dimanche 4 septembre 2011

Le nouveau pouvoir libyen prend forme



Des rebelles libyens à un check-point de Tarhuna à Bani Walid au sud-est de Tripoli, le 3 septembre 2011.pl
Des rebelles libyens à un check-point de Tarhuna à Bani Walid au sud-est de Tripoli, le 3 septembre 2011.pl

Par RFI
En Libye, la normalisation est en marche à Tripoli que le CNT est déterminé à sécuriser, avec l'aide des Nations unies. Un conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU est arrivé le 3 septembre dans la capitale libyenne. Mais les combats continuent à Bani Walid, pour tenter de prendre ce bastion, l'un des derniers avec Syrte, de Kadhafi, toujours introuvable. Parmi les hommes qui ont été recrutés pour défendre le régime de Tripoli, plusieurs anciens combattants touaregs ont commencé à rentrer au Niger. Témoignages.


NOTRE DOSSIER SPÉCIAL
Ils étaient trois ex-combattants nigériens à rentrer à Agadez peu avant la fête de Ramadan. Ils revenaient du front en Libye où ils avaient combattu aux côtés des troupes de Kadhafi à Benghazi, Brega et Misrata. L’un d’entre eux, blessé aux combats, a accepté de témoigner :
«J’étais à plat ventre pendant le combat. J’avais une mitrailleuse. Je me lève un instant et je coïncide avec un tir de RPG de l’un de mes compagnons. J’ai reçu dans la poitrine la partie du missile qui se projette en arrière. C’était à Misrata. Depuis cette blessure je ne suis plus jamais retourné au front. »
Il a été soigné d’abord à Zlita puis à Tripoli. C’est là qu’il a réussi à s’échapper pour aller vers la frontière algérienne. Avec un groupe de Maliens, il est allé d’abord au Mali avant de rentrer au Niger. La mort, il l’a côtoyée dit-il.
 « Parmi les Nigériens et les Maliens, il y a eu beaucoup de morts. Dieu seul sait combien sont morts. Certains morts, je les connais, d’autres je ne les connais pas. On n’avait pas le temps de compter les morts de toute façon mais il y a au moins 40 morts par jour sans compter les blessés. »
Quelques jours après son retour à Agadez, il apprenait la mort de quelques autres de ces camarades restés au front en Libye.
La souffrance, seul lot
Un autre touareg qui a combattu dans les forces pro-Kadhafi témoigne aussi : « C”est Aghali Alambo qui nous a fait partir pour combattre en Libye, il nous a promis à chacun trois millions et demi. Il avait promis que cet argent allait être envoyé à nos familles, il n’en était rien. Nos familles n’avaient rien reçu, nous non plus. La souffrance c’est tout ce que nous avons eue. Nous avons combattu trois mois durant sur le front de Benghazi, de Brega et de Misrata».
« On était environ 200 personnes, poursuit-il, à quitter le pays. Arrivés à Tripoli, c’est Aghali Alambo lui-même qui nous a hébergés dans un hôtel au bord de la mer. Il venait nous voir jusqu’à notre transfert dans une compagnie militaire pour une formation sur certaines catégories d’armes avant d’aller au front. »

Algérie : plusieurs blessés dans des affrontements entre manifestants et policiers à Alger



