale à 360 km à l’est de Tripoli. Selon eux, le nom de la deuxième épouse de Kadhafi, Safia Farkech, et la date de leur mariage, le 10 septembre 1970, sont gravés sur la bague. Le combattant explique avoir voulu tuer l’ex-dirigeant quand des combattants de Misrata, bastion anti-Kadhafi au nord-ouest de Syrte, ont voulu l’emmener. « Je lui ai tiré deux balles, une sous l’aisselle et l’autre dans la tête. Il n’est pas mort tout de suite. Il a mis une demi-heure ». Il ajoute avoir perdu les autres membres de sa brigade et décidé de se joindre à des combattants de Misrata pour ratisser la ville de Syrte tombée jeudi aux mains des forces du nouveau régime. « Nous avons croisé Kadhafi dans une rue alors qu’il marchait avec des enfants et des jeunes filles. Il portait un chapeau. Nous avons reconnu ses cheveux. Un combattant de Misrata m’a dit : c’est Kadhafi, qu’on l’attrape », poursuit-il. Il affirme avoir « neutralisé le dirigeant déchu, qui portait un pistolet en or », en l’entourant des bras. Il dit avoir voulu l’emmener à Benghazi. « Mais quand les combattants de Misrata ont insisté pour le prendre chez eux, j’ai tiré sur lui ».
Enquête et transparence demandées – D’où la demande de l’ONU : elle a réclamé vendredi une enquête pour éclaircir les circonstances de la mort du dictateur, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme soulignant qu’il y a « 4 ou 5 versions » > voir la vidéo : Il y a « quatre ou cinq versions de la mort » de Kadhafi, selon l’ONU. Une demande émanant aussi de la veuve de Kadhafi, réfugiée en Algérie, d’Amnesty International et des Etats-Unis. La Russie a, elle, estimé que Kadhafi aurait dû être traité comme un prisonnier de guerre, dans le respect des Conventions de Genève, et n’aurait pas dû être tué, et les Etats-Unis ont demandé au CNT « la transparence ».

Lire aussi l’analyse d’Eric David, spécialiste du droit international > « En bombardant le convoi de Kadhafi, l’Otan a violé le droit international »
Quand et où sera-t-il enterré ? 
- Le corps de Kadhafi, conservé sous haute garde à Misrata dans une chambre froide, le contrôle des armes de l’ancien régime et de ses ressources pétrolières sont autant de motifs de désaccord entre les factions qui ont renversé ce régime autoritaire. Ces rivalités régionales et tribales repoussent la date de l’enterrement de Mouammar Kadhafi, dont la tempe porte la marque d’une balle et le corps les stigmates de son arrestation mouvementée. Vendredi, des membres du CNT ont affirmé que Kadhafi serait sans doute enterré dans un lieu secret pour éviter tout pèlerinage sur sa tombe à l’avenir. En attendant, des milliers de Libyens défilaient, samedi, pour voir et prendre en photo la dépouille du « guide » déchu. De son côté, la famille de Mouammar Kadhafi a réclamé vendredi sa dépouille ainsi que celle de son fils Mouatassim, et appelé à une enquête sur les circonstances de leur mort.
Pas d’autopsie – Un responsable du conseil militaire du Conseil national de transition (CNT), basé à Misrata, a annoncé samedi qu’aucune autopsie ne serait pratiquée sur le cadavre de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont. « Il n’y aura pas d’autopsie aujourd’hui (samedi), ni un autre jour. Personne n’ouvrira le corps (de Kadhafi) », a déclaré à un journaliste de l’AFP le porte-parole du conseil militaire de Misrata, Fathi Bachagha.

A quand la libération officielle ? 

- Les nouvelles autorités libyennes se préparaient à proclamer dimanche la « libération » totale du pays, après la mort du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi et la chute de son dernier bastion qui ont mis un point final à 42 ans de règne sans partage. « C’est confirmé. Nous annoncerons la libération totale de la Libye dimanche sur la place du tribunal de Benghazi », a déclaré vendredi un responsable du Conseil national de transition (CNT) sous couvert de l’anonymat. C’est sur cette place sur le front de mer, rebaptisée place des Martyrs, à un millier de kilomètres à l’est de Tripoli, que les opposants -devenus ensuite des rebelles puis les nouvelles autorités-, avaient défié le régime Kadhafi aux premiers jours de la révolte à la mi-février. Cette proclamation doit mettre ainsi fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie, selon le CNT, à au moins 30.000 personnes. Début septembre, le CNT avait publié une feuille de route vers une nouvelle « Libye libre », qui prévoit la mise en place un mois après la libération d’un gouvernement de transition chargé d’organiser en huit mois des élections générales et de remettre ses pouvoirs à une Assemblée élue. Un calendrier confirmé samedi par le CNT. Mais pour le numéro deux CNT, « la reconstruction de la Libye ne sera pas une tâche facile. C’est la Mission impossible de Tom Cruise ». « La stabilité et l’ordre dans le pays doivent être restaurés, ce qui nécessite la collecte d’armes dans les rues (…) qui n’est pas une opération aisée ».
Où est le fils ? 
- 32 proches du dictateur, dont son fils Seif Al-Islam, trois généraux et l’ancien chef des services de sécurité, auraient trouvé refuge au Niger. La fuite de l’ex-dauphin présumé du « guide » laisse un goût amer aux nouvelles autorités. Il se cachait également à Syrte avec un autre fils de Kadhafi, Moutassim, tué alors qu’il tentait de résister à ses gardes, selon un responsable militaire du CNT.
Kadhafi a-t-il investi 200 milliards à l’étranger ? 
- Mouammar Kadhafi a fait sortir secrètement de Libye pour les investir à l’étranger plus de 200 milliards de dollars, soit le double de la somme avancée jusqu’ici par les gouvernements occidentaux, a affirmé vendredi le quotidien américain Los Angeles Times. Selon le journal, qui cite des haut responsables libyens anonymes, des membres de l’administration américaine ont découvert au printemps dernier que le régime libyen possédait quelque 37 milliards de dollars sur des comptes et dans des investissements aux Etats-Unis. Les responsables américains ont rapidement gelé ces avoirs afin d’empêcher que des proches du leader libyen ne les transfèrent ailleurs, indique encore le Los Angeles Times. Les gouvernements français, italiens, britannique et allemand auraient saisi de leur côté quelque 30 milliards de dollars. Des enquêteurs avaient précédemment estimé que Kadhafi avait peut être  détourné 30 autres milliards de dollars autre part qu’aux Etats-Unis sur un total de quelque 100 milliards de dollars. La plupart de ces fonds étaient placés dans des institutions gouvernementales libyennes comme la Banque Centrale de Libye, la Compagnie pétrolière libyenne, la Banque extérieure de Libye, ainsi que des compagnies  d’investissements telle que la Libya African Investment Portfolio.
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samedi 22 octobre 2011

Ténéré ~ Ghabdalla Ag Umbadugu

DESERT REBEL/yangogo

Desert Rebel - Ternertin

Kaddafinin Öldürüldüğü Anlar İzle

22.10.2011

Libye - La mort de Kadhafi : un mauvais signal supplémentaire pour tous les dictateurs vissés au pouvoir en Afrique.

Né à Syrte, en 1942. Colonel révolté de l’Armée libyenne transformé en putschiste contre la monarchie. Autoproclamé « guide » d’une révolution ayant vite tourné à la dictature féroce. Financier du terrorisme international avec à la clé l’explosion en plein vol – tuant plusieurs centaines d’innocents civils - de quelques avions de ligne. Philanthrope international à l’assourdissante prodigalité. Autoproclamé « roi des rois d’Afrique ». Mégalomane autiste qui a fini par traiter les populations de son propre pays de « rats ». Mort à Syrte le 20.10 11. Cadavre exposé à moitié nu – et à même le sol – à Misrata comme la dépouille d’une bête malfaisante : Voilà tout ce que l’Histoire retiendra du colonel Mouammar el Kadhafi, mort comme il l’avait lui même prédit, dans son pays, et dans sa ville natale. Sans gloire.
Une fin misérable pour un simple mortel qui, après s’être cru au dessus de tous les peuples et de tous les rois, commençait déjà à se prendre pour Dieu !

