mercredi 19 octobre 2016

"L’information, des plus inquiétantes, est venue d’une publication très proche du régime. Il est annoncé dans les colonnes de ce confrère qu’un député nigérien a été enlevé au Mali par des trafiquants qui lui réclamaient leur « marchandise » lisez plutôt « drogue » bloquée au Niger. Selon la même source, le député en question aurait donné en « gage » son propre frère ainsi qu’un citoyen libyen pour être relâché par ses ravisseurs. Il devait, rentrer au pays pour régler le problème de la marchandise afin que son frère et l’infortuné libyen soient libérés à leur tour. Un autre confrère est paru cette semaine avec des précisions hallucinantes sur la même affaire. Ainsi, l’hebdomadaire Le Républicain nous apprend qu’il s’agit du député Sidi Lamine élu sous la bannière du MPR-Jamhuriya. Selon toujours notre confrère, le parquet aurait demandé la mise en accusation de cet élu national. Voilà pour ce qui est des faits tels que rapportés."

Assemble National 1
L’information, des plus inquiétantes, est venue d’une publication très proche du régime. Il est annoncé dans les colonnes de ce confrère qu’un député nigérien a été enlevé au Mali par des trafiquants qui lui réclamaient leur « marchandise » lisez plutôt « drogue » bloquée au Niger. Selon la même source, le député en question aurait donné en « gage » son propre frère ainsi qu’un citoyen libyen pour être relâché par ses ravisseurs. Il devait, rentrer au pays pour régler le problème de la marchandise afin que son frère et l’infortuné libyen soient libérés à leur tour.
Un autre confrère est paru cette semaine avec des précisions hallucinantes sur la même affaire. Ainsi, l’hebdomadaire Le Républicain nous apprend qu’il s’agit du député Sidi Lamine élu sous la bannière du MPR-Jamhuriya. Selon toujours notre confrère, le parquet aurait demandé la mise en accusation de cet élu national. Voilà pour ce qui est des faits tels que rapportés.
La grosse interrogation est de savoir si le président de la République pourrait aller jusqu’au bout de cette affaire. Le rôle du président Issoufou pour l’aboutissement de la procédure est crucial. Il doit non seulement laisser le gouvernement introduire la levée d’immunité de ce député auprès du bureau de l’Assemblée nationale mais il a le devoir, également, de demander à la majorité qui le soutient au parlement de voter en faveur de cette levée d’immunité. Nous restons pessimistes quant à la capacité du magistrat suprême à aller jusqu’au bout. Même s’il le voulait vraiment. Cela, d’abord, parce que, politiquement, cette affaire dépend plus du ministre d’Etat Albadé Abouba que du président Issoufou lui-même. La raison en est toute simple : le député en question étant militant du MPR-Jamhuriya de Albadé Abouba et ce dernier, principal allié du président Issoufou (en attendant l’arrivée formelle du MNSD-Nassara bien sûr !), il est nécessaire d’avoir l’accord du parti Jamhuriya pour actionner la manivelle. Ce qui n’est pas gagné d’avance puisque le tout dépendra des relations directes entre le député Sidi et le président de son parti. Et si le second a déjà pris des engagements fermes auprès du premier quant à sa détermination à le soutenir et à le protéger, il sera difficile au régime de convaincre le Sieur Albadé à « sacrifier » son militant sur l’autel de l’opération « Maïboulala » déjà plongée dans un coma profond du fait de son caractère sélectif. Comment convaincre un allié de se laisser « cravacher » par une cravache qui ne bastonne que ceux qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir ? Et si Albadé refuse, le président Issoufou n’y pourra rien, de crainte de frustrer son faiseur de majorité de 2013 mais surtout du départ de celui-ci pour aller renforcer l’opposition politique.
L’un dans l’autre, cette affaire rappelle celle du député Zakou Djibo dit Zakaï dans l’affaire des fausses factures dénoncée en son temps par le Conseil des ministres lui-même. Les Nigériens ont encore en mémoire la transmission de plusieurs demandes de levée d’immunité de députés dont Mohamed Ben Omar (actuel ministre des enseignements supérieurs). A l’époque, sur conseil du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, Zakaï démissionna de son siège de député. Plus tard, et au lendemain de menaces publiques proférées à son encontre par le ministre Bazoum Mohamed lors d’un congrès du PNDS-Tarayya, Zakou Djibo claqua la porte du MODEN FA pour ouvrir celle du parti de Bazoum, au pouvoir.
Depuis lors, plus personne n’a entendu parler de l’affaire des fausses factures de même que des autres affaires pour lesquelles des immunités parlementaires ont été levées. Récemment, il y a ce scandale du concours d’entrée à la Fonction publique pour le compte du ministère de la Santé dans lequel les noms de plusieurs personnalités dont la première dame, Dr Lalla Malika Issoufou, sont cités. Près d’une année après le scandale, seuls quelques fonctionnaires exécutants ont été entendu par la justice et écroués pour certains même s’il faut préciser qu’à ce niveau, des informations persistantes font état de la mise en accusation prochaine de l’ancien ministre de la Fonction publique Laouali Chaïbou, militant moindre du parti rose.
Compte tenu de ces agissements dont le régime du président Issoufou nous a habitués, cette histoire de trafic de drogue et de grand banditisme risque fort bien de finir comme tous ces autres scandales l’ayant précédés et qui sont restés lettre morte.
Le Monde d'Aujourd'hui

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