samedi 27 avril 2013

Nigeria: nouveaux affrontements entre Boko Haram et les forces de l’ordre


NIGERIA - 
Article publié le : vendredi 26 avril 2013 à 20:38 - Dernière modification le : vendredi 26 avril 2013 à 22:11


Les agents de sécurité évaluent la scène d'un attentat à la bombe du groupe islamiste Boko Haram dans la ville de Kaduna au nord du Nigeria, le 8 avril 2012
Les agents de sécurité évaluent la scène d'un attentat à la bombe du groupe islamiste Boko Haram dans la ville de Kaduna au nord du Nigeria, le 8 avril 2012
REUTERS/Stringer

Par RFI
Vingt-cinq personnes - selon le dernier bilan - ont été tuées lors de nouveaux affrontements, jeudi 25 avril, entre des membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram et les forces de sécurité nigérianes, dans le nord-est du pays. Ces violences font suite à un bain de sang, le 19 avril, dans la localité de Baga, dans l’extrême nord-est du Nigeria : selon le dernier bilan, près de 200 personnes - dont de nombreux civils - ont été tuées, selon la Croix-Rouge. L’armée a fait état, quant à elle, de 37 morts.

Les violences de jeudi se sont produites dans la ville de Gashua où des membres présumés du groupe islamiste ont attaqué un commissariat et volé 57 000 dollars d’une banque, selon les indications d’une source policière. Le précédent bilan de ces derniers affrontements faisait état de sept morts, jeudi, de source militaire.
Des habitants de Baga continuent de se cacher
À Baga – sur les rives du lac Tchad à 150 km de la ville nigériane de Maiduguri considérée comme le berceau de Boko Haram - une semaine après l’assaut meurtrier de l’armée contre les insurgés de Boko Haram, les habitants continuent de se cacher. Ils ont peur de nouvelles violences.
La Croix Rouge, ainsi que d’autres organisations humanitaires, ont eu toutes les peines du monde à porter secours aux habitants. Elles sont entrées dans la ville seulement ce jeudi et essayent de convaincre les gens de revenir. Les premiers camps ont commencé à être installés pour les milliers de déplacés et les médecins ont apporté des soins aux blessés.
La ville a été, en partie, détruite par les flammes. Comment le feu des armes a-t-il pu détruire la localité de Baga ? Comment ces personnes ont-elles pu périr dans une opération menée contre la secte Boko Haram ? Le brigadier général Austin Edokpaye - le commandant nigérian de la force qui est intervenue - a affirmé que les militants islamistes avaient, avec eux, de l’armement lourd et qu’ils avaient utilisé des civils comme bouclier humain, pendant les combats.
Des explications qui n’ont pas convaincu les défenseurs des droits de l’homme qui mettent en cause les méthodes de l’armée et de la police. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois : en octobre 2012, des soldats avaient tué trente civils, en représailles à l’assassinat d’un officier militaire par des insurgés.
Les évènements de Baga – village de pêcheurs - font écho à l’attaque la plus meurtrière de Boko Haram qui avait fait, en janvier 2012, au moins 185 morts, à Kano, dans le nord du pays, majoritairement musulman, contrairement au sud, principalement chrétien.
Face à la pression grandissante concernant ce bain de sang de Baga, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces affrontements. Il a notamment promis que les auteurs d’exactions seraient punis. Mais ce type d’annonce est souvent peu suivi d’effets et les cas de poursuites judiciaires sont rares.
Le bilan meurtrier de ces deux attaques de Boko Haram ainsi que leur répression violente par les forces de l’ordre nigérianes vient s’ajouter aux quelques 3 000 morts dans le nord et le centre du Nigeria, depuis 2009. Le groupe dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché » milite pour la création d’un Etat islamiste.
TAGS: BOKO HARAM - DÉFENSE - NIGERIA

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