vendredi 3 octobre 2014

Libye: combats meurtriers entre soldats et islamistes à Benghazi

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le 03.10.14 | 09h11 | mis à jour le 03.10.14 | 11h52
De la fumée au-dessus de la ville de Benghazi pendant des heurts entre les forces de sécurité libyennes et des milices islamistes, le 23 août 2014
De la fumée au-dessus de la ville de Benghazi pendant des heurts entre les...
Des dizaines de soldats fidèles à un ex-général de l'armée libyenne ont trouvé la mort jeudi à Benghazi (est) en s'opposant à des groupes islamistes qui tentent sans relâche depuis deux mois de s'emparer de l'aéroport de cette ville meurtrie.
Les forces loyales au général Khalifa Haftar défendent ce qui est leur dernier fief à Benghazi depuis qu'ils ont perdu fin juillet les principales bases militaires dans cette ville tombée aux mains des islamistes, dont les radicaux d'Ansar Asharia, organisation classée terroriste par Washington.
La Libye est plongée dans le chaos et livrée aux milices depuis le renversement en 2011 de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi.
Au moins 36 soldats ont été tués jeudi et plus de 70 blessés dans trois attentats aux voitures piégées, suivis par de violents combats autour de la banlieue de Benina, où est situé l'aéroport du même nom, qui comprend à la fois un aérodrome civil et une base aérienne militaire, au sud-est de la ville.
L'armée a affirmé avoir repoussé l'attaque des combattants islamistes qui ont essuyé "de lourdes pertes en hommes et en matériel", selon des sources militaires.
Les accrochages sont quasi quotidiens entre les forces de sécurité loyales au général à la retraite Haftar et le Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes, commandée notamment par Mohamed al-Zehawi, chef d'Ansar Asharia.
Il est cependant rare que l'une des parties annonce ses pertes dans les combats.
Le général Haftar a lancé le 16 mai une opération militaire contre "les terroristes", selon lui, en particulier les jihadistes d'Ansar Asharia, accusés par Washington d'avoir mené en septembre 2011 l'attaque contre son consulat à Benghazi, dans laquelle a péri l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains.
Cette opération n'a cependant pas remporté beaucoup de succès. Au contraire, des forces loyales à Haftar ont été chassées de Benghazi et se contentent de mener des frappes aériennes contre les positions islamistes, sans pouvoir pour autant avancer sur le terrain.
Les avions décollent notamment de la base aérienne de Tobrouk dans l'extrême est libyen, un fief de Khalifa Haftar et où le nouveau Parlement élu le 25 juin a décidé de siéger pour fuir la pression des milices qui contrôlent la capitale libyenne depuis fin août.

- Anarchie institutionnelle -

Les détracteurs du nouveau parlement et de son gouvernement reconnus par la communauté internationale, accusent ces derniers de connivence avec le général Haftar accusé dans un premier temps par les autorités de mener un coup d'Etat.
"Le Parlement et le gouvernement se réunissent sous la protection de putschistes. Ils ont perdu toute légitimité", martèle un député élu pro-islamiste qui boycotte les travaux du Parlement.
Après le revers subi à Benghazi, les forces pro-gouvernementales et anti-islamistes ont aussi perdu la capitale Tripoli, tombée fin août aux mains d'une coalition hétéroclite de milices hostiles au général Haftar, notamment islamistes et de la ville de Misrata.
Cette coalition de Fajr Libya a établi un gouvernement parallèle à Tripoli, dirigé par Omar al-Hassi, tandis que le Congrès général national (CGN, le Parlement sortant dominé par les islamistes et des députés de Misrata), dont le mandat a expiré théoriquement avec l'élection du nouveau Parlement, a repris ses travaux, compliquant davantage la situation.
Le nouveau Parlement, dominé par les anti-islamistes, et le gouvernement d'Abdallah al-Theni ont perdu tout contrôle sur de vastes pans du pays mais tentent de mettre à profit l'appui de la communauté internationale pour affaiblir leurs rivaux.
L'ONU, qui veut restaurer la légitimité des autorités, a ainsi réussi à réunir lundi des élus rivaux du nouveau Parlement, notamment pour convaincre les députés qui boycottent les travaux de se joindre à leurs collègues.
Cette première réunion qualifiée de "positive" doit être suivie par d'autres RENCONTRES à partir de la semaine prochaine, selon l'ONU.
Fajr Libya et le Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi ont dénoncé ce dialogue, rejetant toute suspension de leurs opérations militaires.
En réaction, le Conseil de sécurité de l'ONU a menacé jeudi de sanctionner ceux qui mettent en péril la paix et la stabilité de la Libye.
AFP

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