dimanche 8 mai 2011

Palestine: Abou Rabah exprime sa gratitude au Niger pour son soutien

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Niamey, Niger - L’ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Niger, Abderrahim Abou Rabah, a exprimé jeudi soir à Niamey sa gratitude à ce «pays ami» pour son soutien «indéfectible» au peuple palestinien afin qu’il recouvre son indépendance et sa souveraineté sur les frontières de 1967. «Le Niger a toujours été à l’avant-garde du combat à travers son soutien à la Palestine au niveau des institutions internationales», a-t-il déclaré à la presse à sa sortie d’audience avec le président du Niger, Mahamadou Issoufou.

«Le Niger n’a jamais cessé d’appuyer la Palestine et son peuple pour une reconnaissance totale», a-t-il ajouté.

M. Rabah a également indiqué qu’il était porteur d’un message des hautes autorités de son pays au président Issoufou à qui il a transmis les félicitations du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abass, pour sa «brillante élection» et l’a assure du soutien de l’Etat palestinien.

L’ambassadeur palestinien a affirmé que son pays envisage de présenter une demande d’adhésion à l’ONU qui sera soumise à l’Assemblée générale de l’organisation, en septembre prochain.

Le Niger a rompu ses relations diplomatiques avec Israël et a reconnu la souveraineté du peuple palestinien depuis 1988.

Pana 07/05/201

Niger: Campagne pour les législatives partielles de la région d'Agadez

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Ouverture de la campagne pour les législatives partielles de la région nigérienne d'Agadez - La campagne électorale pour les législatives partielles de la région d’Agadez, dans le nord du Niger, s’est ouverte ce samedi et s'achèvera le 13 mai prochain, a constaté la PANA. On rappelle que les résultats de l'élection du 31 janvier dernier pour pourvoir les six sièges de cette région avaient été annulés par le Conseil constitutionnel de transition pour irrégularités. 181.103 électeurs sont inscrits dans la circonscription ordinaire d’Agadez qui compte cinq sièges et 9019 électeurs dans la circonscription spéciale de Bilma (extrême-nord) dotée d’un seul siège.

Lors des législatives du 31 janvier dernier dont les résultats ont été annulés à Agadez, les taux de participation étaient respectivement de 62,82 pc et 56,04 pc pour la circonscription ordinaire et spéciale au niveau de la région.

Ces résultats classaient le PNDS-Tarayya en tête avec quatre sièges dont celui de Bilma, suivi du MNSD et de Moden-FA Lumana qui s’étaient partagé les deux sièges restants.

Pour les prochaines législatives le Conseil constitutionnel a validé huit  listes au titre de la circonscription ordinaire de la région d’Agadez et quatre au titre de la circonscription spéciale de Bilma.

Pour la circonscription ordinaire, il s’agit des listes de l’ANDP Zaman Lahiya, de la CDS-Rahama, du MNSD-Nassara, du Moden-FA Lumana AFRICA, du PNDS-Tarayya, du PPN-RDA, de l’UDP Amana/RDP Jama-a et de l’UDSN-Talaka le Bâtisseur.

Pour la circonscription spéciale, les listes du MNSD-Nassara, de Moden-FA Lumana AFRICA, du PNDS-Tarayya et RSD-Gaskiya sont retenues.

L’Assemblée nationale du Niger compte au total 113 députés dont 107 ont déjà été élus en janvier dernier.

Pana 08/05/2011

DES UNIVERSITÉS DANS L’AFRIQUE NOIRE DU MOYEN-ÂGE AVANT TOUT CONTACT AVEC L’OCCIDENT


AFRIQUE::POINT DE VUE


Bertran Komnang:Camer.beNous sommes au 14ème siècle ; dans une ville d’Afrique noire. Les Occidentaux ne sont pas encore arrivés sur les côtes africaines, et donc n’ont encore jamais pénétré dans l’hinterland continental dans le but fallacieux que l’on connaît, celui d’apporter la civilisation aux peuples affublés du vocable « barbares ». Et pourtant, dès 7 ans, dans cette ville d’Afrique médiévale, tous les enfants vont déjà à l’école ! Ils y étudient la grammaire, l’arithmétique, l’algèbre, l’histoire, les sciences, le Coran, la géométrie, etc. Des années plus tard, on les retrouve dans l’une des nombreuses universités de la ville.
Ils sont encadrés par des savants noirs et des professeurs qui entretiennent un programme d’échanges avec les autres universités de la région et des royaumes voisins. Ils étudient le droit, la philosophie, la physique, la chimie, les mathématiques, l’architecture, l’astronomie, la théologie, la dialectique, la rhétorique, la géographie, la médecine, l’art, la musique, etc. Le recteur veille au grain : les diplômes sont consciencieusement délivrés. Les étudiants, toujours plus nombreux dans la cité, se comptent par exemple par dizaines de milliers dans une des universités. Ils font des travaux dans lesquels ils citent des auteurs passés et contemporains. Vous en doutez ?
Dans cette ville d’Afrique noire donc, centre d’une intense activité intellectuelle entre le 14ème et le 17ème siècle, les bibliothèques se comptent par centaines ; la majorité est construite par de riches commerçants noirs et le riche appareil d’Etat qui a développé toute une administration efficiente. Les professeurs et les oulémas (savants musulmans) écrivent et publient des ouvrages qui sont ensuite recopiés et vendus aux marchands venus aussi des régions très lointaines. C’est que la ville grouille de monde et est devenue aussi un grand carrefour commercial où des marchands viennent de l’Orient et du sud de l’Europe pour faire des affaires et s’approvisionner de toutes sortes de marchandises : livres, or, barres de sels, esclaves, etc. Mais quelle est donc cette inconcevable histoire des peuples noirs d’Afrique, qui s’est passée à Tombouctou, et dont beaucoup n’en ont encore certainement jamais entendu parler ?
Commençons par croiser les informations et confronter les documents afin de présenter les éléments constitutifs de la civilisation tombouctienne, qui fut l’un des plus importants centres culturel, intellectuel et commercial du monde médiéval.
De quoi Tombouctou est-il le nom ?
Tombouctou n’est pas le bout du monde malgré le jargon populaire qui tend à le signifier, mais peut-être bien son centre, en tout cas, au moins pour la majorité d’historiens qui se fascinent aujourd’hui devant la portée scientifique significative que la cité des sables représente pour la réhabilitation des civilisations des peuples noirs en général. La prestigieuse cité sahélienne, aux confins de l’immensité du Sahara, le plus vaste désert aride au monde, est située à l’orée de la rive gauche de la boucle du fleuve Niger, non loin des falaises de Bandiagara, où vit actuellement le peuple Dogon. Difficile d’accès par route depuis Bamako à 1070 km au sud, depuis Gao à 425 km à l’est ou même Oualata à l’ouest, Tombouctou, au centre de l’actuel Mali, fut à la fois un important carrefour commercial et le centre mythique d’une très importante civilisation où la vie intellectuelle et spirituelle fascinent, tellement son existence parait mystérieuse. Pourtant, Tombouctou est loin d’être une légende mais bien une réalité historique attestée.
Tombouctou ou Tim Bouctou signifierait « puits » ou « lieu » de Bouctou en tamashek (la langue des Touaregs), Bouctou étant le nom d’une femme à qui un groupe de nomades Touaregs confiait la garde de leurs premiers campements lors des longues transhumances à travers le désert . Géographiquement mieux situé entre le fleuve, les mines de sel (dont Oualata fut la porte d’entrée) et les mines d’or par rapport aux principaux centres commerciaux de la région fréquentés par les Orientaux qu’étaient alors Gao et Djenné, le petit campement va devenir un lieu-marché d’abord des barres de sel. Cette marchandise est alors une denrée incontournable, deux fois plus chère que son pesant d’or, puisqu’en absence d’autre moyen, seul le sel permet une meilleure conservation des aliments, notamment de la viande et du poisson. Nous sommes à la fin du 11ème et au début du 12ème siècle de notre ère.
Bien sûr, à cette époque déjà, avant le commerce triangulaire transatlantique, se pratique l’esclavage des Noirs, vendus aux marchands Arabes venus d’Orient (traite transsaharienne et interne), et qui connaissent la région depuis le 7ème siècle. On y vend aussi des chevaux, du cuir, des plumes d’autruches, des noix de kolas, des tissus, des épices, de la poterie, des objets d’arts (pièces de bronze, sculptures d’ivoire, etc.), des outillages d’agriculture, d’élevage, de construction, de chasse et d’autres outils en métal, du blé, des raisins secs, du tabac en sacs. Ces marchandises sont transportées par des caravanes de chameaux appartenant à des marchands Noirs, Arabes, Perses ou Juifs. C’est en tout cas ce qu’établissent le cartographe Abraham Cresques (1325-1387) et Léon l’Africain (Al Hassan ibn Muhamad al-Wazzan) à la suite des milliers de documents manuscrits trouvés à Tombouctou. Beaucoup de ceux-ci montrent par exemple que le commerce de l’or entre la Tombouctou islamisée et tolérante, alors premier producteur aurifère du monde, et l’Espagne des intégristes chrétiens de la Castille, fut porté essentiellement par des Juifs ; que l’activité bancaire et les spéculations qui ont cours dans des activités de telle ampleur étaient déjà présentes dans cette cité médiévale qui est aussi un espace de brassage culturel et religieux.
D’ailleurs on remarquera avec une curiosité certaine que plus que toutes autres marchandises, c’est le marché du livre (manuscrits) qui est le principal intérêt commercial entre le 14ème et le 17ème siècle ; que, bien avant l’arrivée des esclavagistes occidentaux au 16ème siècle, lesquels restèrent d’ailleurs sur les côtes de l’Atlantique sans pénétrer dans le continent, Tombouctou était déjà un incontournable carrefour culturel dans le monde médiéval.
La vie intellectuelle, culturelle et marchande à Tombouctou.
Ces cinquante dernières années, les recherches archéologiques ont permit de mettre à jour une importante documentation historique de la civilisation tombouctienne. Parmi les plus célèbres manuscrits trouvés à Tombouctou se comptent le Tarikh es-Sudan (Histoire ou Chronique du Soudan) , qui raconte l’épopée des successions royales à Tombouctou, le Tarikh el-Fettach  (histoire médiévale du Soudan) d’une portée scientifique insoupçonnable. On l’aura compris : appelé parfois Soudan (qui signifie « pays des Noirs »), l’empire du Mali (13ème-14ème siècle - fondé par Soundjata Keita vers 1230) occupe alors une grande partie de l’Afrique de l’Ouest en deçà du Maghreb, depuis la Mauritanie et le Sénégal actuels jusqu’au Soudan et au nord de la boucle du fleuve Niger, en balayant l’essentiel du vaste couloir saharien. Ce grand empire est à lui seul beaucoup plus spacieux que toute l’Union européenne des 27 membres.
Parmi les grands auteurs et universitaire de cette époque médiévale se comptent Mohamed Bagayoko, maître du savant Ahmed Baba (1556-1627) qui, lors de sa captivité par les troupes marocaines en 1595 enseigna aussi à l’université de Marrakech. (précisons qu’entre temps, s’étaient effectuées vers le 11ème et le 12ème siècle la colonisation et la conversion à l’Islam, de gré ou de force, des populations locales noires qui vivaient dans le Maghreb et l’occupation de la région par les conquérants Arabes venus d’Orient).

