Lundi - 27 Mai 2013 Sahel quotidien | |
Un calme relatif règne dans les villes d'Agadez et Arlit, où le couvre-feu est instauré de 21 h à 6 h du matin. Après les visites effectuées par le ministre de la défense nationale sur les sites miniers de la région, l'armée a enterré ses morts, samedi dans l'après midi dans une atmosphère de recueillement. Hier dimanche, le ministre de la Défense Nationale, M. Karidjo Mahamadou a eu une rencontre avec les éléments des FDS. Aujourd'hui, quelques jours après les tragiques attentats, plusieurs observateurs commencent à voir plus clair sur ces événements de jeudi dernier. Il faut rappeler que ce jour-là, au petit matin, des terroristes tous vêtus de tenues de sport, ont attaqué avec une 4X4 bourrée d'explosifs, la 224ème CSM qui abrite le 22ème BIA, et le CI/FAN d'Agadez. Sur le choix de la cible, il est clair qu'il n'y a rien d'un fait du hasard, sachant que ce jour là, la garnison abrite le centre d'instruction des SOA, des renforts du dispositif ''Mali Béro'' et des militaires stagiaires. Les éléments du MUJAO qui ont vraisemblablement étudié le terrain ont déjoué la vigilance des éléments en poste à l'entrée principale de la Zone de défense N2 en évitant de passer par le check point où les cassis en béton disposés sur la voie goudronné qui mène à l'Etat major de la zone militaire les empêcheraient d'avancer vite vers leurs cibles. De plus, l'heure de la prière du Fajir est propice aux attaques. N'eut été la riposte des éléments de garde qui ont tiré sur ce véhicule dont le conducteur n'a pas obtempéré aux sommations d'usage, les terroristes allaient faire exploser la voiture dans les points névralgiques de la garnison militaire, l'objectif du MUJAO étant de faire le maximum de morts. Aussi, certains terroristes se sont embusqués en professionnels pour attendre un attroupement des forces de défense sur les lieux pour tirer dans le tas et surtout lancer des grenades. Ce qui fut d'ailleurs le cas car ils ont profité du va-et-vient des militaires qui étaient préoccupés à porter secours à leurs compagnons d'armes, pour ouvrir le feu. Mais, la riposte de nos vaillants soldats a été aussi immédiate. Face aux tirs nourris des soldats les bandits sont contraints de se refugier dans les bâtiments attenants aux dortoirs des SOA. Un des assaillants s'est retranché au domicile du Commandant du 22ème Bataillon Interarmes qui se trouvait, à cette heure là, à la mosquée. Face aux tirs des éléments de l'armée qui tentaient de le déloger, l'homme s'est fait exploser dans la salle de bain. Le toit du bâtiment a été soufflé par la déflagration, les vitres ont volé en éclats, laissant sur le sol un tas de gravats. Quant à la tête du terroriste, elle a été éjectée du bâtiment par le toit. Arrivé promptement sur les lieux, le Colonel-Major Garba Maikido, gouverneur de la région a pris immédiatement les choses en main, tenant ainsi en échec certaines stratégies des terroristes. Cette disposition a permis de limiter les dégâts. En effet, avec l'appui du Commandant du 22ème BIA, il a instruit les soldats à agir avec prudence, car non seulement les terroristes portaient sur eux des ceintures d'explosives, mais aussi certains d'entre eux restaient encore embusqués dans les bâtiments. Dans l'après midi, les forces spéciales franco-nigérienne arrivées à Agadez en compagnie du ministre Mamadou Karidjo se sont aussitôt déployées dans la garnison militaire où ils ont pris position aux alentours des bâtiments abritant les terroristes et leurs otages. Et lorsque l'assaut fut lancé, le vendredi au petit matin, les terroristes qui étaient conscients qu'ils n'ont aucune chance de s'échapper ont froidement abattus deux (2) élèves sous-officiers d'active avant d'être à leur tour abattus par les forces spéciales. Ce qui a alourdi le bilan de ces attentats qui s'élève, avec les victimes d'Arlit, à 35 morts. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, dans la nuit de vendredi, vers 2 heures du matin, un court circuit crée un incendie au marché Est d'Agadez. Vingt (20) boutiques sont entièrement détruites par les flammes. Les investigations qui ont été menées ont révélé que le véhicule 4X4 qui a été utilisé par les terroristes est immatriculé au Niger et qu'il a appartenu à plusieurs usagers avant de se retrouver dans les mains des terroristes. Quant aux charges explosives, elles seraient acheminées de la Libye puis minutieusement préparées et embarquées sur le véhicule kamikaze à partir du garage d'un commerçant de la ville d'Agadez. Il faut dire qu'à Agadez, où la recherche du gain facile rythme en effet le quotidien de groupes mafieux, les complicités ne sauraient faire défaut. Aussi, dans la matinée du même vendredi, la police se déploie dans la ville pour procéder à plusieurs arrestations en vue de trouver le propriétaire de la Toyota 4X4 qui a été utilisée par les terroristes du MUJAO et à localiser le garage où tout le arsenal a été embarqué pour mener l'opération kamikaze. Aux environs de 21h 15, des coups de feu sporadiques ont retenti aux environs de l'aéroport d'Agadez. Mais il y a eu plus de peur que de mal, car, après vérification, il s'est avéré que ce sont des tirs de sommation pour dissuader certains chauffards récalcitrants qui tentaient de forcer des barrages de contrôle. Et le samedi matin, les FDS ont patrouillé dans toute la ville en dressant encore des barricades dans certains coins névralgiques de la ville. Agadez étant l'unique localité du Niger où des sans emploi circulent avec des Toyota 4X4 de 40 à 60 millions de FCFA et de surcroit exempté de tout contrôle. Aujourd'hui, les spéculations vont bon train et la population s'interroge : qui aurait hébergé les terroristes ? Qui sont leurs complices ? Où est passé le deuxième véhicule qui a appuyé les assaillants jusqu'aux abords de la compagnie ? Le Sahel |
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
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