vendredi 22 février 2013

"L'ONU évoque «des atrocités» dans le nord du Mali


"L'ONU évoque «des atrocités» dans le nord du Mali 
www.lematin.ch/monde/onu-evoque-atrocites-nord-mali/story/23750258 

L'ONU a fait état vendredi «d'informations terrifiantes» sur des «atrocités» commises dans le nord du Mali, et le CICR a pour sa part affirmé que la situation «n'est pas du tout stable». 

La rébellion touareg, qui collabore avec l'armée française, a été la cible d'un attentat-suicide qui a fait cinq morts. 

«Nous recevons du nord du pays des informations terrifiantes sur des atrocités», a affirmé le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) Jens Laerke. Il a mentionné des assassinats, enlèvements, viols et le recrutement forcé d'enfants. 

Le porte-parole n'a pas précisé qui sont les auteurs de ces violences. Depuis l'intervention française le 12 janvier, l'ONU a recensé 16'000 personnes déplacées supplémentaires, a-t-il indiqué. Il a ajouté que des besoins humanitaires urgents existent dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'alimentation. 

Les agences de l'ONU se sont aussi inquiétées de la présence de mines et d'engins non explosés qui entravent l'acheminement de l'aide. Quelque 700'000 enfants ont dû interrompre l'école et une école sur trois ne fonctionne pas dans le nord. Toutes les écoles sont fermées à Kidal, a précisé une porte-parole de l'UNICEF. 

Situation instable 

Pour le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali et Niger, Jean-Nicolas Marti, de passage à Genève, la situation au Mali n'est «pas du tout stable». Selon lui, les attaques suicides risquent de perdurer, et la «situation actuelle n'est pas propice au retour des populations». 

La rébellion touareg, qui collabore avec l'armée française dans le nord-est du pays, a été vendredi la cible d'un attentat-suicide qui a fait cinq morts, dont deux kamikazes, et plusieurs blessés dans les rangs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et parmi les civils. 

Cette région montagneuse des Ifoghas, entre Kidal et Tessalit, sert de refuge à de nombreux islamistes armés liés à Al-Qaïda traqués par l'armée française depuis plusieurs semaines, mais elle est aussi le berceau des Touareg. 

Le MUJAO accusé 

Le porte-parole de MNLA a accusé le groupe islamiste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) d'être à l'origine de cet attentat. Selon la source sécuritaire malienne, «les terroristes» ont attaqué des alliés aux forces françaises. 

Jeudi, un porte-parole de l'armée française, interrogé sur une éventuelle collaboration avec le MNLA, a déclaré «se coordonner» effectivement avec «les groupes qui ont les mêmes objectifs» que Paris. 

Le MNLA, laïc, qui avait lancé une offensive en janvier 2012 dans le nord du Mali contre l'armée malienne avec les groupes islamistes armés, en avait très vite été évincé par eux des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal. Il est réapparu à Kidal et Tessalit. 

Le MUJAO avait revendiqué un «attentat» à Kidal (1500 km au nord-est de Bamako), où un véhicule a explosé jeudi près d'un camp de militaires français et tchadiens, tuant son conducteur. Les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l'aéroport de Kidal. La ville est contrôlée depuis peu par le MNLA qui y refuse la présence de soldats maliens. 

Combats à Gao 

A 350 km au sud-ouest de Kidal, à Gao, des soldats maliens ont tiré à l'arme lourde vendredi sur la mairie où s'étaient retranchés la veille des islamistes armés lors de violents combats avec l'armée malienne, appuyée par l'armée française, 

Un militaire malien avait indiqué auparavant que de «nombreux» corps de jihadistes portant des ceintures d'explosifs et tenant à la main des grenades dégoupillées étaient encore dans la mairie et dans le Palais de justice proche. 

Selon l'armée française, entre quinze et vingt islamistes ont été tués, deux soldats français «très légèrement blessés» et «quatre soldats maliens auraient été blessés» au cours des combats de jeudi. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi et dans la matinée de vendredi, des coups de feu ont été tirés en divers endroits de Gao, où des snipers islamistes étaient positionnés sur les toits. Le MUJAO a affirmé avoir envoyé des combattants dans la ville pour la «libérer des mécréants». Il a affirmé que «la bataille» ne faisait «que commencer» pour reconquérir Gao, Kidal et Tombouctou. 

(ats/afp/Newsnet) 

Créé: 22.02.2013, 17h24" 

Plus bref : " L'ONU évoque "des atrocités" dans le nord du Mali 
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