mercredi 28 mars 2012


Les dessous de l’arrestation d’Agaly Alambo

Lorsque l’ex chef du Mouvement des Jeunes Arabes du Niger Abta Hamedine avait adressé, il y a presque 5 mois une lettre au Président de la République , aux organisations de défense de droits de l’homme et aux acteurs de la société civile, l’opinion publique avait vite compris que ce compatriote ne se reproche rien apparemment par rapport aux motifs de son arrestation depuis 10 mois au camp pénal de Kollo pour une présumée affaire de trafic d’armes.
Il continue d’être en prison depuis dix mois alors même que le cerveau de l’affaire Agaly Alambo qui était chef de la mission a utilisé ses relations pour rentrer au Niger, se faire promouvoir conseiller à l’Assemblée Nationale et continuer à vaquer à ses occupations sans être inquiété, du moins en refusant de se présenter devant les juges pour répondre des faits qui lui sont reprochés. De quoi s’agit-il ? Selon certains ressortissants de la région d’Agadez, c’est pendant la guerre en Libye en Avril 2011 que Agaly Alambo s’était rendu au domicile de Abta Hamedine pour lui demander de l’aider à rencontrer certaines personnalités libyennes.
Une demande qu’Abta qui à plus de relations et qui maîtrise bien la langue arabe accepta. C’est ainsi qu’il aida Agaly à se rendre en Libye. Avec l’intensité des combats et le bombardement de l’Otan et la chute de plus en plus évidente du régime de Kadhafi, ils décidèrent de rentrer au Niger. Et contre toute attente selon toujours certains connaisseurs de ce dossier, Agaly Alambo décida de faire venir un ressortissant algérien au Niger qui devrait immédiatement se rendre au Mali à la grande surprise des autres membres du convoi notamment ABTA qui attirait leur attention sur les problèmes que cela pourrait entraîner .
Mais face à l’insistance d’Agaly Alambo, Abta Hamedine s’était résigné. Arrivé au Niger, Abta décida de rentre seul, Agaly se serait arrêté non loin de la frontière nigéro libyenne et l’algérien lui a poursuivi son chemin et ce dernier fera face à l’armée. Il perdit la vie au cours de l’accrochage en entraînant aussi la mort d’un militaire. C’est dans le véhicule de l’Algérien que les armes ont été trouvées. Informé de l’incident Abta décida de se rendre à Agadez pour s’expliquer et Agaly Alambo qui avait organisé la mission était parti se réfugier en Algérie avant de rentrer trois semaines plus tard avec son frère Ibrahim Alambo et le libyen Abdallah Mansour.
Abta qui pensait avoir agi en bon citoyen et surtout qu’il avait été sollicité par le Président de la République et le gouverneur de la Région d’Agadez, deux personnalités a qui il voue un profond respect, s’était retrouvé en prison. Voilà pour les faits ! Mais lorsque Agaly Alambo qui avait négocié son retour était rentré au Niger avec les assurances à lui données par le premier ministre Brigi Raffini, il décide d’enfoncer son compagnon Abta et en faisant croire à tous qu’il ne faisait pas partie de la mission (Sic). Une hypothèse qui ne tient pas la route car la justice aurait, après investigation, découvert qu’Agaly a caché la vérité car beaucoup d’indices montreraient qu’il serait pleinement impliqué dans cette affaire.
Qui sont véritablement Agaly et Abta ? Les deux ont une histoire commune, ils étaient tous chefs de fronts lors de la rébellion de 2007. Agaly Alambo ex chef du MNJ ; le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) a déposé les armes en 2009. Il avait difficilement déposé les armes en 2009 sous la médiation de la Libye. Il évite de se rendre à Agadez et mène une vie sobre à Niamey comme conseiller du Président de l’Assemblée Nationale. Abta Hamedine fut le premier chef de front à déposer les armes en 2008 et à fortement contribuer à la fin de la rébellion en 2009 suite à l’appel des autorités. Il est régulièrement sollicité par les régimes successifs sur les questions de sécurité.
Il dirige une Ong de plus de 700 ex combattants à Agadez, qui mène des travaux de récupération de terres et autres activités génératrices de revenus dans le cadre de la réinsertion des ex combattants. Le contexte dans lequel intervient leurs arrestations semble mal choisi selon des nombreux observateurs avec tout ce qui passe autour de nous. D’ores et déjà des grincements de dents se font entendre au niveau des deux communautés touaregs et arabes, en particuliers des ex combattants qui estiment à travers des menaces voilées que leurs patrons ne méritent pas ce traitement au moment où un véritable changement de mentalité semble s’instaurer dans ce milieu.
Tout en saluant l’indépendance de la justice, le commun des Nigériens pense aussi que ces deux ex chefs de fronts doivent être libérés. Abta et Agaly, tout comme Rhissa Ag Boula ont montré la preuve de leur bonne foi à aider leur pays en renonçant définitivement à la violence et en s’inscrivant dans une dynamique démocratique. Les autorités nigériennes , en l’occurrence le Président de la République Issoufou Mahamadou selon certaines sources veut rapidement trouver une solution à ce malheureux dossier pour davantage préserver la quiétude indispensable à la mise en oeuvre de l’idéal commun que constitue le développement économique et social du Niger en proie à une crise alimentaire et qui se fera aussi le devoir de préserver la paix dans notre pays.

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