mercredi 23 décembre 2009

DECLARATION: CFDR DU 22 DÉCEMBRE 2009



Ce 22 décembre 2009, fin ultime du mandat légal de Tandja Mamadou, aurait pu être une date historique et mémorable inscrite en lettres d’or dans l’histoire de notre pays car elle aurait constitué la toute première alternance démocratique au pouvoir du Niger indépendant. Malheureusement, Monsieur Tandja Mamadou, pris par la soif d’un pouvoir personnel dans un délire autocratique en a décidé autrement.
Comme vous le savez, depuis le 04 mai 2009 notre pays vit une crise politique et institutionnelle du fait de la mégalomanie d’un homme et d’un groupe d’affairistes tapis dans les arcanes du pouvoir à vouloir imposer au peuple nigérien un régime rétrograde et antidémocratique.
Dès les premières heures de cet assaut contre la démocratie et l’Etat de droit engagé personnellement par Tandja, les forces vives de la nation se sont dressées comme un seul homme pour mettre en échec cette opération. Le combat engagé par la CFDR depuis le 16 juillet 2009 contre les velléités de Tandja Mamadou de liquider la démocratie nigérienne trouvera un écho favorable aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.
A l’intérieur du pays, meetings et manifestations ont été organisés par le véritable peuple nigérien pour amener Tandja Mamadou à respecter l’ordre constitutionnel normal.
Au plan international, plusieurs missions de bons offices se sont succédé au Niger pour tenter d’arrêter cette dérive antidémocratique, mais en vain. Il y a lieu de citer entre autres : la mission du comité des sages de la CEDEAO au mois de mai 2009 ; la mission de l’envoyé spécial du Président en exercice de la CEDEAO en juin 2009 ; la mission de l’envoyé spécial du Président de l’Union Africaine le 28 juin 2009 ; la mission conjointe de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de l’ONU le 21 juillet 2009 ; la mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie conduite par l’ancien Président burundais Son Excellence Pierre Buyoya, le 24 juillet 2009 et la mission de la CEDEAO conduite par S.E. Mme Ellen Johnson Sirleaf, le 18 octobre 2009.

Face au refus de Tandja Mamadou de répondre aux appels de la Communauté Internationale, le Niger se retrouve isolé au plan politique et diplomatique : l’État du Niger a été suspendu des instances de la CEDEAO suite au sommet des chefs d’État tenu le 17 octobre 2009 à Abuja (Nigeria). Des sanctions similaires sont en instance d’adoption au niveau de l’Union Africaine et de l’ONU. A cela s’ajoute le rejet de la participation de l’Assemblée Nationale illégale du Niger à toutes les organisations interparlementaires : le parlement de la CEDEAO, le parlement de l’Union Africaine, l’Union interparlementaire, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

En ce qui concerne les sanctions économiques, le Niger vit aujourd’hui une suspension totale ou partielle de la coopération bilatérale et multilatérale, toutes choses qui exposent notre pays à un tarissement de l’aide au développement dans des domaines aussi vitaux comme la santé, l’hydraulique, l’éducation, l’agriculture, le développement rural, les infrastructures pour ne citer que ceux-là.
A titre d’exemples on peut rappeler la suspension de l’aide budgétaire par l’Union Européenne et la suspension de 300 milliards de francs CFA au titre de l’aide au développement. La position de l’Union Européenne aura sans nul doute un effet d’entraînement sur le financement des autres pays membres.

Ainsi après la suspension du financement du Danemark à hauteur de 21 milliards de FCFA destinés à la réalisation d’infrastructures hydrauliques dans les régions de Diffa et Zinder, ce sont quelques 54 milliards de FCFA de la République Fédérale d’Allemagne, 20 milliards de FCFA de la Belgique, 54 milliards de FCFA de la France, 33 milliards de FCFA du Luxembourg, qui sont susceptibles de suspension si le Niger ne renoue pas avec la légalité constitutionnelle. A cela vient s’ajouter la suspension de la coopération canadienne et tout récemment le gel de plusieurs milliards du MCA ainsi que la suspension de 1200 bourses de l’AED par les USA.

Mais Tandja Mamadou affirme sans sourciller que notre pays ne tire aucun bénéfice de ses relations internationales et que les partenaires au développement qui rejettent le référendum anticonstitutionnel du 04 août 2009 et les élections législatives du 20 octobre 2009 n’auront plus droit de cité au Niger.
Au demeurant, dans une utopie aveugle qui n’a d’égale que son désir ardent de rester au pouvoir, Tandja estime qu’il peut transférer sur son partenaire et complice privilégié du moment la République Populaire de Chine la charge de financer le manque à gagner dû au retrait des autres partenaires au développement.
Cet entêtement de Tandja Mamadou de s’incruster au pouvoir et de s’y éterniser n’a d’autres buts que de préserver les intérêts mafieux de son clan et d’une minorité qui prospèrent dans des actes dolosifs. Vous avez sans doute en mémoire les faramineux pots de vin engrangés par le clan Tandja dans l’attribution des permis miniers et pétroliers. Cette gestion que Tandja veut présenter comme une innovation patriotique dans le seul intérêt du Niger n’est en réalité qu’une entreprise de détournement et de mainmise sur les richesses de notre pays.

Face à l’impasse dans laquelle Tandja, son clan et ses courtisans veulent plonger le peuple nigérien, la CFDR, dans un esprit de responsabilité a œuvré inlassablement pour l’avènement d’un processus d’information et de dialogue politique au Niger. Ce processus démarré à Abuja se poursuit actuellement à Niamey.
Mais force est de constater, une fois de plus, qu’à la veille de l’ouverture du dialogue inter-nigériens de Niamey, le porte-parole du gouvernement annonce de façon péremptoire, tout comme il l’a fait au lendemain de la rencontre du 08 décembre 2009 à Bruxelles avec l’Union européenne, que les institutions de la sixième République sont un acquis irréversible.

Malgré nos légitimes appréhensions quant à la volonté du pouvoir à aller vers un dialogue franc et sincère, la CFDR est actuellement à la table de négociation dans l’espoir de voir notre pays renouer rapidement avec la légalité constitutionnelle en vue de retrouver sa place dans le concert des nations.
Ce jour 22 décembre 2009, prend fin le mandat de Tandja Mamadou : Il n’a donc plus ni légitimité ni légalité.
La CFDR lance par conséquent un appel à ses militantes et militants ainsi qu’aux démocrates sincères pour rester vigilants et mobilisés pour répondre, comme à l’accoutumée aux mots d’ordre à venir.

Vive la CFDR ;
Vive la démocratie ;
Vive le Niger.
Fait à Niamey, le 22 décembre 2009

mardi 22 décembre 2009

Des tractations secrètes pour libérer les otages européens



Pierre Camatte avec des élèves de l'école des infirmiers de Gao, quelques semaines avant son enlèvement.
Mali / Mauritanie / France / Espagne - dimanche 20 décembre 2009



DRPar Serge Daniel

Des négociations ont débuté pour obtenir la libération des quatre otages européens, dont le Français enlevé dans le nord du Mali. Le correspondant de RFI au Mali, Serge Daniel a pu rencontrer l'homme clé de toutes les tractations en cours. Trois Espagnols et un Français ont été victimes d'enlèvements fin novembre 2009, des opérations revendiquées par la branche maghrébine d'al-Qaïda.

«- Vous avez une heure de retard, sur l’horaire prévu ! Je croyais que vous étiez perdu!
- Non! Mon véhicule a bu beaucoup d’eau, et il ne pouvait plus rouler normalement, donc je me suis arrêté un peu pour lui laisser le temps de se reposer un peu ».
- Après les salutations d’usage, voilà les premiers mots que le chef des ravisseurs, et le principal médiateur (un notable malien) auraient échangés, cette semaine.

Ce médiateur, a de la bouteille. Depuis 2003, il est dans le Sahara, au centre de toutes les libérations d’otages européens. Il connaît tous les émirs (chefs) des mouvements islamistes. Il est influent. Tous ceux qui ont voulu le contourner se sont retrouvés à terre, face à lui. Ses adversaires, (pour le salir ?) disent même qu’il n’est peut-être pas loin de certains enlèvements d’Européens. Il n’empêche, c’est lui qui tient aujourd’hui la corde.

Sa première visite aux ravisseurs, s’est déroulée de « manière classique », avance son homme de confiance. Au cours du premier contact entre ravisseurs et médiateur, on donne le temps au temps. On n’est jamais pressé. On fait même comme si on était venu voir un ami. Donc, on partage ensemble le repas, on boit ensemble le thé, (un, deux voire trois verres), on parle de la saison, avant de passer aux choses sérieuses.
La précision est importante : le chef des islamistes armés rencontré, est le redouté Abou Zéïd.

On se souvient que début juin 2009, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait annoncé pour la première fois avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer, qu'elle détenait depuis janvier 2009, marquant une radicalisation de ce mouvement. La mort du Britannique, c’est la signature de Abou Zéïd d’Aqmi.
Aqmi, dont les éléments sont issus de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien), enrôle depuis 2006 sous sa bannière les mouvements armés islamistes de Tunisie, d'Algérie et du Maroc, ainsi que ceux du Sahel. Il compterait plusieurs centaines de combattants. Année après année, l'organisation accroît sa présence dans la bande sahélienne, notamment dans le nord du Mali et dans l'est de la Mauritanie, des zones qualifiées de « grises », ou de « non droit » par les experts.

Les quatre otages européens détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique

Abou Zéïd, en face de l’émissaire malien, prend alors la parole : « Je veux éclaircir une situation. Auprès des populations maliennes du Sahara, j’avais pris l’engagement de ne pas enlever un impie (terme par lequel il nomme les Occidentaux), mais cette fois-ci, je l’ai fait. Je l’ai fait, parce que le Mali, veut s’associer à d’autres pour nous combattre ».

Le Mali, le Niger, l’Algérie et la Mauritanie, se concertent pour mener conjointement une opération militaire contre les combattants islamistes. Ce dernier détail est important. Se sentant traqués par les forces de ces pays, les différents groupes au sein de Aqmi, ont semble t-il jeté (pour le moment) leurs querelles à la rivière, pour souder leurs rangs, face à l’ennemi commun. C’est pourquoi, si dans un premier temps, il semble bien que les trois otages espagnols étaient détenus par les éléments de Moctar Ben Moctar, -un autre émir d’Aqmi plus modéré que Abou Zéïd qui détient le Français-, il est plus prudent aujourd’hui de dire tout simplement que tous les quatre Européens sont aux mains d’Aqmi. Il y a désormais des passerelles entre les différents groupes d’Aqmi.

