vendredi 22 février 2013

INFOGRAPHIE - Les recherches se concentrent sur la secte islamiste Boko Haram en pleine expansion.


INFOGRAPHIE - Les recherches se concentrent sur la secte islamiste Boko Haram en pleine expansion.
Le conflit religieux qui déchire depuis plus d'une décennie le nord du Nigeria déborde des frontières du pays. L'enlèvement mardi de sept touristes français, dont quatre enfants, au Cameroun, à la frontière du géant de l'Afrique de l'Ouest, a illustré ce scénario redouté depuis des mois. Les autorités françaises ont immédiatement accusé Boko Haram, une secte islamiste «bien connue» selon François Hollande, d'être à l'origine de ce rapt.

«S'il n'est pas jugulé, Boko Haram sera une menace non seulement pour le Nigeria, mais pour l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale et bien sûr l'Afrique du Nord», prévenait, en janvier dernier, le président nigérian Goodluck Jonathan. Il aurait pu ajouter pour l'Europe et pour le monde. Depuis mai 2011, et le rapt d'un Britannique et d'un Italien, Boko Haram et ses satellites se sont signalés comme un danger majeur. Désormais 15 étrangers sont retenus par les djihadistes du nord Nigeria, dont huit français. «Cela complique beaucoup les choses», reconnaît un diplomate américain.

Contenir Boko Haram, au-delà même de la libération des victimes, s'annonce extrêmement délicat. Depuis 2002, l'expansion de cette secte, au programme et aux revendications complexes et parfois contradictoires, se nourrit de l'opposition entre chrétiens et musulmans qui traverse la fédération nigériane ; du combat contre misère sociale et la corruption extrême des élites nigérianes ; d'une certaine «tradition» de violences politiques ; de l'incurie de l'administration et de la féroce répression exercée par les forces de l'ordre. Ces dernières seraient responsables de plusieurs centaines de morts ces trois dernières années quand Boko Haram aurait un bilan de 1500 victimes depuis 2009. Les populations se retrouvent prises au piège. «Collaborer avec Boko Haram peut vous valoir la mort. Collaborer avec la police aussi», résume brutalement un expert du Nord auprès d'une société de sécurité.

La prudence de Paris
Conscient de ces difficultés, Paris avance sur ce dossier avec prudence et en silence. Dès l'annonce de l'enlèvement de la famille française, des soldats ont été dépêchés de la base de N'Djaména au Tchad pour participer aux recherches. Les victimes, qui auraient pu être conduites au Nigeria, seraient séparées en deux groupes, comme souvent. Une vaste traque serait en cours à laquelle la France, dont les relations avec le Nigeria se sont réchauffées ces dernières années, participerait directement. Ces groupes sont-ils localisés? Une partie des otages a-t-elle déjà recouvré la liberté comme le suggèrent des rumeurs? Les questions restent pour l'instant plus nombreuses que les réponses.

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