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Exploitation d’uranium à Azelik : « J’ai vu l’apartheid...»
Après plus de cinq heures de route, notre véhicule arrive à destination. Des maisons d’argile ocre apparaissent dressant leurs formes bizarres dans le nu du ciel qui contrastent d’avec des jolies bâtisses situées sur la hauteur du village. « Bienvenue à Azelik ! », nous dit notre guide, natif de ce pittoresque petit village de la commune rurale d’Ingall. Avant d’enchaîner de bout des lèvres : « Et là bas, ce sont vos CHINOIS ! Ils sont là depuis plus de sept ans ! ».
A peine notre véhicule s’était arrêté que des gens par petits groupes commencent à affluer. Nous sommes attendus car notre guide a pris soin d’informer par un de ses proches la population qu’une équipe de journalistes et membres de la société civile seront sur place.
Sans aucune forme de civilité, un homme, vêtu d’un uniforme de couleur bleu ciel, rafistolé par l’usure, nous dit: « Si c’est pour nous filmer et retourner à Agadez vous coucher sans rien dire aux autorités de Niamey, de grâce, allez-vous en ! ». Notre guide, fâché par des tels propos, lui intime l’ordre de se taire et nous demanda de nous présenter à l’assistance. Ce fut Ahmed Ouaghaya, président régional de GOSCRAZ (Groupement des organisations de la société civile de la région d’Agadez ), et chef de la mission, qui prit la parole pour expliquer le but de la visite. « Nous sommes là pour voir, écouter et prendre note de vos préoccupations ! Nous ne sommes pas des faiseurs de miracles, mais sachez seulement que nos plus hautes autorités seront informées de vos problèmes. Et connaissant leur engagement et leur patriotisme, ces autorités essuieront vos larmes.. ».
La parole fut donnée à Hadidja, une vieille femme qui a toujours vécu de son petit commerce de natron mais qui s’était vue interdite de le faire depuis l’installation des Chinois à Azelik. « Avant, disait-elle, je cherchais mon natron à la place qu’occupe l’actuelle usine ! Mais depuis que les Chinois sont là, on nous empêche d’y approcher. Je suis obligée de marcher longtemps avant de trouver un autre site ».
Pour Mohamed, agent à la mine d’Azelik : « C’est le manque de respect que leur voue leurs employeurs qui le chagrine. « Comment comprendre que nous consommons de l’eau avec des vers dedans et dire qu’à moins de 500 mètres du village, les Chinois prennent de l’eau pure issue de leur forage ? ». Comme pour joindre l’acte à la parole, il nous montre une bassine d’eau dans laquelle frétillaient de nombreux têtards. « Est-il possible de boire ça sans tomber malade ? », lança t-il à notre adresse.
Même désagrément pour Alhassane. « Regardez autour de vous ! Qu’est-ce qu’ils (Ndlr : Les Chinois) nous ont fait à Azelik ? Pas d’école, pas de forage, pas même une case de santé ! Si ta femme enceinte est en travail, tu n’as qu’une solution : la remorquer sur une moto et rouler sur 70 km de piste cabossée jusqu’à Ingall qui est le centre de santé le plus proche. Vous trouvez ça normal ? Non ! Pour l’amour d’Allah, dites le à notre cher Président Issoufou ».
Les griefs retenus contre les Chinois qui exploitent l’uranium d’Azelik sont nombreux. Cependant le plus intolérable pour cette population de pasteurs, ce sont les eaux usées et contaminées que charrient les installations de la mine et qui deviennent des mares dont l’eau empoisonne le bétail. « Regardez tous ces cadavres d’animaux, c’est le prix que nous payons depuis que le Niger a autorisé les Chinois à exploiter l’uranium ici ! On a parlé mais rien n’a changé ! Mais Dieu est grand !, il nous sauvera de cette malédiction », confia Moussa, éleveur à Azelik. Et d’enchaîner très amer : « Il faut qu’on nous dise si ces espaces ont été vendus aux Chinois ou pas ! Si oui, on plie alors bagages pour aller chercher nos pâturages ailleurs.».
Ghaliou, jeune ouvrier à Azelik fustige quant à lui la manière par laquelle les gens sont recrutés à la mine d’Azelik. « Un Chinois et deux Nigériens se pointent disait-il tôt le matin pour choisir parmi la main d’oeuvre qui attendait les gens les plus robustes. Ils n’hésitent même pas à tâter les muscles de gens comme on le ferait à un animal pour voir s’il est gras ou pas ! Je n’aime pas cette façon de faire de leur part ! Nous sommes des personnes et non du bétail !».
Malgré toute notre insistance pour avoir le point de vue de l’administration de SOMINA tant à Niamey qu’à Azelik par rapport à tous ces reproches, le standardiste a été incapable de nous mettre en contact avec le chargé de communication de la société.
Ibrahim Manzo DIALLO
Après plus de cinq heures de route, notre véhicule arrive à destination. Des maisons d’argile ocre apparaissent dressant leurs formes bizarres dans le nu du ciel qui contrastent d’avec des jolies bâtisses situées sur la hauteur du village. « Bienvenue à Azelik ! », nous dit notre guide, natif de ce pittoresque petit village de la commune rurale d’Ingall. Avant d’enchaîner de bout des lèvres : « Et là bas, ce sont vos CHINOIS ! Ils sont là depuis plus de sept ans ! ».
A peine notre véhicule s’était arrêté que des gens par petits groupes commencent à affluer. Nous sommes attendus car notre guide a pris soin d’informer par un de ses proches la population qu’une équipe de journalistes et membres de la société civile seront sur place.
Sans aucune forme de civilité, un homme, vêtu d’un uniforme de couleur bleu ciel, rafistolé par l’usure, nous dit: « Si c’est pour nous filmer et retourner à Agadez vous coucher sans rien dire aux autorités de Niamey, de grâce, allez-vous en ! ». Notre guide, fâché par des tels propos, lui intime l’ordre de se taire et nous demanda de nous présenter à l’assistance. Ce fut Ahmed Ouaghaya, président régional de GOSCRAZ (Groupement des organisations de la société civile de la région d’Agadez ), et chef de la mission, qui prit la parole pour expliquer le but de la visite. « Nous sommes là pour voir, écouter et prendre note de vos préoccupations ! Nous ne sommes pas des faiseurs de miracles, mais sachez seulement que nos plus hautes autorités seront informées de vos problèmes. Et connaissant leur engagement et leur patriotisme, ces autorités essuieront vos larmes.. ».
La parole fut donnée à Hadidja, une vieille femme qui a toujours vécu de son petit commerce de natron mais qui s’était vue interdite de le faire depuis l’installation des Chinois à Azelik. « Avant, disait-elle, je cherchais mon natron à la place qu’occupe l’actuelle usine ! Mais depuis que les Chinois sont là, on nous empêche d’y approcher. Je suis obligée de marcher longtemps avant de trouver un autre site ».
Pour Mohamed, agent à la mine d’Azelik : « C’est le manque de respect que leur voue leurs employeurs qui le chagrine. « Comment comprendre que nous consommons de l’eau avec des vers dedans et dire qu’à moins de 500 mètres du village, les Chinois prennent de l’eau pure issue de leur forage ? ». Comme pour joindre l’acte à la parole, il nous montre une bassine d’eau dans laquelle frétillaient de nombreux têtards. « Est-il possible de boire ça sans tomber malade ? », lança t-il à notre adresse.
Même désagrément pour Alhassane. « Regardez autour de vous ! Qu’est-ce qu’ils (Ndlr : Les Chinois) nous ont fait à Azelik ? Pas d’école, pas de forage, pas même une case de santé ! Si ta femme enceinte est en travail, tu n’as qu’une solution : la remorquer sur une moto et rouler sur 70 km de piste cabossée jusqu’à Ingall qui est le centre de santé le plus proche. Vous trouvez ça normal ? Non ! Pour l’amour d’Allah, dites le à notre cher Président Issoufou ».