Les enlèvements fin novembre 2009 du Français dans le nord du Mali et ensuite des trois Espagnols en Mauritanie, avaient été « bien préparés » par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui voulait « frapper plusieurs pays à la fois ». C’est au Niger que la série d’enlèvements aurait dû commencer. Des hommes armés, ont tenté sans succès d’enlever des Occidentaux qui sortaient à peine d’un hôtel. Après cet enlèvement raté, plusieurs ressortissants européens au nord du Mali, notamment à Gao, avaient quitté la zone « par mesure de sécurité ». On connaît la suite.

Retour aux négociations en cours

Selon un scénario désormais rôdé, après cette première prise de contact, on aura dans quelques jours, plus de détails : les revendications des ravisseurs d’un côté, et de l’autre, des preuves de vie des otages. Une autre phase commencera, instaurer un climat de confiance. Cela permettra d’envoyer des vivres et médicaments aux otages.
Pour les initiés, il faut s’attendre à plusieurs va-et-vient de la médiation, avant la libération des otages. Il se murmure déjà que parmi les revendications de Aqmi, il faut s’attendre à la demande de libération de certains de ses éléments détenus dans plusieurs pays. Selon l’homme de confiance du notable du Nord, qui apparaît comme le pivot des négociations, Pierre Camatte, l’otage français, se porte « pas mal ».

Il connaît bien le climat qui règne dans la zone. Depuis des lustres, il est installé dans la région de Ménaka. Son épouse Francine qui passe le plus clair de son temps en France, a quitté récemment Ménaka, après avoir assisté à une rencontre intercommunautaire à Kidal. Un témoin se souvient de sa gentillesse et de sa promesse d’envoyer des photos.

Pierre Camatte a été enlevé dans un sympathique hôtel de Ménaka qu’il dirigeait et qu’il habitait. La cour de cette bâtisse où nous nous sommes rendus est fleurie. L’hôtel ne fonctionnait pas encore à plein régime. Le Français en profitait pour faire des travaux d’embellissement. « L’espace de convivialité », sorte de bar était en construction dans un angle de la cour. Derrière le bâtiment, au rez-de-chaussée, une dizaine de chaises. C’est là qu’il a été enlevé.

Selon notre reconstitution des faits, il est resté un peu tard dehors cette nuit-là. Il a comme d’habitude acheté et distribué des biscuits aux enfants dans la rue. Sa voiture qu’il appelle « la bagnole » est garée à l'extérieur. Les vitres, les portières ne sont pas fermées comme d’habitude. Il s’est toujours senti en sécurité sur place. Il rentre à la maison. Son gardien a des céphalées. Il lui demande de rentrer à la maison. Minuit sonne. L’électricité est coupée comme chaque jour dans la ville par souci d’économie.

Les circonstances de l'enlèvement

Pierre Camatte, 61 ans, est couché sur un petit matelas rouge-sang sur la terrasse du rez-de-chaussée. Il est seul. Tout seul. Subitement, trois hommes armés débarquent. Le Français résiste. Ses verres correcteurs se brisent. Il s’échappe un moment à l’intérieur. Il tente de défoncer une porte de l’hôtel au rez-de-chaussée qui conduit au premier étage, où il a sa chambre. Impossible visiblement. Il est rattrapé. Ou bien il arrive à monter au premier étape, mais il est finalement rattrapé par les ravisseurs. En tout cas, au premier étage, on voit les traces de soulier sur une porte. C’est Pierre qui intéressait les ravisseurs. Son ordinateur, ses effets personnels, sa voiture, ses documents, sont restés sur place.

« Les gens qui l'ont enlevé étaient dans une Toyota pick up. Ils étaient trois ou quatre, enturbannés et armés », témoigne un enseignant de la localité. « M. Camatte aurait crié "au secours" mais entre les mains de ses ravisseurs, il était déjà trop loin », ajoute la même source.

Dans la zone, le Français était connu. Il est « multicartes » ; il est notamment le président de l’« association Gérardmer (est de la France) - Tidermène (nord de Ménaka) ». Selon l’association française, ce bénévole se rendait « régulièrement » au Mali, où il s’impliquait notamment dans la culture d’une plante thérapeutique pour soigner le paludisme. En fait, il vendait déjà l’infusion, 1 000 FCFA le paquet. Etait-il médecin? Ce n’est pas écrit dans son curriculum vitae. Mais il aimait ce monde.
A Tidermène, à 100 km au nord de Ménaka, il avait aidé à installer un centre de santé. Il avait aussi aidé à former un infirmier local. A Gao, plus au sud de Ménaka, un élève de l’école locale des infirmiers sort une photo. On voit le Français entouré d’élèves.

Pierre Camatte a habité un moment à Ménaka, chez un élu local. Il a tenté ensuite, sans succès, de signer un contrat de bail de location avec le propriétaire d’une maison. Mais il n’avait pas que des amis. On parle beaucoup sur place d’un homme qui ne pouvait plus le voir en peinture. D’après nos recoupements, il était depuis cinq mois, dans le collimateur de certains. Peut-être qu’il s'en doutait un peu. Quelques semaines avant son enlèvement, il s’était renseigné sur la décision prise par certains pays occidentaux, d’interdire le nord du Mali, à leurs ressortissants. Finalement, il avait décidé de rester sur place.

Une opération contre des espèces sonnantes et trébuchantes

Dans la zone, il y a plusieurs tribus. Les éléments d’al-Qaïda ne sont pas venus en pleine ville eux-mêmes enlever le Français. Ce qui se dessine, c'est que l’enlèvement de Pierre Camatte arrange beaucoup de monde : des personnes qui règlent entre elles des comptes. Des personnes qui ne supportaient plus la présence du Français sur place. Des personnes qui exécutaient une « commande » d’al-Qaïda contre des espèces sonnantes.

« Des espèces sonnantes », c’est ce que veulent aussi aujourd’hui une autre race d’intermédiaires autoproclamés qui gravitent autour de l’affaire « avec en mains des informations sûres ». L’un d’eux, porte l’uniforme malien. Il se répand auprès de la presse surtout étrangère. « J’ai vu les otages (…). Je suis mandaté par les Français, par les Espagnols. J’ai les revendications des ravisseurs ».

« Dans ces affaires d’otage, il y a toujours à boire et à manger. Ce monsieur dont vous parlez, n’est pas le seul. A longueur de journée, vous avez des gens qui proposent leurs services contre de l’argent. En début de semaine, il y a même un Irakien, qui est venu ici proposer ses services », explique une source malienne proche du dossier. « Le travail sérieux pour obtenir le libération des otages européens se poursuit. C’est le plus important », ajoute la même source.

Un peu comme s’ils étaient eux-mêmes otages, la France, l’Espagne (pays d’origine des Européens enlevés) ainsi que le Mali et la Mauritanie, (pays dans lesquels ces derniers ont été enlevés) coordonnent leurs actions. D’après nos informations, ils sont tous, pour le moment, contre une opération de force pour libérer les otages.

Paris a même dépêché une équipe de spécialistes ici au Mali. Mais ils étaient trop visibles, avec le physique de l'emploi, installés dans un hôtel de Bamako où ils déjeunaient et où ils exprimaient leur desiderata : la presse ne doit pas dire un seul mot de la situation des otages jusqu’au dénouement de l’affaire... Dommage pour eux, à chacun son métier.


SOURCE RFI

Niger: la Cédéao prend acte de "la fin légale" du mandat de Tandja au 22 décembre


Niger
(AFP)

ABUJA — La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a "pris acte" mardi de la "fin légale" du mandat du président nigérien Mamadou Tandja, qui devait expirer ce 22 décembre mais qui a été prolongé par l'adoption controversée d'une nouvelle Constitution en août.

"La Cédéao prend acte du fait que le 22 décembre 2009 sanctionne la fin légale du mandat du président Mamadou Tandja", a indiqué l'organisation dans un communiqué daté d'Abuja, où elle siège.

M. Tandja, 71 ans, dont le deuxième quinquennat devait initialement expirer mardi, a obtenu lors d'un référendum constitutionnel le 4 août une rallonge d'au moins trois ans au pouvoir.

Il s'est attiré des critiques de toutes parts et le pays est plongé dans une grave crise politique.

A la suite d'élections législatives contestées le 20 octobre, le Niger a été suspendu de la Cédéao et l'Union européenne a suspendu son aide au développement.

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Niger : Le 22 décembre passera et Tandja restera


Séni Dabo Le Pays N°4517 du 22-12-09
mardi 22 décembre 2009
S’il n’avait pas substitué la Constitution de 1999 par celle taillée sur mesure du 4 août 2009, le président nigérien Mamadou Tandja serait aujourd’hui 22 décembre 2009 en train de faire son paquetage pour quitter le palais qu’il occupe depuis 10 ans. Et cela conformément à la loi fondamentale de 1999 qui lui interdisait de renouveler son bail au terme de son deuxième et dernier mandat de 5 ans. S’il voulait revenir, il devrait se mettre en retrait un temps avant de songer à un nouveau destin national. C’est dire qu’après ce 22 décembre, on aurait assisté à un passage de témoin – comme on le voit rarement sur le continent - entre Mamadou Tandja et son successeur démocratiquement élu. A l’occasion, on se serait remémoré par exemple la jolie passation de charge au Ghana en janvier dernier entre John Kufuor, président sortant, et John Atta Mills, opposant et vainqueur de la présidentielle ghanéenne de la fin 2008. Et avant cet exemple, celui de Amadou Toumani Touré (ATT) passant les commandes à Alpha Omar Konaré qui les lui a refilées quelques années après. Malheureusement, on ne verra pas ces belles images qui nourrissent l’alternance au sommet des Etats et crédibilisent la démocratie. Tandja a tout simplement décidé de ne pas suivre ces bons exemples. Au lieu donc de quitter son fauteuil, l’homme fort de Niamey va au contraire s’y engoncer, favorisé en cela par la Constitution d’août dernier votée par référendum qui lui a donné un mandat-cadeau de 3 ans sans oublier la possibilité de se succéder à lui-même autant de fois qu’il veut. L’alternance, c’est finalement pour les autres. C’est la conviction de Tandja aidé dans son projet controversé par un entourage de courtisans beaucoup plus préoccupés par les privilèges qu’ils allaient perdre avec la fin du bail du locataire du palais présidentiel. Malgré les oppositions et les protestations internes et extérieures, les sanctions d’organisations sous-régionales, continentales et internationales, la division et le risque d’explosion sociale, l’ancien Colonel tient bon jusque-là. Il n’en a cure quitte à conforter l’image de maître en tripatouillage de Constitutions qui colle bien à la peau des dirigeants des pays africains francophones.

