mercredi 11 janvier 2017

L'Italie rouvre une ambassade en Libye

Les forces de sécurité libyennes devant l'ambassade italienne à Tripoli, le 10 janvier 2017.
© MAHMUD TURKIA / AFP

Les Italiens avaient été les derniers à fermer leur ambassade en Libye à cause de la situation sécuritaire et ils sont les premiers à revenir à Tripoli. L'ambassadeur a présenté ses lettres de créance et prendra ses fonctions à Tripoli, alors que la situation ne s'est pas améliorée, bien au contraire. Ce retour exprime la volonté italienne de rester le premier partenaire de ce pays même en temps de crise.

La réouverture de l'ambassade fermée en février 2015 est voulue pour « accélérer le processus de stabilisation dans le pays », déclarent les Italiens. Pour Rome, la nomination d'un ambassadeur à Tripoli est un « signal fort » envoyé aux Libyens.
L'Italie ne dit pas comment elle compte protéger son ambassade dans la capitale libyenne où la violence est encore pire qu'en 2015.
Contrôler l'immigration clandestine
Mais Rome cherche en fait, d'abord et avant tout, à gérer en amont la crise migratoire. Elle veut limiter le nombre de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée et débarquent sur les côtes italiennes. Ce sont des milliers de personnes qui quittent la Libye par la mer presque tous les jours et avec eux des jihadistes. Après la découverte d'une cellule de l'organisation Etat islamique à Milano, le renvoi de huit imams qui, selon les autorités, prêchaient la haine dans la banlieue de cette ville, l’Italie cherche, comme l’Allemagne, à renvoyer des clandestins classés dangereux.
Le ministre de l'Intérieur italien Marco Minniti était à Tripoli mardi. Il a annoncé une « nouvelle phase de coopération » avec la Libye, axée autour de l'immigration clandestine. Pour cela, elle veut aider les garde-côtes libyens à agir en effectuant des opérations dans les eaux territoriales libyennes.
Mais, citant le maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen et opposé au gouvernement de Tripoli, le quotidien italien Il Giornale se demandait mardi si les autorités italiennes ne misaient pas sur le mauvais cheval.

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