RFI : Les Nigériens ont été les premiers à défendre l’idée d’une intervention au Mali. Aujourd'hui, le Niger ne paie-t-ilpas cet engagement militaire sur le terrain ?
Alain Rodier : Certainement. Maintenant, al-Qaïda au Maghreb islamique, et même -allons plus loin- al-Qaïda central, en veut beaucoup à la France pour l’action au Mali. Nous sommes une cible prioritaire. Les éléments d’Aqmi et des mouvements affiliés qui se sont répandus dans la zone après l’intervention passent à la contre-attaque.
Le Niger se savait menacé. Il disait craindre des menaces, notamment du Sud libyen. C’est de là qu’ont pu arriver les combattants du Mujao selon vous ?
Il ne fait aucun doute que des camps d’Aqmi et d’autres salafistes sont installés dans le Sud libyen, qui est totalement incontrôlé par le pouvoir central. Cela dit, il y a également des unités d’Aqmi réparties un peu partout et qui s’étendent depuis la Mauritanie, le Sénégal, le nord du Mali, le Niger, et peut-être le nord du Tchad. Ce ne sont pas des milliers de combattants, bien sûr. Mais ce sont des petits groupes d’activistes qui peuvent être extrêmement dangereux.
Les autorités avaient pourtant renforcé la surveillance des frontières. Comment se fait-il qu’elles n’aient rien vu venir ? D'autant que la sécurité du site d’Arlit avait été renforcée, puisque c’est là que cinq des sept otages français du Sahel avaient été capturés en septembre 2010...
C’est comme lors d’un attentat terroriste bien préparé, et c’est cela qui m’inquiète. Là, il y a vraiment une volonté programmée de nuire. Il semble qu'un véhicule, qui se serait infiltré parmi des travailleurs se rendant sur le site, a explosé au milieu des gens qui allaient prendre leur tâche. On sent quelque chose de préparé, d’autant que l’attaque du camp militaire était quasi simultanée. Cela signifie qu’il y a un commandement central qui a organisé cette affaire.
Le groupe français Areva est-il directement visé et, à travers lui, la France ?
Tout à fait. En particulier, tous les intérêts français sont visés. On l’a bien vu, avec l’ambassade de France en Libye, qui a été attaquée. Avec la menace contre la représentation diplomatique en Egypte, également. Maintenant, tous les intérêts français dans cette région sont des cibles prioritaires, au même niveau que les Américains. Mais il semble que nous sommes un petit peu plus visibles, un petit peu plus présents. Cela représente donc un risque exceptionnel.
La question de la sécurité se pose et, à travers elle, celle de la coopération. Les Américains ont proposé de stationner deux drones à Agadez, qui sont actuellement basés à Niamey. Les Nigériens n’ont pas voulu. La lutte contre le terrorisme ne passe-t-elle pas obligatoirement par des missions conjointes ?
Obligatoirement, parce qu’effectivement, le terrorisme ne connaît aucune frontière. Il faut donc une coopération entre tous les Etats. Malheureusement, dans la région de l’Ouest africain, il y a des réticences héritées du passé. Je ne citerai que les réticences qui peuvent exister entre l’Algérie et le Maroc, par exemple. Mais il faut arriver à une politique commune contre le terrorisme, parce que la menace, elle, est globale.
Alain Rodier : Certainement. Maintenant, al-Qaïda au Maghreb islamique, et même -allons plus loin- al-Qaïda central, en veut beaucoup à la France pour l’action au Mali. Nous sommes une cible prioritaire. Les éléments d’Aqmi et des mouvements affiliés qui se sont répandus dans la zone après l’intervention passent à la contre-attaque.
Le Niger se savait menacé. Il disait craindre des menaces, notamment du Sud libyen. C’est de là qu’ont pu arriver les combattants du Mujao selon vous ?
Il ne fait aucun doute que des camps d’Aqmi et d’autres salafistes sont installés dans le Sud libyen, qui est totalement incontrôlé par le pouvoir central. Cela dit, il y a également des unités d’Aqmi réparties un peu partout et qui s’étendent depuis la Mauritanie, le Sénégal, le nord du Mali, le Niger, et peut-être le nord du Tchad. Ce ne sont pas des milliers de combattants, bien sûr. Mais ce sont des petits groupes d’activistes qui peuvent être extrêmement dangereux.
Les autorités avaient pourtant renforcé la surveillance des frontières. Comment se fait-il qu’elles n’aient rien vu venir ? D'autant que la sécurité du site d’Arlit avait été renforcée, puisque c’est là que cinq des sept otages français du Sahel avaient été capturés en septembre 2010...
Le groupe français Areva est-il directement visé et, à travers lui, la France ?
La question de la sécurité se pose et, à travers elle, celle de la coopération. Les Américains ont proposé de stationner deux drones à Agadez, qui sont actuellement basés à Niamey. Les Nigériens n’ont pas voulu. La lutte contre le terrorisme ne passe-t-elle pas obligatoirement par des missions conjointes ?
Obligatoirement, parce qu’effectivement, le terrorisme ne connaît aucune frontière. Il faut donc une coopération entre tous les Etats. Malheureusement, dans la région de l’Ouest africain, il y a des réticences héritées du passé. Je ne citerai que les réticences qui peuvent exister entre l’Algérie et le Maroc, par exemple. Mais il faut arriver à une politique commune contre le terrorisme, parce que la menace, elle, est globale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire