dimanche 2 juin 2013

NIGER. Des "terroristes" se sont évadés de la prison de Niamey


 - 

L'évasion d'une vingtaine de proisonniers a eu lieu une dizaine de jours après un double attentat suicide dans le nord du pays.

Des terroristes font partie de la vingtaine de prisonniers évadés de la maison d'arrêt. (STR/AP/SIPA)
Des terroristes font partie de la vingtaine de prisonniers évadés de la maison d'arrêt. (STR/AP/SIPA)
Une vingtaine de détenus, dont plusieurs "terroristes", se sont évadés lors des troubles survenus samedi 1er juin à la prison de Niamey, a annoncé dimanche le gouvernement nigérien. Cette évasion a eu lieu une dizaine de jours après un double attentat suicide dans le nord du Niger,revendiqué par des groupes jihadistes qui ont mis en cause la participation de ce pays à l'intervention franco-africaine au Mali voisin.
"Les événements d'hier (samedi) ont permis l'évasion d'environ 22 personnes, parmi lesquelles des terroristes", a déclaré lors d'un point presse le ministre de la Justice Marou Amadou. "Parmi ces personnes il y a le nommé Chedani qui était déjà condamné pour l'assassinat de quatre Saoudiens et d'un Américain. Ce monsieur est activement recherché", a-t-il indiqué, sans plus de précision. Le "terroriste" cité, de son vrai nom Cheïbane Ould Hama, est désormais recherché par les services de sécurité maliens. "Cheïbane Ould Hama, un grand criminel de nationalité malienne, figure parmi les personnes évadées samedi d'une prison nigérienne. Nous le recherchons activement sur notre territoire", a déclaré à Bamako une source sécuritaire malienne. "Nous ne savons pas s'il a pu quitter le Niger pour venir sur notre territoire", a toutefois souligné cette source.
"Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités nigériennes pour que ce criminel et les autres ne s'échappent pas. Ils constituent un danger pour la région", a relevé une autre source sécuritaire malienne.
Cheïbane Ould Hama avait été extradé au Niger et condamné pour le meurtre de quatre touristes saoudiens en décembre 2009, tués dans l'attaque de leur convoi dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali. Le ressortissant américain auquel il est fait allusion avait été tué en 2000 devant un bar de la capitale nigérienne.
Concernant les fugitifs, "nous demandons la collaboration de la population pour les intercepter aux frontières de notre pays partout où ils se trouvent", a lancé Marou Amadou. Selon le dernier bilan, trois gardiens ont été tués lors de l'évasion de samedi, l'un des trois gardiens blessés ayant succombé, a poursuivi le ministre, par ailleurs porte-parole du gouvernement. Les autorités avaient évoqué samedi une tentative d'évasion perpétrée par des "détenus déjà inculpés pour 'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste'".
"Il ressort des premiers constats établis sur les lieux que les agresseurs ont manifestement bénéficié de complicités extérieures quant à l'arme introduite dans la prison", a souligné le ministre de la Justice. Une enquête a été ouverte et les Nigériens doivent "rester sereins" et assumer leur "devoir de vigilance", a-t-il insisté. Le Niger, qui subit depuis plusieurs années des attaques et des rapts commis par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est sous forte tension après avoir été frappé le 23 mai dans le Nord par deux attentats suicide, les premiers de son histoire.
Les deux attaques quasi-simultanées contre le grand camp militaire d'Agadez, la principale ville du Nord, et un site d'uranium du groupe nucléaire français Areva à Arlit, à plus de 200 km au nord, avaient fait plus de vingt morts, essentiellement des militaires nigériens. Ces attentats ont été revendiqués par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et un autre groupe jihadiste, les Signataires par le sang de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire