vendredi 22 mars 2013

L’Armée malienne jette les bases d’un conflit ethnique et hypothèque toutes perspectives d’un retour à une paix durable


Alex Godfreed et 3 autres ami(e)s ont partagé le statut de Malata Grèc.
L’Armée malienne jette les bases d’un conflit ethnique
et hypothèque toutes perspectives d’un retour à une paix durable

A présent, les communautés ciblées sont usées, exténuées et laminées à force de dresser les listes des exactions des forces maliennes et leurs supplétifs dans l’indifférence totale du gouvernement français dont ces soudards agissent à l’ombre de l’opération Serval.

Pendant que les populations avaient commencé à retrouver espoir après la fuite des jihadistes, l’armée du Mali que la France adoube, que l’UE forme à coups de milliards de FCFA s’acharnent contre les populations civiles touarègues et arabes des régions de Tombouctou et Gao. Pas un seul jour ne passe sans que la liste de personnes humiliées, brimées, tuées, enlevées, torturées, de biens pillés et saccagés, ne s’allonge.

Le présent bilan, qui n’est que le énième n’est pas exhaustif, il va falloir le réactualiser régulièrement puisque les crimes se poursuivent.

10 Mars 2013 – Gossi
Le Colonel Major Didier Dackouo célèbre en grande pompe la libération de Gossi, en présence du Maire Mossa Ag Almouner et du Colonel Christian de l’opération Serval. Ensuite, une patrouille de l’armée malienne (100 soldats et miliciens) a quitté en direction de Rharous plus au nord au bord du fleuve Niger. Le ratissage sur un rayon de 160 km va commencer.

12 Mars 2013 – Village de Tin-Tadeiné
La patrouille a séjourné au village de Tin-Tadeiné entre Gossi et Gourma Rharous. Ils ont été bien accueillis par les populations du village vivant dans cette zone très habitée majoritairement peuplé de nomades sédentarisés tout en continuant à pratiquer l’élevage. Au début, les populations étaient très heureuses de revoir les forces de sécurité. Mais leur joie fut de courte durée.
La patrouille rassemble tout le monde et commence une fouille systématique et un tabassage en règle des villageois de Tin-Tadainé avant de procéder à l’arrestation de dizaines de personnes des communautés Peuls et Touarègues (aussi bien des teints clairs que des noirs) avant de les battre et soumettre à des tortures en public.
Les pillages systématiques de toutes les domiciles et autres commerces s’en suivirent.
Voici certains faits vérifiées et vérifiable sur le terrain à Tin-Tadeiné :
• Fouille des personnes et vol de toutes les sommes d’argent trouvées en leur possession.
• Un boeuf, propriété du Marabout Sheikh Majdoudine, est saisi et abattu, sans son aval.
• Toutes les provisions en riz et en beurre du village ont été saisies par la patrouille (Estimation à 20 tonnes de riz et près de 1000 litres de beurre rance).
• Tous les greniers furent vidés, versés par terre ou quand les quantités sont considérables brûlés (environ 90 tonnes de céréales, mil notamment).
• Un véhicule appartenant à un particulier transporteur entre Gossi et Rharous a été brûlée.

Son forfait commis la patrouille se dirigea vers Gourma Rharous, emmenant avec elle les personnes arrêtées en mesure d’être transporté dont une dizaine de Peuls dont, nous ignorons encore les
1. Personnes torturées et laissées pour mortes sur place :
Ag Mohamed Ag Itahwahtane,
Ag Almostapha
Hamatene Ag Balahi
Mohamed Ag Itahwahtane
Sibba Ag Amarizagh
Ag Loqman

2. Personnes détenues ou présumées mortes
Karwaye Ag Tawala
Abdorahmane Ag Mohamed Ali
Oumar Ag Ak Hati
Selon des informations dont nous disposons, un des détenus serait mort à Gossi, suite aux tortures et aux mauvais traitements.

13 Mars 2013 – Puits de Tin-Ahara et Gourma Rharous
Sur le chemin de Rharous, la patrouille de passage à Tin ahara (site à 30 km de Rharous) a procédé au même scénario qu’à Tin tedaîné (humiliations, brimades, bastonnades à mort, arrestations, pillages et saccages) et ses membres ont humilié et tabassé copieusement tous les gens qu'ils ont trouvées au puits (une dizaine). Trois jeunes (2 touaregs et un Arabe – Ould B’baw) ont été sauvagement torturées.
A Rharous, la patrouille a arrêté deux autres personnes dont le Doyen Ahmadante Ag Borio un vieil enseignant connu dans toute la zone puisqu’il y enseignait depuis 1961 ainsi qu’un arabe.

14 Mars 2013 – Puits de H’mid
Apres Rharous, la patrouille a continué sa route vers le puits de H'mid ou ils ont encore tabassé et humilié tous les gens qu'ils ont trouvé au puits. Nous n’avons pas de détails sur les actes commis sur ce site.

15 Mars – 2013 - Commune de Banikane
La patrouille a installé des miliciens à Banikane (Chef de la commune du même nom). Les miliciens ont envoyé un message à toutes les populations locales réclamant d’elles : (1) La remise des armes, (2) Le versement en nature de leur besoins (hospitalité « amadjarou » obligatoire) en viande et en céréales, (3) Le versement d’une somme d’argent sous forme d’impôts.
La patrouille est passé à Tekane-Kan'te dans le Gourma de Bamba, habité par des Touaregs et Songhaïs où elle poursuit ses exactions dont des arrestations inconsidérées. Au total, ils détenaient environ 40 personnes qu'ils ont torturées et ont continué leurs humiliations sur la plupart des gens qu'ils rencontrent sur leur chemin, ainsi que le vol des biens.
La patrouille repart à Gossi et passe par In-ghargharane avant de passer la nuit dans la zone de d’Oufare. A In-Ghargharane, ils reprennent le même scénario de bastonnades, humiliations et vols et arrêtent 3 nomades de la tribu des Ifoghas. Puis ils reprennent la route de Gossi le lendemain. En cours de route, ils abandonnent un cadavre qui n’est pas encore identifié.

16 Mars 2013 – Gossi
La patrouille de retour à Gossi et sous la, sous la pression de « certaines » autorités, certains prisonniers sont libérés, dont Oumar Ag Akhati et Karwaye Ag Tawala dans un état mourant après des sévices subis depuis le 12 Mars 2013. Puis, des journalistes sont arrivés à Gossi pour les interviewer et recueillir leurs témoignages sur les tortures qu’ils ont subies. Dès que les militaires ont appris cela, ils sont revenus à la charge et les encore arrêtés afin de les empêcher de raconter leur calvaire.

17 Mars 2013 – Gossi / Gao
Les personnes retenues comme prisonnières ont été transférées à Gao pour être présenté comme au Colonel Didier Dackouo, chef des opérations militaires dans la région de Gao avec le Colonel Christian de l’opération Serval.

19 – 20 mars 2013 : Gossi
Parmi les nombreux détenus ramenés à Gossi, 3 personnes ont été transférées vers le sud du Mali, dans le cercle de Yorosso :
Mohamed Ag Inelagh,
Mohamed Ahmadou
Fatha Ag Oyé

Enlèvement de 7 bergers au sud de Gossi dont les proches sont sans nouvelles depuis.

Exécutions :
Quatre membres de la communauté arabe exécutés pour l’un d’entre à Boni et Hombori et pour les trois autres à Hombori.
Baba Ahmed Ould Nouejam, sa femme et ses 4 enfants ont été brûlés dans leur véhicule à In Azar, à une centaine de Km à l’est de Gao,
Bahra Ould a été tué à Ahina avec trois autres personnes, ,

Jeudi 21 mars 2013 : personnes civiles arrêtées ce matin entre Gao et Intillilt à Oussaga (80 km de Gao sur la route de intililt).
Inghaich AG MBAREK (chef de fraction Inherane),
Indouch AG AKERATANE,
Albakaye AG INTAZIBITE,
Aloumadj

NB : Une action particulièrement urgente et pressante s’impose autour du sort de 6 bergers kel Aghazaf enlevés au marché de Léré depuis un mois, transférés à Tombouctou où ils ont subi d’atroces tortures avant d’être re transférés à Bamako où ils sont détenus au camp I de la gendarmerie (au centre d’instruction). Tous leurs biens, argent et bétail, ont été volés par les soldats qui les arrêtés en plein marché.

En conclusion, il apparaît clairement que cette patrouille est sous le contrôle d’un officier supérieur malien, le colonel Dakouo. Le colonel Christian de l’opération Serval est parfaitement au courant des agissements de cette patrouille.
Les exécutions sommaires ciblant des personnes en raison de la couleur de leur peau, de leur origine raciale, les tortures, les enlèvements de personnes, les pillages et les saccages de biens sont des faits constitutifs de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre.
Le gouvernement français qui s’est substitué à un Etat failli, celui du Mali et qui a déployé son armée à la demande d’un gouvernement illégal et non légitime, sans l’aval légal de la communauté internationale, faute de prendre rapidement des mesures urgentes et efficaces assumera toute la responsabilité des faits et crimes que commet aujourd’hui une armée malienne composée de soudards.
Le Président malien, son gouvernement, la hiérarchie militaire malienne sont passibles à présent des tribunaux internationaux.

Merci de dire non, publiquement, aux crimes de l’armée malienne à l’ombre de l’opération Serval !!!

Le 21 mars 2013

Pour la coordination des cadres de l’Azawad
Habaye ag Mohamed
Porte parole .

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