lundi 18 avril 2011

Au coeur du désert, une guitare se fait entendre, celle de Bombino


Profil

Par Benoit Bisson - 18 avril 2011, 06:32 - mise à jour: 18 avril 2011, 06:43Imprimer

Il y a parfois de ces musiques que l’on découvre qui nous font tout de suite penser à ailleurs, des musiques qui conjurent des images, des espaces, des idéaux même. C’est l’impression que j’ai eue dès que j’ai entendu la guitare, la voix de Bombino, dont l’album Agadez sera lancé demain. Lebuzz.info vous le présente.

Bombino - Photo © Ron Wyman
Bombino - Photo © Ron Wyman
Plutôt que de vous broder quelques notes biographiques à la va-vite sur un artiste dont il importe tout autant de découvrir l’histoire que le talent, ce qui suit reprend presque intégralement une biographie réalisée à partir d’une interview de Bombino en décembre 2010 et d’une biographie écrite par Ron Wyman, de Zero Gravity Films. Difficile de mieux faire pour découvrir l’homme derrière la musique.
Mais surtout, ne craignez rien, nous ne vous offrons pas que de la lecture! Il y a aussi une pièce à télécharger et quelques clips vidéo, question de vous faire goûter à du live. Il y a fort à parier que vous deviendrez accro!

Il était une fois

Omara « Bombino » Moctar, dont le prénom est Goumar Almoctar, est né le 1er janvier 1980 à Tidène, au Niger, un campement de nomades touaregs situé à environ 80 km au nord-est d’Agadez. Il est membre de la tribu des Ifoghas, qui appartient à la fédération touareg Kel Air. Son père est mécanicien et sa mère s’occupe de la maison, comme le veut la tradition touareg. Bombino a reçu une éducation musulmane privilégiant l’honneur, la dignité et la générosité comme grands principes de vie.
Les Touaregs qui – entre eux – s’appellent les Kel Tamasheq, sont depuis longtemps reconnus comme les guerriers, les commerçants et les voyageurs du désert du Sahara. Ils sont le peuple de la grâce et de la noblesse ainsi que des combattants redoutables, un peuple nomade descendant des Berbères d’Afrique du Nord qui lutte depuis des siècles contre le colonialisme et l’imposition de la loi islamique stricte.
Bombino a passé son enfance dans un campement près de la ville d’Agadez, la plus grande ville au nord du Niger (population de 90 000) et depuis longtemps un point stratégique de l’ancienne route commerciale reliant l’Afrique du Nord et le Sahara avec la Méditerranée et l’Afrique occidentale. Issu d’une fratrie de dix-sept frères et soeurs (demi-frères et demi-soeurs compris), Bombino va brièvement à l’école d’Agadez, mais refuse ensuite d’y aller, démontrant là son esprit rebelle. Sa grand-mère le prend en charge pour éviter tout problème avec ses parents, et, comme la plupart des enfants touaregs, il grandit avec sa grand-mère.
Au bout d’un certain temps, Bombino se fait tout de même à l’idée d’aller à l’école et commence à fréquenter une école franco-arabe qui enseigne les deux langues. Il y sera trois ans, après quoi – à l’âge de neuf ans – il revient chez sa grand-mère qui l’élève dans la tradition touarègue. Cette culture étant matriarcale, les femmes âgées sont considérées comme les chefs de la communauté, les sages qui représentent la puissance de la vie, la générosité et la connaissance. La grand-mère de Bombino lui a insufflé le code moral touareg pour qu’il puisse grandir comme un membre respecté de la communauté. Les jeunes garçons touaregs sont appelés Arawan tchimgharen n, ou des enfants grand-mère, un terme qui est considéré comme un signe d’honneur.

Sécheresse et rébellion

En 1984, une sécheresse frappe le Niger et le Mali, tuant la plupart des animaux d’élevage de la région et forçant les gens à quitter leur campagne pour se déplacer dans les villes ou vers l’Algérie et la Libye voisine. Suite à cette catastrophe, les communautés touaregs de ces pays ont organisé une rébellion pour défendre leurs droits, car ils se sentaient négligés et sous-représentés par les gouvernements locaux. Avant le début des combats, les rebelles ont commencé à enseigner à la communauté les objectifs de la rébellion à travers le chant et la guitare récemment adoptée. Des musiciens tels que Intayaden, Abreyboun de Tinariwen, Keddo, Abdallah du Niger et d’autres chantent alors des chansons populaires qui proclament les droits et le patrimoine des Touaregs. Le style a été appeléIshoumar, un dérivé du mot français chômeur. En effet, les Touaregs ont perdu leurs troupeaux à cause de la sécheresse et ont été livrés à eux mêmes, sans autre moyen de subvenir à leurs besoins. Finalement, le terme Ishoumarest devenu synonyme de rebelle.
En 1990, la première rébellion touareg commence au Mali et au Niger, alors que des commandos Touaregs lancent une attaque contre des militaires locaux et les bureaux du gouvernement. Les gouvernements ne tardent pas à riposter, déclarant les Touaregs ennemis de l’État et forçant nombre d’entre eux à l’exil.
Bombino s’enfuit avec son père et sa grand-mère. Direction Algérie, où ils ont de la famille. Un jour, des proches arrivant de la ligne de front de la rébellion leurs rendent visite, Heureux hasard, ils laissent temporairement derrière eux deux guitares. C’est ainsi que Bombino commence à apprendre seul à en jouer, reproduisant des notes pour imiter les chansons Ishoumar qu’il avait entendues.
En 1992 et 1993, le régime militaire au Niger est remplacé par un gouvernement démocratiquement élu. De nombreux partis politiques voient le jour, moulés en grande partie sur les lignes ethniques. Un parti Touareg est formé, et une fois de plus la musique joue un rôle important dans l’éducation de la communauté, cette fois-ci servant d’outil pour mousser l’importance d’un système démocratique au Niger. Même si le conflit armé n’est pas officiellement terminé, Bombino et sa famille décident de revenir à Agadez.

Une première guitare

Lors d’un voyage à Niamey, au Niger, pour un traitement médical, Bombino rencontre son oncle Rissa Ixa, un célèbre peintre touareg, qui lui offre une guitare. De retour à Agadez, Bombino rejoint le parti politique touareg où il a rencontré le meilleur guitariste du parti, un homme du nom de Haja Bebe. Il commence à prendre des leçons et progresse à un rythme tel que Haja Bebe l’invite à rejoindre son groupe. C’est à cette époque qu’il acquiert son surnom de Bombino. En effet, comme il est le plus jeune du groupe, les autres membres le nomment rapidement Bombino, variation dubambino italien. Le surnom lui colle.
Le 24 avril 1995, le gouvernement du Niger signe un traité de paix avec les rebelles et les Touaregs sont en mesure de revenir au Niger. A la même époque, Bombino obtient un rôle de figurant dans le film français Imuhar: Une légende, filmé dans le désert à proximité. Après le tournage, il se lance comme musicien professionnel, jouant tout autant dans les rassemblements politiques que les mariages et autres cérémonies.
La musique est souvent source de discorde avec son père, qui ne veut rien savoir d’un fils musicien. Pour éviter les confrontations permanentes, Bombino décide de voyager. En 1996, il se rend à nouveau en Algérie, puis en Libye. C’est là qu’il se lie d’amitié avec des musiciens locaux et passe du temps à regarder des vidéos de Jimi Hendrix, de Mark Knopfler et de Dire Straits, en profitant pour parfaire son jeu. Il devient rapidement un guitariste accompli, fréquemment en demande pour des sessions en studio. Cela ne l’empêche pas de travailler comme berger dans un désert près de Tripoli, là où il passe de nombreuses heures en solitaire, avec comme seuls compagnons les animaux sous sa garde, et sa guitare.
Finalement, il décide de retourner au Niger, où il continue de jouer avec un certain nombre de groupes locaux. Comme sa notoriété va grandissante, une équipe de films documentaires espagnole l’aide à enregistrer son premier album, qui devient un succès local sur la radio d’Agadez. Le succès de l’album conforte Bombino dans son choix de faire une carrière dans la musique, et il commence à jouer régulièrement pour les touristes et les habitants du quartier.