D’autres érudits et universitaires sont Ahmed-Moyâ, Mohamed el-Amin, Abdul Abbas, Ali Takaria, El-Moghili, El-Qalqachandi, Mohammed Ben Mahmoud, Ali Ben Ziyad (Wisigoth islamisé) et bien sur Abderrahman Sâdi (1596-1656) et Mahmoud Kâti dont une partie considérable des ouvrages de sa bibliothèque a été conservée jusqu’à ce jour par sa descendance. D’autres manuscrits de Tombouctou sont des commentaires des savants de Bagdad, de Cordoue ou de Djenné, la mystérieuse cité de terre aux portes du Sahara.
Ainsi donc, la métamorphose majeure de Tombouctou s’est davantage faite sur le plan intellectuel que commercial. D’après le Tarich es-Sudan, œuvre du savant Sâdi Abderrahman, un autre manuscrit trouvé à Tombouctou, le plus exploité à l’heure actuelle, ainsi que de nombreux autres documents historiques, il existait des centaines d’écoles et des universités partageant les mêmes locaux que les très grandes mosquées de l’empire, car l’éducation incluait l’apprentissage du coran. Citons l’Université de Gao, l’Université de Sankoré (la plus prestigieuse d’entre toutes), l’Université de Sidi Yahya (au sud de la précédente), l’Université de Djingareyber au sud-ouest de l’actuelle Tombouctou. La construction de cette dernière, véritable monument historique, est l’œuvre du richissime empereur Kankan Moussa qui, pour son pèlerinage à la Mecque, se déplaça avec une escorte de soldats estimée à 60.000 hommes et chargée de tonnes d’or (11 tonne ?). A son retour en 1325, il ramena de nombreux docteurs, érudits, intellectuels et autres lettrés attirés par sa richesse, dont l’architecte Arabe d’origine Andalouse Abu Ishaq es Sakali, chargé de bâtir Djingareyber.
Toujours d’après ce même manuscrit (le Tarich es-Sudan), le niveau intellectuel des étudiants et des enseignants était au moins comparable à ceux des arabes, bien qu’un certain nombre de concepts philosophiques et scientifiques antiques soient introduits par ces derniers aussi bien en Afrique qu’en Europe de la même époque. Commentant ce manuscrit, Cheik Anta Diop montre que les Tombouctiens « étaient même parfois plus forts », ainsi que l’illustre l’exemple du professeur Abderrahman-Et-Temini, arabe originaire d’Hedjaz. Il « se fixa à Tombouctou et trouva cette ville remplie d’une foule de jurisconsultes soudanais. Aussitôt qu’il s’aperçut que ceux-ci en savait plus que lui en matière de droit, il partit pour Fez, s’y adonna à l’étude du droit, puis revint se fixer de nouveau à Tombouctou.  »
Le manuscrit de Sâdi donne la bibliographie de 17 savants. L’on y apprend aussi que pendant les cours, la « logique formelle » d’« Aristote était commentée couramment à Sankoré  », notamment par les professeurs El-Qalqachandi  et Mohammed Ben Mahmoud . Par rapport à cette logique de la grammaire, l’on sait aujourd’hui que les Egyptiens, « sous la XIXème dynastie, 1300 av. J.-C., [soit] deux mille ans avant Aristote, le [soi-disant] ‘‘créateur’’ de la logique de la grammaire  » connaissait bien celle-ci, et que, précise Anta Diop, comme beaucoup d’autres concepts supposés d’Occident, cette logique grammairienne « naquit d’abord en Afrique noire, connut un développement particulier en Grèce et revint en Afrique au moyen âge. » Or les Egyptiens sont alors un peuple essentiellement composé de Noirs comme l’indique « tous les auteurs antérieurs aux falsifications grotesques » (Anta Diop). Ainsi Aristote, Strabon, Diodore et surtout Hérodote, le « père de l’histoire » reconnaissent l’origine noire des Egyptiens auprès de qui ils ont étudiés (Note d’introduction d’Anta Diop, dans Civilisation ou Barbarie, déjà cité – voir note de bas de page).
Ainsi, aussi étonnant que cela puisse paraître à nous qui scrutons ce passé avec les à-priori du contexte peu reluisant qui est celui de l’Afrique depuis l’esclavage jusqu’à nos jours, à Tombouctou il existait bien au moyen âge déjà une tradition scientifique de recherche « si révolutionnaire qu’elle fut longtemps suspecte en Europe. (…) On avait l’habitude de travailler avec des documents, de citer des auteurs antérieurs ou contemporains, de se constituer d’immenses bibliothèques au détriment de toutes autres nécessités, d’écrire soi-même des ouvrages. » (Anta Diop) . Sous la supervision de leurs enseignants, les étudiants passaient des contrôles réguliers durant leur scolarité, jusqu’à l’université. C’est « consciencieusement » que les professeurs établissaient les diplômes pour attester des connaissances acquises par les étudiants qui se comptaient par milliers.

En guise de conclusion partielle, disons simplement que, comme le faisait remarquer le savant français Volney en 1820, l’esclavage du nègre a rendu amnésique la mémoire de l’humanité à l’égard du passé de ce peuple.(A suivre…)
1-D’où vient le nom Tombouctou, Jeune Afrique, 15 octobre 2006.
2-Abderrahman Sâdi, Tarich es-Sudan, trad. O. Houdas et Ernest Leroux, Paris, 1900 (réédité par A. Maisonneuve en 1981).
3-Mahmoûd Kâti, Tarich el-Fettach, trad. O. Houdas et M. Dellafosse, Paris, 1913 (réédité par A. Maisonneuve en 1981).
4-Abderrahman Sâdi, Tarikh es-Sudan, idem, pp. 83 et 84.
5-Cheik Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Ed. Présence Africaine, Paris, 2008, p. 409.
6-Abderrahman Sâdi, Tarich es-Sudan, trad. O. Houdas, Ernest Leroux, Paris (réédité par A. Maisonneuve en 1981), chap. X, p. 65.
7-Abderrahman Sâdi, Tarikh es-Sudan, op. cit., p 66.
8-Cheik Anta Diop, Civilisation ou barbarie, op. cit., p. 410.
© Correspondance : Betran KOMNANG - Bruxelles, Belgiqu

Bombino in Paris

Kadhafi n’osera pas.


Depuis deux jours, les journalistes ont fui en masse, effrayés par les rumeurs de gaz de combat. En effet, des soldats de Kadhafi auraient été observés portant des masques à gaz du côté de Zlitan, petite ville à l’ouest de Misratah. Cette nouvelle, des moins sûres, n’a pas été relayée, toutefois, prudence est mère de sûreté et les rats ont quitté le navire avec précipitation. Certains m’ont même demandé de ne pas ébruiter leur fuite pour ne pas créer un mouvement de panique.
« Kadhafi n’osera pas ! » disaient certains, c’est vrai qu’après les mortiers à sous munitions et les bombes incendiaires, il va prendre des gants. Heureusement depuis, l’essentiel de son artillerie observe le silence, sans doute le résultat des bombardements de l’OTAN.
Les rebelles aussi observent le silence. Depuis six jours les groupes sont bloqués sur leurs positions par décision de l’OTAN, à al Giran, en particulier, personne n’est autorisé à se rendre au-delà du chantier de la nouvelle voie ferrée. Des combats sporadiques et des tirs d’artillerie ont lieu de temps en temps. Les kadhafistes semblent se retirer de plusieurs positions, du moins momentanément, en particulier à Taumina avant-hier et à al Giran aujourd’hui.
Les troupes ennemies semblent vivre des heures difficiles. Leurs déplacements en groupe à l’intérieur du pays sont devenus dangereux du fait des bombes de l’OTAN, ils perdent sur tous les terrains, et leurs ressources diminuent. On dit par exemple que le litre d’essence en zone occupée se négocie à 5 dinars ce qui est deux fois plus cher qu’en France et 25 fois plus que dans la zone libre.
En centre-ville les ateliers tournent à plein régime, bombes artisanales, grenades, bombes anti-tank, voitures blindées, lance-roquettes, on fabrique tout ce que la guerre réclame et on fabrique en masse. Des modèles typiques s’imposent désormais, et on en voit apparaitre de nouveaux pour des usages très spécifiques.
Sur le front, guerre de position oblige, l’usage de l’artillerie se généralise, en particulier celui du mortier. On ne voit plus l’ennemi, on le devine au travers d’une paire de jumelles, dans une voiture au loin, une trainée de poussière.
Rompant la monotonie habituelle, Kadhafi a envoyé hier soir sur le port deux hélicoptères. Les engins auraient largué des mines terrestres sur la zone de Kasser Hamed. Ils sont repartis sans encombre. Radio NATO qui suivait les événements en direct, s’est contentée de quelques commentaires du genre :  « si c’est un hélico alors vous pouvez le descendre, c’est pas à nous. ». L’OTAN a semble-t-il décidé de se concentrer sur son côté média, tendance rires et chansons.
Les magasins sont de nouveaux pleins à l’exception de produits très spécifiques comme les fournitures pour bébé ou les cigarettes qui font tellement défaut aux combattants. Heureusement le marché noir est là pour palier à ce genre de carences.

