jeudi 31 mai 2012


Bekkay AG Ahmed,président du bureau d’information du MNLA: «La république islamique de l’Azawad n’est pas un émirat des talibans»

Tamoudre.org

-Quarante-huit heures après son annonce, l’accord entre le MNLA et Ançar Eddine est remis en cause. Qu’en est-il au juste ?
Toutes les informations faisant état de l’échec de cet accord sont fausses. L’accord en question a été bel et bien signé le 26 mai dernier par l’ensemble des notabilités et des personnalités du MNLA et d’Ançar Eddine. C’est le communiqué qui devait sanctionner cet accord qui a été mal compris. Certaines personnalités ont estimé que les points contenus dans ce communiqué étaient trop importants pour être discutés par la commission qui l’a préparé. Iyad Ag Ghaly (chef d’Ançar Eddine, ndlr) a été absent, il a été dépêché pour expliquer la portée de ce document. Il semble que ceux qui rejettent ce projet appréhendent la notion «islamique» ajoutée à la République de l’Azawad.
-Dans son premier communiqué, le MNLA a présenté son combat sous le signe de la laïcité. N’est-ce pas là une remise en cause de ce principe ?
Lors des discussions avec les notabilités et les cadres des deux organisations, l’écrasante majorité était présente ; elle a rejeté la laïcité et lui préférait «république islamique» tout simplement parce que notre société est musulmane et, de ce fait, nous n’avons aucun problème avec notre religion qui prône la tolérance et l’ouverture sur le monde. Nous refusons catégoriquement les visions extrémistes et intégristes et nous avons insisté pour qu’Ançar Eddine expurge de ses rangs les éléments d’Al Qaîda. Il est important que le monde sache que nous ne voulons pas instaurer une «khilafat» ou une «imarat» à la taliban, tel que rapporté ici et là. Nous respecterons les droits des uns et des autres et garantirons les libertés individuelles et collectives.
-Que comporte l’accord entre le MNLA et Ançar Eddine ?
Il y a plusieurs conditions imposées à Ançar Eddine, et qui ont été acceptées. Les plus importantes sont qu’il reconnaisse l’indépendance de l’Azawad et qu’il coupe définitivement toute relation directe ou indirecte avec les groupes d’Al Qaîda, du Mujao ou autres organisations «djihadistes». Il doit également se débarrasser de tout élément impliqué dans des affaires de terrorisme. Il a accepté, mais en contrepartie de l’instauration d’une république islamique, dont les lois seront inspirées de la charia. La réunion se poursuit jusqu’à aujourd’hui (hier) et l’accord final devra tomber tard dans la soirée ou demain.
-Pensez-vous qu’Ançar Eddine, qui a dans ses rangs des éléments d’Al Qaîda, puisse accepter une telle option ?
Ançar Eddine a accepté cette condition qui est contenue dans l’accord. Celle-ci l’oblige à expurger de son organisation tous les éléments extrémistes recherchés par des pays pour leur implication dans le terrorisme, mais également ceux qui se reconnaissent de l’idéologie extrémiste.De ce fait, nous avons convenu d’une dissolution du MNLA et d’Ançar Eddine pour fusionner à l’intérieur de la nouvelle «république islamique de l’Azawad», où Ançar Eddine pourra se constituer en parti islamiste, comme cela existe dans tous les pays musulmans, à commencer par l’Algérie.
-A-t-il accepté de combattre ceux qui l’ont aidé dans la libération des villes de Gao et de Tombouctou ?
Il est important de noter qu’en acceptant de se dissoudre pour créer un parti islamiste, c’est qu’il a accepté le principe de l’activité politique. Mieux, lors de la réunion des sages de l’Azawad, les 25 et 26 mai à Gao, tout le monde était d’accord sur le fait que la présence d’Al Qaîda et du Mujao  sur le territoire de l’Azawad constituait un danger. Les notabilités leur ont lancé un appel, exigeant d’eux de déposer les armes et de quitter le pays. Nous sommes en train de nous préparer à les combattre à la place du monde.
-Une réunion s’est tenue durant deux jours à Tombouctou, regroupant le Mujao et Al Qaîda, pour l’unification des rangs dans l’objectif de peser sur la stratégie du MNLA et d’Ançar Eddine. Est-ce vrai ?
Nous avons entendu parler de cette réunion qui aurait regroupé ces groupes terroristes. Ce que nous savons, c’est qu’ils ne se sont pas entendus et ne risquent pas de trouver un accord. Le Mujao a bien été créé après une dissidence avec AQMI.
Ils veulent intégrer les rangs d’Ançar Eddine. Nous leur avons répondu qu’ils doivent d’abord libérer tous les otages qu’ils détiennent, notamment les 7 membres de la représentation consulaire algérienne de Gao mais également les autres captifs enlevés au Sahara occidental, déposer les armes, remettre aux pays les personnes recherchées pour leur implication dans le terrorisme et, après, nous discuterons de leur intégration ou non. S’ils refusent, ils doivent quitter les villes et aller, s’ils le veulent, dans un premier temps, vers les montagnes, en attendant leur départ définitif du territoire.
-Il y a eu l’annonce d’un conseil provisoire de transition, mais également d’un comité de 40 membres. Peut-on avoir plus de précisions ?
En fait, ce comité de 40 membres a été installé avec pour mission de choisir les personnes parmi Ançar Eddine et le MNLA pour être les futurs ministres du gouvernement de transition. Ce dernier sera formé dès la publication du communiqué final portant accord entre le MNLA et Ançar Eddine. Ce gouvernement sera composé de cadres et de personnalités des deux entités, qu’ils soient à l’étranger ou à l’intérieur du pays.
-N’avez-vous pas peur que cet accord puisse être entaché d’illégitimité, sachant que des cadres du MNLA le rejettent publiquement ?
Les personnalités présentes à la réunion des 25 et 26 mai étaient au début réticentes, mais ont fini par accepter la réalité. Nous combattrons l’extrémisme religieux que nous a légué le régime de Bamako par un islam tolérant et moderne. L’islam de nos ancêtres. Nous devons défendre notre religion de l’intégrisme.
Nous gardons l’espoir que les mentalités des contestataires soient plus ouvertes. Ceux qui contestent l’accord ne savent pas que les personnalités que compte Ançar Eddine ne sont pas des extrémistes. Elles ne veulent pas rester uniquement dans le domaine religieux, parce que conscientes qu’elles vivent dans un pays musulman. Elles ont pour objectif de créer des partis politiques islamistes pour participer à la construction du pays. Nous voulons que le monde comprenne que la «république islamique de l’Azawad» n’est pas un émirat des talibans.