Cap sur l’Amérique

En 2006, Bombino voyage en Californie avec le groupe Tidawt dans le cadre d’une tournée organisée par une organisation à but non lucratif. Pendant le voyage, il a la chance d’enregistrer une versionDesert Blues du classique des Rolling Stones Hey Negrita aux côtés de Keith Richards et Charlie Watts. Le titre apparaît sur l’album de 2008 produit par Tim Ries, le saxophoniste des Rolling Stones, intitulé World Stone: The Rolling Stones Project Volume 2. Plus tard la même année, de retour chez lui, il sert de guide à Angelina Jolie, venue visiter la région désertique du Niger pendant une semaine. Au cours de cette visite, il en profite pour lui jouer de la musique Touareg et lui faire découvrir un peu l’histoire de la vie nomade dans le Sahara.

2007, retour de la violence

En 2007, la seconde rébellion touareg commence, et les contre-mesures du gouvernement sont aveugles et brutales. De nombreux civils sont tués, les exploitations agricoles et le bétail sont détruits dans un effort visant à mater la rébellion. Cette politique de choc du gouvernement ne sert qu’à galvaniser la communauté touareg, et Bombino et ses amis rejoignent la rébellion. Les forces gouvernementales tuent deux de ses musiciens, avant qu’il ne s’exile au Burkina Faso avec plusieurs de ses collègues Touaregs.Bombino - Pochette Agadez
En 2009, Bombino rencontre le cinéaste Ron Wyman. Ce dernier avait entendu une cassette du guitariste alors qu’il se rendait à Agadez et, déterminé à rencontrer ce musicien hors du commun, Wyman avait passé une année à tenter de le retrouver, le retraçant finalement à Ouagadougou, au Burkina Faso. C’est à ce moment là que Wyman décide de faire figurer Bombino dans un documentaire qu’il tourne sur le peuple Touareg. Plus tard la même année, il emmène Bombino à Cambridge, Massachusetts pour commencer à enregistrer l’album Agadezdans son studio maison.

Enfin la paix…

Finalement, les Touaregs déposent leurs armes et sont autorisés à rentrer au Niger. En Janvier 2010, Wyman revient à Agadez pour terminer l’album et compléter son film. Le sultan d’Agadez leur permet d’organiser un concert pour la paix à côté de la Grande Mosquée. C’est la première fois qu’un tel événement est permis, et plus de mille personnes viennent fêter la fin du conflit et danser sur la musique de Bombino et son groupe.
Bien qu’il ne soit qu’au début de la trentaine, Bombino a déjà une vie bien remplie et il sait mieux que quiconque les problèmes auxquels son peuple fait face. Il s’est donné pour mission d’aider la communauté touarègue dans sa lutte pour l’égalité des droits et pour la paix, afin de maintenir son riche patrimoine culturel et de promouvoir l’éducation. Il est un défenseur de l’enseignement du tamasheq – la langue des Touaregs – aux enfants, tout comme l’enseignement de la langue locale, Haoussas, ainsi que le français et l’arabe, autant de langues qu’il parle toutes couramment. «Nous nous sommes battus pour nos droits», note Bombino, «Mais nous avons vu que les armes ne sont pas la solution. Nous devons changer notre système. Nos enfants doivent aller à l’école et apprendre plus de choses sur leur identité touarègue.»

dimanche 17 avril 2011

Les États-Unis chercheraient un pays qui pourrait accueillir Kadhafi



Le gouvernement américain a lancé une intense recherche pour trouver un pays qui pourrait accueillir le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a indiqué samedi le 
New York Times.
Mouammar Kadhafi
Photo: La Presse Canadienne /Pier Paolo Cito
Mouammar Kadhafi le 10 avril 2011 alors qu'il s'apprêtait à rencontrer une délégation de l'Union africaine à Tripoli.
Cependant, le colonel Kadhafi risquant d'être poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour les atrocités commises contre son propre peuple depuis le début de la rébellion, les responsables américains n'ont qu'une courte liste de pays potentiels.
Trois responsables de l'administration Obama ont indiqué au New York Times qu'ils tentaient de trouver un pays qui n'ait pas signé ou ratifié le Traité de Rome qui oblige les pays à livrer quiconque est inculpé par la CPI.
Kadhafi pourrait ainsi trouver refuge dans un pays d'Afrique, dont la moitié des États n'a pas signé le traité.
« Nous avons tiré quelques enseignements de l'Irak, et un des plus importants est que les Libyens doivent prendre la responsabilité du changement de régime, pas nous », a indiqué au quotidien un haut responsable de l'administration Obama.
« Ce que nous essayons simplement de faire c'est de trouver le moyen d'organiser une issue pacifique », a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 27 février dernier une résolutionimposant des sanctions contre le régime de Kadhafi et demandant que soit saisie la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye pour les « violations systématiques des droits de l'homme » et les attaques contre la population civile qui « pourraient constituer des crimes contre l'humanité ».
Vendredi les présidents français Nicolas Sarkozy et américain Barack Obama, et le Premier ministre britannique David Cameron, ont demandé le départ du colonel Kadhafi, dans une tribune commune publiée par quatre quotidiens.
« Il ne s'agit pas d'évincer Kadhafi par la force. Mais il est impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi [...] il est impensable que quelqu'un qui a voulu massacrer son peuple joue un rôle dans le futur gouvernement libyen », ont indiqué les trois dirigeants.
Associated Pres

samedi 16 avril 2011

La Sebiba, la fête des Touareg de Djanet

03/04/2011


La Sebiba est une fête tribale Touarègue qui a lieu chaque année à Djanet dans le sud de l’Algérie selon le calendrier lunaire musulman.

La grande majorité des voyageurs sahariens quitte l’oasis de Djanet sans même connaître l’existence de la Sebiba. Pourtant, se rendre à Djanet pendant la fête et y assister, représente un véritable voyage à part entière à la rencontre de la culture Touarègue.

source et suite sur:http://www.i-voyages.net/Xdossiers/dossiers.php?val=116_la+sebiba+fete+des+touareg+djanet

La fortune de son « Excellence Tandja »

Source
Anara/Agadez Niger
photo:Tanja



C’est probablement l’une des plus grandes opérations de blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest. Au centre de ce dispositif, des centaines de millions de dollars appartenant à un homme d’affaires que ses interlocuteurs désignent par « Son Excellence Tandja », et qui serait d’après ses dires le fils de l’ex-président nigérien Mamadou Tandja. Questions : quelle est la vraie identité de son Excellence Tandja ? Dans quelle mesure bénéficie-t-il (ou pas) de la protection active ou passive des hautes autorités béninoises ?
La cinquantaine consommée, « Son Excellence Tandja » vit dans une belle villa à Cotonou, avec portail électrique, caméra et double haie de gardes armés. Dans le sous-sol de cette villa, une vingtaine de véhicules de prestige sont garés, allant de la Ferrari à la Porsche Panamera, au 4x4 Range Rover 5L dernier cri, en passant par la Bentley et même la Rolls Royce décapotable, présentée comme étant la voiture du président Mamadou Tandja.
Selon les estimations, ces malles contiendraient environ 1 milliard de dollars. « Son Excellence Tandja » a déclaré à l’un de ses interlocuteurs qu’il dispose de quatre ou cinq caches au Niger, au Togo et au Burkina Faso.
C’est là, dans cette villa cossue, que « Son Excellence Tandja » reçoit les nombreux porteurs de projets, des Occidentaux en général, à la recherche de capitaux. Le rituel de la réception est le même, ressemblant au procédé nigérian bien connu. Le visiteur est d’abord ébloui par la belle collection de voitures. Puis c’est l’escalade. A environ 1,5 kilomètre plus loin, dans une résidence protégée par des gardes de la douane béninoise, c’est le Pérou. Après avoir traversé une forteresse de sécurité, franchi un portique de détection sous le regard vigilant de quatre ou cinq douaniers, « Son Excellence Tandja », accompagné souvent d’un porteur de projets à la recherche de capitaux, est reçu par de hauts gradés qui lui remettent les clés d’un local. Appartenant à l’Etat, à un transitaire en douane ?

