dimanche 28 avril 2013

Algérie: Bouteflika hospitalisé à Paris, interrogations sur son avenir




Mis en ligne le 28/04/2013 à 12h51
PARIS (AFP)

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, a été hospitalisé ce weekend à Paris après un accident vasculaire cérébral présenté comme mineur par les autorités algériennes mais qui repose la question de sa succession alors que son mandat s'achève en 2014.
M. Bouteflika a été transféré samedi après-midi à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce pour y effectuer des "examens complémentaires" après un "accident ischémique transitoire sans séquelles", un type d'accident vasculaire cérébral sans gravité, a annoncé dimanche à Alger l'agence APS, citant une source médicale.
Bien que son état général "ne suscite pas d'inquiétude particulière", ses médecins lui ont prescrit des examens complémentaires ainsi que quelques jours de repos, a précisé la source médicale à l'APS.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait affirmé samedi que l'état de santé de M. Bouteflika "n'est pas du tout grave".
Selon David Grabli, neurologue à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, "+Ischémie+, ça veut dire, pour n'importe quel organe, la privation d'apport sanguin et donc d'oxygène. Le plus souvent c'est lié à un vaisseau sanguin qui se bouche".
"Comme c'est +transitoire+, le caillot qui s'est formé va se dissoudre très rapidement. Quand la durée de l'ischémie a été brève, inférieure à quelques minutes, les symptômes récupèrent immédiatement", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le Val-de-Grâce accueille régulièrement des personnalités françaises et étrangères importantes. L'ancien président Nicolas Sarkozy y avait été admis en juillet 2009 après un malaise. Son prédécesseur Jacques Chirac y avait été hospitalisé en septembre 2005, à la suite d'un "petit accident vasculaire cérébral".
Joint par l'AFP dimanche, le ministère de la Défense s'est refusé à tout commentaire "par respect du secret médical". "L'Etat français se tient informé, ce qui est normal pour le président d'un grand pays tel que l'Aglérie", a-t-on ajouté.
Un quatrième quinquennat compromis ?
Elu à la tête de l'Etat en 1999, réélu en avril 2004 puis en avril 2009, M. Bouteflika avait été opéré fin 2005 à Paris "d'un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac", selon les autorités algériennes.
Le président algérien annonçait un an plus tard "qu'il avait été très, très malade" mais qu'il s'en était "sorti de manière absolument fabuleuse". Depuis cette hospitalisation en 2005, l'état de santé de M. Bouteflika fait régulièrement l'objet de spéculations dans les journaux algériens qui mettent en doute les versions officielles, comme cela a encore été le cas dimanche.
Pour le quotidien Liberté "l'idée même de rendre publique cette information est en soi un choc médiatique" signe que "la présidence de la République a jugé, pour cette fois, que l'incident était assez sérieux pour ne pas le cacher aux Algériens. "L'annonce hier de son hospitalisation confirme tout haut ce que tous les Algériens d'en bas suspectaient: le président est bien malade", renchérit le journal El Watan.
La presse algérienne estime en conséquence qu'il sera difficile pour M. Bouteflika de briguer un quatrième quinquennat en 2014 s'il en avait l'intention. "La santé du président Bouteflika devient désormais un vrai souci pour vendre un 4e mandat", selon El Watan. Le soir d'Algérie se demande même s'il sera "en mesure d'assurer ses fonctions jusqu'à la fin de son mandat".
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