Tout compte fait, et à moins d’un cataclysme, Tandja restera toujours vissé à son fauteuil présidentiel après la date butoir du 22 décembre. Et le 31 décembre prochain, il s’adressera, assis dans ce même fauteuil, à ses compatriotes dans un discours à la Nation dans lequel il ne manquera pas de remercier ces derniers de lui avoir accordé un bonus de 3 ans pour « terminer ses chantiers ». Il ignorera royalement que le référendum en question qui a aussi enterré la Ve République n’a pas été consensuel, que les élections législatives d’octobre dernier ont été boycottées par l’opposition dans son ensemble. Une opposition qui, d’ailleurs, n’a cessé d’exiger son départ du pouvoir après le 22 décembre à travers notamment des manifestations de rue comme ce fut le cas le 22 novembre et le 13 décembre passés. Logiquement, du fait de l’amorce d’un dialogue inclusif sous la médiation du Nigeria, on ne devrait pas s’attendre aujourd’hui à des manifestations au Niger pour rappeler à Tandja qu’il devrait quitter le pouvoir à la date du 22 décembre 2009. D’ailleurs, pour un bon déroulement du dialogue, il n’est pas exclu que le médiateur ait demandé que cette exigence ou les manifestations pour le départ du pouvoir soient abandonnées ou, à tout le moins, mises en veilleuse. Cela donne du répit à Tandja, desserre l’étau autour de lui. Du même coup, la date butoir passera tranquillement comme un train que les autres se contenteront de regarder. Le 22 décembre passera donc et Tandja restera.

Par Séni DABO

lundi 21 décembre 2009

L’héritage culturel targui protégé par les femmes


Fayçal Métaoui
El Watan 21-12-09

L’héritage artistique targui a, et pendant longtemps, été entretenu par les femmes. Aucun homme n’ose encore toucher l’Imzad, l’instrument symbole de l’art tamachaq.

Depuis samedi 19 décembre, le débat est ouvert à Tamanrasset sur ces richesses culturelles, certaines encore méconnues, à la faveur de la tenue du deuxième Festival culturel national de la chanson et de la musique amazighes. « La femme est le principal acteur de la sauvegarde du patrimoine immatériel des targuis. Elle est au cœur de la transmission de l’héritage culturel aux générations », a souligné Abdnabi Zendri, enseignant de sociologie à l’université de Tamanrasset. Il a relevé le caractère matriarcal de la société Imuha ou targuie et a prévenu contre les changements d’attitude par rapport au passé. « En dehors des centres urbains, la femme a gardé toute sa stature et sa position. Elle est à l’origine de toutes les activités artistiques et festives. Elle continue d’être maîtresse chez elle », a-t-il précisé. Les murs des villes ont, selon lui, créé des sentiments de peur et de repli. Et cela a abouti aux changements de certaines habitudes. « Mêmes des valeurs sociales ont été effacées par ces remparts. L’existence de l’autre, du voisin suscitent aujourd’hui des appréhensions qui n’existaient pas auparavant. Dans les kheïmas targuies, c’était ouvert. On ne craignait pas le passant, l’inconnu », a expliqué le sociologue. D’après lui, il est plus difficile de demander à une femme targuie qui vit dans la capitale de l’Ahaggar de venir déclamer de la poésie populaire dans un espace ouvert. « Son époux refusera cette exposition publique », a-t-il noté. Il a fait une analyse anthropologique de certaines traditions poétiques comme celles de Aliouène, Itiliouène et Tindi. Des poèmes chantés, parfois par les femmes, pour célébrer la virilité et le courage des cavaliers et parfois pour mettre en valeur les noces. « L’Imzad a toujours été conçu par les femmes. D’ailleurs, depuis les anciens temps, les femmes ont toujours fabriqué les instruments de musique, c’est leur spécialité », a-t-il expliqué. Le jeu de l’Imzad est, selon lui, un cérémonial sur la stature sociale, sur la guerre et la paix, sur la fête et les funérailles.

Abdnabi Zendri a relevé que l’Imzad est toujours « encadré » par une présence masculine dans la déclamation de la poésie. « Mais, attention, cette lecture poétique n’est pas l’apanage de n’importe qui. La femme veille à ce que les textes dits ne soient pas déviés et qu’ils restent fidèles à la thématique originelle », a relevé le sociologue. Se basant sur une légende assez connue dans le Tassili N’Ajjer, il a rapporté qu’une dame a sauvé Djanet d’une tempête de sable particulièrement ravageuse. « La population a oublié de célébrer la Sbiba. La nature s’est alors déchaînée. Après l’appel de la dame à la fête, le vent s’est arrêté », a-t-il dit. Au cours des débats, certains intervenants sont revenus sur la question de la langue tamazight et sa variante tamachaq. « Je fais des conférences et j’écris des textes en tamachaq. Certains disent que c’est une langue des pierres. Ce n’est pas vrai, c’est une langue qui vit », a estimé un chercheur. Abdnabi Zendri a précisé qu’il veille toujours à citer des dictons populaires touareg à ses étudiants pour les maintenir en lien avec leur langue. La poétesse et actrice Hajira Oubachir a regretté l’absence dans l’affiche officielle du festival d’écriture en tifinagh. Salah Bousalim, enseignant d’histoire à l’université de Ghardaïa, est revenu sur l’héritage culturel populaire qui « ne doit pas être réduit à une fonction folklorique ». Le festival s’est ouvert samedi après-midi avec des jeux d’imzad et de tazamart exécutés par Fatma Amrioudh et Ahmed Ahmed. L’association Issekta a présenté un petit spectacle de tindi. Un hommage a été rendu à plusieurs artistes dont Badi Lalla, joueuse de tindi de Tam, Djamel-Eddine Debbache de Ghardaïa, Chérif Kheddam de Tizi Ouzou ainsi que les regrettés Katchou et Athmane Bali. Plusieurs groupes et chanteurs venus des quatre coins du pays vont concourir dans la chanson chaoui, targuie, mozabite et kabyle. Il s’agit, entre autres, de Kounouz de Khenchela, El Warith Salah de Ghardaïa, Idabir Baba de Tamanrasset, Lenssari Moussa de Adrar, Abdou Ben Omar d’Illizi, Numédia de Béjaïa, Taghma de Boumerdès et Tyor El Alia de Oum El Bouaghi. Kouider Bouziane est le président du jury qui devra, à la fin de la compétition, accorder trois grands prix pour la musique, la chanson et les deux.ensemble.

Par Fayçal Métaoui

Tamanrasset. De notre envoyé spécial

L’Algérie présentera une motion à l’ONU : Le versement de rançon sera pénalisé


Mohamed Sadek Loucif lexpressiondz.com 21-12-09
lundi 21 décembre 2009

Soutenue par des Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU, la proposition de l’Algérie pourrait aboutir à une résolution de l’Assemblée générale.

Pénalisation de l’acte de versement de rançon aux groupes terroristes, telle est la motion que déposera l’Algérie à l’ONU dans les jours à venir. Et cette proposition a toutes les chances d’aboutir, d’autant qu’elle est soutenue par des Etats membres du Conseil de sécurité, notamment les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni. Cette annonce a été faite, hier, par M.Merouane Azzi, avocat responsable de la cellule chargée du dossier de la Réconciliation nationale à la cour d’Alger. « Une résolution du Conseil de sécurité portant sur la pénalisation du versement de rançon par des Etats aux groupes terroristes privera, à coup sûr, ces derniers de revenus financiers importants », a déclaré Maître Azzi lors d’une conférence sur les droits de l’homme dans le monde, animée au siége du quotidien El Moudjahid à Alger. Ces derniers temps, Al Qaîda au Maghreb islamique s’est lancée dans le business des otages occidentaux. Cette pratique s’est répandue surtout dans les pays du Sahel. A la fin du mois de novembre dernier, un Français et trois Espagnols ont été enlevés par l’Aqmi. Le Français, Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit du 25 au 26 novembre à Ménaka à plus de 1500 km au nord-est de la capitale malienne, Bamako. Pour les Espagnols, ils ont été enlevés le 29 du même mois, à 170 km au nord de la capitale mauritanienne Nouakchott. Ces derniers font partie de l’organisation non gouvernementale, Barcelona Accio Solidaria. La multiplication de ces rapts met en évidence les difficultés financières dont souffrent les groupes terroristes, à l’instar de l’Aqmi. « Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a besoin d’argent, les otages peuvent devenir un business. D’autres groupes peuvent enlever les Occidentaux pour eux et les leur amener. On a l’impression que cela devient un business dans la zone (Sahel) », a expliqué, à ce sujet, Alain Antil, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) de Paris. Face à la menace de leur exécution, certains pays occidentaux auraient versé une somme de 10 millions d’euros pour la libération de leurs otages détenus par les groupes terroristes d’Al Qaîda. Cette organisation recourt de plus en plus à la demande de rançon. Cette méthode s’est avérée terriblement efficace, selon des observateurs avertis. Ainsi, l’Aqmi s’est octroyée le moyen de déjouer les différents dispositifs mis en place par les gouvernements qui rendent très difficile et parfois impossible le transfert de l’argent au profit des terroristes. En Algérie, la situation financière des groupes terroristes est des plus critiques. L’organisation est « étranglée financièrement, en particulier en Algérie, et est incapable d’atteindre ses objectifs en matière de recrutement », avait affirmé, à la mi-novembre devant le Congrès américain, le coordinateur pour l’antiterrorisme au département d’Etat, Daniel Benjamin. Forte de son expérience, l’Algérie milite pour la mise en place d’un arsenal juridique international pour l’interdiction de versement de rançon aux groupes terroristes. Septembre dernier, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé devant l’Assemblée générale de l’ONU pour « l’interdiction absolue de paiement de rançon aux preneurs d’otages qui a atteint, au cours des dernières années, des proportions inquiétantes ». Selon lui, « le produit de ces rançons s’est révélé être, désormais, la principale source de financement du terrorisme ». En ce sens, une résolution du Conseil de sécurité permettra de réduire les capacités de nuisance des groupes terroristes. Ce qui rendra plus facile la lutte antiterroriste dans le monde, surtout dans les pays du Sahel.

Mohamed Sadek LOUCIF

Collectif pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques au Niger (COSAD) : communiqué n°4

NigerDiaspora.com 20-12-09
lundi 21 décembre 2009
L’an deux mil neuf, le dix huit décembre, le Bureau du Collectif pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques au Niger (COSAD), réuni en vue d’analyser l’évolution de la situation politique au Niger, a fait la déclaration suivante : Convaincu que la démocratie vise essentiellement à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l’individu, à assurer la justice sociale, à favoriser le développement économique et social de la collectivité, à renforcer la cohésion de la société ainsi que la tranquillité nationale et à créer un climat propice à la paix internationale. En tant que forme de gouvernement, la démocratie est le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs ; elle est aussi le seul système politique apte à se corriger lui-même (Déclaration Universelle sur la Démocratie) ;

Considérant la violation des différents traités sous-régionaux, régionaux, africains et internationaux ratifiés par le Niger notamment ; UMOA, CEDEAO, UA, OIF (Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000), UE (Accord de Cotonou), ONU etc… ;

Considérant que les décisions prises par le président Tandja vont remettre gravement en question les éléments essentiels de ces Accords, ce qui pourrait avoir des conséquences directes sur la coopération avec le Niger :

Considérant l’amateurisme qui a caractérisé la mission du gouvernement nigérien aux négociations avec les institutions de l’UE en date du 8 décembre 2009 à Bruxelles. (Premier Ministre sans feuille de route, n’ayant aucune proposition concrète et encore moins un pouvoir décisionnel. Ministres troubadour confusionnistes.

Considérant l’urgente nécessité de mettre fin à la dérive monarchiste et de personnalisation du pouvoir suscité et entretenu par les courtisans du président Tandja.

Le collectif

Félicite les institutions internationales pour le maintien et la suspension de la Coopération avec les autorités nigériennes.

Encourage Le Médiateur de la CEDEAO à poursuivre les négociations, Se réjouis de la hauteur d’esprit de la Diaspora nigérienne regroupéE au sein de la CERDN (CSD France, Grenasad UK, ARS Suisse, Norvège, Autriche, Italie, Espagne, Holland, Allemagne) et des autres structures notamment Niger Democracy USA.

Encourage la société civile en particulier le FUSAD et la CFDR à rester vigilante face à la menace de déstabilisation politique, économique et sociale qui pèse sur le Niger ;

Appelle la classe politique nigérienne à poursuivre la lutte jusqu’à l’instauration d’un Etat de droit et d’une République démocratique.

Vive la Démocratie ! Vive le Niger !

Pour Le collectif La Vice-Coordinatrice Aïchatou Yahaya 20 décembre 2009 Publie le 19 décembre 2009

Négociations pouvoir/opposition nigériens : à malin, malin et demi


L’Observateur Paalga 21-12-09
Ainsi, après la tenue du premier round de leurs pourparlers sous l’égide de la CEDEAO, les protagonistes (antagonistes ne sied-il pas mieux ?) de la crise nigérienne devaient se retrouvés "vers le 16 décembre 2009 en un lieu que le médiateur désignerait".

Alors que l’opposition penchait pour Abuja de nouveau, le pouvoir, lui, s’arc-boutait sur le prétexte que les solutions aux problèmes du Niger ne sauraient être trouvées à l’extérieur pour exiger que le 2e tour ait lieu au pays ; ce qui, aussi curieusement que paradoxalement que ça paraisse, n’a pas empêché Niamey d’aller vers Bruxelles prêcher dans le désert, désert du Ténéré aidant ?

Deuxième preuve de mauvaise foi de Niamey, le premier tour des négociations internigériennes ont pourtant eu lieu dans la capitale nigériane ! Même s’il n’y a pas envoyé, c’était du 10 au 12 novembre dernier, qu’une délégation au rabais, parce que, selon nos dépêches, aucun de ses membres n’était un officiel de l’Etat, alors que l’opposition y avait dépêché ses principaux ténors ; et ce n’était pas tout : pour Tandja et Cie, il ne s’agissait pas de négociations, mais plutôt d’explication de texte sur le bien-fondé de leur nécessaire, impérieuse ou impérative "Tazarcé", ou comment conserver constitutionnellement le pouvoir en violation de toutes les règles de la constitution.

Voyant le pouvoir cherchant à empêcher la tenue du 2e tour de sa palabre africaine avec elle au moyen de la simple question de forme qu’est le choix du lieu de rencontre, l’opposition nigérienne, intelligente et ne perdant pas de vue que c’est le fond qui importe le plus, coupa l’herbe sous les pieds du pouvoir, en lui concédant l’organisation du second tour au pays. On appelle ça lâcher l’ombre pour la proie. Et voilà désormais le maçon Tandja au pied du mur du dilatoire.

lobservateur

dimanche 20 décembre 2009

Maroc/Les nouveaux berbères


Maroc

30/11/2009 14:08:55 | par Hamid Barrada
Les nouveaux berbères
Campus de l'université Ibn Zohr d'Agadir, la capitale de la région du Souss
© Cécile Tréal/Marocimage

Intellectuels, linguistes, étudiants ou patrons... Ils ont repris le flambeau de la défense de la culture amazighe. Mais différemment. En s’appuyant sur l’histoire du royaume, ils sortent du folklore et des antagonismes supposés.Demandez à un taxi parisien dont vous soupçonnez le douar d’origine : « Algérien ? » et vous avez de fortes chances de récolter cette réponse : « Non, Kabyle ! » Refaites l’exercice avec l’« épicier arabe » du coin qui visiblement vient du Souss, la région d’Agadir : « Marocain ? — Bien sûr ». Il est soussi jusqu’aux ongles, mais jamais il ne mettra en avant ses origines au détriment de son appartenance nationale. Il est à la fois soussi et marocain, et bien sûr musulman. Ses différentes identités sont vécues et revendiquées tout uniment.

Le Maroc est une île bordée par des mers d’eau et de sable. La nation qui s’y est forgée à l’abri des montagnes a pu – ou su – se préserver à travers les ­siècles. Cimentée par l’islam et par un système de pouvoir original, sinon unique, c’est une nation complexe, éclatée, conflictuelle. L’Empire chérifien a été longtemps déchiré par des guerres entre Makhzen et Siba, pouvoir central et dissidence. Et cette dernière a été surtout le fait des tribus berbères, jalouses de leur liberté. À y regarder de près, ces guerres n’empêchaient pas de respecter des valeurs communes. On combattait le sultan tout en disant la prière en son nom. « Le jour, on fait la guerre, et la nuit, la politique », dit l’adage. Après la dernière prière, les représentants des deux camps se retrouvaient pour chercher un terrain d’entente.



Volonté de vivre ensemble

Un épisode, dont les traces n’ont pas disparu, donne une idée du fonctionnement du système politique au Maroc. Au XIXe siècle, le sultan Moulay Slimane a dû mener trois campagnes contre des tribus du Moyen Atlas qui refusaient de payer l’impôt. Battu chaque fois mais toujours amir al-mouminine (commandeur des croyants), il a été retenu en 1822 chez ses ennemis. La vie parmi eux lui a beaucoup appris. Voici ce qu’il écrivit à la population de Fès, sa capitale : « Ma foi en Dieu me fait obligation de vous donner le conseil suivant : faites-vous les alliés des Berbères si vous voulez la paix et la sécurité, car ils ont des traditions et un sens de l’honneur qui les prémunissent contre l’injustice. En outre, ils vivent dans la sobriété… » Les dissensions, fussent-elles violentes, n’interdisent pas le souci de l’avenir et la volonté de vivre ensemble. C’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui. Et il convient de ne pas l’oublier lorsqu’on aborde les débats sur la « question berbère », sous peine de se fourvoyer.

Une question qui a été longtemps occultée. Sous le protectorat français (1912), les disparités tribales, linguistiques, confrériques étaient, nationalisme oblige, systématiquement bannies. C’est le temps de la nation une et indivisible. Le Mouvement national redouble de vigilance après le Dahir berbère de 1930. Projet de réorganiser l’administration de la justice avec un statut particulier dans certaines régions, il fut comme une tentative de « diviser les musulmans entre Berbères et Arabes ». Et fut combattu efficacement par… la prière. Dans les mosquées du royaume, les fidèles se sont rassemblés chaque jour pour accomplir le latif, une prière surérogatoire, recommandée contre les calamités. Jusqu’à l’enterrement du Dahir.

Après l’indépendance (1956), l’idéologie nationaliste continue à dominer les esprits, mais les réalités locales ne tardent pas à faire irruption. En 1958, une rébellion dans le Rif est assimilée à une sécession avant d’être noyée dans le sang. Des frondes éclatent en pays berbère accusant l’Istiqlal de favoriser la domination des Fassis (originaires de Fès). Avec la bénédiction du Palais, le remuant leader berbériste Mahjoubi Aherdane, ancien officier de l’armée française et résistant, fonde en 1958 le Mouvement populaire (MP), qui se veut le porte-parole des campagnes.

Après les crispations de l’idéologie nationaliste et l’instrumentalisation politique du berbérisme, l’émergence d’un mouvement culturel, fut-il animé par les meilleures intentions, risquait de ne rencontrer qu’incompréhension et hostilité. Et pas seulement au sein du pouvoir. Le mouvement en question est né en tout cas dans l’adversité. L’un de ses protagonistes, Ali Azaykou, historien et poète (disparu en 2004), a tâté de la prison en 1982. Son crime ? Un poème jugé subversif. En ce temps-là (qui paraît très lointain…), on allait jusqu’à interdire de donner un prénom berbère à son enfant !

Dans ces conditions, des intellectuels (souvent des linguistes) se sont attelés à défricher la question berbère sur le plan théorique. Ceux qu’on peut appeler les nouveaux Berbères ont fait preuve d’une rigueur remarquable. Et d’abord dans la définition de l’amazighité. Mohamed Chafik explique que la culture ­marocaine, comme toute culture, est un compromis, en l’espèce entre un substrat autochtone et des apports ­exogènes. Elle est à l’image du ­toponyme « la ­source d’Aïn Aghbalou ». On a affaire ici à un double pléonasme puisque l’arabe aïn et le berbère ­aghbalou ont le même sens que le français « source ». Comme des couches géologiques, les trois mots se succèdent. Autrement dit, le fonds culturel n’est pas totalement recouvert par les apports arabes, français et autres. Du coup, l’amazighité n’est pas définie de façon exclusive. Les Marocains ne sont pas des Amazighs sans plus, de même qu’ils ne sont pas purement arabes. CQFD.

La controverse sur le caractère sacré de la langue arabe invoqué par les islamistes pour justifier son monopole est tout aussi intéressante. Les « amazighiens » rappellent astucieusement que l’arabe existait avant l’avènement de l’islam et que, si le Prophète a prêché en arabe, il a été combattu dans la même langue. Réduire l’islam a une seule ­langue, plaident-ils encore, c’est lui ôter sa dimension universelle.

Reconnaissance du tamazight

Ce faisant, les chantres de la culture berbère ont à cœur de défendre l’islam, et pas seulement pour désamorcer leur procès en laïcité. À leurs yeux, l’islam est une affaire trop sérieuse pour l’abandonner aux islamistes. C’est en amazigh que cette religion s’est répandue en Afrique du Nord, soulignent-ils. Ils mettent en exergue l’odyssée sainte des Regraga, qui relève sans doute davantage du mythe. Il s’agit d’une tribu qui avait fait le voyage pour embrasser la nouvelle foi entre les mains de Mohammed. L’affaire est entendue : les Arabes ont apporté l’islam, mais il s’est trouvé des Berbères pour aller le chercher. Et pour qui en doute encore, cet adage : « Si le Prophète est arabe, Dieu est amazigh ! »

Après la théorie, la pratique. « Une culture dégénère en folklore, écrit Azaykou, lorsqu’elle échoue politiquement, lorsque ceux qui la portent s’en désintéressent au profit de cultures importées. » Les revendications du mouvement tournent autour de la reconnaissance du tamazight inscrite dans la Constitution comme langue nationale au même titre que l’arabe. Ce qui ouvre la voie à son introduction dans l’enseignement, l’administration et les médias.

La rigueur et la sagesse se révèlent payantes. Dès 1994, Hassan II tient des propos qui vont dans le sens de la reconnaissance. Mohammed VI en 2001 franchit le pas (voir pages suivantes). La création de l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam) apporte, comme l’écrit Hassan Rachik, « une protection constitutionnelle de l’amazigh en tant que langue nationale et officielle ». Il reste bien entendu à organiser les réformes attendues, qui nécessitent de la part de tous un pragmatisme à toute épreuve.

Les dérives possibles pointent leur nez. Les menaces viennent du Congrès mondial amazigh (CMA), fondé en 1995. Dans sa littérature, on apprend que les Berbères du Maroc sont victimes d’une série de maux : « colonialisme interne », « apartheid », « génocide »… Rien de moins. Objectif de cette ONG qui agit dans l’ombre de l’ONU : la renaissance d’une nation tamazgha qui englobe l’Afrique du Nord, le Sahel et les Canaries. Pour éviter que la culture berbère ne dégénère en folklore, on risque de sécréter un autre folklore, politique et suicidaire celui-là.

Par Hamid Barrada

Lockerbie: al-Megrahi dans un état grave


20/12/2009 22:40:28 | AFP |

Abdelasset al-Megrahi et le fils du "Guide" libyen, Seif al-Islam
© DR
L'état de santé d'Abdelbaset al-Megrahi, le Libyen condamné à la prison à vie pour l'attentat de Lockerbie, se détériore et son cancer s'aggrave, indique le premier bulletin médical rendu public depuis le rapatriement du Libyen en août.


"Un examen IRM (imagerie à résonance magnétique) a montré une aggravation de sa maladie (cancer) qui s'est répandue encore plus dans son corps", a notamment indiqué dans la nuit de samedi à dimanche un bulletin du Centre médical de Tripoli, hôpital où Megrahi est soigné pour son cancer en phase terminale.

Selon le bulletin, Megrahi s'était présenté samedi à l'hôpital, souffrant de toux et de vomissements.

Il souffre également "des effets secondaires des séances de chimiothérapie" qu'il subit, a-t-on ajouté de même source, citant une augmentation de poids, une élévation de tension artérielle et du taux de sucre dans le sang ainsi qu'une fatigue musculaire.

"Son état de santé a été évalué samedi par une équipe d'experts européens qui s'étaient mis d'accord pour la poursuite des séances de chimiothérapie tout en administrant d'autres médicaments pour maîtriser la maladie", a indiqué l'hôpital.

Trois mois à vivre

Megrahi, 57 ans, avait été condamné pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie. Le Libyen avait été relâché le 20 août par le gouvernement écossais pour raisons de santé.

Atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, il était immédiatement rentré en Libye, après que ses médecins aient indiqué qu'il n'aurait plus que trois mois à vivre.

Sa remise en liberté par l'Ecosse a suscité une vive émotion, en particulier aux Etats-Unis d'où étaient originaires la plupart des 270 victimes de l'attentat.

La Libye qui le considère "comme une victime et non un terroriste" avait célébré sa libération comme une victoire, suscitant l'indignation des capitales occidentales, tout en alimentant les spéculations sur un échange "pétrole contre Megrahi" avec la Grande-Bretagne.

Depuis sa mise en liberté en août, Abdelbaset al-Megrahi est apparu publiquement une seule fois en septembre, lors d'une visite de parlementaires africains à son hôpital.

Profil bas à Tripoli

Depuis, Tripoli a adopté un profil bas, et des mesures de sécurité ont été déployées autour de sa maison et de l'hôpital, empêchant tout contact avec les médias.

La publication du bulletin de santé de Megrahi pour la première fois depuis son retour à Tripoli, intervient trois jours après qu'un journal eut évoqué sa "disparition".

Le quotidien The Times avait précisé mercredi qu'il n'avait pas réussi à entrer en contact avec Megrahi depuis dimanche soir, ni chez lui ni à l'hôpital où il est soigné pour son cancer.

Le Conseil d'East Renfrewshire, les autorités locales écossaises responsables du contrôle judiciaire de Megrahi, avait indiqué n'avoir pas réussi à lui parler mardi soir, avant d'annoncer mercredi le rétablissement du contact avec le Libyen.

"Il n'a pu nous parler hier (mardi soir) mais il a pu le faire aujourd'hui (mercredi). Nous lui avons parlé et nous n'avons aucune inquiétude. Il est réellement chez lui à Tripoli", avait déclaré un porte-parole du Conseil.

Selon les conditions de son contrôle judiciaire, le Libyen ne peut pas changer de domicile ni quitter Tripoli et doit rester en communication régulière avec le Conseil d'East Renfrewshire.

Mauritanie / rapt : les Italiens au Mali ?

AFP - 20/12/2009 Le couple d'Italiens enlevé vendredi dans le sud-est mauritanien doit à présent se trouver "au Mali", a estimé à Nouakchott un représentant de l'Union européenne, en mission pour quelques jours en Mauritanie. "On pense qu'ils sont au Mali maintenant, nous ne disposons pas de nouvelles fraîches sur eux", a déclaré le directeur au développement et aux relations de l'UE avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), Stefano Manservisi, de nationalité italienne.

Il s'exprimait devant la presse, au terme d'une série de réunions, dimanche, avec des responsables mauritaniens, dont le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Un couple de voyageurs italiens qui se rendait au Burkina Faso à bord d'un minibus immatriculé en Italie a été enlevé, vendredi soir, dans le département mauritanien de Kobenni, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Mali, selon une source sécuritaire.

Le Mali sert de refuge, depuis 2008, aux groupes d'islamistes armés qui enlèvent des Occidentaux. Et c'est dans ce pays que seraient actuellement détenus les trois Espagnols kidnappés le 29 novembre dans le nord-ouest de la Mauritanie, ainsi qu'un Français capturé le 26 novembre dans la ville malienne de Ménaka (nord).

Niger : discussions entre pouvoir et opposition lundi à Niamey


AFP 20-12-09

NIAMEY — Un dialogue direct entre pouvoir et opposition sur la crise nigérienne doit s’ouvrir lundi à Niamey sous l’égide du médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a assuré dimanche un mouvement d’opposition.

"Le dialogue s’ouvre demain (lundi) ici à Niamey et nous y prendrons part", a déclaré à l’AFP Abdoul-Aziz Ladan, l’un des responsables de la Coordination des forces pour la démocratie et la république (CFDR).

"Nous disons +oui+ au dialogue (...) nous réitérons tous nous encouragements à Abdulsalami Abubakar", l’ancien dirigeant nigérian et médiateur de la Cédéao, a de son côté affirmé Seïni Oumarou, le président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, au pouvoir), lors d’un meeting de soutien au président Mamadou Tandja.

Il s’agira de la première rencontre entre les protagonistes de la crise autour de M. Abdulsalami Abubakar, depuis qu’il a entamé des consultations avec les deux parties début novembre.

Seront toutefois absents les trois principaux leaders de l’opposition - l’ancien président du parlement dissous Mahamane Ousmane, l’ex-Premier ministre Hama Amadou et Mahamadou Issoufou - qui vivent depuis des mois l’étranger, a souligné Abdoul-Aziz Ladan.

Ils ont été accusés de "blanchiment de fonds" dans des banques étrangères et des mandats d’arrêts ont été lancés contre MM. Amadou et Issoufou.

Cependant, début décembre, lors d’une réunion à Bruxelles avec des responsables européens, le Premier ministre nigérien Ali Badjo Gamatié a annoncé la suspension des mandats lancés contre des membres de l’opposition.

Le président Tandja, qui devait se retirer le 22 décembre, a obtenu le 4 août lors d’un référendum une prolongation d’au moins trois ans de son mandat. Pour arriver à ses fins, il avait dissout le Parlement et la Cour constitutionnelle.

Le 20 octobre, le pouvoir a organisé des législatives controversées, boycottées par l’opposition, qui ont entraîné sa suspension de la Cédéao pour violation des textes communautaires sur la démocratie.

L’Union européenne a suspendu son aide au développement en novembre et ouvert des "consultations" pour un retour à l’ordre constitutionnel.

AFP

France : Les victimes des essais nucléaires seront fixées mardi sur leur indemnisation



dimanche 20 décembre 2009

Largement amendé, le projet de loi visant à l’indemnisation des victimes sera définitivement voté mardi 22 à l’Assemblée.

Le projet de loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, conduits dans le Sahara et en Polynésie entre 1960 et 1996, sera définitivement voté ce mardi 22 décembre à l’Assemblée nationale.

Le texte qui sera soumis aux parlementaires sans nouveau débat, résulte du travail de la commission mixte paritaire (composée de 7 députés et de 7 sénateurs) créée suite aux précédents votes.

En juin dernier, une première version de ce texte avait été adoptée par la commission de la Défense de l’Assemblée, mais elle avait été vivement critiquée par les représentants de victimes.

Ainsi l’association des vétérans des essais nucléaires dénonçait alors un Etat "juge et partie" qui refusait "d’inclure les associations dans le comité d’indemnisation" chargé d’évaluer les demandes et de fixer les montants des réparations.

Les sénateurs ont largement amendé le texte en octobre. Ils ont donné satisfaction aux associations de victimes en introduisant la "présomption de causalité" qui dispense les demandeurs militaires et civils de prouver le lien entre leur maladie et les essais nucléaires.

"A moins qu’au regard de la nature de la maladie et des conditions de l’exposition, le risque attribuable aux essais nucléaires puisse être considéré comme négligeable" précise l’article 4 du projet de loi. Ainsi, la charge de la preuve incombe désormais à l’Etat et non plus aux victimes.