Les cadres de l'Azawad s'élèvent contre toute alliance avec les islamistes
Ils adressent une lettre ouverte aux dirigeants du MNLA
mercredi 30 mai 2012
par Masin
Des cadres et des personnalités de l’Azawad ont adressé une lettre ouverte au Secrétaire Général duMouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Bilal ag Achérif, pour lui faire part de leur rejet de tout rapprochement ou alliance avec l’organisation islamiste Ansar Dine dirigée par Iyad ag Ghali.

Courant mai, le MNLA est entré - pour des raisons stratégiques nous a-t-on-dit - en pourparlers avec l’organisation djihadiste Ansar Dine. Ainsi, le 25 mai, les négociations ont abouti à la signature d’un protocole d’accord sur lequel beaucoup d’encre a coulé. Le communiqué n’est jamais paru. Car les dits accords volèrent vite en éclats.

Le rapprochement du MNLA avec Ansar Dine ont été très mal accueillis dans les milieux amazighs (berbères) qui le voyaient comme l’effondrement de tous les espoirs nourris par la libération totale du territoire de l’Azawad, puis suivie de la proclamation de l’indépendance de ce territoire amazigh.

Une éventuelle alliance avec un groupe islamiste est manifestement contre nature. Pour les Berbères, elle fut un coup d’état avant l’heure contre le premier état amazigh en gestation.

Et les premiers scandalisés par cette initiative sont les Touaregs eux-mêmes !

Les Azawadiens ne pouvaient imaginer que la liberté attendue depuis plus de cinquante ans, pour laquelle des dizaines de milliers de vies sont sacrifiées, des milliers de familles déchirées et exilées, soit offerte à une organisation qui n’a d’autre projet que de plonger leur pays dans l’obscurantisme et le moyen âge.

Réunis en Coordination des Cadres de l’Azawad (CCA), des personnalités diverses du pays ont adressé une lettre ouverte au Secrétaire Général du MNLA pour lui faire savoir qu’ils se démarquent de tout projet de fusion avec Ansar-Dine et lui demandent d’assumer ses responsabilités en rompant sans délais le protocole d’accord signé avec l’organisation djihadiste.

Ci-dessous le texte de la lettre ouverte.

La Rédaction. 






Coordination des cadres de l’AZAWAD (CCA)

Lettre ouverte

A

Monsieur Bilal Ag Achérif
Secrétaire Général du MNLA 

GAO

Objet : Démarcation des cadres de l’AZAWAD avec le projet de fusion MNLA/Anssardine.

Monsieur le Secrétaire Général et cher frère, 

Au regard de la posture fondamentaliste, particulièrement celle du jihadisme salafiste, prônée par Ansar Eddine, inconciliable avec la ligne politique du MNLA et contraire à l’islam pratiqué par l’ensemble des populations de l’AZAWAD, et compte tenu de la forte imbrication avérée entre AQMI et Ansar Eddine, les cadres, notables et ulémas de l’AZAWAD, après analyse approfondie, expriment catégoriquement leur désapprobation par rapport au projet de fusion entre le MNLA et le groupe islamiste Ansar Eddine.Aussi, ils invitent le MNLA à assumer pleinement ses responsabilités en rompant sans délais le protocole d’accord signé avec le groupe islamiste Ansar Eddine le 25 mai 2012. Ils demandent à l’ensemble des cadres et des organisations de la société civile de soutenir le MNLA et ses forces armées à se démarquer irrévocablement de toute tentative d’instauration d’un Etat jihadiste dans l’AZAWAD.


