lundi 9 mai 2011

Libye: les combats se concentrent sur Misrata, l’OTAN optimiste


GUERRE CIVILE | La ligne de front entre forces fidèles à Kadhafi et rebelles se situait sur la ville de Misrata, ainsi que sur Zentane. Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a fait part de son optimisme sur l’évolution de la situation. 


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© KEYSTONE | Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo.

ATS/AFP/Reuters | 09.05.2011 | 18:05


La lutte entre rebelles libyens et forces du colonel Mouammar Kadhafi se concentrait lundi sur la ville de Misrata, ainsi que sur Zentane.
Malgré un début d’enlisement de ses forces, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a fait part de son optimisme sur l’évolution de la situation.
«La partie est terminée pour Kadhafi. Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu’il n’y a pas d’avenir pour lui ou pour son régime», a déclaré M. Rasmussen à la chaîne américaine CNN. «Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé», a-t-il assuré.
Tout en se disant «très optimiste» quant à un départ du colonel Mouammar Kadhafi après quatre décennies, le secrétaire général de l’OTAN a précisé que la solution à la crise libyenne ne pouvait pas être militaire. «Nous avons besoin d’une solution politique» pour sortir de l’impasse, a-t-il insisté.
L’OTAN a pris fin mars le commandement des opérations militaires en Libye, menant en deux mois plus de 2260 frappes, sous mandat de l’ONU.
L’intervention a mis fin à l’offensive massive du régime contre l’Est libyen aux mains des rebelles, mais le conflit semble depuis s’enliser, avec des poches de combats à Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, et dans les montagnes berbères du sud-ouest.
A Misrata, assiégée depuis plus de deux mois, d’intenses combats se sont déroulés dimanche sur trois fronts. Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations rebelles, a appelé l’OTAN à bombarder des dépôts de munitions de l’armée à 5 km au sud de l’aéroport.
Après une semaine d’accalmie, la ville a été à nouveau la cible de bombardements intenses aux obus de mortier et de roquettes Grad.
Bombardements dans les montagnes du Sud-ouest
A Benghazi, fief de la rébellion dans l’Est, un porte-parole des rebelles a rappelé dimanche que les armes légères des rebelles à Misrata face aux chars et à l’artillerie des pro-Kadhafi étaient insuffisantes. «Nous voulons des armes qui changent la donne, quelque chose pour modifier l’équilibre», a-t-il insisté.
Dans les montagnes du Djebel Nefoussa, dans le sud-ouest du pays, onze personnes dont les noms sont affichés au camp de réfugiés de Dehiba, en Tunisie, ont été tuées pour la seule journée de samedi. La région, peuplée de Berbères, a été parmi les premières à se révolter contre Kadhafi.
Les combats se sont intensifiés depuis que les insurgés se sont emparés, le mois dernier, du poste frontière de Dehiba, ouvrant une voie de ravitaillement avec la Tunisie. Mais la position des rebelles est précaire et il semble difficile qu’ils puissent progresser face à une puissance de feu très supérieure.
Zentane, à 150 km au sud-ouest de Tripoli, est attaquée sur trois côtés, selon le personnel médical transportant les blessés en Tunisie. Les forces kadhafistes tiennent les vallées dans le désert, d’où elles tirent obus de mortier et roquettes sur les hauteurs les surplombant.
Ralliements à la rébellion
L’ONG Human Rights Watch a accusé lundi les forces gouvernementales d’avoir lancé des «attaques à l’aveuglette répétées» sur les villes de Nalout, Takout et Zentane.
Par ailleurs, quelque 70 personnalités de 25 villes libyennes sous contrôle des forces du colonel Mouammar Kadhafi ont prêté allégeance à la rébellion lors d’une réunion à Abou Dhabi lors de la première «conférence des assemblées régionales» de Libye.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants ont «proclamé leur allégeance au Conseil national de transition (CNT)», organe politique de la rébellion libyenne.
Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d’un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février

Bob Marley - Africa Unite (at the Santa Barbara County Bowl)

FRESK Prenons l'afrique en main

L'OTAN accusée d'avoir laissé mourir des migrants au large de la Libye


LEMONDE.FR | 09.05.11 | 12h25  •  Mis à jour le 09.05.11 | 13h30
Des immigrants africains en Libye, le 4 mai 2011.
Des immigrants africains en Libye, le 4 mai 2011.AFP/SAEED KHAN
"Tous les matins, on se réveillait pour trouver encore plus de cadavres, on les gardait vingt-quatre heures avant de les jeter par dessus bord (...) les derniers jours on ne savait plus qui on était. Soit on priait, soit on mourait". Ce témoignage recueilli par le Guardian fait état du naufrage d'un bateau de migrants africains en Méditerrannée. Un naufrage que l'OTAN aurait délibérément ignoré selon les informations du quotidien britannique.
Le bateau de migrants aurait en effet cherché à entrer en contact avec un navire de l'OTAN, selon le Guardian"il s'agit probablement du navire français le Charles-de-Gaulle, qui était en opération en mer Méditérranée pendant cette période".
Une information démentie par l'état-major des armées. Contacté par Rue 89, une porte-parole affirme : "Nous n'avons pas croisé ce type d'embarcation. Nous nous serions évidemment portés à son secours. Nous ne sommes pas concernés. Il ne s'agit pas d'un bâtiment français."
Le Guardian relaie également le démenti d'un porte-parole des autorités maritimes françaises avant de souligner : "Après lui avoir soumis des reportages indiquant [la présence du navire], un porte-parole s'est refusé à tout commentaire." Le droit maritime international oblige les navires, y compris les bateaux militaires à répondre aux alertes d'autres embarcations et à offir leur aide quand cela est possible.
AUCUN PAYS N'ADMET AVOIR ÉTABLI UN CONTACT AVEC LE BATEAU
Selon le Guardian, le bateau transportait soixante-douze passagers, parmi eux des femmes, des enfants en bas âge et des réfugiés politiques. Il aurait quitté Tripoli pour l'île italienne de Lampedusa le 25 mars avant d'échouer sur les côtes libyennes, près de Misrata le 10 avril. En difficulté, les migrants auraient d'abord contacté une association de défense des droits des réfugiés à Rome, qui aurait à son tour alerté les gardes-côtes italiens. Un hélicoptère militaire aurait ensuite survolé l'embarcation.
"Les pilotes, qui portaient des uniformes militaires, ont lâché des bouteilles d'eau et des paquets de biscuits, ils ont fait signe aux passagers de maintenir leur position avant qu'un bateau de sauvetage ne les rejoigne. L'hélicoptère est parti et aucune aide n'est arrivée," détaille le Guardian, qui a reconstitué le récit du naufrage à l'aide de témoignages de survivants et de personnes contactées par les passagers. Aucun pays n'a admis avoir établi un contact avec le bateau d'immigrants indique le journal.
Après plusieurs jours à la dérive, "le 29 ou le 30 mars, le bateau a approché un porte-avion de l'OTAN de si près qu'il aurait été impossible que ce dernier ne remarque pas l'embarcation. Selon les survivants, deux avions ont décolé du navire et ont survolé leur bateau à basse altitude tandis que les immigrants se tenaient debout, soulevant deux bébés affamés. Incapable de se rapprocher du porte-avion, le bateau a dérivé. A court de vivres, d'essence et de moyens de contacter le continent, ils ont commencé à mourir de faim les uns après les autres", décrit le Guardian. Sur les soixante-douze passagers, neuf ont survécu, précise le quotidien

L’ambassade de Libye à Alger aurait acheté 500 véhicules pour soutenir Kadhafi

Selon la chaîne Al Jazeera


 

