Ag Assoni
12 mins ·
Géopolitique saharo-sahélienne : la fin de la mainmise française.
Depuis une décennie la géopolitique de ces deux régions fait face à une attention accrue des politiques Américains, européens, chinois et russe sans parler des pays émergents tels que la Turquie et le Brésil. En effet les régions saharo-sahélienne constituent un enjeu important pour toutes les puissances du monde qui remettent en question la présence et le poids de Paris en perte de vitesse en Afrique comme ailleurs. Les récentes crises économiques, et la course aux dernières énergies fossiles situées au Sahara comme au Sahel aiguisent les convoitises des grandes puissances. C est ainsi qu' Africom, le contingent américain basé à Stuttgart en Allemagne s etait déployé dés le début des années 2000 en Afrique. Aujourd'hui il ouvre une base à 100 millions de dollars à Agadez au nord du Niger, porte saharienne. Les français ont depuis déployés plus de 17000 hommes entre Abdijan, Tessalit, Niamey, Madama et N Djamena. Les nouveaux arrivants sont les Allemands qui s invitent dans la Minusma au Mali et dans l Azawad, et qui ont déjà commencés la construction d une base militaire au Niger. À noté qu' un contingent chinois fait aussi partie de la Minusma et que récemment Pékin à ouvert l une de ses plus grandes bases militaires avec porte-avions à Djibouti. Les récentes tournées d Angela Merkel et du Monsieur Afrique du Kremlin à Bamako et Niamey souligne l importance et les enjeux géostratégiques que revêt la région. Les appétits des investisseurs sont de plus en plus aiguisés depuis les récentes découvertes de pétrole à Taoudeni dans l Azawad-Mali, l Or au Niger et au Tchad ainsi que les immenses découvertes du gaz au Sénégal la semaine passée. Au vu de tous ces enjeux il est important pour les pays saheliens de se positionner et trouver les bons partenaires pour profiter de leurs manes. Il est aussi important de renégocié tous les contrats non rentables tels que ceux signés par les sociétés françaises sous le chantage de la diplomatie des baïonnettes. Les nouveaux acteurs étant plus puissants, nombre d experts prédisent déjà la fin d une Francafrique qui a longtemps tenue à l écart du marché mondial toutes les ressources de pays saheliens. Une mainmise qui fausse la concurrence et plombe les économies du continent depuis les années 1960. De plus en plus des voix s élèvent en Afrique, Europe, Chine, Russie et Amérique pour mettre fin à la tutelle de Paris sur le Franc coloniale (Fcfa) que partage la zone UEMOA( Union Économique Et Monétaire Ouest Africaine ). Avec l arrivée de nouveaux investisseurs et puissances militaires les saheliens comptent mettre un terme aux conflits qui ravagent la région et dont l UA accuse Paris d en être à moitié responsable. Paris est aussi en perte de vitesse sur tous les grands dossiers internationaux : Syrie, Soudan, Libye, Irak, Nigeria, Mali, Azawad, Somalie, Kenya, Congo etc. Autre accusation plus graves de toutes les capitales euro-africaines, c est la grande pauvreté des pays francophones depuis les indépendances qui n ont même pas d infrastructures sociales de base, alors même que les multinationales françaises pillent les pays ou ce qui en reste. Beaucoup d intellectuels africains et d étudiants donnent l exemple du Rwanda qui a rompu avec Paris, et devenu presque un pays émergent en moins de 20 ans. Actuellement s il y à un point sur lequel se rejoignent tous les africains des Touareg au sud africains c est bien de mettre un terme à la présence française sur leur continent au grand plaisir des nouveaux arrivants.
Ibanakal TORNA. Chercheur en politiques économiques
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