samedi 7 mai 2011

Le Conseil de transition libyen, une autorité qui peine à convaincre

source:France 24
Le Conseil de transition libyen, une autorité qui peine à convaincre
Deux jours après la réunion du Groupe de contact sur la Libye, réuni à Rome pour discuter du financement d'insurgés au bord de la faillite, la question de la vulnérabilité de la rébellion libyenne revient sur le devant de la scène.
Par Charlotte BOITIAUX (texte)
 

QU'EST-CE QUE LE CNT ?
Le Conseil national de transition libyen est l’instance politique de l'insurrection contre le colonel Kadhafi. Il a été créé en février dernier à Benghazi, par les représentants de l'insurrection qui s'oppose aux forces du "guide suprême" libyen. A l'issue de sa première réunion, le CNT s'est déclaré dans un communiqué comme "le seul représentant de la Libye".
Il a également précisé que toutes les délégations diplomatiques à l'étranger ralliées à la révolte étaient considérées comme ses "représentants légitimes". Il siège "temporairement" à Benghazi, "jusqu'à la libération de la capitale Tripoli, son siège permanent".
Créé dans l’euphorie des premiers jours de la révolution en février dernier à Benghazi, mais peu reconnu sur la scène internationale et acculé économiquement, le Conseil national de transition libyen (CNT) est-il vraiment une institution viable capable de peser sur la scène politique ?
"La question est sur toutes les lèvres à l’heure où le conflit s’enlise", reconnaît Jean-Pierre Maulny, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). "Beaucoup de dirigeants occidentaux s’interrogent sur la légitimité de cette instance".
L’absence de contre-pouvoir libyen laisse pourtant peu de choix aux dirigeants européens et américain. Le CNT est le seul interlocuteur de la communauté internationale. "C’est la seule organisation visible qui résiste", ajoute le spécialiste. Un point de vue partagé par Dominique Moisi, expert du Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales (IFRI). "Ils sont forts parce qu’ils sont uniques", affirme l’expert. "Leur atout principal, c’est leur existence. Elle rend caduque la légitimité de Kadhafi".
"Aucune figure charismatique"

Les deux spécialistes admettent toutefois la "fragilité" de cet organe alternatif. "D’un point de vue politique, les insurgés n’ont aucun leader charismatique", explique Dominique Moisi. "Leurs membres manquent d’envergure et l’absence d’une figure rassembleuse est un défaut majeur pour un organe de résistance".
Composé de 31 membres, le CNT est constitué d’une grande majorité d’anonymes – avocats, professeurs, médecins. Des civils qui, malgré eux, mettent à mal l’image du Conseil de transition. "Une organisation de résistance fonctionne grâce à deux leviers : une figure charismatique ou une organisation infaillible. Ici nous n’avons ni l’un ni l’autre".
La trésorerie semble également faire défaut aux insurgés libyens. Pour remplir leurs caisses, les rebelles ont donc décidé de s'adresser à leurs alliés occidentaux. La rébellion évalue ses besoins pour les trois prochains mois à trois milliards de dollars pour payer les soldes des insurgés, la nourriture, les médicaments et d’autres fournitures de base. "Ils n’ont pas d’argent et l’économie libyenne menace de s’effondrer", confie Jean-Pierre Maulny.
Dans ce contexte, la communauté internationale hésite à investir de l’argent dans une organisation aussi peu structurée. "Les dirigeants occidentaux refusent de financer des armes sur lesquelles ils n’auraient aucun contrôle", explique le spécialiste.
Cafouillage diplomatique