Si la loi était adoptée, dans le Sahara, à Tahiti ainsi que dans les atolls de Mururoa, Fangataufa et Hao, quelque 150.000 familles auraient cinq ans pour faire valoir leurs droits.

Otages européens dans les mains d’Al Qaida


L’Expression (Alger)-
Ikram GHIOUA -20-12-09
Des Occidentaux seraient en pleines négociations avec Al Qaîda au Maghreb pour tenter de libérer les otages retenus au nord de la Mauritanie.

Au moins trois intermédiaires ont été chargés de négocier avec Al Qaîda au Maghreb pour libérer les otages retenus par cette organisation. Il s’agit d’un Français et de trois Espagnols. Ils ont été kidnappés simultanément la fin du mois de novembre dernier. Le rapt a eu lieu dans un lieu à cheval entre les frontières au nord du Mali et de la Mauritanie. Les quatre otages seraient retenus dans un lieu désertique aux frontières algéro-maliennes. C’est un lieu où active le noyau de la nébuleuse.

Les négociateurs pensent que la situation est maîtrisée. Mais cela suffira-t-il pour que les ravisseurs ne commettent pas d’acte imprévisible, comme ce fut le cas pour l’otage anglais qui a été malheureusement exécuté de sang-froid ?

Cette prise d’otage est perçue par Al Qaîda au Maghreb comme une opportunité exceptionnelle pour obtenir une autre rançon afin de financer ses activités.

Car une chose est sûre. Cette organisation criminelle n’est plus en mesure d’assurer sa survie et a du mal à trouver de nouveaux candidats prêts à mourir pour elle. C’est ce qui a été d’ailleurs souligné dans un rapport du département d’Etat américain depuis un mois. Mais Al Qaîda est une organisation tentaculaire. Elle cherche aujourd’hui à exporter sa logique criminelle à partir des zones particulièrement touchées par une instabilité politique et sécuritaire comme le Mali et la Mauritanie. C’est là que tous les ingrédients sont favorables pour une extension plus large du terrorisme transnational.

Déjà, comme nous l’avions rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, cette organisation semble avoir la mainmise sur les groupes armés somaliens, notamment les tribunaux islamiques. Un fait qui va certainement lui permettre de régner sur les pays de la bande du Sahel. Actuellement dans cette zone, ce sont trois pays qui sont pratiquement pris entre les griffes de la nébuleuse : le Mali, le Niger et la Mauritanie. Les kidnappings perpétrés presque au même moment renseignent à plus d’un titre sur les facteurs déterminants qui font que cette organisation est décidée à ne pas lâcher prise. Elle réussira, en dix ans, avec des manipulations à implanter ses racines pour en faire une véritable poudrière et une base arrière de toutes ses activités subversives.

Le choix de cette région n’est plus à démon-trer désormais. La présence des Européens, surtout des humanitaires, et sa proximité avec l’Europe ont fait que cette zone soit privilégiée par Al Qaîda. Le paiement des rançons depuis le kidnapping des 31 touristes européens par le groupe de Abderezak El Para a largement contribué à ce choix.

Dans ce contexte justement, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a appelé avec beaucoup de détermination à rendre condamnable tout acte de remise de rançon du fait que cela nourrit davantage l’émergence du terrorisme. Reste à savoir que veut dire « les négociations pour la libération des quatre otages sont en bonne voie » ? Et que veut dire « la situation est sous contrôle » ? Les intermédiaires désignés pour cette mission sont-ils en mesure de faire libérer les victimes sans remise de rançons ? Peu probable, selon des sources sécuritaires algériennes.

Connaissant bien les fins fonds d’Al Qaîda, ces mêmes sources avancent que forcément, les otages ne seront libérés qu’en échange de quelque chose. Un compromis n’est pas à écarter pour libérer des détenus appartenant à cette organisation, ce qui est sûr pour nos sources, les négociateurs s’engagent à garder des otages sains et saufs.

Ikram GHIOUA

samedi 19 décembre 2009

Trois maliens inculpés à New York pour activités terroristes et trafic de drogue


Apanews - 19/12/2009 -

Trois ressortissants maliens ont été inculpés ce vendredi à New York pour activités terroristes présumées et trafic de drogue, en relation avec la branche africaine de la nébuleuse Al Qaida, selon des magistrats américains.

Oumar Issa, Harouna Touré, et Idriss Abelrahman, àgés d’une trentaine d’années ont été arrêtés cette semaine par les autorités du Ghana et livrés aux services de renseignements américains, avant d’être conduits sous escorte policière à New York.

Selon la justice américaine, les trois ressortissants maliens sont accusés d’avoir tenté de convoyer des quantités importantes de drogues dures à travers le désert du Sahara, sous bonne escorte des agents présumés d’Al Qaida en Afrique du Nord.

Selon les officiels américains, ce coup de filet est une preuve supplémentaire de la connivence entre les commanditaires des trafics latino-américains de drogues dures dans le désert du Sahara et les groupuscules terroristes proches des islamistes, qui leur assurent une libre circulation dans le désert.

C’est la première fois que les services de renseignements américains arrivent à capturer des suspects africains en relation avec la drogue et Al Qaida.

A leur arrivée aux Etats Unis ce vendredi, les trois suspects ont fait une brève apparition devant un juge new yorkais qui leur a notifié, les charges qui pèsent contre eux.

Selon l’agence fédérale de lutte contre la drogue, l’arrestation de ces trois Maliens et leur extradition aux Etats Unis, est le résultat d’une enquête de quatre mois, avec des agents du renseignement américain qui se sont présentés aux suspects, comme des trafiquants de drogue des forces armées révolutionnaires colombiennes, les FARC.

Le Niger et l’uranium, suite (et peut-être fin ?)

Dominique Hennequin, Télérama.fr 19-12-09Souvenez-vous : la semaine dernière, nous vous faisions part de la grosse colère d’Areva contre Dominique Hennequin, auteur d’“Uranium, l’héritage empoisonné”, excellente enquête diffusée sur Public Sénat. La firme s’insurgeait notamment contre les commentaires du réalisateur sur les conditions de tournage, publiés dans “Télérama”. Dominique Hennequin réagit à son tour à ces accusations.

La semaine dernière, nous relations dans un blog télé la virulente réaction d’Areva à une enquête diffusée par Public Sénat, Uranium, l’héritage empoisonné. Dans sa lettre, Jacques-Emmanuel Saulnier, directeur de la communication de la multinationale, mettait particulièrement en cause des propos du réalisateur parus dans Télérama et lui annonçait qu’un refus serait opposé à toute nouvelle sollicitation. Dominique Hennequin, de retour d’un tournage en Afrique, nous a transmis sa propre réponse au porte-parole d’Areva.

« Monsieur,

Je vous réponds un peu tardivement au retour d’un tournage à l’étranger, vous voudrez bien m’en excuser.

Je comprends que comparer Areva à la Corée du Nord soit excessif. Areva n’est pas une dictature communiste et Madame Lauvergeon n’est bien sûr pas Kim Jong-Il. Ce que j’exprimais alors concernait le contexte du tournage qui me rappelait celui rencontré lors d’un reportage dans ce pays. J’ai ressenti les mêmes sensations en Irak sous Saddam Hussein et dans tous les lieux fermés au monde extérieur.

Tout d’abord, il y a eu la difficulté de se rendre à Arlit, au Niger. « Areva ouvre ses portes à qui veut s’y rendre » (Anne Lauvergeon sur Europe 1) mais au prix de combien de négociations et d’insistance ? Comme vous le rappelez, il aura fallu six mois. Six mois d’appels quasi quotidiens pour obtenir ce fameux sésame et pour que vous teniez votre promesse renouvelée le jour de la signature des observatoires de la santé.

Le tournage ensuite n’a pas été aussi libre et aussi simple que vous l’exprimez. La visite de la mine souterraine d’Akokan n’était pas au programme, malgré notre demande, et nous avons dû insister lourdement pour pouvoir nous y rendre. Chacun de nos pas était accompagné. La circulation dans Arlit afin de réaliser des images était réduite au minimum, ce qui rendait toute investigation dans la cité impossible. La rencontre avec la société civile à laquelle ne devait soi-disant pas assister Areva comportait dans son assemblée un adjoint de Monsieur Souley [directeur de la communication d’Areva au Niger, NDLR] venu écouter ce que nous échangions.

Enfin, il y a cette langue de bois générale, à l’exemple des médecins rencontrés dans les hôpitaux de la ville, qui nient toute pathologie liée à l’activité des mines alors que les exemples se multiplient et que la pollution du site est une réalité maintes fois prouvée. Ce discours officiel semble nier la réalité jusqu’à l’absurde.

Il y a donc un grand décalage entre la « transparence » prônée par votre communication et la réalité que j’ai vécue avec Pascal Lorent sur le terrain. En cela, Areva se comporte dans la méthode (j’écris bien dans la méthode) comme la Corée du Nord ou tout système fermé au monde extérieur.

Vous êtes un communicant de grand talent et les membres de votre équipe (Julien Duperray et Moussa Souley que je remercie pour leur accueil) le sont tout autant. Il serait formidable que vous mettiez ce talent au service de la vérité et qu’Areva assume enfin son passé et la réalité des risques de son industrie. C’est pour moi une question de vraie transparence et de démocratie.

Je regrette d’être ainsi banni de tout accès à vos services car j’aimerais savoir ce que vous ferez d’Imouraren [mine d’Areva au Niger, NDLR] et constater si vos actes de demain seront en accord avec votre communication d’aujourd’hui. Mais en cela aussi, votre méthode ressemble à d’autres régimes visités. »

Dominique Hennequin

Télérama.fr 19-12-09

Identification des personnes enlevées, hier soir, dans l’est mauritanien

ANI (agence nationale d’information : Mauritanie)-19/12/2009
Les deux personnes, ayant été enlevées, avec leur chauffeur, hier soir aux environs de Kobonni, plus de 1500 km à l’extrême est de la Mauritanie, ont été identifiées, apprend-t-on de sources sécuritaires.

Il s’agit d’un ressortissant italien répondant au nom Sergio Séguélla et de sa conjointe burkinabée naturalisée italienne, Data Bazeri Silma, qui devraient traverser la frontière malienne à destination du Burkina Faso. Le couple, touriste, et son chauffeur, dont le nom n’a pas encore été connu, ont été interceptés par une bande armée, à Mneicira, 18 Km au-delà de Kobonni, en direction du Mali, pour être amenés dans une direction inconnue.