L’ambassade de Libye à Alger aurait acheté récemment 500 véhicules de modèle Pick Up à des concessionnaires algériens, selon la chaîne qatarie Al Jazeera. Ces véhicules auraient été envoyés en Libye en soutien aux forces pro-Kadhafi. La chaîne a précisé qu’elle n’était pas en mesure d’indiquer si les autorités algériennes avaient donné leur accord à cet achat et à ce transfert. Un responsable du Front populaire pour la sauvegarde de la Libye (opposition) avait indiqué dernièrement que des renforts militaires pour le régime du colonel Kadhafi arrivaient par les frontières avec l’Algérie, au sud-ouest, et avec le Tchad, au sud. « Nous avons des informations sur l’entrée par la frontière algérienne de dizaines de véhicules. Il n’y a pas suffisamment de contrôle dans cette zone », a-t-il dit. L’ambassadeur de Libye à Alger est parmi les rares diplomates à rester encore fidèle au dictateur de Tripoli.
Par ailleurs, dimanche, le quotidien algérien Echourouk a rapporté que Saddek Bouguettaya, membre du comité central du FLN, a participé à un congrès pro-Kadhafi à Tripoli. Lors de cette rencontre, Saddek Bouguettaya a attaqué le Conseil national de transition (CNT, opposition) l’accusant d’être « un pion aux mains de l’Occident ». « Cette fois-ci, ils sont tombés sur un os », a-t-il soutenu parlant de Mouamar Kadhafi. La direction du FLN est restée silencieuse sur cette affaire. Mais Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti et représentant personnel du président de la République, a sévèrement critiqué les membres du CNT libyen. « Ils doivent faire leurs ablutions avant de parler de l’Algérie », a-t-il lancé à l’ENTV. Il répliquait aux accusations du CNT contre l’Algérie concernant la présence de mercenaires algériens aux côtés des milices du colonel Kadhafi. Dernièrment, Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, a déclaré que les relations avec la Libye seraient tendues en cas d'arrivée au pouvoir du CNT

"Il y a une psychose au sein des ONG"

Notre partenaire a rencontré Jean-Pierre Olivier de Sardan, anthropologue et connaisseur de l’Afrique, notamment sahélienne, depuis près de 40 ans.
Jean-Pierre Olivier de Sardan est professeur en anthropologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et directeur de recherches auCentre National de la Recherche Scientifique. Il vit et travaille au Niger, à Niamey, où il a cofondé le LASDEL, Laboratoire d'études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local.
Boris Martin: Vous êtes actuellement basé à Niamey au Niger, là où deux jeunes Français ont été assassinés. Cet événement est-il selon vous le signe d’une mainmise d’AQMI sur la région ou le "simple" développement d’une économie mafieuse?
Jean-Pierre Olivier de Sardan: Je ne peux parler que pour le Niger, mais en ce qui concerne ce pays, je dirais qu’il ne s’agit ni de l’un ni de l’autre. On ne peut certainement pas dire qu’il s’agit de l’implantation d’AQMI. Les opérations menées par AQMI sont de type commando et ont été lancées depuis le nord-est du Mali. Certes, AQMI peut toujours acheter un indicateur local ou recruter un ancien rebelle touareg. Mais cela renvoie moins à la situation nigérienne en tant que telle qu’à un secteur non contrôlé de la bande saharienne qui vit du trafic d’armes, de drogue, d’immigrés et dans lequel AQMI s’est implantée et prospère.
Mais l’essentiel du pays n’apporte aucun soutien à AQMI. Ici, tout le monde a été unanimement catastrophé par cette prise d’otages. Cette action n’a reçu aucun soutien, et n’a pas du tout embrayé sur le rejet, réel, de l’arrogance occidentale (la plupart des Nigériens avaient applaudi aux attentats du 11 Septembre, comme dans la plupart des pays africains d’ailleurs).
B.M.: Dans vos activités de recherche orientées sur l’action de développement, vous êtes en contact avec les ONG locales et internationales: quel impact cette prise d’otages a-t-elle eu sur ces ONG? Sur la population? Sur vous-même?
J-P.O.S.: Je ne suis pas tant en contact que cela avec ces ONG, car je travaille dans un laboratoire nigérien donc dans un environnement essentiellement nigérien. Pour autant nous sommes tous atterrés par l’espèce de paranoïa généralisée qui s’est développée depuis dans le milieu des ONG, des Européens en général, et qui aboutit au départ des expatriés. C’est une forme de psychose que personne ne comprend vraiment, ou en tout cas ne trouve justifiée. Quant à ceux qui restent, c’est pour élever les murs de leurs maisons!
On assiste à une déclinaison excessive du principe de précaution. C’est un peu comme si plus personne ne prenait le métro parce qu’il y a eu un attentat à Paris, ou n’allait plus à New York à cause du 11 Septembre! Cela nous semble démesuré, alors que Niamey est sans doute l’une des villes les plus sûres du monde. Et finalement, on vit cela comme une grande injustice pour le Niger et, d’une certaine manière, comme une victoire des terroristes. Cette psychose a des conséquences économiques: beaucoup d’emplois locaux sont induits par la présence des expatriés.
Les ONG locales, de leur côté, continuent leur travail comme avant. Il n’y a pas le moindre sentiment de peur. Certes, on n’ira pas en 4x4 au nord d’Agadès, car cette ville se trouve dans cette fameuse bande saharienne risquée, mais pour le reste du pays, il n’y a pas de problème.
Du coup, ce sont les ONG nigériennes qui ont un surcroît de travail, reprenant le travail laissé par les assistants techniques.
B.M: Le Sahel est traditionnellement une "terre d’humanitaire". Depuis longtemps, que ce soit au Mali ou au Niger par exemple, les ONG ont été très présentes. Le fait qu’une menace terroriste ou mafieuse ait pu s’y développer ne remet-il pas en question l’efficacité en profondeur de l’action humanitaire et du développement et le renforcement, pourtant vanté, des sociétés civiles locales?
J.-P.O.S: Pour moi, d’abord, il n’y a quasiment plus de différence entre ONG humanitaires et ONG de développement. Les premières tiennent à cette image valorisante, au cœur de leur identité. Mais ce qu’on observe au Niger, en dehors de périodes critiques comme en 2005, ce sont des ONG "humanitaires" qui luttent depuis des années pour la gratuité des soins, contre les maladies chroniques ou la malnutrition. Ce qu’elles font, c’est de la santé publique, donc du développement.
Le problème est de savoir qui on soutient. Faut-il choisir entre l’Etat et la société civile? Et la réponse est difficile dans le contexte nigérien, où on ne peut pas distinguer aussi schématiquement l’une et l’autre. La société civile nigérienne reste tout de même très dépendante de l’aide publique au développement, elle est souvent constituée de membres de l’élite politique ou d’anciens hauts fonctionnaires.
Sur certains chantiers comme la malnutrition ou la santé publique en général, il n’est pas pensable de court-circuiter l’Etat pour la délivrance des services. En tout cas, depuis 2005 – où, lors de la crise alimentaire, les ONG extérieures s’étaient substituées à l’Etat (certes défaillant), et parfois comportées comme en pays conquis – la plupart des grosses ONG prennent soin d’essayer de collaborer avec l'Etat. Qu’on le veuille ou non, la société civile n’est pas la solution miracle.
B.M: Si les ONG et les coopérations étrangères quittent le Niger, quelles sont selon vous les évolutions à attendre?
J-P.O.S: Il est clair que l’objectif pour les ONG nigériennes devrait être d’avancer dans leur professionnalisation. Actuellement, la plupart ne sont pas en mesure de mettre en œuvre des stratégies d’intervention autonomes, à quelques exceptions près. D’ailleurs, elles sont très souvent des excroissances des ONG du Nord.
On risque d’arriver à une sorte de pilotage à distance de ces associations locales chargées de mettre en œuvre des stratégies arrêtées à Paris ou Londres, ce qui n’est pas sain. Autre effet pervers: bien souvent les ONG qui ont les moyens débauchent les fonctionnaires de l’Etat.
Enfin, il y avait un avantage avec certains expatriés, qui mettaient en œuvre leurs compétences sur le terrain et tentaient en même temps de former dans l’action des professionnels nigériens. Quand un bon gynécologue d’une coopération ou d’une ONG du Nord travaille pendant des années et forme vingt gynécologues locaux, ceux-là seront sans doute mieux formés que des praticiens sortis de la seule université de Niamey. Il est encore difficile de mesurer les effets de ce départ précipité des Occidentaux

LIBYE - Violée par des soldats de Kadhafi, Eman Al-Obeydi a fui en Tunisie (CNN)

09 mai 2011LeMonde.fr
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Fin mars, elle avait fait irruption dans un hôtel de Tripoli, la capitale de la Libye, où séjournaient les journalistes étrangers. Eman Al-Obeydi avait tenté de leur raconter son calvaire : elle affirmait alors avoir été capturée par des soldats loyaux à Kadhafi et violée par une quinzaine d’hommes. Immédiatement après, elle était maîtrisée par la police libyenne, qui a dit l’avoir emmenée à l’hôpital. Son témoignage a été mis en cause par le régime, qui l’accusait d’être une prostituée et/ou une folle.