Syndiquer le contenuL'ENTRETIEN DE FRANCE 24
Sur le plan diplomatique, le Conseil de transition s’emmêle un peu les pinceaux. Jeudi, le CNT a annoncé avoir été reconnu par le Danemark, l’Espagne et les Pays-Bas. Seul hic, tous trois ont démenti. "Un faux pas qui en dit long sur la communication des rebelles", ironise Dominique Moisi. Le Danemark "a reconnu le CNT comme un partenaire de dialogue". Pas plus. L’Espagne et les Pays-Bas comme un interlocuteur valide.
Seuls la France, le Qatar, l’Italie et la Gambie ont officiellement reconnu ce conseil de résistance comme représentant légitime du peuple. "C’est peu", reconnaît Jean-Pierre Maulny, "trop peu pour peser sur l’échiquier politique mondial".
Est-ce à dire pour autant que le CNT a vocation à disparaître ? "C’est une question prématurée, répond Dominique Moisi. La chute de Kadhafi serait le test ultime. Ce n'est qu'à ce moment là que l’on saura si le mouvement mourra ou si un leader politique émergera…" Même prudence du côté de Jean-Pierre Maulny. "Le CNT tire aujourd’hui sa force de la haine cristallisée autour de Kadhafi, mais demain… Si le régime tombe, le CNT devra préparer l’avenir, proposer une alternative au Guide, gagner le soutien des Libyens… Seront-ils vraiment préparés et structurés ?"

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Dernière info publiée le samedi 07 mai 2011
RFI
Libye : des avions de Kadhafi bombardent quatre réservoirs de pétrole à Misrata
Des appareils de l'aviation libyenne pro-Kadhafi ont bombardé quatre réservoirs de pétrole à Misrata, déclenchant un immense incendie, a annoncé samedi 7 mai 2011 un porte-parole des insurgés.

Sahara et Fezzan - La mort mystérieuse de Konrad Kilian



Mondialisation.ca, Le 14 avril 2011






Mercredi 15 avril 2011
Extrait de : « Les espions de l’or noir », par Gilles Munier (Ed. Alphée-Koutoubia – 2009)