Gao, le 30 mai 2012

Pour la coordination des cadres de l’AZAWAD (CCA)
Le Porte parole
Habaye Ag Mohamed



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Mali: vers le clash entre le Mnla et Ansar Dine

Par 
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Le projet de création d'un «Etat islamique» au Nord du Mali a été bloqué lundi dernier.
La fusion annoncée en début de semaine entre les rebelles touareg du Mnla et l'organisation islamiste Ansar Dine a été stoppée par des désaccords de fond sur le degré d'application de la charia. «Nous avons refusé d'approuver le communiqué final, parce qu'il est différent du protocole d'accord que nous avons signé (samedi, Ndlr).
Toute la journée d'aujourd'hui, nous avons discuté, mais il n'y a pas eu d'entente», avait déclaré, lundi dernier Ibrahim Assaley, élu du Nord-Mali et membre du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), la rébellion touarégue. «Dans le communiqué écrit par Ansar Dine, on parle d'application de la charia (loi islamique) pure et dure, on parle aussi d'interdire le Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes: ce n'était pas précisé dans le protocole d'accord», a-t-il poursuivi depuis la grande ville septentrionale de Gao. «Nous sommes tous pour l'indépendance de l'Azawad (...) nous acceptons tous l'Islam comme religion», le Coran et la Sunna sont «la source du droit»: tels étaient les principaux points de ce document. Cependant, Ansar Dine cherche à appliquer la charia au sens strict du terme, comme pour ne citer que cet exemple: couper la main d'un voleur. Les rebelles touareg du Mnla envisagent plutôt un Etat islamique comme celui instauré en Mauritanie.
Ces tractations et autres décisions ont suscité une inquiétude grandissante, entraînant le rejet catégorique, par le gouvernement malien, de la création de cet «Etat islamique» dans le nord du pays.

Nord-Mali : les Arabes en conclave
ansar eddine(37) - crise malienne(30) - conclave(2) - Mohamed Ould Meidou(2)


31/05/2012 à 18h:04 Par Jeune Afrique




Un congrès des communautés arabes du Nord-Mali pour une position commune face à la crise malienne.

À l'initiative du colonel malien Ould Meidou, aujourd'hui réfugié en Mauritanie, les communautés arabes du Nord-Mali, principalement les tribus Berabiche et Kounta, s'organisent pour protéger leurs intérêts. Un congrès devait réunir, le 30 mai à Léré, chefs de tribu, personnalités religieuses et notables pour arrêter une position commune face à la déliquescence de l'État malien, l'avènement des indépendantistes touaregs et l'influence grandissante des islamistes d'Ansar Eddine. La personnalité consensuelle d'Ould Meidou, l'un des rares militaires nordistes légalistes, permettra sans doute de dépasser les divergences entre Berabiche et Kounta.


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Quel sera l’avenir réservé Aux peuples Touareg que les Etats du Monde entier, L’organisation des Nations Unies, UA, CDEAO Semblent Fermer les Yeux sur leurs Droits


Quel sera l’avenir réservé Aux peuples Touareg que les Etats du Monde entier, L’organisation des Nations Unies, UA, CDEAO Semblent Fermer les Yeux sur leurs Droits
( MAMA) : A travers les différentes réactions des medias internationaux, il est regrettable de constater avec amertume que certains intervenants manquent de réalisme.
Pourquoi ce peuple a travers le monde n’a aucun supporteur sinon défenseur. Partout ou il sont ils vivent dans le même condition. (marginalisation, oppression, génocide ) Donc du moment ou ils sont rejeté par tous, il est sollicité auprès de l’Organisation des Nations Unies de leurs trouvés un espace où ils peuvent vivre librement. Même les bêtes ont le droit de la protection.
 ·  · Il y a 4 minutes · 

Nina Wallet Intalou:Le MNLA a besoin plus que jamais du soutien de la communauté internationale


Le MNLA a besoin plus que jamais du soutien de la communauté internationale

Nina-concert-nouakchottBien avant le déclenchement des hostilités dans l'Azawad, nous avons alerté la communauté internationale sur le risque qu'était et que sera le terrorisme dans l'Azawad. A côté de ce risque, nul ne pouvait ignorer celui de l'islamisme. Un peu plus de six mois plus tard, le MNLA et l'Azawad sont abandonnés de tous, et le constant est sans appel dans l'Azawad.
Lorsque le monde libre et démocratique s'acharnait sur le MNLA, l'organisation islamiste Ansar Adine recevait dans l'ombre le soutien total de ces mentors obscurantistes. Lorsque le monde libre et démocratique donnait à peine une oreille quelque peu attentive au MNLA, aux moins deux pays renforçaient Ansar Adine financièrement, techniquement et médiatiquement. Lorsque le monde libre et démocratique prend distance avec le MNLA et l'Azawad en général, de nombreux pays et organisations obscurantistes se rapprochent d'Ansar Adine pour l'aide à renforcer et accomplir ses objectifs.
Les nations éprises de paix, de stabilité, et d'entente entre les peuples ont failli à leur devoir. Ce devoir n'est autre que celui de l'assistance. Assistance à une organisation populaire aux idéaux nobles et légitimes et dont la justesse sera à terme salutaire au moins pour la stabilité des régions nord et ouest Africaine. Assistance aussi au MNLA épris de paix, justice et d'égalité qui est en train de mettre fin à une longue injustice. Assistance enfin au MNLA dont le seul combat est de permettre la sauvegarde de vies et de cultures menacé par l'actuel géopolitique mondiale.
Malgré ce que disent les medias internationaux, le MNLA n'a pas dévié de la ligne de conduite qui a toujours été la sienne. Esseulé dans le monde libre et démocratique, incompris politiquement, combattu médiatiquement et militairement, et menacé d'interventions militaires, le MNLA a fini par se retrouvé en rupture de stocks au moment où l'organisation islamiste Ansar Adine avait un excès de trésorerie grâce à l'appui de pays et d'organisations partageant ces objectifs obscurantistes. C'est dans ces conditions que le MNLA a signé un accord avec Ansar Adine en contrepartie de son rejet officiel du terrorisme et de toute privation de liberté, et sa demande à l'organisation terroriste AQMI de libérer les otages qu'elle détient et de quitter définitivement l'Azawad.
Cet accord n'est pas une fin en soi et n'est pas appeler à perdurer. Un grand nombre de démocrate convaincu s'en démarque de plus en plus. Tout comme beaucoup de membres du MNLA, je rejette catégoriquement cet accord car éviter une guerre tribale et fratricide dans l'Azawad ne doit pas être synonyme de l'acceptation d'un diktat imposé par des groupes obscurantistes. La recherche de l'unité Azawadienne ne doit pas nous conduire au plus profond du précipice.
La flemme de la liberté qui a toujours bruler dans l'Azawad est plus que jamais vive. Des centaines de milliers de femmes et d'hommes sont disposé maintenant plus que jamais au sacrifice ultime pour atteindre leur objectif: l'Azawad. Cet objectif supporté par des populations civiles contre des ogres ne devrait laisser aucun humaniste sans un sursaut d'orgueil.
Cet objectif sera poursuivi jusqu'à la reconnaissance de l'Azawad. Mais la jeune répulique de l'Azawad ne peut pas seul faire face au monstre du terrorisme alors que les états Ouest et Nord Africains ont été incapable de le combattre pendant une dizaine d'années. La communauté internationale qui a en commun l'objectif de combattre le terrorisme et l'obscurantisme religieux doit avoir un seul partenaire dans la bande Sahélo-Saharienne: le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad.
Le Mali fut armée, financé et formé militairement pendant une dizaine d'année au nom de cette lutte. Une dizaine d'année plus tard, le Mali n'a pas tiré même une seule balle contre Al Qaeda au Maghreb Islamique. D'autres états de la région ont également été des maillons faibles de cette lutte. Mais l'Azawad ne le sera pas car de son succès dépend sa survie.
Les dangers qui ont conduit la communauté internationale à être au chevet des pays de la région sont plus que jamais présent aujourd'hui. La communauté internationale ne peut plus se permettre de rester spectateur. C'est maintenant ou jamais qu'elle doit agir.
Recourir à toutes autres voies et moyens sera désastreux et ne fera que déstabiliser un peu plus la région et rendre la situation incontrôlable pendant des décennies. Une fois que l'Azawad obtiendra le soutient nécessaire, il combattra toute présence obscurantiste et terroriste dans l'Azawad. La précarité de la situation demande une prise de décision rapide de la part des nations éprises de paix, de tolérance, et de justice. La configuration actuelle due à un délaissement total disparaitra dès que l'Azawad et le MNLA auront à leur coté une communauté internationale disposé à lutter ensemble contre l'ennemi commun.

Nouakchott, le 30 Mai 2012,
Nina Walet Intalou
Toumast presse



PROTOCOLE D’ENTENTE ENTRE :
LE MOUVEMENT NATIONAL DE LIBERATION DE L’AZAWAD (MNLA) ET ANSSAR ADDINE


Allah Le Tout Puissant a dit : « Soyez tous solidaires dans la religion
d'Allah; et ne commettez point ce qui conduit à votre désunion ».

Obéissant au commandement d’Allah, Le Tout Puissant dans ce noble
verset coranique, les frères du Groupe Anssar Addine et du
Mouvement National de libération de l’Azawad (MNLA) après une série
de réunions et de concertations ont discuté des concepts de base
ci –après :

- Le concept de blasphème dans l’idolâtrie ;
- Le concept de loyauté et de désaveu ;
- La nécessité d'établir un État islamique dans l’Azawad comme
Allah, Le Tout-Puissant nous l’a ordonné dans le verset
coranique ci-après : « Ces croyants que Nous avons promis de
faire triompher sont ceux qui, lorsque Nous leur donnons le
pouvoir sur terre, veillent à garder de bonnes relations avec
Allah et avec les gens. Ainsi ils accomplissent la prière sous
sa forme la plus parfaite, ils donnent l'aumône prescrite sur
leurs biens à ceux qui la méritent, ils ordonnent de faire ce qui
est louable et proscrivent ce qui est réprouvé. C'est Allah qui
dispose du sort de toute chose: Il honore qui Il veut, et Il
humilie qui Il veut, selon Sa sagesse ».

- Les deux parties:

1. Réaffirment leur attachement à l’indépendance de l’Etat de
l’AZAWAD .

2. s'engagent à s’investir pour établir et construire un Etat
islamique dans l'Azawad qui doit appliquer la législation
islamique dans tous les domaines de la vie; basée sur le Coran
et la Sounna ; selon la compréhension de Assalaf Assaleh (les
premières générations de l'islam).

