jeudi 19 décembre 2013

 
Par Akil Cheikh Hussein

Pour les puissances internationales qui tracent les cartes et les frontières des pays asservis, il est facile d'attribuer le nom de «République» à tel ou tel pays, et de tenir à ce qu'il respecte l'alternance au pouvoir à travers des élections «démocratiques».

Cependant, le problème qui se pose dans beaucoup de pays du Tiers-monde dont les cartes et les frontières sont tracées par les puissances coloniales est qu'une fois indépendants, ces pays se transforment en Etats «ratés» en raison de la corruption, laCentrafrique: Guerre civile absurde et la France en mauvaise posture. mauvaise gestion et surtout la théorie du complot que l'ancien colonisateur est particulièrement compétent dans son application.

D'où, il faudrait peut-être considérer ces concepts de «République», d'«alternance» et de «démocratie» en tant que concepts dont la fausseté est beaucoup plus grande que celle du concept d'Etat raté.

Ces remarques s'imposent avec force lorsqu'on se penche sur le drame vécu actuellement par la république centrafricaine en sa qualité de modèle représentatif de dizaines d'autres pays éprouvés par l'appétit qu'ont les anciens colonisateurs de les recoloniser.

Le pays qu'on nomme république centrafricaine a jeté le joug de la colonisation française en 1960. Depuis, il a été le théâtre de seulement sept coup-d'Etats et trois guerres civiles.

Le dernier en date de ces coup-d’Etats a ouvert le pays en mars dernier à l'actuelle guerre civile avec la révolte des Séléka contre le régime du président Français Bozizé. Ce dernier avait pris le pouvoir en 2003 grâce à un coup d'Etat préparé et soutenu par la France. Il a conservé le pouvoir jusqu'à 2013 grâce à deux élections truquées en 2005 et 2010.

Après la fuite de Bozizé, les Séléka portent au pouvoir Michel  Djotodia (de son vrai nom, Muhammad Dahiyya) qui s'auto-proclame président de la République centrafricaine.

Cette troisième guerre civile qui a fait déjà des centaines de morts et plus qu'un demi-million de réfugiés est communément présentée comme étant confessionnelle. A l'appui, des preuves qui, du premier abord, paraissent logiques. En effet, Djotodia est musulman et les Musulmans en Centrafrique ne sont que 10 à 15 % de la population,Centrafrique: Guerre civile absurde et la France en mauvaise posture. alors que plus de 60 % des habitants sont chrétiens.  

C'est nettement paradoxal: Pour la première fois dans son histoire, la Centrafrique, majoritairement chrétienne, est gouvernée par un homme appartenant à la minorité musulmane. Ce qui est encore plus paradoxal et que l'alliance des Sénéka qui se présente comme musulmane ne connaît de l'Islam que quelques formalités comme la prohibition de la consommation de la chair porcine. En même temps, elle tolère d'autres pratiques interdites par l'Islam: Des informations abondent sur l'existence dans les rangs des Séléka de beaucoup d'éléments qui consomment des boissons alcooliques. Sans oublier les atrocités qu'ils ont commises depuis le début des événements contre les Chrétiens et les Animistes. Leurs rangs comprennent également beaucoup d'éléments qui ne s'intéressent qu'au pillage au vol et au viol.

Un grand nombre de ces combattants séléka sont venus du Soudan, de Tchad, de Mali, de Nigéria. Il ne leur manque ni les armes qui proviennent de La Libye, ni le financement dont les origines ne sont pas encore mises à l'index.

Aux exactions commises par les Séléka, les anti-Balaka, miliciens chrétiens formés par Bozizé avant sa fuite, ripostent en commettant des atrocités contre les Musulmans civils qui, habitués historiquement à cohabiter amicalement avec les Chrétiens, ne comprennent même pas ce qui se passe autour d'eux.

La couverture confessionnelle est donc utilisée pour travestir le véritable problème. La Centrafrique est un pays riche, entre autres biens, en diamant et en Uranium. Sous laCentrafrique: Guerre civile absurde et la France en mauvaise posture. pression des firmes chinoises et Sud-Africaines, les investissements français ne font ces dernières années que reculer, et la France fait tout son possible pour récupérer son influence dans ce pays.

En sa qualité d'ex-colonisateur du pays, les Nations Unies ont, le 5 décembre2013, autorisé la France d'intervenir militairement afin de désamorcer le conflit et de protéger les civils.

Quelques 1500 soldats français sont jusqu'à l'heure arrivée en Centrafrique pour épauler les forces de l'Union africaine en place depuis 2008. Pourtant rien ne dit que leur mission sera couronnée de succès. Certains rapports affirment qu'ils évitent de s'y lancer surtout que plusieurs d'entre eux sont déjà tués dans les affrontements.

Au moment où François Hollande crie au secours et demande l'aide de l'Union européenne qui ne parait pas prête à fournir plus qu'une aide marginale, le président français se trouve bel et bien empêtré dans une nouvelle aventure africaine après celle de Mali dont l'échec est d'ores et déjà quasi certain.  

Ainsi, Hollande dont l'impopularité galopante fait de lui le président le plus raté de la Cinquième république cherche à fuir les problèmes internes de la France, mais pour se trouver aux prises avec des problèmes externes qui contribueront certainement à le classer derrière Sarkozy et même Bozizé.

Source: French.alahednews



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