Le fou du désert
Conrad Kilian


Qui a assassiné à Grenoble, le 29 avril 1950, le géologue et explorateur français Conrad Kilian, découvreur du pétrole des déserts du Sahara et du Fezzan ? Faut-il prendre au sérieux la confidence d’un major de l’armée britannique qui, cinq ans plus tard, dans une réception parisienne, reconnut que l’Intelligence Service s’était occupé de lui, comme on dit dans le Milieu ? La police criminelle, après une enquête bâclée, avait conclu au suicide, bien qu’une voiture roulant sur le trottoir eût tenté de l’écraser quelques jours plus tôt. Alors que son corps avait été trouvé pendu à l’espagnolette de la fenêtre de sa chambre d’hôtel, pourquoi les médias racontèrent qu’il s’était donné la mort sur la tombe de ses parents ?
Maquillage du meurtre en suicide
Bien qu’il eût fallu reconnaître que Kilian n’était pas mort de cette façon, la thèse du suicide a été maintenue en dépit d’évidences contraires. Selon les enquêteurs, les traces de blessures sur son corps, ses poignets entaillés et le sang qui avait giclé sur les murs, était la preuve qu’il avait d’abord tenté de se tuer avec un couteau de cuisine et un morceau de bouteille d’eau de Cologne trouvés sur les lieux ! N’y parvenant pas, il s’était alors pendu.  
La mise en scène du suicide laissait pourtant à désirer. Kilian possédait un rasoir sabre, trouvé avec ses affaires de toilette, autrement plus efficace qu’un tesson de bouteille pour se couper les veines. Les policiers n’ont pas voulu noter qu’un homme d’un mètre soixante-dix-huit ne peut se pendre à une espagnolette située à un mètre vingt du sol, ni que les yeux de Kilian étaient fermés, alors que ceux d’un pendu restent ouverts. Les amis du géologue étaient persuadés que les assassins l’avaient torturé pour l’obliger à dévoiler ses secrets, puis maquillé – laborieusement -  sa mort en suicide. Il avait d’ailleurs dit à l’un d’eux, quelques jours auparavant, que si on le retrouvait mort, il ne fallait pas croire au suicide. D’autres pensèrent que Kilian, connu pour son courage, s’était battu avec ses agresseurs et était peut-être mort d’une crise cardiaque provoquée par l'empoisonnement dont il avait été victime, sept ans plus tôt, au Sahara. Surpris, ils l’auraient alors pendu. Le général Paul Grossin, devenu plus tard patron du SDECE – le service secret d’espionnage français - fut catégorique : Kilian était mort, assassiné.
Ce n’était pas la première fois que l’on attentait à sa vie. En effet, en 1943, dans le Hoggar, son guide lui avait donné à boire du thé au bor-bor, une décoction d’herbes empoisonnées du désert, mélangée, dit-on, à de la cervelle humaine. Il avait, peu auparavant, averti des trafiquants exploitant clandestinement un gisement de wolfram – composant du tungstène - pour un groupe britannique, basé au Nigeria, qu’il signalerait leurs activités au gouverneur général d’Algérie. La mine avait été fermée et le guide auquel il s’était attaché tué de deux balles dans la tête. Son remplaçant qui lui avait servi le thé avait, sans doute, été soudoyé par les Anglais. Il s’était, en tout cas, enfui, sans demander son reste. Kilian, transporté mourant à dos de chameau à Tamanrasset, puis à Alger où il était resté plusieurs mois entre la vie et la mort, survécut, miraculeusement. Mais, il garda jusqu’à son assassinat de graves séquelles de cette tentative d’empoisonnement, notamment des dépressions nerveuses qui lui donnaient un air d’illuminé.    
Le désert dans la peau
Kilian (1), géologue d’origine alsacienne, passionné de chevalerie, avait découvert le Sahara et les Touaregs à l’âge de 24 ans, en 1922, comme membre d’une expédition suisse, partie à la recherche des légendaires émeraudes des Garamantes, un peuple berbère qui nomadisait, trois siècles avant notre ère, entre le Fezzan, le Niger et l’Atlas marocain. S’étant séparé de ses compagnons de route après une dispute, il avait poursuivi sa randonnée avec un guide, ramassant les fossiles pierres qui l’intéressaient. Quand il revint en France, envoûté par le désert et la noblesse de ses habitants, il n’avait qu’une seule idée en tête : retourner au plus vite aux confins de l’Algérie et de la Libye, alors colonie italienne (2).
A la mort de son père, il utilisa sa part d’héritage pour monter une expédition au Sahara occidental. Demandant à la jeune fille avec laquelle il s’était fiancé de l’attendre, il sillonna le désert pendant trois ans. Il s’y lia d’amitié avec le cheikh de Ghat, oasis du Fezzan où aucun étranger n’avait encore osé pénétrer. Dans ces contrées, les Européens étaient, à juste titre, regardés avec suspicion en raison des visées coloniales des grandes puissances. Considérés comme ennemis, ils étaient tués. Explorant une série de grottes dans le Hoggar, dont certaines sont décorées de peintures rupestres, il découvrit dans l’une d’elles une émeraude taillée. Il mit à jour, dans les environs, des traces laissées, il y a 4000 ans, par les chars des Garamantes.
Les recherches effectuées par Kilian mécontentaient le groupe pétrolier anglais Pearson (3) qui prospectait au Sahara algérien, et suscitait la méfiance des hommes politiques français qui l’y avaient autorisé. Le géologue, profondément patriote et d’un caractère rugueux, n’était pas homme à accepter les compromissions et le faisait savoir. A son retour en France, en 1929, il sombra dans la misogynie en apprenant que sa fiancée, à qui il n’avait donné aucune nouvelle depuis son départ, s’était mariée. Puis, reprenant ses études à la Sorbonne, conscient de l’importance de ses travaux, il refusa de « s’abaisser à solliciter son doctorat », estimant qu’on devait le lui décerner au seul regard de ses découvertes.

Kilian adressa son rapport de mission à différents ministères et demanda au président Gaston Doumergue, qui le reçut en juillet, d’exiger une rectification des frontières sahariennes et d’intégrer le Fezzan, terre à forte potentialité pétrolière, dans la partie française. Les chefs de gouvernement de la IIIème République, auxquels il adressait ses rapports ne voulaient rien entendre, comme si, depuis la Conférence de San Remo de 1920, tout ce qui concernait le pétrole était du domaine réservé britannique. En janvier 1935, Kilian s’opposa à Pierre Laval, président du Conseil français qui négociait avec Benito Mussolini le tracé de la frontière libyenne au Sahara. La France céda les territoires qu’il avait explorés au Fezzan, et la bande d’Aozou. Le Duce ne lui en sera même pas reconnaissant. Ce n’était pour lui que des arpents de sable sans intérêt. Mais que penser de Laval qui refusait de répondre aux courriers de Kilian ?
Mission d’espionnage au Ténéré
Le récit de son premier voyage et ses articles dans L’Illustration avaient fait de Kilian un spécialiste du sud algérien. C’était tout naturellement vers lui que se tourna l’explorateur Roger Frison-Roche, en 1935, pour savoir où se trouvaient les peintures rupestres du Hoggar et gravir la Garet El Djenoun, la Montagne des génies (4) qui culmine à 3 375 m d’altitude. L’Etat Major de la Défense nationale finança peu après sa troisième expédition, lui demandant de reconnaître la nouvelle frontière libyenne. Il accomplit sa mission avec succès, pratiquant au passage une césarienne en plein désert avec sa trousse de secours pour sauver une mère et son bébé. Sur ses conseils, un poste de méharis avait été créé à In Ezzane, près de Djanet. Signe que ses ennemis étaient toujours aux aguets : sur une des pistes empruntées, un puits avait été comblé pour gêner sa progression. Après son retour à Paris, son appartement fut cambriolé. Les voleurs ne mirent  la main ni sur ses archives, camouflées dans la partie d’un meuble Louis XIII doté d’un mécanisme secret, ni sur ses cartes, en sûreté chez un ami. Les emplacements susceptibles de recéler du pétrole y étaient indiqués, et c’est justement là qu’on en a trouvé quelques années plus tard. 
Le Bakou français
Lieutenant d’artillerie pendant la Seconde guerre mondiale, Kilian défendra vaillamment la citadelle du Quesnoy, construite par Vauban, contrôlant la vallée de l’Oise. A cours de munitions, après plusieurs assauts allemands et des bombardements intensifs, il se rendit avec les honneurs de la guerre, c'est-à-dire le droit de garder ses armes, un privilège rarement accordé par un vainqueur. Prisonnier, il sera libéré en 1942 avec un contingent d’anciens combattants de la guerre 14-18 (5). Il fut nommé attaché au laboratoire de géologie de la faculté d’Alger à une époque cruciale. La guerre n’était pas terminée et les Américains allaient débarquer en Afrique du nord, avec dans leurs bagages des équipes de prospecteurs connaissant les travaux de Kilian. La Shell et l’Aramco le contactèrent. Ils lui offrirent un pont d’or, sans résultat. La mission effectuée par Kilian en 1943, au cours de laquelle son guide fut assassiné et lui victime d’un empoisonnement, démontre que la guerre du pétrole - anglo-américaine, faute de volonté côté français - était déclarée.
Mis à part le général de Gaulle qui, par mesure de sécurité, l’avait fait rapatrier d’Alger avec ses documents sur un contre-torpilleur, et le maréchal Leclerc, ses travaux n’intéressaient guère les ministres français. Malheureusement, de Gaulle avec qui il avait rendez-vous, quitta le pouvoir, en 1946, quelques jours avant leur rencontre. Les fonctionnaires du Quai d’Orsay, à qui il avait affirmé – preuves à l’appui - que des millions de barils dormaient sous les sables du désert, le prenaient pour un fou.
Restait le maréchal Leclerc. L’épopée de la 2ème Division Blindée, avec la prise de l’oasis de Koufra, avait attiré l’attention sur le Fezzan. Kilian, nommé chargé de mission au CNRS, le rencontra en août 1947 au ministère de la Défense. L’Italie étant hors jeu, il lui exposa son projet d’annexion du Fezzan au Sahara français, le décrivant comme un morceau de désert flottant sur un lac de pétrole (6). Le Fezzan étant enclavé, il proposait de céder la région de Koufra aux Anglais, qui tenaient la Cyrénaïque, en échange d’un couloir aboutissant au port de Brega, sur le golfe de Syrte (7). Il lui suggéra, pour des raisons humanitaires et politiques, de répartir ensuite les revenus du pétrole entre les pays riverains du Sahara. Leclerc donna l’ordre d’envoyer un navire de guerre mouiller à Brega, mais il ne fut jamais exécuté en raison de sa mort, six mois plus tard, le 28 novembre 1947, dans un étrange accident d’avion (8), alors qu’il survolait les territoires signalés par le géologue (9). En 1948, se sentant traqué, Kilian déposa ses rapports à l’Académie des Sciences, sous pli cacheté, pour le cas où il lui arriverait aussi malheur. C’est bien ce qui faillit se produire un an plus tard quand une auto, tous feux éteints, monta sur le trottoir pour l’écraser. Qui plus est, les crises provoquées par le thé au bor-bor ingurgité en 1943 étaient de plus en plus nombreuses et son caractère, souvent difficile à supporter, s’en ressentait.
Questions sans réponse
Pourquoi Robert Schuman (10), inamovible ministre de la IVe République, refusait-il de le recevoir et faisait jeter ses rapports aux oubliettes, alors que les Soviétiques considéraient le Fezzan comme un Bakou français ? Pourquoi le gouvernement français refusa-t-il de répondre au Canada qui proposait de financer la prospection pétrolière et son exploitation à hauteur de 49%, et d’abandonner en sus sa dette de guerre estimée à cinquante milliards ? On a parlé de pressions qu’aurait exercé l’Intelligence Service sur le ministre. Le futur Père de l’Europe, avait été sous-secrétaire d’Etat aux Réfugiés du maréchal Pétain, en juin 1940. Redevenu parlementaire, il lui avait voté les pleins pouvoirs. A la Libération, la Haute cour de justice, chargée de l’épuration, avait conclu au non-lieu pour fait de résistance. Schuman avait, en effet, été arrêté par la Gestapo pour refus de collaborer et emprisonné en Allemagne, mais certains lui reprochaient d’avoir vécu un peu trop discrètement en Zone libre où il s’était réfugié après son évasion en 1942.
Sous la IVe République, tous les fonctionnaires et les hommes politiques n’avaient pas coupé les liens qu’ils avaient tissés, pendant la guerre, avec l’Intelligence Service. Quand on évoque les services secrets britanniques, il ne faut pas oublier que les pétroliers ne sont jamais très loin. Cela explique peut-être  pourquoi les rapports de Conrad Kilian étaient classés sans suite, la rapidité avec laquelle l’enquête sur sa mort s’est déroulée, ainsi que sa conclusion.
En 1957, lorsque le pli déposé à l’Académie des Sciences fut ouvert, on découvrit que le pétrole décelé un an plus tôt à Edjelé et à Hassi-Messaoud – la Colline du bonheur - l’avait été en des lieux répertoriés par Conrad Kilian, tout comme le sera celui trouvé au Fezzan en 1958.

Notes et références :
(1) Conrad Kilian, né en 1898, était le fils d’un professeur de géologie de la Faculté des sciences de Grenoble, et le petit-neveu de Georges Cuvier, père de l’anatomie comparée et de la paléontologie.
(2) La Libye regroupait trois provinces de l’empire ottoman : la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Fezzan. Elle avait été attribuée à l’Italie pour sa participation à la Première guerre mondiale aux côtés des Alliés. Omar al-Mukhtar, cheikh de la Tariqa Senousiyah – confrérie soufie des Senoussis – lutta jusqu’à la mort contre l’armée d’occupation italienne. Pendant ce temps, Idris, chef d’un autre clan, était réfugié au Caire et jouait la carte anglaise. Il deviendra, par la grâce des Britanniques, Emir de Cyrénaïque en 1946, puis roi de Libye. Il fut renversé par le colonel Khadafi et les Officiers libres le 1er septembre 1969.
(3) La société Pearson fondée en 1884 par Weetman Pearson - futur Lord Cowdray - s’est développée dans le domaine pétrolier avec la création de la Mexican Eagle Petroleum Company qui fait partie de la Shell depuis 1919. Le groupe Pearson est aujourd’hui connu pour son empire de presse qui comprend plusieurs quotidiens et maisons d’édition. Il possédait, jusqu’en 2001, 22% du groupe RTL qu’il a cédé à Bertelsmann. Le siège londonien du Croupe Pearson est celui de l’ancienne Shell-Mex Limited.
(4) Roger Frison-Roche, L'Appel du Hoggar, Flammarion, Paris, 1936.
(5) Conrad Kilian, déclaré inapte en 1916, avait fait intervenir des connaissances pour être engagé. Il avait terminé la guerre sous-lieutenant avec la Croix de guerre.
(6) Eloge Boissonnade, Conrad Killian, France-Empire, Paris, 1982.  
(7) Une partie du pétrole libyen est, aujourd’hui, exporté par le port de Brega qui possède également une raffinerie.
(8) La présence d’un passager inconnu dans l’avion demeure inexpliquée, tout comme les brûlures constatées sur les corps projetés hors de l’avion. Selon un témoin, les restes de l’avion et les endroits proches de l’accident étaient recouverts d’une mousse beige très claire qui s'évaporait quand on la prenait dans la main et dont on n’explique pas la provenance.
(9) Claude Muller, Les mystères du Dauphiné, Editions De Borée, 2001.
(10) Robert Schuman a été ministre dans les gouvernements de la VIe République de 1946 à 1953, notamment des Affaires étrangères à neuf reprises. A ce titre, il a été un des négociateurs du Traité de l’Atlantique Nord qui a donné naissance à l’OTAN. Elu Président du premier Parlement européen en 1958, il est un des pères fondateurs de l’Europe.
© G. Munier/X.Jardez