Lundi 9 mai, la presse rapporte qu’Eman Al-Obeydi réussi à quitter la Libye pour la Tunisie voisine. Selon le New York Times, elle a pu s’enfuir “accompagnée d’officiers de l’armée qui ont fait défection et qui ont utilisé leur laissez-passer officiel pour lui faire franchir les postes de contrôle”. 
Interviewée par CNN, elle raconte comment elle a dissimulé son visage derrière le voile traditionnel que portent les femmes des tribus berbères. “Avec ce voile, elle ne laissait voir qu’un seul de ses yeux. Elle a fui vers la liberté, et pour la première fois depuis deux mois, elle est calme et heureuse”, rapporte CNN, qui l’a rencontrée dans une “maison sûre” en Tunisie, près de la frontière avec la Libye.
Pour l’avenir, elle ne sait pas. Elle aimerait retrouver sa famille et ses proches. Pour l’heure, “une voiture de l’ambassade française en Tunisie l’a menée jusqu’à Tunis” où elle est arrivée dans la nuit de samedi à dimanche.
Photo : AP/Jerome Delay

Libye:Point de situation hebdomadaire du jeudi 05 mai 2011.

Mise à jour : 05/05/2011 19:14
Point de situation hebdomadaire du jeudi 05 mai 2011.
Missions de la semaine écoulée (4)
Depuis le 28 avril 2011, le dispositif militaire français continue à assurer plus de 30 sorties par jour en moyenne, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent environ 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaques au sol.
Entre le 28 avril 2011 06h00 et le 05 mai 2011 06h00, la France a réalisé plus de 230 sorties :
  • 110 sorties attaques au sol (Rafale  Air, Mirage  2000-D et Mirage  F1 CR / Rafale  Marine et Super-Etendard  Marine)
  • 62 sorties de reconnaissance (Rafale  Air, Mirage  F1 CR et Rafale Marine / Reco NG)
  • 21 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar)
  • 12 sorties de contrôle aérien (E3F et E2C Hawkeye )
  • 27 sorties de ravitaillement (C135, Super-Etendard  et Rafale  Marine)
En outre, depuis le 28 avril, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une vingtaine d’objectifs, dont :
  • une quinzaine de véhicules militaires parmi lesquels quatre chars de bataille dans les zones de combat d’Adjabya et de Misratah et dans les régions de Tripoli et de Syrte,
  • un dépôt de munitions dans la région de Syrte,
  • deux bâtiments de stockage logistique dans la région de Tripoli,
  • un site de commandement et de contrôle dans la région de Tripoli.
La semaine écoulée a également été marquée par l’intervention de la frégate Courbet , qui a permis de faire avorter une opération nautique très probablement menée par les forces du colonel Kadhafi en vue de miner l’entrée du port de Misratah et, ainsi, empêcher l’acheminement de fret humanitaire au profit de la population civile.
Le 17 mars 2011 au soir, le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a adopté la résolution 1973 relative à la situation en Libye, à l’initiative de la France et du Royaume-Uni, dans la suite de la résolution 1970 du 26 février 2011. Le 19 mars, sur ordre du Président de la République, le chef d’état-major des armées (CEMA) a lancé l’opération Harmattan , nom de la participation française à l’engagement militaire international d’opérations aéromaritimes pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel Kadhafi. Depuis le 31 mars, l’engagement militaire international est passé sous commandement de l’OTAN.


Sources : EMA 
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combat

dimanche 8 mai 2011

Omara Moctar - Bambino - Tar Hani Live !