Le mystère de la chambre noire


Il s’agit d’une pièce d’environ 6 mètres de long, 5 mètres de large et 2,5 mètres de hauteur. Une trentaine de malles de couleur verte sont entreposées, nous confirment tour à tour deux investisseurs français qui ont eu à faire ce tour. A chaque malle correspond un numéro. Les malles sont remplies de billets de 100 dollars. Nous reproduisons ici un de ces billets, avec son numéro de série, qui devrait permettre à la BCEAO et aux autorités monétaires d’en retracer la provenance. Sur chaque liasse, il y a un lien avec la marque FED. S’agit-il de faux billets ? C’est le réflexe de tout investisseur qui atterrit dans cette caverne d’Ali Baba. Pour tuer tout doute, « Son Excellence Tandja » demande à son visiteur de prendre trois ou quatre billets au hasard dans la malle de son choix et d’aller procéder à des vérifications à la banque. Surprise, les billets sont vrais, comme le montre le numéro de série du billet de 100 dollars utilisé dans l’illustration de cet article.

En guise de prêts de capitaux, cet investisseur reçoit une étrange proposition de « Son Excellence Tandja », qui lui demande de l’aider à délocaliser des capitaux au Panama puis, de là, à les réinvestir aux USA.

Selon les estimations, ces malles contiendraient environ 1 milliard de dollars. « Son Excellence Tandja » a déclaré à l’un de ses interlocuteurs qu’il dispose de quatre ou cinq caches au Niger, au Togo et au Burkina Faso. Selon ses dires, l’argent a été amassé quand son père était président du Niger. La fortune proviendrait de pots de vin prélevés à chaque fois que les sociétés minières venaient renouveler leurs droits d’exploitation. Les groupes miniers payaient environ 250 millions de dollars par mine.

Une étrange proposition


En fait, passée cette visite guidée dans la mystérieuse chambre noire gardée par la douane béninoise, les affaires se compliquent. L’investisseur qui mort à l’hameçon est immanquablement invité à créer une société locale. Ce qui, dans le cas de notre informateur, fut fait après paiement de 50% du capital et des frais inhérents à la structure. Notre porteur de projets créera une société dénommée Moon Export, au capital de 150 000 euros. Les différentes démarches pour la constitution de l’entreprise sont faites à l’aide d’un notaire, Armel Genèse De Souza, qui nous confirmera bien avoir enregistré une telle entreprise. Seulement, monsieur Armel De Souza, conseiller financier de « Son Excellence Tandja », qui se présente comme docteur d’Etat en Droit, notaire agréé et administrateur d’une grande banque ouest-africaine, ne serait ni enregistré comme notaire à Cotonou (d’après les précisions de la banque en question), encore moins reconnu comme administrateur par ladite banque, qui nie tout lien avec ce notaire. S’agit-il d’une arnaque à la nigériane ? L’argent viré pour le compte de Moon Export dans le compte bancaire ouvert en son nom auprès d’une agence de la fameuse banque en question sera retiré par une personne tierce, au grand étonnement du porteur de projets qui, après avoir signé un accord de prêt de plus de 6,3 millions de dollars, avait présenté des brevets de sa société en garantie.

En guise de prêts de capitaux, cet investisseur reçoit une étrange proposition de « Son Excellence Tandja », qui lui demande de l’aider à délocaliser des capitaux au Panama puis, de là, à les réinvestir aux USA. Toute cette histoire s’est passée entre juin 2010, date du « recrutement » du porteur de projets à Casablanca par un rabatteur, et octobre 2010, quand ledit investisseur, qui a libéré le montant nécessaire à la création de son entreprise, s’est rendu compte qu’il était au centre d’une affaire qui le dépassait. Soupçonnant une opération de blanchiment d’argent à grande échelle, le porteur de projets demande à se retirer et à être remboursé des frais de constitution de sa société, ainsi que des coûts inhérents à ses différents déplacements et démarches. Soit, en tout, 120 000 euros. Il n’en sera rien pour ce porteur de projets qui craint aujourd’hui qu’une autre personne, une autre signature, n’utilise sa société pour effectuer des transferts de capitaux. Cela d’autant qu’une nouvelle société, Stop Exchange Service, a été constituée par la suite à la même adresse que Moon Export, avec l’aide du notaire Armel De Souza.