 Articles de Gilles Munier publiés par Mondialisation.ca

Bouteflika :La résistance du fusible

http://lesgensdici.blog.tdg.ch/archive/2011/04/16/la-resistance-du-fusible.html

16.04.2011

La résistance du fusible

Où Bouteflika détourne les nuages

Dans un discours solennel à la nation le président Bouteflika préconise la révision de la constitution celle du code électoral, et demande aux partis et à la société civile de participer au renouveau de l'Algérie sous son égide!
Ce discours térs important sonne pourtant comme une délicate tentative de se replacer au-dessus de la mêlée: pendant un mois le siége de la Présidence était devenu le centre de ralliement des gardes communaux, des enseignants contractuels, des médecins résidents, des étudiants des grandes écoles qui s'y rendaient parce qu'ils n'y étaient pas bastonnés par la police!
Cette situation n'a fait qu'encourager les initiateurs d'autres marches et manifestations; si bien que toute vélleité de se rendre à El Mouradia-Le Golf pour faire le siége de la Préidence a été rudement empêchee comme ce fut le cas pour des milliers d'étudiants bloqués au Centre ville...
En faisant du Président leur dernier recours, les protestataires l'ont transformé en fusible; certains auraient aimé le voir sauter ce fusible!
Mais Bouteflika  a pris de la distance en sortant de la présidence et en allant inaugurer l'adduction d'eau alimentant Tamanrasset en pays touareg( très sensible aux événements dans les pays voisins:Libye, Niger , Mali); puis il a préparé son intervention en faisant parler M. Belkhadem, SG du FLN et ministre conseiller qui a dit que le pouvoir a réalisé  mais que ses réalisations n'ont pas été réparties équitablement entre ceux qui en avaient besoin. que des ministres n'avaient pas bien travaillé, etc. La mal gouvernance était pointée et au bout de l'index, le premier ministre Ouyahia qui se fixait un avenir présidentiel.
En sortant  de sa manche un discours politique qui reconnaît que le système est au bout du rouleau, le Président détourne en même temps la colère sur d'autres décideurs...
Certains disent qu'il a déçu des attentes: celles de ceux qui souhaitaient qu'il  annonce son départ!
Mais non. Bouteflika  , à la recherche d'alliances, se fait fort de gagner les partis et les associations à son programme de "rénovation".
Mais n'est-il pas déjà trop tard?
09:23 Publié dans Air du temps |

BELGIQUE:LANGUES AFRICAINES ET HOMMAGE À ELDRIDGE MOHAMMADOU AU MENU D’UNE CONFÉRENCE À BRUXELLES


BELGIQUE::SOCIETE

http://www.camer.be/index1.php?art=13987&rub=11:1

Eldridge Foncha:Camer.beRétrospectivement on peut dire de ses objecifs qu'ils étaient autant simples qu'ambitieux.Le Lion africain doit (ré-) écrire lui-même son Histoire au lieu de continuer à  ingurgiter celle, tronquée et indigeste, écrite par les chasseurs de l’Europe coloniale.Les langues africaines doivent être pleinement réhabilitées afin d’être utilisées au service du développement et de la renaissance de l’Afrique. Le continent doit se libérer du colonialisme et du néo-colonialisme. Et pour atteindre ces objectifs chacun doit s’impliquer pleinement dans son domaine de compétence et surtout donner de soi.
Avec un passé pro-upéciste et un caractère incontrôlable, il comprend vite qu’il n’a pas sa place en politique dans le Cameroun post-indépendantiste, alors il démissionne de l’administration en 1964 après avoir côtoyé de près John Ngu Foncha et Ahmadou Ahidjo : « vous voulez des gens qui veulent plier les genoux, je ne veux pas en être, je ne peux pas en être !». 
Alors Eldridge Mohammadou consacrera sa vie à la recherche, la publication et l’enseignement, après s’être donné les compétences intellectuelles et linguistiques pour faire le travail: il apprendra, en autodidacte,  pas moins sept langues dont le Sango, le Kikongo, le Fulfulde, l’Allemand, le Français, l’Anglais et l’Espagnol.
Mais son passé lui vaudra un ostracisme implacable au Cameroun, car finalement c’est à l’université de Maiduguri que l’historien et linguiste camerounais, qui fût à la fois militant contre le colonialisme et le néo-colonialisme,  enseignant, chercheur et écrivain  finira ses jours le 18 février 2004. Vu du Cameroun il mourra dans l’anonymat.
Il laissera une œuvre proprement impressionnante:  plus d’une vingtaine d’ouvrages, écrits tant en Français, en Anglais qu’en Fulfulde , un recueil des traditions orales des peuples du Nord-Cameroun (Fulbé, Mboum, Bouté, etc), participation comme rapporteur à la célèbre conférence de Bamako de 1966 qui, sous l’égide de l’UNESCO, avait créé, formalisé et adopté un nouvel alphabet latin pour l’écriture de certaines langues africaines telles que le Fulfuldé, le Bambara, le Haussa, le Touareg,  etc ; écriture en Fulfulde et en Français de l’Histoire de tous les Lamidats du Nord Cameroun, incluant une liste de tous les Lamidos qui y ont régné avec leur biographie et arbres généalogiques respectives, etc. Dans tous ses œuvres il s’est bien sûr servi des archives du Colon, mais il a toujours rigoureusement tenu a recueillir sur le terrain les sources archéologiques et les traditions orales des peuples concernés.
Eldridge Mohammadou, c’est donc une vie au service d’une cause, le souci de laisser à la prospérité des instruments pratiques pour pouvoir,  non seulement continuer l’œuvre des premiers chercheurs, mais surtout   lire, écrire et communiquer en langues africaines, comprendre l’histoire des peuples africains et s’en servir pour se libérer.
Pour ne prendre que deux exemples, lorsque nous nous connectons sur des sites internet comme le site du la BBC Haussa http://bbc.co.uk/hausa , ou le site http://www.peeral.com (site multimédia en Fulfuldé) ou alors lorsque nous lisons des livres ou des journaux dont l’alphabet d’écriture est basé sur des caractères latins et qui sont écrits en Bambara, en Fulfulde ou Hausa nous profitons directement du travail de ces pionniers qui se sont mis au travail dès le lendemain des indépendances pour rejeter de la meilleure des façons le rouleau compresseur destructeur de la culture que la colonisation à mis en route.
Mais aujourd’hui, où en sommes nous ? Pour se limiter à l’aspect linguistique, les générations qui ont suivi utilisent-elles à bon escient  les outils mis à notre disposition par Cheick Anta Diop, Amadou Hampâté Bâ, Théophile Obenga et d’autres chercheurs moins célèbres tels qu’Eldridge Mohammadou ?   Peut-on vraiment encore parler d’un problème d’outils pour lire, écrire et communiquer en langues africaines ? Pourquoi l’apprentissage des langues maternelles reste encore si marginal dans l’éducation de nos enfants ?
Beaucoup d’africains évoquent le problème d’intégration et d’acceptation pour expliquer leur choix d’apprendre à leurs enfants uniquement les langues européennes comme l’Anglais, le Français, l’Espagnol ou l’Allemand. Dans quelle mesure une transmission prioritaire de nos langues à nos enfants peut constituer un obstacle à leur intégration, tant au niveau de leur milieu de vie immédiat qu’au niveau universel ?
Pour discuter de ces discuter de ces questions et rendre hommage à Eldridge Mohammadou, et à travers lui à tous les pionniers, célèbres ou anonymes qui ont fait tant de sacrifices pour faire avancer la renaissance africaine,  l’Association pour la Promotion de la Justice et de l’Education organise le 30 avril prochain au Centre Culturel de Pianofabriek à Bruxelles une conférence-débat  autour des thèmes suivants :
•« Apprentissage des langues africaines: obstacle ou instument d’intégration et d'accès à la citoyenneté (mondiale) ? »
•« Qui était Eldridge Mohammadou et Comment lire son œuvre ? » avec Mr. Christian Seignobos qui a travaillé pendant une trentaine d’années avec le chercheur camerounais.