Ils étaient à bord d’un bus de type « Suzuki » de couleur beige, précisent des sources. Jusqu’ici, cet enlèvement, le deuxième en moins d’un mois survenu en Mauritanie, n’a pas encore été revendiqué.

vendredi 18 décembre 2009

Obama : "Le monde doit trouver un accord, même s'il est imparfait"


sommet de copenhague
Obama : "Le monde doit trouver un accord, même s'il est imparfait"
AFP

Mis en ligne le 18/12/2009
"A ce stade, la question est de savoir si nous avançons ensemble ou si nous nous déchirons, si nous préférons les postures à l'action", a ajouté Obama.
Le président américain Barack Obama a appelé vendredi à Copenhague les leaders de la planète à conclure un accord même "imparfait" pour lutter contre le réchauffement climatique. "Nous n'avons plus beaucoup de temps", a prévenu M. Obama en séance plénière.

"A ce stade, la question est de savoir si nous avançons ensemble ou si nous nous déchirons, si nous préférons les postures à l'action", a-t-il ajouté.

Les chefs d'Etat conduisaient vendredi d'ultimes tractations sous haute tension pour tenter d'arracher un accord mondial sur le climat, à l'issue de deux semaines de négociations chaotiques à Copenhague.

Les négociations ont donné lieu à "beaucoup de tensions" mais "ça bouge un peu", a affirmé en fin de matinée le président français Nicolas Sarkozy.

Le Premier ministre indien Manmohan Singh a appelé vendredi à Copenhague à prolonger les négociations sur le climat en 2010 pour parvenir à un accord.

"L'issue (de Copenhague) risque de s'avérer en-deçà de nos attentes", a estimé M. Singh devant le sommet climat des Nations unies.

Le texte discuté selon sa première version, encore susceptible de nombreux amendements, définit pour objectif commun aux 193 pays réunis sous l'égide des Nations unies la limite du réchauffement planétaire à 2°C maximum, mais sans préciser les moyens d'y parvenir.

Il prévoit une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) et jusqu'à 100 mds USD/an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux impacts du réchauffement.

Ce chapeau servirait d'introduction aux deux textes de l'accord proprement dit, négociés sous l'égide de l'ONU. Ainsi, "l'accord de Copenhague" comporterait trois textes distincts.

"Les choses se déroulent de manière plus positive que la nuit dernière", avait indiqué plus tôt à l'AFP la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Le groupe restreint, composé d'un panel représentatif d'une trentaine de pays industrialisés (Etats-Unis et plusieurs Etats européens), des grands Etats émergents (Chine, Inde, Brésil) et des pays en développement (Bangladesh, Lesotho, Algérie...), s'était réuni une première fois dans la nuit.

Après ces discussions, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen, hôte du sommet, avait estimé que les négociateurs étaient "encore loin du compte", tout en se félicitant d'un "dialogue très fructueux et constructif".

"Nous avons entendu beaucoup de contributions constructives de la part de dirigeants africains et de pays en développement et nous avons montré que nous avions la volonté de trouver un accord", a de son côté souligné le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt.

Le président américain a affiché sa volonté de parvenir à un accord ambitieux. "Revenir avec un accord vide de sens serait bien pire que revenir les mains vides", avait souligné jeudi le porte-parole de la Maison Blanche.

Mais chacun reste soucieux de ménager ses intérêts. Ainsi, le ministre saoudien du Pétrole a réclamé des compensations pour toute mesure prise à Copenhague qui pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole: "Notre mission (...) est de protéger nos intérêts", a ajouté Ali al-Nouaïmi, alors que les émissions de CO2 proviennent essentiellement de la consommation d'énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon).

Depuis dix jours, les pourparlers coincent sur la répartition des efforts, tant financiers qu'en termes d'engagements sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.

La libre.be

Desert Sessions: Tamikrest the best!!



Tamikrest is a group of young Touaregs based in Kidal, who are keen to make Tamasheq poetry and culture accessible to the rest of the world. They are often compared to the award-winning Tinariwen

AFP Aminatou Haidar : la fin du bras de fer


18/12/2009 07:24:43 | AFP Aminatou Haidar : la fin du bras de fer
La militante Aminatou Haidar quitte l'hôpital de l'île de Lanzarote le 17 décembre 2009
© AFP
Un peu plus d'un mois après avoir entamé une grève de la faim et un véritable bras de fer avec les autorités marocaines, la militante sahraouie Aminatou Haidar est revenue dans la nuit de jeudi à vendredi à Laâyoune (Sahara occidental) dans un avion en provenance des Canaries (Espagne).


L'avion médicalisé dans lequel elle avait embarqué s'est posé à Laâyoune vendredi vers 00H15 locales (et GMT). Il avait quitté Lanzarote deux heures plus tôt. Selon une source policière, Mme Haidar a accompli normalement les formalités d'entrée à l'aéroport en marquant sur la fiche d'arrivée qu'elle "arrivait au Maroc". Elle est ensuite partie dans une voiture conduite par son oncle maternel, cheikh Mohamed Boussoula.

Agée de 42 ans et mère de deux enfants, Aminatou Haidar observait une grève de la faim depuis plus d'un mois pour forcer le Maroc à l'autoriser à rentrer chez elle à Laâyoune. Elle avait été hospitalisée dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de violentes nausées et de douleurs abdominales.

Au retour d'un séjour aux Etats-Unis, où elle avait reçu un prix en faveur des droits de l'Homme, elle avait été refoulée le 14 novembre de Lâayoune, les autorités marocaines lui reprochant de n'avoir pas voulu accomplir les formalités nécessaires. Elle les accusait en retour de lui avoir retiré son passeport marocain.

Intervention française

Cette affaire a donné lieu à un ping-pong diplomatique entre Madrid et Rabat, Paris intervenant finalement pour, semble-t-il, débloquer une situation qui paraissait sans issue.

Dans un communiqué publié jeudi soir, l'Elysée a en effet annoncé que le président Nicolas Sarkozy avait demandé au Maroc de remettre un passeport à Mme Haidar.

M. Sarkozy a effectué cette démarche le 15 décembre en recevant à Paris le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri et en exprimant "le voeu que le royaume du Maroc puisse, dans sa tradition d'ouverture et de générosité, faire remettre à Mme Aminatou Haidar son passeport marocain à son arrivée sur le territoire du royaume", selon le texte.

"Comme suite à cet entretien", le roi "Mohammed VI a informé le président Sarkozy, par message, le 17 décembre 2009, de l'accord de l'Etat marocain. Dans ces conditions, Madame Aminatou Haidar peut regagner le Maroc", ajoute le communiqué.

Vendredi, le ministère marocain des Affaires étrangères a confirmé que le Maroc avait accédé à la demande de "pays amis et partenaires" en faveur d'un retour d'Aminatou Haidar à Laâyoune, mais qu'il restait ferme sur "le respect total de la loi marocaine, par tous, sans exception et sur l'intégralité du territoire national".

Et selon Rabat, les "agissements" de Mme Haidar "ne sont pas liés à la promotion des droits de l'Homme". "Elle a, bel et bien, agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement militaire et totalitaire, à la solde de l'Algérie qui l'abrite, le finance et le soutient".

"Trouver une solution permanente du conflit au Sahara occidental"

Deux tentatives de la militante sahraouie de rentrer à Lâayoune, les 4 et 5 décembre, avaient échoué, les autorités marocaines refusant l'atterrissage de l'avion à bord duquel elle se trouvait.

"C'est un triomphe du droit international, des droits de l'Homme, de la justice internationale et de la cause sahraouie", avait déclaré à la presse la militante pro-Polisario en sortant de l'hôpital. Si les autorités marocaines s'opposaient une nouvelle fois à son retour au Sahara occidental, elle "resterai(t) à bord de l'avion et continuerai(t) (sa) grève de la faim", avait-elle ajouté.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a déclaré de son côté avoir été "contente d'apprendre la décision du gouvernement marocain", dans un communiqué, rappelant que la militante sahraouie avait reçu le prix Robert Kennedy pour les droits de l'Homme.

Mme Clinton a salué un "geste humanitaire" qui "reflète l'esprit véritable et la générosité du gouvernement et du peuple marocains, et qui souligne l'urgence à trouver une solution permanente du conflit au Sahara occidental".

Rabat estime que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée en 1975, fait partie intégrante du royaume et propose une large autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, lutte en revanche pour son indépendance.

Burkina/Niger : Petits services entre tripatouilleurs ?

vendredi 18 décembre 2009

Il pleut sur Niamey. Quoi ? Des sanctions, nous voulons dire ! Depuis la décision contestée du président Mamadou Tandja de prolonger son mandat de trois ans afin « de terminer ses chantiers » ; depuis la suppression, par le pouvoir, de la clause limitative du nombre de mandats, initialement fixé à deux, le Niger ne cesse de crouler sous le poids des mesures de rétorsion. Après la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a suspendu le pays du Ténéré de toutes ses instances, ce fut au tour de l’Union européenne (UE) de passer à l’acte après plusieurs menaces de représailles restées vaines.

Lasse de prêcher dans le désert nigérien, l’Europe communautaire s’est résolue à fermer le robinet de la coopération avec le pays de Séyni Kountché, dont elle est le premier partenaire économique. Soit un gel, en termes chiffrés, de plus de 300 milliards de francs CFA. Il n’est pas jusqu’au Pays de l’Oncle Sam qui n’ait donné de la voix face au refus méprisant de Niamey de reconsidérer, un tant soit peu, ses réformes politiques tant décriées.

Tenue du 15 au 16 décembre 2009 à Paris, la 25e session de la conférence ministérielle de la Francophonie avait, entre autres points inscrits à son ordre du jour, l’examen de la situation au Niger. On se demandait alors comment l’organisation allait se comporter à l’égard du pays où elle a été portée sur les fonts baptismaux.

Mais au grand dam des partisans de la manière forte, comme le ministre canadien chargé des Relations internationales, Pierre Arcand, la rencontre s’est terminée sur une note d’indulgence, voire de complaisance, à l’égard du régime autoritaire de Tandja. Cela, nonobstant la Déclaration de Bamako qui réaffirme le rejet par la Francophonie de « toute modification substantielle du régime électoral introduite de façon arbitraire ou subreptice » (Sic). Mais savez-vous qui a bataillé ferme pour éviter aux Nigériens une énième salve de sanctions ? Le Bur-ki-na Fa-so.

Oui, le Burkina Faso dont le président, Blaise Compaoré, à ce qu’on dit, ne serait pourtant plus en odeur de sainteté avec son voisin nigérien. Que faut-il voir dans cette attitude de notre pays ? Un simple acte de compassion pour « un frère et ami » qui n’en finit pas de s’enferrer dans ses propres turpitudes ou bien, comme pensent certains, de petits services entre tripatouilleurs ?

