vendredi 14 juin 2013

La France a trop tendance à oublier ses alliés dans la guerre au Mali

SlateAfrique
mis à jour le 
Soldats français, près de Tessalit, mars 2013 / Reuters
Soldats français, près de Tessalit, mars 2013 / Reuters


L'opération Serval n'aurait pas eu le même succès sans l'aide précieuse de partenaires que la France remercie rarement.

On a souvent tendance à l’oublier, mais l’opération militaire au Mali lancée le 11 janvier n’est pas uniquement le fait de la France. Outres les forces africaines qui ont largement participé à l’opération Serval(baptisée Misma par la Cédéao), les grandes puissances occidentales alliées ont chacune fourni leur aide à la France.
Car si François Hollande et Laurent Fabius se félicitent régulièrement des succès militaires rencontrés lors de l’opération militaire, les dessous de celle-ci sont quelque peu surprenants. Pensiez-vous par exemple que la France aurait eu besoin de louer du matériel militaire à des sociétés privées russes et ukrainiennes? Ce fut pourtant le cas!

Les coulisses

Dans un excellent article paru le 7 juin dernier, nos confrères du Nouvel Obs dévoilent en quelques sortes les coulisses de l’opération militaire au Mali. On y découvre avec délectation un président français étonnamment plus offensif que son état-major, qui pousse les responsables militaires à s’engager vite sur le terrain sahélien.
Ce que l’on retient surtout, c’est l’importance de l’engagement des alliés de la France dans la «reconquête» du Nord-Mali. Car sans leur aide, l’ex puissance coloniale aurait pu faire un flop complet et s’enliser dans le désert malien.
Par exemple,  les journalistes expliquent que «(La France) manque cruellement d’avions de transport et de moyens de renseignement. Le drone Harfang n’est pas encore opérationnel. Pour suivre les déplacements en temps réel des 2.000 djihadistes, les militaires n’ont que des ULM et de vieux appareils Atlantic (avions à hélices destinés à la base à la surveillance en haute mer ndlr). Les Britanniques viennent immédiatement à leur rescousse. Dès le lendemain despremières frappes, ils mettent un avion de renseignement dans le ciel malien».
On est ici loin de l’image diffusée par les médias français au lendemain du lancement de l’opération.

Les autres

La France seule aurait, en réalité, eu bien du mal à remplir ses principales missions de renseignement et de transport. A tel point que l’armée française aurait été obligée de louer des avions-cargos à des sociétés privées russes et ukrainiennes!
Britanniques, Américains, Belges et Allemands: tous ont finalement participé d’une manière ou d’une autre à la victoire rapide sur al Qaïda au Maghreb islamique.
«Les alliés nous ont fait gagner trois semaines dans le déploiement des forces et deux semaines dans les frappes», conclut ainsi un responsable du ministère français de la Défense.
De quoi faire réfléchir.
Ambroise Védrines
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