Kadhafi_corps_capture-Ecran_NDJM-copie-1.jpgAvec la mort brutale et misérable du trop fantasque colonel Mouammar el Kadhafi, ci devant « guide de la Jamahiriya », la Libye et le peuple Libyen viennent de tourner une interminable et douloureuse page qui aura été écrite 42 ans durant par un véritable illuminé qui avait accédé au pouvoir en prenant la tête d’une révolution, et qui –parce que la pouvoir absolu l’avait rendu absolument fou – a été bouté de son siège de « guide » absolu par la révolte d’un peuple qu’il avait eu l’outrecuidance de qualifier de « rats » - pour avoir demandé la liberté- ; pour finir par être tué … par des révolutionnaires, pendant qu’il prenait la fuite!

kadhafi_tunnel.jpgMais sa cavale n’a pas durée longtemps : il a été retrouvé - comme un « rat » - dans une canalisation sous une route par des combattants du CNT après que l'aviation de l'Otan ait quelques heures plus tôt frappé le convoi de véhicules fuyant la ville de Syrte dans lequel il se trouvait.

Evidemment, c’est le monde entier qui, dans la foulée de cet événement, écrit, commente, analyse, vaticine et philosophe à propos de la mort de cet autocrate atypique. Et c’est au milieu de ce déluge de littérature, de remue ménage médiatique et de remue méninges que Mouammar el Kadhafi vient d’être jeté à la poubelle après avoir tout fait pendant 42 ans pour se maintenir sous les spots de toutes les caméras et autres photographes du monde entier.
Kadhafi_regarde_son_sang.jpgDe lui qui adorait les photos et les caméras, il ne nous laisse– bien involontairement - comme dernière image que des photos floues prises par… une caméra de téléphone portable.

Kadhafi_capture_capture-Ecran_NDJM.pngMais au-delà de cette fin piteuse, il faut avouer que le désormais défunt Mouammar Kadhafi laisse le souvenir d’un autocrate sanguinaire et impitoyable qui, malgré ses trop spectaculaires largesses en direction d’Etats et de chefs d’Etats mendiants, a fait énormément de mal à l’humanité. Car comment oublier toutes les opérations de terrorisme international qu’il a froidement financées et au cours desquelles des centaines de personnes ont perdu la vie, victimes d’attentats aveugles financés et soutenus par cet homme sans pitié ?
De même, comment oublier toutes les opérations de déstabilisations de pays africains qu’il a financées ou sciemment menées ?
Le Tchad par exemple, son voisin du sud n’oubliera, jamais l’occupation sauvage d’une partie de son territoire par Kadhafi qui, au faite de sa folie des grandeurs, avait un jour décidé de l’annexer. Contre cette agression barbare, injustifiée et inadmissible, le peuple Tchadien s’était battu avec un courage de lion pendant sept ans pour préserver son intégrité territoriale. Et en dépit de la puissance militaire de l’armée Libyenne, le Tchad sortit victorieux de cette épreuve.
Mais non sans laisser des milliers de morts et d’infirmes sur le terrain, sans compter d’incalculables destructions. Les veuves et orphelins des courageux soldats Tchadiens tombés sur les champs de bataille de Fada, de Wadi-Doum, d’Aouzou –pour ne citer que celles-là dans le BET – et de N’djamena se comptent à ce jour par milliers au Tchad.
Ainsi, Kadhafi est mort sans avoir pu demander pardon au peuple Tchadien pour l’occupation, pendant des années, d’une partie de son territoire, et sans même avoir pu réparer tout le mal fait au Tchad et aux Tchadiens. Il avait bien dédommagé les victimes de l’avion qui s’était écrasé à Lockerbie par la faute des terroristes qu’il hébergeait. Maintenant qu’il se trouve aujourd’hui devant le tribunal céleste, qui dédommagera le peuple Tchadien ?

Mais aujourd’hui, pendant que de tonitruantes expressions de liesse secouent, à l’heure qu’il est, toutes les strates de la société libyenne, celle qui a été son épouse et ses enfants – hier de petits princes et princesses – sont piteusement tapis dans les pays voisins, subitement devenus de pitoyables réfugiés condamnés à raser définitivement les murs.
Preuve que, comme vient de le dire sentencieusement Barack Obama : « tous les régimes de fer finissent toujours par disparaitre. »
C’est un point de vue tellement pertinent qu’il suffit juste de lire l’Histoire des peuples et des civilisations pour le comprendre. Ce que Kadhafi n’a jamais fait.
Et c’est ce que s’obstinent à refuser de faire les Bachar el Assad et autres Idriss Deby ITNO pour qui la fin misérable et peu enviable de Kadhafi ne doit uniquement être comprise que comme un mauvais signal supplémentaire, mieux : comme une mauvaise nouvelle pour eux qui s’agrippent mordicus au pouvoir au grand dam de leurs peuples respectifs qui, un jour ou l’autre, auront le dernier mot vis à vis de leurs dictatures. Mais surtout un assourdissant avertissement pour tous les fous du pouvoir qui sont incapables de comprendre que la voix du peuple, c’est la voix de Dieu.
Saddam Hussein ne l’avait pas compris, et le monde entier n’avait rien raté des péripéties de sa fuite, de sa cavale, de sa capture, après qu’on l’ait extirpé d’un trou, et enfin de sa pendaison.
Le « Roi des rois » ne l’a pas non plus compris. On a vu ce qu’il s’en est suivi : La révolte du peuple auquel il n’a répondu que par des rodomontades, des menaces, des bravades et des coups de canon. Il avait promis– dans un véritable délire – des rivières de sang. Le sien a fini par aller se mélanger à la rivière qu’il avait voulue.

Le monde entier aura vu, avant cela, sa fuite pitoyable et sa mort minable et sans gloire.
Lui qui ne se déplaçait jamais sans ses célèbres « amazones » est mort sans leur protection. Et pour cause : Elles l’avaient laissé tomber depuis longtemps. Lui qui avait arboré les tenues les plus chatoyantes et les plus scintillantes, a quitté la vie à moitié nu.

Le monde entier n’oubliera jamais ces vidéos où l’on voit des révolutionnaires extirpant son cadavre du cockpit d’une voiture en le tirant par les cheveux.

Kadhafi_corps_dans_mosque_de_Misrata.jpgDe même, on aura du mal à oublier l’image de son cadavre à moitié nu et mutilé par d’insoutenables blessures, couché à même un matelas sur le sol, exposé à la vue de qui voulait le voir et lui cracher dessus. Pouah !

Libye : Quand l’obsession de Kadhafi et la haine de ses supposés « soutiens » alimentent les fantasmes des leaders du CNT.

Nouvel Obs
jeudi 20 octobre 2011
Depuis la chute du régime de Kadhafi avec la prise de Tripoli, s’il y’a une seule chose à retenir des nouvelles autorités libyennes, c’est la manière dont ils utilisent leurs langues.
Les déclarations à l’emporte pièce sont devenues leurs marques de fabrique. Ils disent tout et le contraire de tout à la fois.
Ils déclarent une chose et se contredisent eux-mêmes la minute suivante.
De la capture de Seif el Islam aux premières heures de la prise de Tropili à la prise de Syrte plusieurs fois annoncées puis démentie en passant par la mort, puis la capture de Mouatassim entre autres, les exemples sont légions.
Personne ne donne plus de crédits aux dires des membres du CNT.
Pour ne rien arranger, la peur bleue qu’ils ont encore de
Kadhafi les pousse un peu plus dans l’incohérence la plus totale. L’obsession de Kadhafi est tellement grande chez eux qu’ils oublient même le sens de la réalité.
Ne discernant plus, ils ont pris d’une vraie paranoïa.
Dans leur mode de pensée totalement délirant, les touaregs qui selon eux sont des soutiens de Kadhafi peuvent lui permettre de reconquérir le pouvoir.
Leur N°2 Mahamoud Jibril ne s’embarrasse pas de précautions d’usage que lui impose son rang pour annoncer des trucs débiles totalement fantasmatiques telles que :
« Je crois fermement qu’il (Kadhafi) tente de revenir au pouvoir avec l’aide des tribus Touaregs dans le nord du Niger, le sud de la Libye et le sud de l’Algérie et du Mali ».
« Kadhafi se déplace en permanence entre le sud libyen, le nord du Niger et l’Algérie et son entourage a recruté entre 10.000 et 15.000 hommes de la région du Darfour (Soudan) et des Al-Rachayda —une importante tribu du Soudan— pour combattre auprès de lui »
Il oublie au passage que quand on gouverne on se base sur des faits pour porter des accusations.
Il montre également au grand jour sa haine contre les touaregs qui pour lui et sa bande du CNT sont nécessairement des étrangers alors même qu’ils sont estimés à 2 millions en Libye.
Comment alors créer la confiance entres tous les fils de la Libye dans ces conditions où la minorité touareg de la Libye est toujours assimilée à des étrangers et étiquetée d’être de mèche avec Kadhafi ?
Par Djibrilla Mahamadoul-Kafi

Bombino Live In Barby TLV 18.10.2011