3. Décident de leur fusion dans l’intérêt supérieur de l'Islam et
des musulmans sur le territoire de l’Azawad ;

4. S’engagent par conséquent pour la fusion immédiate de leurs
forces respectives pour constituer une armée unifiée de l’Etat
de l’AZAWAD ;

5. S’entendent sur la création d’un organe exécutif de transition
dénommé « Conseil Transitoire de l’Etat Islamique de
l’AZAWAD » (CTEIA);

6. S’entendent sur un drapeau unique pour l’Etat de l’AZAWAD ;

7. Invitent tous les groupes armés azawadiens organisés à
participer nécessairement et à adhérer immédiatement à ce
nouveau cadre d’entente;

8. Le Conseil Transitoire de l’Etat Islamique de l’Azawad (CTEIA)
élaborera le calendrier d’exécution du présent protocole
d’entente.

9. Tous désaccord avec l'un des principes fondamentaux de la
réligion abroge le présent accord; Ceci doit etre developper
dans la constitution qui sera formulé plus tard.

10. Le Présent protocole d’entente entre en vigueur dès sa
signature.

Fait à Gao le 05 Rajab 1433, 26 Mai 2012

Pour le mouvement National de Libération de l’AZAWAD (MNLA) : Bilal Ag Acherif

Pour Anssar Dine : Iyad Ag Aly P/O Alghabass Ag Intalla

http://kabyles.net/IMG/pdf/protocole_d_accords_mnla-ansar-dine.pdf

Mali : toujours pas d'accord définitif entre le MNLA et Ansar Eddine
AQMI(617) - MNLA(146) - ansar eddine(37) - Iyad Ag Ghali(25)


30/05/2012 à 09h:37 Par Jeune Afrique


Un rebelle islamiste à Tombouctou, le 24 avril 2012. © AFP

Les négociations entre le MNLA et les islamistes radicaux de Ansar Eddine butent toujours sur la question de l'application de la charia. Le communiqué final censé sanctionner le protocole d'accord signé entre les deux mouvements samedi dernier "n'arrivera pas avant 48 heures", a annoncé mardi 29 mai un proche de Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste.

Initialement annoncé pour mardi, l’accord entre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et les islamistes radicaux de Ansar Eddine « n'arrivera pas avant 48 heures », a annoncé mardi 29 mai à l'AFP un proche de Iyad Ag Ghali, chef du groupe islamiste dont les propos en arabe ont été traduits en français par un élu de la région.

Malgré la signature le 26 mai d’un « protocole d'accord » sur leur fusion au sein d'un « Conseil transitoire de l'État islamique de l'Azawad » (région du Nord-Mali), les discussions, qui se déroulent à Gao, achoppent toujours sur la question de l'application de la charia (loi islamique). « Pour nous, il n'est pas question de revenir [dessus, NDLR]. C'est adopté, c'est adopté, c'est tout », a affirmé le proche de Iyad Ag Ghaly.

La bonne formule

« Aujourd'hui (mardi) même, nous avons encore parlé avec la délégation du MNLA. Ils veulent qu'on trouve une formule qui va satisfaire tout le monde. Mais cette formule, on ne l'a pas encore trouvée », a-t-il ajouté. Une source proche du MNLA a également confirmé l'information.

La discussion entre les chefs djihadistes de Ansar Eddine et de la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) s'est en revanche achevée lundi à Tombouctou sur un franc succès. « Les deux groupes ont consolidé leurs relations », a déclaré à l'AFP l'entourage d'un imam de la « Ville aux 333 saints ».

La Mauritanie, frontalière du Mali et qui affronte Aqmi depuis plusieurs années, a exprimé mardi avec la Gambie ses « vives préoccupations » face aux « menaces graves » qui pèsent sur la zone sahélo-saharienne.

(Avec AFP)

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MALI/BÉNIN - 
Article publié le : jeudi 31 mai 2012 - Dernière modification le : jeudi 31 mai 2012

Boni Yayi favorable à une «force» africaine d'intervention avec l'appui de l'ONU

Addis-Abeba, 30 janvier 2012. Le président béninois Thomas Boni Yayi prend la présidence tournante pour 6 mois de l'Union africaine.
Addis-Abeba, 30 janvier 2012. Le président béninois Thomas Boni Yayi prend la présidence tournante pour 6 mois de l'Union africaine.
© Reuters/Noor Khamis

Par RFI
Boni Yayi est pour la création d'une force d'intervention africaine au nord du Mali, sur le modèle de l'Amisom, en Somalie. En visite à Paris, le chef de l'Etat béninois, président en exercice de l'Union africaine a plaidé pour une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une telle force. « Une solution militaire qui doit toutefois venir après le dialogue, a indiqué le président de l'Etat béninois. Mais le dialogue ne doit pas trop durer ».


NOTRE DOSSIER SPÉCIAL MALI
Les discussions informelles au Conseil de sécurité, sont à un stade assez avancé. L'option qui est la plus souvent évoquée, s'inspire de l'Amisom en Somalie, une force composée de soldats africains, dont la mission rend des comptes à l'Union africaine, mais qui bénéficie d'un important appui logistique et financier onusien, car les soldats sont rémunérés par l'entremise de l'ONU.
Lors de sa conférence de presse à Paris le 30 mai, le président de l'Union africaine Boni Yayi a cité à trois reprises la solution adoptée en Somalie.
Cette mission au Mali poursuivrait deux objectifs : l'accompagnement de la transition et la protection des autorités intérimaires d'une part, la sauvegarde de l'intégrité territoriale du Mali, d'autre part.
A New York, on ne cache pas que ce deuxième volet est particulièrement complexe et même assez nouveau pour l'ONU en Afrique. Ses forces interviennent d'habitude suite à l'obtention d'un accord de paix et avec le feu vert des parties en conflit. Or aujourd'hui, le Mali est coupé en deux, avec un mouvement sécessionniste dans une moitié Nord où sont par ailleurs implantés plusieurs mouvements armés dont Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
Réactions
« Nous sommes prêts », affirme Hervé Ladsous, chef du département des opérations de maintien de la paix à l'ONU, lorsque le chef d'Etat béninois Thomas Bani Yayi a indiqué que l'ONU pourrait ainsi décider d'une résolution afin d'appuyer une force d'intervention africaine au Mali.

Hervé Ladsous
Chef du département des opérations de maintien de la paix à l'ONU
 
31/05/2012 par Charlotte Idrac

De son côté, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est sur la même longueur d'onde que le président béninois lorsque ce dernier déclare que « cette solution (militaire) doit venir après le dialogue, mais le dialogue ne doit pas trop durer ». Jean-Yves Le Drian fait part aussi de son inquiétude quant à la déterioration de la situation au Sahel.

Jean-Yves Le Drian
Ministre français de la Défense
 
31/05/2012 par Olivier Fourt

Les conséquences de la crise sur les populationsdu Nord 
Avant même l’éclatement de la rébellion au nord du Mali, il était clair que certaines zones du pays seraient confrontées à une situation alimentaire difficile, en raison des mauvaises récoltes de la précédente saison agricole. Le développement de l’insécurité au Nord a rendu la situation alimentaire encore plus fragile, et risque de compromettre la prochaine campagne agricole.
Mamadou Lamine Coulibaly, secrétaire général de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali s'en explique : « Au Nord, les greniers sont pillés. Il n’y a pas un seul grenier qui a échappé. C’est la disette pour les paysans et la bombance pour les rebelles et les voleurs. Même les semences sont endommagées. La priorité pour nous c’est comment sauver la campagne ».
Pour ce responsable paysan, il faut trouver le moyen d’acheminer aux populations concernées une aide alimentaire, mais aussi les semences et les engrais qui permettront de planter quand l’hivernage se sera installé. Toutes les régions du Nord n’ont, semble-t-il, pas été affectées de la même manière par la crise.
Selon Salif Sow, le représentant régional de Fews net, le système d’alerte précoce sur la famine, la région de Gao est la plus menacée. « On risque, dit-il, une situation de catastrophe. L’insécurité civile a complètement coupé la région de Gao. D’abord, de ses sources d’approvisionnement du Sud qui ravitaillent donc toute la région de Gao en céréales et a ensuite, fortement perturbé les marchés dans la région de Gao. Et pour la majorité, les foires hebdomadaires ne se tiennent plus à cause de l’insécurité ».
Le type de pastoralisme pratiqué dans les régions de Kidal et Tombouctou devrait en revanche, selon cet expert, permettre aux éleveurs de profiter du retour des pâturages et de l’eau, pendant la saison des pluies, pour aller se ravitailler dans les pays voisins.
TAGS: BÉNIN - MALI - YAYI BONI


La rébellion touareg et les islamistes peinent à s'entendre

30.05.2012 | Le Républicain
"Jusqu’où le MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad] et Ansar Dine ne peuvent pas aller", titre le journal. Depuis le 25 avril, les responsables des deux mouvements présents dans le nord du Mali – Touaregs et islamistes – se concertent pour tenter de surmonter leurs divergences. En dépit du 'protocole d'accord' signé le 26 mai, les discussions achoppent sur la question de la loi islamique, qu'Ansar Dine tient à appliquer, alors que le MNLA se présente comme laïc. "L’essence de la culture touareg est la liberté", rappelle le journal
Point de vue L'Azawad n'est pas encore mis à genoux. Les Touaregs résistent 
Source : Tamazgha Porte parole:Masin FERKAL Publié le 30/05/12 11:57 AZAWAD