Sur la frontière de l’Ouest libyen


La voiture roule à plus de cent kilomètres heures. Et ce, sans que le chauffeur tunisien n’ait l’air de prêter attention à la tempête de sable qui balaie la route depuis le matin. La visibilité n’excède pourtant pas la centaine de mètres. La chaleur est suffocante et le vent qui vient du Sahara noie toute l’atmosphère dans un épais nuage de poussière de désert. Le soleil semble lui même s’être égaré et de sa superbe habituelle ne reste plus qu’un petit disque timidement lumineux.
Cent trente kilomètres séparent Tataouine du poste de Dehiba-Wazan sur la frontière libyenne. Nous croisons un flux incessant de véhicules libyens depuis Tataouine. Camions, pick-ups et berlines de fabrication japonaise ou coréenne sont comme des cathédrales filantes faites dans l’urgence de matelas, tapis ficelés et bâchés protégeant ce que leurs propriétaires ont bien pu emporter. Ils fuient les combats et surtout les bombardements qui font rage dans le djebel Nefussah depuis deux mois à l’ouest de la Libye. Les jeunes garçons et les pères de familles accompagnent les leurs en Tunisie pour repartir quasi immédiatement et sans trop tarder. Ils prennent le plus souvent le chemin du retour et garder jalousement leurs villes, leurs villages en repoussant les assauts répétés des khaddafistes.
Il y a deux semaines, l’encerclement du djebel a été rompu par la prise ou plutôt la reprise de Nalut puis celle de Wazan et enfin du poste frontière par les insurgés libyens le 21 avril. Obligeant ce jour là 89 soldats et 13 officiers pro-khaddafi à se rendre aux autorités militaires tunisiennes acculés par les insurgés. Une dizaine de militaires libyens furent tués ce jour là et 25 blessés pour seulement un blessé du côté rebelle. Depuis les insurgés tiennent bon, bien que les milices de khaddafi, cette fois, ne leur aient repris ce poste pendant quelques heures jeudi dernier, le 28 avril. Les affrontements ont même continué ce jour là sur le sol tunisien provoquant la panique dans le village de Dehiba à trois kilomètres du poste. Des grads sont aussi tombés sur le village tunisien faisant plusieurs blessés et de nombreux tirs de part et d’autre ont été échangés. Les milices ont finalement du se retirer repoussés dans un premier temps à coup de pierre par des villageois tunisiens furieux, dans un deuxième temps par les insurgés et dans un troisième par l’armée tunisienne. Celle-ci a d’ailleurs saisi à cette occasion une quinzaine de pick-ups et beaucoup de munitions. Les combats ont duré plusieurs heures et des miliciens khaddafistes blessés ont été arrêté pour être ensuite emmené à l’hôpital de Tataouine. Le lendemain une foule de libyen pro-insurgés tentait de le prendre d’assaut mais l’armée tunisienne intervenait encore une fois pour empêcher toute opération de représailles. Profitant de la confusion autour du poste de Dehiba-Wazan, les insurgés ont fini par le reprendre pour ne plus le lâcher depuis.
Samedi après midi, au poste frontière, des libyens vivant en Irlande sont venus jusque là par la route et par la mer pour apporter dans une huitaine de fourgons du matériel médical ainsi que deux ambulances dont l’une tractée par l’autre depuis plus de deux cent kilomètres. Le matériel à peine déchargé côté tunisien était instantanément rechargé sur d’autres camions et pick-ups destinés à rejoindre le djebel. Après l’effort, l’étreinte est collective. Joyeuse et affectueuse. On fige le souvenir de ce pur moment de camaraderie en photo. Une pose pour l’Histoire. Une pause dans l’Histoire avant de se quitter là et repartir respectivement de son côté sûr que chacun fera au mieux pour la victoire.
Des médecins tunisiens attendent aussi l’arrivée incertaine mais toujours probable de blessées du djebel. Ils ont les dents pleines de sourire et leurs yeux dévorés par des lunettes de soleil laissent toutefois deviner une évidente fatigue. Ils sont venus de toute la Tunisie pour aider leurs frères libyens. Ils patientent en grillant quelques cigarettes, devisant le temps d’une accalmie des récents événements. Des caravanes organisés par les comités ou conseils populaires sont venus ici de tout le pays livrer aux libyens ce qu’ils ont pu collecter. Vivres, médicaments, jouets, couvertures, couches-culottes, etc. On croise là des gens de Gabès, Djerba, Tunis et d’ailleurs.
Aux bureaux des douanes, c’est la cohue. Le minuscule local sous la halle est envahi par plusieurs dizaines d’hommes qui tentent d’accélérer les procédures d’entrées sur le territoire tunisien. Les douaniers essaient sans succès de mettre un semblant d’ordre dans cette situation. Et tandis les hommes agitent en guise d’éventail leurs passeports vert frappé d’un aigle, les femmes et les enfants attendent dans les voitures bourrées à ras bord cuits par la chaleur. Les voitures les unes derrière les autres filent par dizaines, peut-être plus d’une centaine, jusqu’en Libye. Une petite barrière métallique surmonté du drapeau des insurgés coupe cette file en deux et que parcoure sans relâche des bénévoles du croissant rouge tunisien distribuant eau et sucreries, s’assurant qu’il n’y ait pas de malades et que tout va au mieux. Côté libyen, derrière une petite table, des insurgés collectent les identités de tous ceux qui franchissent la frontière histoire de tuer le temps aussi. La plupart d’entre eux sont assis sur des chaises ou au sol, de préférence à l’ombre, les armes à la main ou entre les jambes.Ils sont presque une soixantaine à s’être dispersé entre tous les bâtiments du poste criblés de balle. Le symbole amazigh est peint un peu partout sur les murs car il faut savoir que cette frontière coupe un territoire aussi peuplé de berbères. Des berbères libyens à qui Khaddafi n’a jamais reconnu la qualité de tribu, ainsi le djebel Nefussah est toujours dénommé par le pouvoir djebel Al-Gharbi. Nous parlerons donc pour ce qui nous concerne de djebel Nefussah.
Sur le poste-frontière, à la vue du seul pick-up surmonté d’une min ta, on se demande comment les insurgés ont pu tenir tête au khaddafistes. En fait la plupart des véhicules de combats des insurgés sont repartis pour Nalut. Mais d’après les récits fait par les combattants, leur détermination semble plus forte que celle des miliciens. Difficile d’en douter. Les discussions foisonnent un peu partout et l’on vient s’assurer ici des dernières nouvelles que crachent les téléphones satellitaires. A Nalut, à plus de cinquante kilomètres on se bat toujours. D’un petit promontoire on peut observer la seule route en dur se perdre au loin et disparaitre après Wazan dans le djebel qui dévoile ses pentes abruptes et totalement nues.
Ce poste-frontière est une clé stratégique sur le front de l’ouest et même si Zouara et Zawiya, sur la côte tripolitaine, sont tombés depuis longtemps, impitoyablement réprimées par le pouvoir, le djebel se bat encore. Séparé du front est, celui-ci ne peut compter que sur la Tunisie pour s’approvisionner. Avant de conquérir ce poste, il y avait bien le désert pour faire passer des produits de première nécessité et fuir le djebel mais de nuit et tous feux éteints. Aujourd’hui, contrôler le poste c’est contrôler une des seules routes en dur qui relient la Tunisie à la Libye. Celle du nord est aux mains des milices et le drapeau vert flotte toujours sur Ras Jdir. Les militaires libyens semblent avoir disparu de ce poste depuis que certains d’entre eux aient décidé de déserter. Ces défections continuent malgré tout mais par la mer. Le 15 avril déjà, huit officiers d’état-major libyens dont quelques généraux étaient arrivés en barque au port d’el-ketf au dessus de Ben Gardene. Le 5 mai ce sont encore six officiers qui ont rejoint ce même port.
Tandis qu’à Ras Jdir, les blessés dans les combats de Zaoura et Zawiya passaient par le désert pour ne pas signer leur condamnation à mort. A Dehiba, on les réceptionne sans problème tout comme les malades. On échange des numéros de téléphone pour aider ceux qui viennent se réfugier en Tunisie. On assure. On rassure.
On voit aussi les camions et autres pick-ups repartir pour le djebel pleins débordant de tout sauf de ce que l’on ne peut faire passer là ou en de trop grosses quantités. Les armes et le matériel sensible ainsi que l’essence passeront ailleurs, c’est à dire partout sauf ici. Les forces de sécurité tunisienne fouillent tout de même tous les véhicules à l’aide de chiens renifleurs. Peu importe, la contrebande est dans cette région une longue et ancienne tradition et comme souvent dans ce genre de circonstances historiques, les contrebandiers sont aussi pour la plupart dans le camp des insurgés.
Dimanche 1er mai, les khaddafistes ont lancé une offensive pour tenter de s’emparer à nouveau du poste-frontière. En contournant Nalut par le nord, empruntant une piste passant le village de Takuk à travers les montagnes et qui flirtent avec la frontière. Ils pensaient surprendre les insurgés mais ceux-ci les attendait et leur ont barré la route en dynamitant la montagne. Comme pour se venger de cette habile manœuvre, les milices khaddafistes ont tiré au hasard des dizaines de grads par dessus la montagne. Quatre d’entre eux se sont d’ailleurs écrasés sur le village de Dehiba en Tunisie mais sans faire de victimes ni de dégâts. Les insurgés dans le djebel ont répliqué par des tirs nourris durant toute l’après-midi. La route en direction de la Libye fut fermé par les militaires tunisiens qui depuis en ont profité pour installer des casemates plus conséquentes autour de Dehiba au cas où.
Jeudi 5 mai au matin, les milices khaddafistes sont revenus encore une fois à la charge mais par le sud de Wazan cette fois. Une quinzaine de pick-ups, des lance-missiles et quelques blindés transport de troupes ont donné l’assaut mais ont été arrêté par les insurgés à 17 kilomètres. 14 obus de mortier sont d’ailleurs tombés côté tunisien autour des localités de Martaba et Afina tandis qu’on se battait aussi à Ghelaya entre Wazan et Nalut.
Le même jour, bravant le risque de se trouver sous le feu des combats, une caravane de dix véhicules est arrivé à Dehiba en provenance de Ben Arous, Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine apportant encore médicaments et produits alimentaires. Un autre convoi de trois camions quant à lui arrivait un peu plus tard de La marsa.
Bien que l’on parle d’une plus vaste offensive des khaddafistes sur le djebel, il faut bien considérer dans l’ensemble qu’à l’ouest le front est solidement tenu par les insurgés. Ils ne faiblissent pas et ne sont pas prêt de rompre. Et même si le djebel Nefussah pourrait se retrouver de nouveau encerclé comme il l’a déjà était, les insurgés ne ne se résigneront pas pour autant. Au sud de Tripoli, il faut le savoir, on s’organise de part et d’autre de la frontière. Le combat continue et ce combat ne prendra fin qu’avec la chute du régime et rien d’autre