Bienvenue chez les experts en défiscalisation


D’autre part, il s’avère que « Son Excellence Tandja » a fait recours à une société parisienne, sise rue Lafayette et spécialiste de la défiscalisation. C’est à travers cette société parisienne que la Stop Exchange Service a été ouverte à Cotonou à la même adresse que Moon Export, avec un compte ouvert à la même banque que le compte de Moon Export. Pour faire doublon ?
Quand nous l’avons contacté, le notaire a botté en touche, nous rappelant qu’il a exécuté des missions de création d’entreprise pour des clients. Contacté aussi par nos soins, l’agent de la société française à l’origine de la création de la Stop Exchange Service nous dira n’être qu’un « commercial » de ladite société. En revanche, il confirmera bien l’identité de « Son Excellence Tandja », qui est selon ses dires le fils du président Mamadou Tandja. Un homme courtois qui a « fait de hautes études en France et possède une résidence à Neuilly sur Seine ». La société française en question est-elle en train d’aider « Son Excellence Tandja » à transférer des capitaux dans les paradis fiscaux ? Non, rétorque celui qui se présente comme un « commercial », pour qui « “Son Excellence Tandja” est un client que nous accompagnons dans ses investissements ». Le « commercial » nous précisera que « Son Excellence Tandja » est une personnalité importante accueillie à sa descente d’avion à Lomé et à Cotonou par une limousine qui se gare au pied de son avion. Après l’échange avec le « commercial », nous avons été contactés par mail par le PDG de cette entreprise française championne de la défiscalisation, qui, tout en se disant victime d’une tentative d’extorsion de fonds de la part de notre informateur, rappelle la mission de son cabinet, « spécialiste de la défiscalisation en loi Girardin et loi TEPA ». Nous reviendrons plus amplement sur cette société, ses ramifications et ses opérations étalées sur trois continents dans nos prochaines éditions.

La vraie identité de « Son Excellence Tandja »

En attendant, le mystérieux « Son Excellence Tandja » est aux abonnés absents. Injoignable au téléphone, inaccessible à travers ses mails, cet homme constitue la clé de l’énigme. S’agit-il du fils de l’ancien président nigérien aujourd’hui en prison, ou d’un homme au centre d’un dispositif de blanchiment et de détournement d’argent provenant de l’aide du FMI, de donateurs divers voire d’autres sources ? En se référant au passeport utilisé pour l’établissement des actes notariés et l’ouverture du compte bancaire, il s’agit bien de Abdel Rahman Tandja, diplomate de nationalité nigérienne et fils de l’ex-président nigérien Mamadou Tandja. Autre élément qui plaide pour cette identité, la plainte déposée récemment pour diffamation par l’entreprise française spécialiste de la défiscalisation contre notre informateur. Dans cette plainte déposée devant la justice française apparaît le nom complet du client, Abdel Rahman Tandja. Malgré cette assurance, de nouveaux rebondissements vont faire jour à Cotonou. Selon un travail de recoupement, nous avons pu recueillir l’autre identité (la vraie ?) de « Son Excellence Tandja ». S’agit-il vraiment du fils de Mamadou Tandja ? Quels sont les liens de « Son Excellence Tandja » avec les banques et, en particulier, avec la banque évoquée dans cet article ? (à suivre)


Adama Wade, Casablanca


http://www.lesafriques.com/actualite/la-fortune-de-son-excellence-tandja.html?Itemid=89?article=285490

vendredi 15 avril 2011

Festival Afoukada/ ezzavision

Au Burkina Faso aussi, on veut la tête du président

Monde 15/04/2011 à 15h58 (mise à jour à 19h07)



Des militaires insurgés s'en sont pris au palais présidentiel la nuit dernière à Ouagadougou, après deux mois de contestation.


Par Chloé BOSSARD


Manifestation contre le gouvernement du président Blaise Compaoré, le 8 avril à Ouagadougou. (© AFP Ahmed Ouoba)


Tirs d'armes lourdes en pleine rue, pillages, incendies. La nuit dernière, une nouvelle révolte a embrasé Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, après deux mois d'agitation. Les militaires ont saccagé, puis incendié le domicile du chef d'état-major, avant d'échanger des tirs dans l'enceinte du palais présidentiel pour réclamer une indemnité qu'on leur avait promise. Les mutins ont finalement perçu leur argent ce matin.
Ce regain de violence fait suite à plusieurs semaines de trouble. Fin mars, des soldats s'étaient emparés d'armes de guerre dans certaines garnisons du pays, afin de libérer certains de leurs camarades, emprisonnés pour des viols et des affaires de mœurs. Depuis, des mutineries agitent régulièrement les camps. Lors d'une rencontre avec le président Blaise Compaoré le 31 mars, les représentants de l'armée avaient dénoncé de «mauvaises conditions de vie» et des «problèmes avec la hiérarchie».
Parmi les civils, le mécontentement prend également des allures de rébellion. La mort d'un étudiant des suites de violences infligées par la police, le 20 février, en a été l'élément déclencheur. Des milliers de manifestants ont alors défilé dans les rues, faisant au moins six morts, tandis que des lycéens incendiaient le siège du parti au pouvoir et les résidences de deux ministres. La semaine dernière encore, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays, aux cris de «Blaise dehors !».