Après deux jours de cauchemar, les nouvelles sont plutôt rassurantes du côté de l'Azawad. Peu importe ce qui s'est passé réellement le samedi 26 mai au soir, aujourd'hui on peut affirmer que le protocole d'accord annoncé entre le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et Ansar Dine est tombé à l'eau. Autant dire qu'il n'y a pas eu d'accord. L'AFP a trop vite fait confiance à ses informateurs d'Ansar-Dine qui négociaient avec le MNLA. La radio «La Voix de la Russie» [ Voir le site ] parle, quant à elle, de «dissensions entre les touareg et les islamistes». En effet, selon cette radio russe «la fusion annoncée samedi entre le MNLA et Ançar Dine a éclaté ce lundi suite à des désaccords concernant l'application de la loi islamique». C'est donc ce piège islamique qui aurait provoqué l'échec d'un accord que certains se sont empressés d'annoncer comme un fait. C'est notamment l'AFP qui a, dès dimanche 27 mai, annoncé l'accord entre les deux organisations antagonistes le présentant comme accord scellé autour de la mise en place d'un Etat islamique dans l'Azawad. Cette même agence française qui fait dans la propagande anti-touareg et pro-islamiste et malienne qui annonce dans une dépêche datée du mardi 29 mai que les négociations sont bloquées. De son côté, le site Internet Afrik.com [ Voir le site ] parle d'un «coup de théâtre». Selon Ibrahim Assaley, membre du MNLA qui a pris part aux négociations, les exigences du groupe islamiste sont dignes d'une organisation religieuse, ce que le MNLA ne pouvait accepter. Iyad ag Ghali, touareg de Kidal, qui doit sa renommée dans la région à son implication dans la rébellion de 1990, aujourd'hui devenu l'ennemi redoutable du pays touareg, est instrumentalisé par diverses forces hostiles au pays touareg. Si pour certains observateurs, Iyad Ghali «roule» pour les algériens qui le financent ce qui explique ses accointances avec l'Aqmi, l'autre instrument d'Alger, d'autres observateurs diront qu'il est plutôt l'instrument de l'axe Qatar-Arabie Saoudite-France. En effet, il faut rappeler qu'Iyad ag Ghali a fait un séjour en Arabie Saoudite en tant que consul du Mali. Aussi, les liens d'Iyad ag Ghali avec Kadhafi sont connues sur la place publique. Afrik.com rapporte que Iyad ag Ghali aurait dit qu'«il n'est pas question de céder aux réclamations des Touaregs». Il veut ainsi imposer au MNLA l'agenda dont il a été chargé d'appliquer dans l'Azawad. Autrement dit, le mettre à genoux. Si aujourd'hui on se réjouit de l'échec annoncé de la tentative de négociation entre le MNLA et Ansar Dine, l'on est en droit de se poser des questions sur les raisons qui ont conduit le MNLA à s'aventurer dans cette voie suicidaire pour l'Azawad. Si l'on peut juger légitime et responsable que le MNLA ait le souci d'éviter une guerre fratricide entre Touaregs, l'association avec Ansar Dine ne peut, tôt ou tard, que conduire vers cette guerre, car Ansar Dine a été créé pour saboter le projet du MNLA visant la libération de l'Azawad. Reste à espérer que cette rupture de négociations entre le MNLA et Ansar Dine mettra fin à toute relation entre les deux mouvements et que le MNLA reprenne son combat initial, le seul qui soit dans l'intérêt de l'Azawad. Et que les intérêts des Touaregs, leur culture, leurs identité et langue soient le fil conducteur du combat du MNLA qui est en voie de rendre leur dignité non seulement aux Touaregs mais à l'ensemble des Imazighen. Une dignité bafouée par divers Etats coloniaux qui devront tous, un jour ou l'autre, tomber pour qu'Imazighen accèdent enfin à leur souveraineté. N'en déplaise même à la toute puissante France qui reste, disons-le, le responsable principal du drame que vivent les Berbères aujourd'hui et de l'humiliation que leur impose l'idéologie arabo-islamique.

Masin Ferkal ■ Tamazgha, Organisation internationale qui œuvre pour la défense des droits des Imazighen (Berbères). Voir le site Réagir : [Écrire à l'auteur] [Signaler un abus]

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mercredi 30 mai 2012


Mali : arrestation de proches de l’ex-junte

Dernière mise à jour: 29 mai, 2012 - 11:23 GMT
BBC
Depuis l’ouverture de l’enquête sur l’agression du président Dionkounda Traoré, la semaine dernière, une cinquantaine de personnes ont été interpellées dont certaines mises à la disposition de la justice.
Le communiqué officiel qui donne l’information, ne fournit pas de détails sur l’identité des personnes, pas plus qu’il ne précise s’il s’agit de civils ou de militaires.
Cependant, la coalition pro-junte, la COPAM, est fortement représentée dans cette vague d’arrestations selon Oumar Mariko.
Celui-ci a informé la BBC de l’interpellation de Rokia Sanogo, Younouss Hamey Dicko, Hamadoun Amion Guindo et de maître Mamadou Gakou, des leaders au même titre que lui au sein de la COPAM.
La semaine dernière, la COPAM avaient désigné le chef de l’ex-junte le capitaine Amadou Haya Sanogo président de la transition à l’issue d’une convention, rejetant le maintien de Dionkounda Traoré au palais de Koulouba.
Oumar Mariko lui-même affirme avoir été convoqué par la gendarmerie mais il n’a pas répondu, car dit-il, la procédure normale n’a pas été suivie. Il est un des vices président de l’assemblée nationale.
Parmi les personnes arrêtées devraient également figurer des militaires.
Elles devraient toutes s’expliquer sur leur rôle présumé dans l’agression du président à son bureau par des manifestants hostiles à son maintien à la tête de la transition.
L’atteinte à l’intégrité physique de Dionkounda Traoré, 70 ans, a indigné le FDR, la coalition opposée au coup d’Etat.
Il avait appelé à marcher ce mardi pour exiger le respect des institutions. Mais le haut conseil islamique lui en a dissuadé.
En lieu et place de la marche, le FDR demande à tous les Maliens d’observer 5 minutes de prières et de recueillements à partir de 10 heures, pour le retour de la paix dans le pays.
Selon le premier ministre Cheik Modibo Diarra, Dionkounda Traoré, toujours en France pour des soins médicaux, va honorer aujourd’hui son ultime rendez-vous chez les médecins. Son retour au bercail pourrait ensuite être envisagé.