03/09/2011 à 19h:05 Par AFP
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Un homme passe devant l'hopital Djanet, à Alger, le 31 août 2011.Un homme passe devant l'hopital Djanet, à Alger, le 31 août 2011. © AFP
Des incidents ont opposé samedi dans deux quartiers d'Alger les forces de l'ordre à des manifestants qui réclamaient de meilleurs logements, ont indiqué des habitants. Il y a au moins trois blessés.
Des habitants de la cité Diar Echems du quartier El Madania, sur les hauteurs d'Alger, ont affronté les forces de l'ordre avec des pierres et bloqué pendant plusieurs heures la circulation automobile, selon ces sources. Deux habitants et un policier on été blessés au cours de ces incidents.
Les habitants de ce quartier réclamaient leur relogement dans le quartier de Beni Messsous (banlieue ouest) alors que les autorités ont prévu de les installer à Draria (banlieue sud-ouest). Les manifestants se sont dispersés en fin d'après-midi après l'intervention du wali délégué (sous-préfet) de la circonscription de Sidi M'hamed dont dépend la municipalité d'El Madania. Ce responsable s'est engagé "à trouver une solution à ce problème", ont déclaré des habitants à un journaliste de l'AFP.
Des incident similaires ont éclaté à Oued Koriche, près du centre d'Alger, où des manifestants ont bloqué un axe routier très fréquenté. La publication des listes des bénéficiaires de logements sociaux que l'État octroie à ceux qui perçoivent moins de 24.000 dinars (240 euros) par mois donne souvent lieu à des mouvements de protestation qui dégénèrent parfois en émeutes.
Plus de transparence requise
La Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement Raquel Rolnik, avait exhorté le gouvernement algérien à plus de transparence dans l'attribution des logements et à la participation de la société civile dans la définition des critères d'octroi des logements sociaux, à l'issue d'une visite de 10 jours en juillet..
L'Algérie prévoit de construire 500.000 logements supplémentaires d'ici à 2014, qui viendront s'ajouter aux deux millions prévus dans le programme quinquennal arrêté en 2010. Actuellement, quelque 553.000 familles sont installées dans des habitations précaires, dont 50.000 vivent dans des bidonvilles autour de la capitale. Plusieurs mal-logés se sont immolés par le feu ou ont tenté ou menacé de le faire depuis janvier après des émeutes contre la cherté de la vie qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés


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Libyan rebels urged to stop mass arrests of black Africans


Africa News

Sep 4, 2011, 7:57 GMT
Cairo - Human Rights Watch urged Libyan rebels Sunday to stop the arbitrary arrest and abuse of African migrant workers and black Libyans assumed to be mercenaries.
Over the past week, rebel forces around Tripoli have conducted mass arrests of people from several African states such as Chad, Sudan, Niger, and Mali, holding them in makeshift detention facilities.
Since the conflict began in February, rebel forces have arrested many Africans who they claim have admitted they were hired by fugitive leader Moamer Gaddafi to join his forces.
Human Rights Watch called on the Transitional National Council, now running the country, to release those detained solely due to their dark skin colour.
It is believed Gaddafi used mercenaries after most of the Libyan army personnel defected and joined the rebels following lethal crackdown by government forces on pro-democracy protesters.
The majority of detainees interviewed by the group claimed to be migrant workers detained because of their nationality and that they were not pro-Gaddafi mercenaries.
'It's a dangerous time to be dark-skinned in Tripoli,' said Sarah Leah Whitson, Middle East and North Africa director at Human Rights Watch. 'The council should stop arresting African migrants and black Libyans unless it has concrete evidence of criminal activity.'
However, the group said there was no evidence of killings of Africans in Tripoli or systematic abuse of detainees, but mass arrests and frequent abuse have created a grave sense of fear among the city's African population.
Human Rights Watch called on the council to prioritize setting up a justice system capable of providing review of detainees - for whom there is evidence of criminal activity - as quickly as possible.
The New York-based group also urged the council to ensure the security of tens of thousands of migrant workers from sub-Saharan Africa, who face harassment and violence from both armed rebel fighters and Libyan citizens who accuse them of having fought as mercenaries for Gaddafi.
Prior to the uprising, between 1 and 2 million African migrant workers were in Libya, the group said.

Les «soldats» touareg d’El Gueddafi rentrent au Niger

EL Watan
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le 04.09.11 | 01h00 Réagissez

J’ai combattu pour El Gueddafi, je suis rentré malade et sans un sou !».