(Journal du jeudi)
«Les gens n'ont plus d'espoir»


Selon Alioune Tine, président de la Rencontre africaine de défense des droits de l'Homme, le Burkina Faso «est un Etat militaire qui s'est imposé par la force, avec une façade démocratique» et «les gens n'ont plus d'espoir de voir partir Compaoré par les urnes».
Le Burkina Faso est pourtant considéré par la Communauté internationale comme l'un des pays les plus stables d'Afrique de l'Ouest. Depuis le coup d'Etat qui l'a hissé au pouvoir en 1987, Blaise Compaore a été réélu trois fois avec des scores soviétiques, supérieurs à 80%. Malgré son implication dans des trafics d'armes et de diamants, il s'est imposé peu à peu comme médiateur lors de conflits régionaux. Il a notamment soutenu Alassane Ouattara en Côte-d'Ivoire. Ironie du sort: son protégé vient d'accéder au pouvoir alors que le sien est contesté.

Mais il n'est pas sûr que ses talents diplomatiques puissent lui servir dans son propre pays. Le président burkinabé a brièvement quitté la capitale ce matin pour se réfugier dans sa ville natale, à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. A l'occasion d'une rencontre avec le ministre norvégien de l'Environnement et de la Coopération internationale, Erik Solheim, Blaise Compaoré a cependant déclaré vouloir «engager le dialogue avec toutes les composantes de la société burkinabè».

Libye: violents combats à Ajdabiah, Syrte et Misrata

Romandie News
Les forces du colonel Mouammar Kadhafi ont de nouveau pilonné les rebelles libyens retranchés à Misrata, où la bataille pour le contrôle du port de la ville assiégée fait rage. D'autres affrontements ont eu lieu dans l'est de la Libye, à Ajdabiah et Syrte.
A Misrata, les combats ont commencé à s'intensifier peu avant le coucher du soleil. Les rebelles ont indiqué craindre une nouvelle nuit de bombardements massifs dans la troisième ville du pays, en grande partie désertée par ses habitants.

Pluie d'obus

"La nuit dernière c'était comme une pluie" d'obus, a dit un habitant. "Kadhafi a tenté de prendre le port. S'il prend possession du port alors ce sera fini", a estimé un autre habitant.

Le port de Misrata, seul point d'accès au monde extérieur, permet d'acheminer vivres, médicaments et armes. L'Organisation internationale pour les migrations a d'ailleurs pu évacuer vendredi par bateau 1200 immigrés bloqués dans la ville.

Moscou prône le dialogue

La Russie mise sur une solution politique urgente pour sortir de l'impasse libyenne. Elle a appelé les protagonistes à la retenue en prônant un dialogue politique immédiat. Par la voix de son ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov, elle estime que des décisions en Libye et dans le monde arabe ne devraient pas être poussées par la force.
M. Lavrov a par ailleurs considéré que certaines frappes de l'OTAN en Libye étaient allées au-delà du mandat de la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Avions supplémentaires

La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis ont de leur côté à nouveau réclamé vendredi le départ du colonel Kadhafi. Dans une tribune commune, Barack Obama, David Cameron et Nicolas Sarkozy ont jugé "impensable" d'imaginer que la Libye puisse avoir un avenir avec M. Kadhafi.

Pour accélérer son départ, le triumvirat estime que "l'OTAN et les partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations pour protéger les civils et aussi pour que la pression sur le régime s'accroisse".
Selon plusieurs responsables de l'OTAN, une petite dizaine d'avions manqueraient aujourd'hui à l'appel pour maintenir à terme une cadence élevée de frappes au sol.


(ats / 15 avril 2011 20:00)