MEDIAS EN AFRIQUE
La FIJ dénonce les dernières arrestations de journalistes au Niger
DAKAR (© 2014 Afriquinfos) – La FIJ (Fédération Internationale des Journalistes, qui représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays du monde) vient de faire ce 28 janvier une nouvelle sortie médiatique pour dénoncer une énième entorse à la liberté d’informer en Afrique. Cette fois-ci, elle se préoccupe du Niger.
« La FIJ a vigoureusement condamné la vague d’arrestations de journalistes au Niger et demandé aux autorités d’arrêter les intimidations. Selon le Syndicat National des Agents de l’Information (SAINFO), un affilié de la FIJ, plusieurs journalistes ont été arrêtés depuis le 23 janvier dernier », lit-on dans ce communiqué.
« Le journaliste Soumana Idrissa Maiga, directeur de publication du quotidien privé l’Enquêteur a été arrêté et placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire le 23 janvier. Deux jours aprés, Abdoulaye Mamane, journaliste et animateur d’une émission appelée « Gaskia » diffusée le 16 janvier en langue nationale haoussa sur la Radio Télévision Bonferey (RTB) a été également interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Niamey, la capitale, en compagnie d’un militant du parti Convention démocratique et sociale (CDS, opposition). Les journalistes Maiga et Mamane étaient poursuivis pour délits de presse, alors que l’opposant l’était pour offense au chef de l’Etat. Ils ont été libérés le lundi 27 janvier », narre cette organisation dans sa dénonciation.
« Le même jour le journaliste Ousmane Dambadji, directeur de publication du journal "L'Union", etl'animateur de Canal 3, Zakari Abdou, ont été arrêtés en même temps qu’un acteur de la société civile.Selon le SAINFO, ils subissent actuellement un interrogatoire dans les locaux de la police judiciaire, et seraient accusés de délit de presse et de dénonciation calomnieuse », complète la FIJ.
« Cette vague d’arrestations de journalistes ne se justifie pas. Elle a déjà fini de donner au Niger l’image d’un pays qui recule en matière de promotion de la liberté de presse et de la liberté d’expression (…) Ces arrestations violent la Constitution du 25 novembre 2010 qui reconnaît à toute personne le droit à la liberté de pensée, d’opinion, d’expression et de manifestation, et de l’ordonnance n° 2010-35 du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de presse au Niger. Cette ordonnance dépénalise le délit par voie de presse », cite le Togolais Gabriel Baglo, patron de la FIJ.
« Tout en restant préoccupée par la dégradation de la liberté de presse et de la liberté d’expression, la FIJ rappelle qu’au Niger, en matière de délit de presse, la détention préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt ni un mandat d'arrêt. La FIJ rappelle également au président du Niger que les intimidations de journalistes doivent immédiatement cesser d’autant qu’il avait solennellement pris l’engagement de ne mettre en prison, durant son mandat, aucun journaliste dans l’exercice de ses fonctions », rappelle cette organisation basée à Dakar (Sénégal).
Afriquinfos
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