Fresk_Je suis desolé

FRESK Prenons l'afrique en main

Libye: intenses combats près de Misrata, les rebelles attendent des armes


MISRATA (Libye) (AFP) - 08.05.2011 20:27

D'intenses combats ont repris dimanche sur trois fronts près de Misrata, ville rebelle de l'Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, cible de bombardements des troupes loyalistes, alors que les insurgés attendant des armes de l'Italie.
voir le zoom : Des femmes lybiennes et leurs enfants évacués de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011Des femmes lybiennes et leurs enfants évacués de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011
voir le zoom : Une Lybienne âgée va être évacuée de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011Une Lybienne âgée va être évacuée de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011
D'intenses combats ont repris dimanche sur trois fronts près de Misrata, ville rebelle de l'Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, cible de bombardements des troupes loyalistes, alors que les insurgés attendant des armes de l'Italie.
A partir de la mi-journée, les combats se sont déroulés sur trois fronts aux alentours de Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, Shintan à l'est, l'académie militaire et la route de l'aéroport au sud et Bourgueya à l'ouest, selon un correspondant de l'AFP.
La ville a été pour la première fois en une semaine la cible de bombardements intenses aux obus de mortier et de roquettes Grad en réplique aux attaques des rebelles.
Les rebelles ont indiqué avoir renforcé leur contrôle à Bourgueya et la bataille se concentrait dans le secteur de l'aéroport.
"Nous préparons le terrain pour avancer et conquérir l'aéroport, cela peut arriver à tout moment", explique Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations. "Nous avons attendu près de deux semaines pour expulser l'armée de Kadhafi des environs de la ville pour empêcher qu'ils continuent de la bombarder", a-t-il ajouté.
"L'armée est positionnée à l'aéroport et des dépôts de munition se trouvent dans le Marché tunisien, à 5 km au sud. Nous avons besoin que l'Otan les bombarde", affirme un autre commandant, Ahmad Bassem.
La principale entrave à leurs tentatives de couper cette ligne de ravitaillement sont les franc-tireurs", explique pour sa part Moustafa Ahmad.
Dans le port, les dépôts de carburant étaient toujours en flammes après un bombardement samedi matin. Une roquette Grad s'était abattue sur l'un des réservoirs de gasoil près du port, et l'incendie s'est propagé aux dépôts voisins.
Par crainte de pénurie, des queues se formaient devant les stations-service.
Les forces loyalistes "ont détruit seulement les réservoirs qui étaient pleins", a déclaré Ahmed Montasser, un combattant rebelle. "Quelqu'un a signalé les coordonnées exactes des réservoirs à détruire", a-t-il ajouté, dénonçant la présence d'une "cinquième colonne" pro-Kadhafi dans la ville.
"Si cette attaque délibérée de la zone du port se poursuit nous pourrions nous retrouver dans une très mauvaise situation en terme d'approvisionnement en eau et en nourriture", a indiqué Saddoun al-Misrati, un porte-parole des rebelles à Benghazi (Est), à des journalistes ajoutant que les stocks actuels permettront de tenir "un mois encore à peu près".
Seul un bateau d'aide humanitaire par semaine arrive désormais à Misrata, depuis le début des bombardements du port il y a deux semaines, a-t-il ajouté.
Selon lui, des sources médicales à Misrata ont établi un bilan de 828 personnes tuées à la date de mercredi, mais plus de 200 ont disparu et sont probablement mortes.
Il a ajouté que les armes légères des rebelles à Misrata face aux chars et à l'artillerie des pro-Kadhafi étaient insuffisantes. "Nous voulons des armes qui changent la donne, quelque chose pour modifier l'équilibre", a-t-il ajouté.
Le vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, Abdel Hafiz Ghoga, a affirmé samedi soir que l'Italie allait fournir des armes à la rébellion: "Nous allons les recevoir très bientôt". A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'auto-défense" aux rebelles.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère pro-Kadhafi a lancé au moins 26 mines, pourvues de parachutes, qui ont atterri sur l'entrée et les quais du port, selon le correspondant de l'AFP. Les rebelles ont fait exploser la plupart d'entre elles.
L'Otan avait confirmé samedi qu'un hélicoptère avait violé la zone d'exclusion aérienne jeudi, sans pour autant expliquer pourquoi ses forces chargées de faire respecter cette zone n'étaient pas intervenues.
Dans l'ouest de Tripoli, deux fortes explosions ont par ailleurs retenti dimanche après-midi après un survol de la capitale libyenne par des avions de l'Otan, a indiqué un témoin à l'AFP. Il n'était pas possible dans l'immédiat de préciser quelles cibles étaient visées.
Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d'un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février.
Certains ont tenté de le faire par bateau. La petite île italienne de Lampedusa a accueilli dimanche 1.300 nouveaux réfugiés de Libye, après en avoir reçu près de 850 samedi. L'une de leurs embarcations s'est échouée dans la nuit, mais tous ses passagers ont pu être secourus.
© 2011 AF