mardi 29 mai 2012


MALI - 
Article publié le : mardi 29 mai 2012 - Dernière modification le : mardi 29 mai 2012

Mali : les négociations au point mort entre le MNLA et Ansar Dine

Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN

Par RFI
A Gao, l'alliance entre le MNLA et Ansar Dine, deux des mouvements qui occupent le nord du Mali depuis la fin mars, a du plomb dans l'aile. Selon nos informations, les négociations entre les séparatistes et les islamistes se sont même interrompues ce mardi 29 mai, trois jours seulement après un protocole d'accord signé dans la douleur. Le chef de la délégation d'Ansar Dine a quitté les discussions. Iyad Ag Ghali, le chef du mouvement islamiste est toujours attendu à Gao. Lui, l'ancien chef rebelle touareg qui a réussi à redevenir l'homme incontournable de l'Azawad.

On le dit manipulateur, orgueilleux, avide de pouvoir, Iyad Ag Ghali la figure charismatique de la rebellion des années 90 est devenu un fou de Dieu, un islamiste qui prône l'application de la charia à travers tout le Mali. Iyad a même pris un nom djihadiste, Abou Fadil.
Fin 2011, il crée son mouvement, Ansar Dine. Il s'agit d'une façon d'exister aux côtés du tout nouveau MNLA qui revendique l'indépendance de l'Azawad et qui n'a pas fait appel à lui. Iyad va alors chercher ailleurs les moyens d'exister et de retrouver le leadership qu'il est en train de perdre.
Ses soutiens, il les trouvera auprès du groupe terroriste Aqmi. Ce dernier, originaire d'Algérie, a des connections chez les touaregs ifoghas. Au fil des semaines et des mois, Ansar Dine et son parrain Aqmi vont multiplier les victoires sur les frères du MNLA. Iyad continue à fasciner au point que de nombreux combattants du MNLA, attirés par les moyens financiers d'Ansar Dine, mais aussi par la personnalité de son chef, vont rejoindre le mouvement islamiste.
Iyad souhaite-t-il vraiment un accord avec le MNLA?

Ibrahim
 
Militant du MNLA
29/05/2012
 
 
Certains de ces proches assurent qu'il est et restera un touareg avant d'être un islamiste. Certains pourtant doutent aujourd'hui de son indépendance vis-à-vis des djihadistes : « Iyad a perdu la main. C'est Abou Zeid et Belmoctar qui lui dictent ses décisions », entend-on à Gao. Hier, un de ses proches, un modéré du mouvement qui conduisait la délégation Ansar Dine à Gao, a quitté la négociation pour rejoindre Kidal.
Au MNLA , des voix s'élèvent désormais à Gao pour refuser cet accord avec Ansar Dine. Un accord incompatible avec les valeurs et l' identité profonde de la région, affirment ces militants et cadres touaregs.

NORD DU MALI : QUI CONTRÔLE QUOI?
Aucun calendrier n'a été établi à ce jour pour mettre en oeuvre la fusion des effectifs du MNLA et d'Ansar Dine, telle que prévue par le protocole d'accord signé dans la douleur samedi 26 mai. En attendant, le MNLA et Ansar Dine continuent de revendiquer, chacun de leur côté, le contrôle de la plupart des localités du nord du Mali.
Le MNLA contrôle la ville de Gao ainsi que l'aéroport. Avec entre 1 500 et 2 000 hommes revendiqués dans la zone, Gao représente son quartier général, même si le mouvement - il ne le nie pas - a accusé d'importantes défections ces dernières semaines. Elles portent sur plusieurs centaines d'hommes à Gao au profit d'Ansar Dine, qui s'en félicite.
Les hommes de Iyad Ag Ghali, il est vrai, sont bien mieux lotis. « Ils ne discutent pas les prix dans les commerces, alors que les gens du MNLA achètent peu de choses et marchandent tout le temps », relève un habitant de Tombouctou. Ansar Dine domine la ville sainte même si le MNLA tient l'aéroport. Dans l'extrême Nord-Est, le groupe islamiste règne aussi en maître à Kidal, Tessalit et Aguelhok. Plus au sud, les deux groupes se partagent Goundam, mais là encore, l'aéroport est aux mains du MNLA.
Dans le Sud-Ouest enfin, le mouvement contrôle les localités de Léré et Niafounké. Mais Ansar Dine envisage sous peu une présence à Niafounké et se prépare, selon un porte-parole, à investir étape par étape toutes les zones qui comptent dans le nord du Mali.
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