Les Targuis sur le qui-vive

07-05-2011
LE LONG DES FRONTIÈRES ALGÉRO-LIBYENNES


C'est maintenant à l'un des pays participant aux raids aériens menés en Libye, la France en l'occurrence, de reconnaître que l'Algérie avait raison de s'inquiéter de voir le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou Aqmi) récupérer une partie des armes et des munitions circulant en abondance au pays de Mouammar Kadhafi.
Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a reconnu mercredi dans une déclaration faite à la radio RTL qu'«il faut savoir que compte tenu de la situation en Libye, un certain nombre d'armes a quitté ce territoire pour aller vers la zone occupée par Al Qaïda au Maghreb islamique, en particulier au Mali».
Il s'est dit «particulièrement inquiet» pour les quatre otages français enlevés par Aqmi. Cela a-t-il un lien avec la recrudescence des attentats terroristes perpétrés ces dernières semaines en Algérie ? S'il est encore tôt de répondre, par l'affirmative ou la négative, en attendant l'examen balistique des armes utilisées dans ces actes terroristes, l'hypothèse du renforcement des capacités du GSPC
en matériels de guerre acheminés de Libye n'est pas officiellement écartée. Militaires et gendarmes sont, cependant, en alerte le long de près de 1000 kilomètres de frontières communes entre l'Algérie et la Libye, depuis le début du conflit armé au pays de Kadhafi où, rappelle-t-on, et selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, un «éclaireur» du GSPC avait été arrêté.
Le terroriste présumé aurait tenté de ramasser le maximum de renseignements sur les positions de l'Armée nationale populaire (ANP) et de la Gendarmerie nationale le long des frontières et, par là, exploiter d'éventuelles «lacunes» pour le transport d'armes et de munitions et la circulation d'éléments de la nébuleuse.
Militaires et gendarmes ont, par ailleurs, mis en place un dispositif d'identification par empreintes digitales, dans le but de mettre en échec toute tentative d'accès, en territoire algérien, de terroristes fichés et recherchés.
Conscients du danger représenté par le conflit armé, dans un pays voisin, et de la menace de la récupération de la situation par le GSPC, les Touaregs algériens se sont associés à la vigilance, soutenant l'ANP dans la mission devenue de plus en plus délicate. C'est ainsi, apprend-on de source crédible, que les «mehaliche»,
Touaregs engagés volontairement dans la lutte antiterroriste au Sahel aux côtés de l'ANP, et dont la mission est de surveiller de vastes territoires et d'informer l'armée algérienne sur tout éventuel mouvement terroriste, se mettent de la partie. Circulant à dos de chameau et ayant de grandes connaissances du terrain, les «mehaliche» apportent un important soutien à l'armée en matière de renseignements. «Les mehaliche sont devenus plus nombreux», selon un notable du Sud.

Découverte d'une nouvelle piste utilisée par les terroristes 
Les services de sécurité algériens qui avaient, lors d'investigations, réussi à mettre en place une carte des pistes et autres chemins utilisés par le GSPC depuis le début des années 2000 pour le transfert d'armes de guerre et de munitions achetées auprès de contrebandiers au Mali et au Niger, à l'époque, ont, selon une source crédible, découvert une autre piste dans la wilaya de Tamanrasset, utilisée par l'organisation terroriste.
Par ailleurs, les informations données aux services de sécurité par Mossaab Abou Daoud, ex-émir de la zone 9 du GSPC, repenti, ont permis de mieux comprendre les méthodes utilisées par l'organisation terroriste dans le déplacement de ses éléments et l'acheminement d'armes et de munitions.
La carte localisant les pistes et autres passages par les terroristes, communiquée par l'Algérie aux autres pays du Sahel dans le cadre de la lutte commune contre le terrorisme, pour ce qui est des prolongements dans leurs pays, est régulièrement enrichie avec l'adaptation aux changements opérés par Aqmi.
M. A

Bientôt, des armes italiennes aux insurgés

Libye

Bientôt, des armes italiennes aux insurgés
BENGHAZI (Libye-AFP) — L'Italie va fournir "très bientôt" des armes aux insurgés libyens pour les aider à se défendre face aux forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi, qui ont infligé hier de lourdes pertes à la rébellion dans l'ouest du pays.
Les Italiens "vont nous fournir des armes et nous allons les recevoir très bientôt", a déclaré à des journalistes Abdel Hafiz Ghoga, le vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.
A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'autodéfense" aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. L'Italie ne fournira pas d'armes d'assaut, ont ajouté ces sources, sans plus de précision.
Les rebelles réclament régulièrement des armes pour faire face aux forces gouvernementales, qu'elles combattent depuis la mi-février.
Tout comme la France et le Royaume-Uni, l'Italie a déjà envoyé une poignée de conseillers militaires à Benghazi (est), siège du CNT, pour aider les rebelles à s'organiser. Selon M. Gogha, le nombre de combattants rebelles engagés à travers le pays ne dépasse cependant pas 3.000 personnes.
Le vice-président du CNT a aussi assuré que les attaques des pro-Kadhafi s'intensifiaient, signe selon lui que la pression internationale porte ses fruits. "Il semble que plus Kadhafi est désespéré, plus il se déchaîne contre son peuple", a-t-il dit.
Les insurgés ont perdu au moins neuf de leurs combattants hier lors de violents combats près de Zenten, dans les montagnes berbères au sud-ouest de Tripoli. Une cinquantaine d'autres ont été blessés, dont plusieurs très grièvement, selon un correspondant de l'AFP et des sources médicales.
Dans la matinée, des centaines de rebelles sont partis avec quelques chars, en pick-up ou à pied pour repousser les pro-Kadhafi, qui s'étaient approchés jusqu'à une quinzaine de kilomètres à l'est de Zenten, principale ville de cette région proche de la Tunisie.
Après de violents combats qui ont duré toute la journée dans une localité vidée de ses habitants à une trentaine de kilomètres à l'est de Zenten, les pro-Kadhafi ont finalement dû reculer, abandonnant des véhicules et quelques prisonniers.
Au poste-frontière de Dehiba, un peu plus à l'ouest, au moins six obus libyens sont tombés hier sur le sol tunisien sans faire ni victime ni dégât, portant à 24 le nombre de projectiles tombés côté tunisien depuis une semaine.
Le gouvernement tunisien a haussé le ton, annonçant qu'il prendrait les dispositions "nécessaires" pour "préserver l'intégrité de son territoire", selon l'agence TAP.
Depuis un mois, plus de 50.000 personnes, essentiellement des habitants de la région, ont franchi la frontière à Dehiba pour échapper aux combats.
Toujours dans l'Ouest, les pro-Kadhafi ont bombardé le port de Misrata, la grande ville côtière rebelle à 200 km à l'est de Tripoli assiégée depuis plus de deux mois, et touché plusieurs dépôts de carburant, selon Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire du CNT.
"Ils veulent priver la révolution de carburant", a-t-il dénoncé.
Selon Souleiman Fortiya, un représentant de Misrata au CNT, les troupes gouvernementales sont en train de se masser à Zliten, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Misrata. Kadhafi "est en grands préparatifs pour marcher sur Misrata", a-t-il assuré vendredi soir.
Hier, les rebelles ont accusé les pro-Kadhafi d'avoir utilisé des hélicoptères marqués de l'emblème de la Croix-Rouge pour larguer des mines jeudi et vendredi dans les eaux du port de Misrata, seul lien avec le reste du monde pour la ville assiégée.
L'Otan a simplement confirmé que des hélicoptères avaient survolé Misrata jeudi, en violation de la zone d'exclusion aérienne.
D'après M. Gogha, les pro-Kadhafi ont aussi continué leurs attaques éclair contre des villes-oasis du sud du pays. Hier, deux convois ont ainsi attaqué Jalo et Ojla.
Et selon un membre du conseil militaire d'Al-Koufra, six rebelles ont été tués vendredi dans des affrontements avec des pro-Kadhafi à un poste de contrôle installé entre Jalo et Al-Koufra.
Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, qui compte demander trois mandats d'arrêt pour des crimes contre l'humanité.
Pour tenter d'apaiser les rebelles, le ministère libyen de la Justice prépare un projet de loi d'amnistie réclamé vendredi soir par les centaines de chefs tribaux réunis à Tripoli, a annoncé le Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi.
Selon M. Mahmoudi, les chefs tribaux "sont désormais responsables du dialogue national". Mais cette médiation semble mal partie dans la mesure où le communiqué final des chefs tribaux qualifie les insurgés de "traîtres".
Violents combats près de Zenten
ZENTEN (AFP) — Au moins 9 combattants rebelles ont été  tués et une cinquantaine d'autres blessés dans de violents combats contre les forces gouvernementales près de Zenten, dans les montagnes berbères au sud-ouest de Tripoli, selon un correspondant de l'AFP et des sources médicales.
Dans la matinée, les troupes gouvernementales se sont approchées à une quinzaine de kilomètres à l'est de Zenten, principale ville de la région qui a rejoint la rébellion dès février.
Plusieurs centaines de combattants rebelles sont partis de Zenten en direction de l'est dans la matinée avec quelques chars, mais principalement à bord de pick-up ou encore à pied. Repoussés par les rebelles, les pro-Kadhafi se sont repliés à Al-Alaouinia, une localité à une trentaine de kilomètres.
C'est dans cette localité que les combats les plus violents se sont déroulés tout au long de la journée, selon le correspondant de l'AFP, qui a vu beaucoup de fumée noire s'élever de la ville apparemment déjà vidée de sa population.
Sous le feu des rebelles, les forces gouvernementales ont dû quitter la ville, abandonnant des véhicules et quelques prisonniers.
Mais le bilan est lourd: à l'hôpital de Zenten, le correspondant de l'AFP a vu neuf corps à la morgue, et une équipe de Médecins sans frontières, arrivée sur place il y a quelques jours, a fait état d'une cinquantaine de blessés, dont plusieurs dans un état très grave.
La  Presse.tnAjouté le : 08-05-201