Mali : l’opération Serval devrait bientôt cesser
D’après plusieurs sources et nos confrères du quotidien français 20 Minutes, la fin de l’opération Servalpourrait être annoncée dans les prochaines semaines. Si l’information se confirme alors la France mettra fin à 18 mois d’intervention militaire au Mali.
L’opération Serval, bientôt de l’histoire ancienne ? C’est en tous les cas ce qu’affirme le quotidien français 20 Minutes sous couvert de sources dites « informées ». Selon toutes vraisemblances, le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian pourrait, avant les défilés du 14 juillet, se rendre au Mali afin d’annoncer la fin officielle de l’opération. Il ne s’agira évidemment pas de retirer immédiatement les troupes, afin de ne pas désorganiser toute la logistique et le plan de sécurisation du Mali, mais plutôt d’évacuer progressivement les militaires à mesure que les forces africaines prendront le relais. Le but premier lorsque les troupes françaises ont été envoyées le 11 janvier de l’année dernière, était de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, dont le nord avait été envahi par des groupes armés dont certains étaient proches ou directement liés à Al-Qaïda. Après avoir fait fuir le gros des troupes terroristes, les français ont pris la décision de rester sur place le temps de sécuriser la zone. Mais un an et demi après l’arrivée des premiers militaires, il semble que malgré tout, la situation soit loin d’être si simple, notamment en ce qui concerne la réconciliation nationale.
Pour faire progresser les choses et résoudre la crise, des assises et des Etats généraux de la décentralisation ont été organisés à l’initiative du pouvoir central. Si la communauté internationale a agi et repoussé les groupes djihadistes, les problèmes fondamentaux qui ont conduit le pays à la déchirure persistent. Lors des assises aucun des groupes armés ou « rebelles » n’était présent. Soumaïla Cissé lui même, ancien candidat malheureux à la présidentielle l’avait alors déploré. Le MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad avait boycotté l’initiative d’un dialogue, tout comme ses alliés armés. Il aura fallu attendre les initiatives de l’Union africaine, de l’Algérie et du Maroc pour qu’enfin les choses progressent avec, la semaine dernière, la signature d’un accord entre Bamako et les groupes armés pour l’ouverture d’un dialogue.
Face aux difficultés, IBK accuse régulièrement la France
Les groupes à l’origine de la scission territoriale provisoire qui a affecté le pays durant plusieurs mois l’année dernière ont longtemps refusé toute réconciliation avec Bamako. Face à cette situation IBK a certes tenté de trouver une solution, mais n’y est toujours pas parvenu. Le chef de l’Etat a même accusé, un temps, Paris delaisser la zone de Kidal sous contrôle du MNLA, certains maliens n’hésitant plus à parler d’un pacte secret entre Paris et Touaregs. Le Premier ministre de l’époque, Oumar Tatam Ly, qui a depuis été remplacé par Moussa Mara, a également accusé également la France de connivence avec les groupes armés allant même jusqu’a dire que la Minusma, force armée onusienne, n’assure pas la sécurité et laisse faire.
Ce ton adopté par les autorités illustre bien les difficultés rencontrées pour parvenir à un début de processus de réconciliation nationale, malgré la situation d’exception dont bénéficie la ville de Kidal.
Aujourd’hui, malgré une inédite volonté de la part de Bamako, du MNLA et ses alliés, on en reste toujours au stade d’accords préalables. Les problèmes sont identiques à ceux qui existaient il y a déjà plusieurs mois. De cette absence de réconciliation découle la détérioration de la sécurité. Il reste pour l’heure environ un millier de soldats français auxquels s’ajoute un contingent de 7.000 soldats maliens et 8.000 autres de la Minusma, la mission des Nations Unies chargée de maintenir la paix qui elle devrait être effective au moins jusqu’à la mi 2015. Reste à savoir si les effectifs seront suffisants pour parvenir à pacifier une zone qui reste en proie à des affrontements réguliers entre mouvements Touaregs.
Lotfi Lounes
http://afriqueinside.com/international/mali-loperation-serval-devrait-bientot-cesser27062014/
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