Les griefs retenus contre les Chinois qui exploitent l’uranium d’Azelik sont nombreux. Cependant le plus intolérable pour cette population de pasteurs, ce sont les eaux usées et contaminées que charrient les installations de la mine et qui deviennent des mares dont l’eau empoisonne le bétail. « Regardez tous ces cadavres d’animaux, c’est le prix que nous payons depuis que le Niger a autorisé les Chinois à exploiter l’uranium ici ! On a parlé mais rien n’a changé ! Mais Dieu est grand !, il nous sauvera de cette malédiction », confia Moussa, éleveur à Azelik. Et d’enchaîner très amer : « Il faut qu’on nous dise si ces espaces ont été vendus aux Chinois ou pas ! Si oui, on plie alors bagages pour aller chercher nos pâturages ailleurs.».
Ghaliou, jeune ouvrier à Azelik fustige quant à lui la manière par laquelle les gens sont recrutés à la mine d’Azelik. « Un Chinois et deux Nigériens se pointent disait-il tôt le matin pour choisir parmi la main d’oeuvre qui attendait les gens les plus robustes. Ils n’hésitent même pas à tâter les muscles de gens comme on le ferait à un animal pour voir s’il est gras ou pas ! Je n’aime pas cette façon de faire de leur part ! Nous sommes des personnes et non du bétail !».
Malgré toute notre insistance pour avoir le point de vue de l’administration de SOMINA tant à Niamey qu’à Azelik par rapport à tous ces reproches, le standardiste a été incapable de nous mettre en contact avec le chargé de communication de la société.
Ibrahim Manzo DIALLO
Vous, Ibrahim Moussa Hamaté et 29 autres personnes aimez ça.
Abdou Pagoui merci IMD ....
Je n’aime plus2 hier, à 23:20
Ahmad Ag C'est de l'expropriation et c'est INJUSTE!
Je n’aime plus2 hier, à 23:27
Ghadab Kiro Lamentable!
Je n’aime plus2 hier, à 23:46
Bilalan Ag Ganta Moussa Merci Ibrahim, heureusement que tu es là pour parler des choses oubliées...d'un e vérité qu'on tend a ignorer ...
Je n’aime plus2 aujourd’hui, à 00:05
Abaghor Moussa Wan Techilé C'est très grave!!!
Je n’aime plus1 il y a 11 heures
Ibanakal Tourna Ca sert a rien de se lamenter eternellement,a llez voir le gouvernement qui traite avec cette societe,s il prend pas en compte vos doleances,boyco tter le travail ou fermer le site sans violence.
Je n’aime plus2Plus il y a 11 heures
Alyade N'air en fin du cmpte on a jamains eu un avantage dans ces société.
Je n’aime plus1 il y a 10 heures
Anika R.lamine soit la population locale est extremement gentille et passive ou soit elle est extremement ignorante!! ou sont les elus locaux,municipa ux? c'est a eux la charge pas le gouvernement! les gens doivent orienter le regard et changement vers eux mme a partir d'eux mm. pas vers le gouvernement... c'est cette vision encree dans l'esprit des gens qui permet a ce type des societes et petits voyou de chinois a venir faire ce qu'ils velent!! je le dis encore c'est la tache des elus locaux!! si ils pevent rien faire , le gouvernement n'existe pas alors ds ces localites, pas la peine d s'imaginer un "gouvernement baser ailleurs!!" et c ca le sens de la democratie, tout vient du bas pas d'en haut!!
ModifiéJe n’aime plus4 il y a 9 heures
Abdoulahi Attayoub Bien dit obaz!!!c clair!!!
Je n’aime plus2 il y a 9 heures
Abdoulmajid Idrissa Majid La verité est aigre.
Je n’aime plus2 il y a 3 heures
Agali Taïfo J'ai déjà entendu le maire et des conseillers de la commune d'Ingall se plaindre des mêmes maux ; les plaintes individuelles ne se comptent plus. La société civile et la presse s'y joingnent. Qu'est ce qui restent? Que toutes ces voix s'expriment sur le même rythme. Je souhaite beaucoup de courage à Aïr Info pour accompagner la communauté et ses dirigeants locaux à faire bouger les lignes. Surtout, éviter que cela ait des rétombées politiques pour ou contre un camp ou l'autre : quand on ne vise que l'équité, lecdroit du citoyen on a toutes les chances d'avoir le pouvoir, l'opposition et les neutres avec soi.
Je n’aime plus1 Il y a une heure
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