jeudi 13 avril 2017

Niger:Universités fermées, gouvernement et étudiants polémiquent sur les étudiants décédés

Niamey et les 2 jours-Guevanis DOH
La violence ayant émaillé la manifestation de protestation des étudiants et scolaires de l’Université Abdou Moumouni et d’autres localités, lundi, ne cesse d’agiter l’opinion. Le sujet est sur toutes les lèvres et chacun s’y prend à sa manière pour fustiger soit, la perte de vies humaines, soit les conditions ayant engendré ce triste évènement. Pendant ce temps, le gouvernement et les responsables de collectifs d’étudiants se livrent à un exercice macabre : la guerre des chiffres sur le nombre de décès et les conditions de leur mort.Universités fermées, gouvernement et étudiants polémiquent sur les étudiants décédés
Dans un communiqué officiel, publié hier mardi, le gouvernement dresse un bilan provisoire de la manifestation. « 313 personnes interpellées dont 57 libérées ; 109 blessées dont 88 manifestants et 21 policiers; 15 véhicules dont 12 de la Police nationale endommagés ; un véhicule particulier à bord duquel se trouvaient des membres du Cd/Usn (Comité directeur/ Union des scolaires nigériens, ndlr) et de l’Uenun (Union des étudiants nigériens à l’Université de Niamey, ndlr) renversé, occasionnant un blessé grave et un blessé léger évacués à l’Hôpital National ; une moto endommagée et de nombreux biens publics et privés vandalisés.»
A l’ordre des décisions prises, les campus universitaires de Niamey et de Maradi (seconde ville du pays) ont été fermés jusqu’à nouvel ordre.
Lundi, juste après les évènements tragiques, le comité directeur de l’Usn, lors d’un point de presse, annonce la mort de trois étudiants dans ses rangs. « Je me suis personnellement rendu, hier, vers 18 heures, à la morgue de l’hôpital de Niamey. J’ai constaté 5 corps et sur les trois, il est écrit ‘’inconnus ‘’. Tout laisse croire que ces trois morts sont des étudiants.», tempête Yayé Djibo, Secrétaire général adjoint de l’Usn. « D’ailleurs, c’est en ma présence que la famille de Mala Bagalé Kelloumi est venue pour vérification et ils m’ont confirmé que c’est leur enfant. Il est étudiant en 3ème année de Sociologie.», a-t-il ajouté.
Faux, rétorque le gouvernement. Dans le communiqué officiel publié mardi, « aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée grâce au professionnalisme dont les forces de l’ordre ont fait montre durant ces manifestations». « Malheureusement, il faut déplorer le décès d’un manifestant en la personne de Mr Mala Bagalé, blessé suite à une chute, et qui s’est librement présenté aux forces de l’ordre qui lui ont rapidement porté secours en l’évacuant à l’Hôpital National de Niamey où il rendit l’âme à 17 heures», peut-on lire.
Une sortie qui n’est pas du goût des étudiants, du moins des responsables de l’Usn : «Notre camarade discutait devant la grande porte du campus, avant même le mouvement et a reçu un tir tendu de grenade lacrymogène dans la nuque», soutient Yayé Djibo.
Du côté de la société civile (Alternatives espaces citoyens, Association des jeunes avocats, etc.), une enquête doit être ouverte pour punir les auteurs des violences.
Guevanis DOH, http://www.niameyetles2jours.com/la-gestion-publique/education/1204-656-universites-fermees-gouvernement-et-etudiants-polemiquent-sur-les-etudiants-decedes

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