© KEYSTONE | Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo.
Liens en relation avec l'article :
ATS/AFP/Reuters | 09.05.2011 | 18:05
La lutte entre rebelles libyens et forces du colonel Mouammar Kadhafi se concentrait lundi sur la ville de Misrata, ainsi que sur Zentane.
Malgré un début d’enlisement de ses forces, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a fait part de son optimisme sur l’évolution de la situation.
«La partie est terminée pour Kadhafi. Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu’il n’y a pas d’avenir pour lui ou pour son régime», a déclaré M. Rasmussen à la chaîne américaine CNN. «Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé», a-t-il assuré.
Tout en se disant «très optimiste» quant à un départ du colonel Mouammar Kadhafi après quatre décennies, le secrétaire général de l’OTAN a précisé que la solution à la crise libyenne ne pouvait pas être militaire. «Nous avons besoin d’une solution politique» pour sortir de l’impasse, a-t-il insisté.
L’OTAN a pris fin mars le commandement des opérations militaires en Libye, menant en deux mois plus de 2260 frappes, sous mandat de l’ONU.
L’intervention a mis fin à l’offensive massive du régime contre l’Est libyen aux mains des rebelles, mais le conflit semble depuis s’enliser, avec des poches de combats à Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, et dans les montagnes berbères du sud-ouest.
A Misrata, assiégée depuis plus de deux mois, d’intenses combats se sont déroulés dimanche sur trois fronts. Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations rebelles, a appelé l’OTAN à bombarder des dépôts de munitions de l’armée à 5 km au sud de l’aéroport.
Après une semaine d’accalmie, la ville a été à nouveau la cible de bombardements intenses aux obus de mortier et de roquettes Grad.
Bombardements dans les montagnes du Sud-ouest
A Benghazi, fief de la rébellion dans l’Est, un porte-parole des rebelles a rappelé dimanche que les armes légères des rebelles à Misrata face aux chars et à l’artillerie des pro-Kadhafi étaient insuffisantes. «Nous voulons des armes qui changent la donne, quelque chose pour modifier l’équilibre», a-t-il insisté.
Dans les montagnes du Djebel Nefoussa, dans le sud-ouest du pays, onze personnes dont les noms sont affichés au camp de réfugiés de Dehiba, en Tunisie, ont été tuées pour la seule journée de samedi. La région, peuplée de Berbères, a été parmi les premières à se révolter contre Kadhafi.
Les combats se sont intensifiés depuis que les insurgés se sont emparés, le mois dernier, du poste frontière de Dehiba, ouvrant une voie de ravitaillement avec la Tunisie. Mais la position des rebelles est précaire et il semble difficile qu’ils puissent progresser face à une puissance de feu très supérieure.
Zentane, à 150 km au sud-ouest de Tripoli, est attaquée sur trois côtés, selon le personnel médical transportant les blessés en Tunisie. Les forces kadhafistes tiennent les vallées dans le désert, d’où elles tirent obus de mortier et roquettes sur les hauteurs les surplombant.
Ralliements à la rébellion
L’ONG Human Rights Watch a accusé lundi les forces gouvernementales d’avoir lancé des «attaques à l’aveuglette répétées» sur les villes de Nalout, Takout et Zentane.
Par ailleurs, quelque 70 personnalités de 25 villes libyennes sous contrôle des forces du colonel Mouammar Kadhafi ont prêté allégeance à la rébellion lors d’une réunion à Abou Dhabi lors de la première «conférence des assemblées régionales» de Libye.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants ont «proclamé leur allégeance au Conseil national de transition (CNT)», organe politique de la rébellion libyenne.
Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d’un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février