Pour tous ceux qui n’en finissent pas de suspecter le régime Compaoré de vouloir à nouveau violenter l’article 37, en d’autres termes, faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats, la question ne mérite même pas d’être posée.

A l’évidence, ne manqueront-ils pas de soutenir, la position de notre pays, tenue de bout en bout par l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao, trahit les desseins du chef de l’Etat burkinabè de rééditer le coup de canif constitutionnel de 1997. Un soutien qui vaudra, au pays des hommes intègres, son pesant de réprobation d’autant plus qu’il intervient au moment où on commence à entendre le cliquetis des haches de la guerre de l’article 37.

Par Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

Sanctions financières contre le Niger : Avec quoi Tandja va-t-il terminer ses chantiers ?


Abdoulaye Tao Le Pays N°4515 du 18-12-09
vendredi 18 décembre 2009


Sale temps pour le colonel Mamadou Tandja. Après avoir réussi son tour de passe passe avec la Constitution, il doit faire face désormais aux sanctions de la communauté internationale qui a décidé de ne pas accepter cette atteinte à la démocratie pouvant créer une jurisprudence dans les annales politiques avec des conséquences graves pour la stabilité des pays. Le robinet de l’aide est donc en train de se fermer progressivement . Niamey a du souci à se faire. Car l’Organisation internationale de la francophonie dont il a su esquiver le marteau, a donné un ultimatum de 60 jours aux autorités nigériennes pour rattraper encore la gaffe.

Le Niger alimente la chronique des errements politiques des pays africains depuis que son président, Mamadou Tandja s’est mis à l’idée de s’offrir de façon inédite un mandat complémentaire de trois ans pour, dit–il, terminer ses chantiers. Assis sur les promesses des revenus de l’uranium et ceux du pétrole, il s’est payé le luxe de doter le pays d’une nouvelle Constitution, sautant du même coup le verrou de la limitation du nombre des mandats. Pour cela, il y a mis toute son énergie et toute son intelligence. Les élections locales de janvier parachèveraient ainsi la mainmise totale de Tandja et de son parti sur les institutions du pays.

Cet entêtement a conduit le Niger aujourd’hui au ban de la communauté internationale avec à l’intérieur du pays et dans la capitale, une opposition tenace qui s’est juré de ne pas être le complice d’un tel hold up. A Niamey, la mesure de suspension de la CEDEAO n’a pas eu l’effet escompté. Pour cause, la communauté dispose de très peu de moyens coercitifs. Et, elle s’est plutôt révélée tout au long de cette crise comme un refuge pour les chefs d’Etat où personne, en dehors du président du Nigeria, n’a osé élever la voix, sans doute parce que certains d’entre eux pourraient suivre les pas de l’homme fort du Niger.

Le salut pour tous les démocrates nigériens pourrait venir de la communauté internationale. Celle-là même qu’on vilipende lorsque quelquesfois, elle s’ingère de façon maladroite dans les affaires intérieures des pays africains. Mais ici, il s’agit de défendre une valeur universelle qu’est la démocratie. Cette réaction internationale, mal appréhendée par le maître de Niamey, pourrait compromettre le bail de trois ans qu’il s’est octroyé. La fermeture du robinet de l’aide au développement risque d’être une pilule difficile à avaler. L’Union européenne a, la première, suspendu une partie de ses financements au gouvernement nigérien, d’un montant de 23 millions de dollars. A cela, il faut ajouter le coup de semonce des Américains qui viennent également de suspendre le programme de MCA (Millenium challenge account), l’aide publique américaine au développement. Un véritable gâchis quand on sait que les critères pour bénéficier de ce fonds américain ont nécessité beaucoup de travaux préparatoires. Une trentaine de millions de dollars sont ainsi en suspens, en attendant que Tandja donne de nouveaux gages. On voit mal comment le président nigérien va réussir à terminer ses chantiers sans argent. Le danger qu’il court est de ne pas tenir ses nombreuses promesses et de voir cette partie de son opinion qui lui est favorable se rendre à l’évidence qu’il n’est pas la providence et que dans un Etat de droit, les hommes passent et seules les institutions doivent leur survivre en s’améliorant.

Par Abdoulaye TAO

Vers la sortie de l’impasse politique au Niger ?


NigerDiaspora.com / RFI 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009

Peut-être une avancée dans la médiation de la Cedeao sur la crise nigérienne. La rencontre entre pouvoir et opposition pourrait finalement se tenir à Niamey le vendredi 18 décembre grâce à une concession de dernière minute de l’opposition. Le colonel Abubacar Abdulsamali était dans une impasse bien inconfortable depuis mardi 15 décembre.

Faute de consensus sur le lieu de la rencontre, le dialogue politique nigérien qui devait débuter le 16 décembre était repoussé sine die. Le président Tandja en personne tenait impérativement à ce que ce dialogue se tienne dans le pays, à Niamey.

La CFDR, la coordination de l’opposition quant à elle, souhaitait que les premiers entretiens se tiennent hors du pays, pour des raisons de sécurité des principaux protagonistes. L’opposition proposait Abuja au Nigéria, le siège de la Cedeao. Finalement la CFDR se serait ravisée.

Selon nos informations, une délégation de l’opposition devait rencontrer en fin de journée ce jeudi 17 décembre, le médiateur et lui faire part de cette décision. A une condition : que le dialogue commence le plus vite possible, dès samedi, selon une source bien informée.

Ce changement de ligne devrait permettre à ce dialogue politique de débuter. La communauté internationale tient beaucoup à une sortie de crise via le dialogue politique.

C’est ce que Bruxelles a rappelé la semaine dernière à la délégation conduite par le Premier ministre. Dans un message au président Tandja, Barack Obama a également manifesté son impatience d’une sortie de crise : « L’Amérique attend », dit le communiqué, « le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie ».

Ce 18 décembre le Niger célèbre la fête de son indépendance. Pour l’occasion les principales cérémonies se tiendront dans la région Diffa, chère au cœur du président Tandja. Le chef de l’Etat s’est rendu sur place pour l’occasion.

17 décembre 2009 Publie le 17 décembre 2009 Source : http://www.rfi.fr/

Mali: The human face of climate change


ReliefWeb - 15/12/09

Thursday 17 December 2009

Where is the rain?"

After inquiring about the health of family members and livestock, the Tamasheq, a nomadic tribe in Mali, greet each other by asking about the weather.

But this isn’t just idle chit-chat. For them, the rains mean everything.

Like many nomads in the semi-arid Sahel, an area south of the Sahara desert that spans the African continent, the Tamasheq depend on fertile grasslands to raise their cattle. But over the last several years, they have watched with dismay as the once-dependable rains arrive later and later in the season. The Sahel is experiencing the "worst effects of climate change in the world," according to the United Nations.

For Arahmat, who goes by his first name, the sporadic rains have devastated his family’s livestock—and their life-line.

"Without rain, there is no pasture for our herds, and our animals die," Arahmat says. "When the rains do arrive, the cattle are so weak that they all become sick and die. We are tired of moving to look for green pastures and water. We have no food."

Children throughout the nomadic and pastoralist villages of Mali rely on the rich, nutritional value of cattle’s milk for sustenance. When Arahmat’s cattle died, his seven-month-old daughter couldn’t get the nutrients she needed to survive. Severely malnourished, she was admitted to Action Against Hunger’s therapeutic Stabilization Center, where she receives life-saving treatment and 24-hour care.

In Arahmat’s area, the price of livestock has also plummeted, to devastating effect.

"In the past, we counted on selling our animals to buy sorghum and millet to eat when things went wrong," explains Arahmat. "But this year the price of the animals has hit the bottom. We can no longer sell them, or we sell them for almost nothing. We sold five goats for a bag of millet, when it would usually cost only one goat."

Entirely reliant on cattle for milk and income, and with the region experiencing rapid desertification, many families in Mali live a precarious existence.

Action Against Hunger has launched a rapid response centered in Gao, eastern Mali, to treat children on the brink of starvation and provide support for more than 16,000 people at risk of malnutrition. Recent nutrition surveys conducted there revealed that 16 percent of children in Gao suffer from acute malnutrition, which is above the World Health Organization emergency level.

Vulnerable families with young children like Arahmet’s receive 30 kilograms of millet and three liters of oil, as well as therapeutic nutritional products specially designed for children’s metabolisms. To prevent future outbreaks of malnutrition, Action Against Hunger provides families with seeds and training to help them build up food reserves they can revert to during difficult times. The organization is also establishing drip-feed irrigation systems in the area to boost crop production.

And to help ensure that world leaders assembled at the Climate Change Conference in Copenhagen don’t forget the human face of climate change, Action Against Hunger is telling Arahmat’s story.

Coopération militaire Mali-Algérie : Retrouvailles de haut niveau

Y. Doumbia l’Essor n°16593 du 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009


Les relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et notre pays se portent bien. L’une des preuves est fournie par la tenue régulière du comité mixte chargé de la coopération militaire et technique.

Un comité dont la 4è session est réunie depuis hier au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Pour cette réunion, une importante délégation algérienne séjourne à Bamako. Conduite par le général Benbicha Mohamed Saleh, elle est composée de 5 autres officiers supérieurs et de l’attaché militaire de l’ambassade algérienne au Mali. La session du comité, a expliqué le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Youssouf Bamba, offre aux deux délégations l’occasion de faire le bilan des activités exécutées et de formuler des recommandations utiles dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme. Youssouf Bamba a remercié les autorités algériennes pour leur contribution de qualité au retour de la paix dans les régions du nord du Mali. Les rencontres régulières entre hauts responsables militaires reflète l’amitié et l’estime que se portent les deux chefs d’État, Amadou Toumani Touré et Abdel Aziz Bouteflika, a jugé le secrétaire général du ministère de la Défense en invitant à "œuvrer ensemble pour faire de notre coopération bilatérale, un modèle, une valeur d’exemple". La volonté d’aller loin dans le cadre de cette coopération est partagée car le chemin à faire est encore long, a relevé le général Benbicha Mohamed Saleh. Certaines activités programmées pour 2008 et 2009 n’ont pas été exécutées à cause de difficultés de dernière minute, a constaté le chef de la délégation algérienne en notant cependant que l’évaluation montre que la coopération militaire entre nos deux pays a atteint un bon rythme. Seulement, la planification doit s’effectuer avec plus de rationalité afin de mieux conduire le nouveau programme qui sera élaboré au cours de la réunion qui s’achève aujourd’hui.

Y. DOUMBIA