Silimane a déserté les forces pro-El Gueddafi, en  déroute, après avoir combattu pendant quatre mois les insurgés libyens et retrouvé sa case en paille, à la périphérie d’Agadez au nord du Niger). Silimane Albaka, 56 ans, est un vétéran des deux rébellions touareg au Niger   (1990 et 2009). Comme lui, des centaines d’ex-combattants touareg ont été contactés en avril par Agaly Alambo, figure de la deuxième révolte des Touareg qui vivait alors à Tripoli, pour des actions de mercenaires dans les forces du régime libyen. Rentré, il y a trois semaines à Agadez, ce père de sept enfants, blessé à la poitrine pendant la bataille de Misrata, à l’est de Tripoli, peine à nourrir sa famille. «Nous étions 229 ex-combattants à partir.
Ils ont promis à chacun une avance de 3,2 millions FCFA (environ 5000 euros), mais je n’ai jamais vu la   couleur des billets», se lamente-t-il. «Ils ont ensuite dit qu’après la victoire, El Gueddafi allait nous faire d’immenses cadeaux, moi je n’ai vu que le déluge de feu des avions de  l’OTAN», dit ce spécialiste des armes lourdes. «Depuis fin juillet, quelque 200 mercenaires touareg ont fui la Libye pour Agadez, environ 500 sont à Syrte, mais je crois que tous les autres sont   morts», regrette Silimane, qui a profité d’une évacuation à Tripoli pour s’évader par le Mali voisin. «C’est la débandade», a affirmé à l’AFP Mohamed Anako, figure touareg de l’ex-rébellion et actuel président du Conseil de la région d’Agadez, confirmant le retour pendant les dernières semaines de «plusieurs dizaines» de Touareg partis combattre en Libye.
Une source touareg estime à quelque les 1500 ex-rebelles nigériens qui combattaient pour El Gueddafi, dont une majorité vivant en Libye après avoir déposé les armes en 2009. Selon cette source, des proches du dirigeant libyen sont arrivés en avril à Agadez avec des mallettes remplis d’argent et ont recruté «des centaines» de jeunes, dont des militaires nigériens radiés de l’armée en 2002. D’après Almoudène Moha, autre ex-rebelle touareg rentré il y a deux   semaines, «les intenses» bombardements de l’OTAN et «ses nombreux morts» ont semé la panique parmi les Nigériens. «On a eu très chaud, avec trois autres Nigériens, on a organisé notre fuite dans notre véhicule de patrouille», raconte cet ex-mécanicien «enrôlé de force»   par les loyalistes. Ancien combattant touareg de 39 ans, Lamine Souleymane et trois de ses camarades, dont un Tchadien, ont parcouru plus de 80 km à pied après avoir déserté une garnison de Tripoli.
AFP
 

LIBYE: Syrte se sacrifiera-t-elle pour Kadhafi ?


03.09.2011


Syrte.jpgAu moment où le monde se mobilise, sous la houlette de la France, pour écrire une nouvelle page de la Libye, Mouammar Kadhafi continue de lancer des appels à la résistance, du fond de sa cachette. A l’image du mauvais commandant de troupe, au lieu de donner l’exemple à ses fidèles, il met sa famille à l’abri, disparaît lui-même dans la nature et demande aux autres de s’offrir en holocauste. L’ancien dirigeant libyen est, en effet, porté disparu depuis le début de la percée de l’armée du Conseil national de transition (CNT), et trois de ses enfants et leur mère se sont réfugiés en Algérie.

Le renard apeuré du désert libyen entend ainsi faire des enfants d’autres Libyens, un bouclier humain et de la chair à canon. Un comportement qui ne manque pas de rappeler celui du président déchu Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Après avoir jeté ses partisans dans la rue pour se faire abattre comme des "lapins", celui-ci avait préféré envoyer un de ses proches hors de son bunker pour agiter le foulard blanc, signe de sa reddition. Le "guide" aux abois a ainsi emprunté la bonne trajectoire pour parvenir, comme son homologue ivoirien, au dernier degré de la lâcheté en ratant la belle occasion de mourir en vrai militaire, c’est-à-dire sur le front et les armes à la main. En prenant la fuite, le colonel, qui a déjà perdu sa légitimité, perdra à coup sûr sa dignité et son honneur en abandonnant ses frères d’armes et ses concitoyens à leur triste sort que lui-même aura fortement contribué à sceller.

Mais, en réalité, venant de celui qui aura tout fait dans le but d’atteindre son dessein inavoué qui était de régner sur l’Afrique entière, un tel parjure n’étonne guère les plus avertis de la scène politique africaine. Car, s’il y a bien quelqu’un sur le continent noir qui ne cherchait jamais à combler l’abîme qui existait entre ses dires et ses faits, c’est sans conteste celui qui s’est fait couronner "roi des rois africains". Les images d’Africains rapatriés manu militari du pays que le leader de la révolution arabe libyenne avait pressenti pour abriter la capitale de l’Union africaine en y érigeant les infrastructures nécessaires, ont largement fait le tour du monde. L’apparence de farouche partisan et acteur désintéressé de l’unité africaine que le premier responsable de la Jamahiriya donnait à voir de sa personne était donc trompeuse. En se jouant ainsi de son peuple, il semble d’ailleurs rester en phase avec son ombrageuse personnalité dont il a visiblement pris le soin d’inculquer les défauts à ses fils. Ceux-ci avaient pourtant suscité de l’espoir en incarnant une vision plus moderne de la gestion du pouvoir d’Etat.

Il a fallu un soulèvement populaire pour révéler leurs véritables intentions et leur caractère réel, Seif al-Islam n’ayant pas hésité à promettre une rivière de sang à ceux qui réclamaient de la démocratie et plus de liberté. La réponse des Tripolitains à l’invite du pouvoir libyen en rade à prendre les armes pour contrer l’action des troupes du CNT, a été des plus timides, ce qui a favorisé la prise de la capitale par le nouveau régime. Les habitants de Tripoli n’ont d’ailleurs pas manqué de manifester leur liesse en accueillant en libérateurs, les nouveaux maîtres de la capitale libyenne. Eux ont sans doute fait un sage choix, car le clan Kadhafi avait déjà pris ses jambes à son cou, laissant périr ceux qui avaient pris le risque d’affronter l’adversaire.

Il n’est donc pas exclu qu’en s’inspirant de ces expériences amèrement vécues par leurs frères de Tripoli, les citadins de Syrte réfléchissent par deux fois avant de s’engager dans une aventure très périlleuse. Il est par conséquent loin d’être superfétatoire de se demander si la bataille de Syrte, voulue par un régime dont tous les dignitaires encore en vie sont devenus tous amateurs du fameux jeu enfantin de cache-cache, aura bien lieu. Etant donné du reste l’évolution de la situation qui est favorable de façon irréversible au CNT, que gagnerait réellement cette ville en engageant un bras de fer d’office perdu ? Même les plus farouches soutiens de Kadhafi, comme la Russie, ont fini par reconnaître le CNT. Alors...

Les conséquences d’un entêtement des populations de Syrte sont en tout cas prévisibles et peuvent provoquer une boucherie humaine doublée d’une dégradation des infrastructures et autres biens. Et qui sait si Kadhafi n’aura pas rejoint en ce moment les siens en Algérie ou ailleurs, dans un exil doré, pour y ouvrir une autre page de leur existence, laissant les Libyens pleurer leurs morts et déplorer leur nouvelle situation d’assistés humanitaires ? D’où l’importante question de savoir si Syrte va se sacrifier pour Kadhafi. Ce dernier mérite-t-il seulement un sacrifice ?

« Le Pays »

samedi 3 septembre 2011

Libye: le CNT crée une commission chargée de la sécurité de Tripoli


Romandie News Texte      


TRIPOLI - Le Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion libyenne, a annoncé samedi la création d'une commission de sécurité pour protéger Tripoli, sous l'autorité d'Ali Tarhouni, déjà en charge des Finances et du Pétrole.

Cette commission représente tous ceux qui s'inquiètent pour la sécurité de notre nouvelle capitale, a déclaré M. Tarhouni à la presse, précisant qu'elle réunissait la majorité des groupes rebelles de la capitale.

Lors de leur première réunion, les 17 membres de la commission se sont accordés pour dire que la sécurité de la capitale dépendait du ministère de l'Intérieur, qui a repris le travail samedi, et en particulier des forces de police.

Des unités de combattants pro-CNT vont cependant aider la police de manière temporaire pour assurer la sécurité dans les rues de la capitale, a précisé M. Tarhouni. Les unités de combattants quitteront la capitale dès que la police de la ville, qui assure compter 7.000 hommes, sera en mesure de prendre le relais.

L'objectif principal est de protéger les citoyens, ainsi que les établissements publics et privés, et d'éliminer ce qu'il reste des groupes pro-Kadhafi, a-t-il déclaré.

Cependant, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a démenti samedi un appel lancé la veille en son nom aux combattants des provinces encore présents à Tripoli à rentrer chez eux.

Le Conseil national de transition n'a émis aucun communiqué appelant au départ des révolutionnaires, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Benghazi, ancien fief de la rébellion à un millier de kilomètres à l'est de la capitale.

Il y a seulement une action coordonnée des forces révolutionnaires pour contrôler la ville de Tripoli afin de venir à bout des dernières forces loyales à Mouammar Kadhafi présentes dans la capitale, a ajouté M. Abdeljalil.

Vendredi, Ahmed Darrat, ministre de l'Intérieur du CNT avait annoncé que M. Abdeljalil réclamait le départ des combattants des provinces, et qu'il soutenait cette initiative parce que Tripoli est libre.

Sur un autre plan, M. Tarhouni a aussi annoncé la création d'une commission chargée de rassembler les prisonniers de guerre dans un lieu sûr et sans danger afin que le respect de leurs droits soit garanti.

Nous allons les protéger et ils bénéficieront de tous les droits légaux et civiques bien qu'ils aient refusé ces droits au peuple libyen, a déclaré le responsable.

Des policiers ont repris les patrouilles samedi dans les rues de Tripoli, où l'activité économique a repris doucement après les combats et les festivités qui ont accompagné la chute du régime de Mouammar Kadhafi.


(©AFP / 03 septembre 2011 17h10)

La CIA et le MI6 collaboraient avec Kadhafi


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Par lefigaro.frMis à jour  | publié  Réactions (12)
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Des documents découverts à Tripoli révèlent que les services de renseignement américains et anglais ont livré des informations sur des opposants au régime du colonel Kadhafi.

La CIA et le MI6 ont travaillé étroitement avec les services de renseignement de Mouammar Kadhafi en donnant des informations sur des opposants aux régimes ou en livrant des terroristes présumés à la Libye pour qu'ils soient interrogés, selon des archives découvertes dans un immeuble des services secrets libyens à Tripoli par l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).
Sous l'administration de l'ancien président George W. Bush, la CIA a ainsi livré de présumés terroristes au régime du colonel Kadhafi en suggérant les questions que les Libyens devaient leur poser, rapporte le Wall Street Journal, en citant ces documents découverts au siège de l'agence de la sécurité extérieure libyenne.

«Chapitre très sombre des renseignements américains»

Le cas d'Abdel-Hakim Belhaj, commandant des forces rebelles anti-Kadhafi qui contrôlent désormais Tripoli, est particulièrement significatif. Ancien chef du Groupe islamique combattant (GIC) libyen, un mouvement aujourd'hui dissous qui était proche d'al-Qaida, Belhaj dit avoir été torturé par des agents de la CIA dans une prison secrète, avant d'être renvoyé en Libye. Dans des documents datant de mars 2004, des Américains semblent avoir organisé sa reddition, tout en réclamant qu'il «soit traité humainement» et que ses droits «soient respectés».
À cette époque, l'agence américaine avait par ailleurs établi «une présence permanente» en Libye. L'information figure dans une note d'un des hauts responsables de la CIA, Stephen Kappes, adressée au chef des services secrets libyens de l'époque Moussa Koussa. Ce dernier, qui fut aussi ministre des Affaires étrangères, est arrivé à Londres le 30 mars après avoir fait défection, et est reparti vers le Qatar.
Peter Bouckaert, de HRW, qui a trouvé les documents, a qualifié les liens entre Washington et le régime de Kadhafi de «chapitre très sombre dans l'histoire des services de renseignement américains». «En 2004, les Etats-Unis avaient réussi à convaincre le gouvernement libyen de renoncer à son programme d'armes nucléaires et d'aider à arrêter les terroristes qui visaient les Américains», justifie un responsable américain cité par le journal, qui rappelle que la Libye tentait à cette époque de rompre son isolement diplomatique.

«Salutations du MI6»

Le quotidien anglais The Independent publie des informations similaires. Il cite un document américain classé «secret» annonçant que les services américains étaient «en mesure» de livrer «physiquement» aux Libyens un homme, Cheikh Moussa, présenté comme membre d'un groupe lié à al-Qaida.
Le journal pointe aussi les relations entre les services libyens et britanniques à la même époque. Selon lui, la Grande-Bretagne a aussi communiqué des informations sur des opposants en exil du régime Kadhafi. Dans une lettre du 16 avril 2004, les services secrets britanniques informent leurs homologues libyens qu'un militant libyen vient d'être libéré en Grande-Bretagne. Les archives comprennent des lettres et fax adressés à Moussa Koussa, portant les mentions «Salutations du MI6».
Plusieurs documents ont aussi trait à la visite très médiatisée de Tony Blair à Tripoli en 2004, montrant que c'est l'ancien premier ministre britannique qui a insisté pour être reçu par Kadhafi sous sa tente, une note assurant même que «les journalistes allaient adorer». Selon les notes retrouvées à Tripoli, les services secrets britanniques ont aussi aidé à rédiger le discours où Kadhafi annonçant qu'il renonçait aux armes de destruction massives.
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Par lefigaro