Contact et Information : APJE-info@oumarou.net  ou 0032 488 353436
© Oumarou.net : Roufaou Oumarou

Niger/Chine : signature d'une convention de plus de 5 milliards de FCFA


Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, Bazoum Mohamed, et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun, ont procédé, jeudi après-midi, à la signature d'un accord de coopération économique et technique d'un montant de 80 millions de yuans RMB, soit environ 5 milliards 760 millions de francs CFA.
"Cette enveloppe est destinée à la construction des bretelles qui vont prolonger le deuxième pont de Niamey dont la construction vient d'être achevée. Elle servira également à d'autre projets définis entre le Niger et la Chine", a affirmé M. Bazoum Mohamed.
"Pour nous, c'est à la fois un honneur et une marque d'amitié que le gouvernement Chinois témoigne à l'endroit du peuple nigérien", a affirmé le chef de la diplomatie nigérienne.
"Le second pont de Niamey, bénéficiaire de ce fonds, va servir à rendre plus fluide la circulation dans la ville. Son impact s'est déjà fait ressentir; c'est un symbole de plus, de la qualité de la coopération entre nos deux pays. Nous aurons à la fin de l'année, notre Commission mixte de coopération et à cette occasion, nous proposerons encore des projets tout aussi grands et tout aussi profitables au Niger et à la Chine", a souligné le ministre d'Etat nigérien.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangéres a soutenu qu'à travers cet accord, la Chine va fournir une nouvelle assistance sans contrepartie au Niger.
"En tant qu'envoyé spécial du gouvernement chinois, je viens visiter le Niger pour exprimer nos félicitations aux autorités de ce pays qui a achevé la période de transition, et exprimer les félicitations au gouvernement, aux dirigeants et au peuple nigérien", a dit M. Zhai Jun.
Agence de presse Xinhua     2011/05