samedi 25 février 2012


Mossa Ag Taher, chargé des médias au MNLA

«Nous attendons la stricte neutralité de l’Algérie»

Entretien réalisé par 
Ali Boukhlef
 
La Tribune : Votre mouvement, le MNLA, a déclenché une guerre contre l’armée malienne depuis le 17 janvier. Quelle est la situation actuelle sur le terrain ? Quelles sont vos principales revendications ?
MOSSA AG TAHER : Le MNLA a engagé une guerre non seulement contre l’armée malienne mais aussi contre l’ensemble du système de domination, de marginalisation et d’oppression institué par le Mali contre le peuple de l’Azawad depuis plus de 50 ans.La situation actuelle montre, aux yeux du monde, la supériorité militaire du MNLA et la confirmation de son caractère révolutionnaire. Notre objectif ne se résume pas à des victoires militaires mais à une libération de notre territoire de l’armée d’occupation et de l’administration corrompue et pourrie du Mali.Nos principales revendications sont d’abord, la libération de l’Azawad, l’auto-détermination et la reconnaissance d’un Etat, la République de l’Azawad.
 
Des discussions ont commencé la semaine dernière à Alger. Quelle est votre position par rapport à cela ?
Nous ne nous reconnaissons dans aucune négociation menée à Alger ou ailleurs ! Le MNLA n’a envoyé aucun de ses membres à Alger, ni au niveau du bureau politique ni au sein de l’état-major militaire. Le MNLA est en guerre, et nous sommes dans cette logique.
 La condition pour toute discussion entre nous et Bamako reste le retrait immédiat et sans condition de l’armée malienne de l’ensemble des régions de l’Azawad ! Nous savons que des émissaires maliens (Touareg) et des membres de l’Alliance du 23 mai se sont rendus à Alger. Mais ils n’ont pas été mandatés par le MNLA. Donc, ces discussions sont informelles et ne nous engagent en rien.
 
Qu’attendez-vous de l’Algérie ?
Nous attendons d’abord la stricte neutralité sur le terrain, l’hospitalité pour les réfugiés Touareg chassés par l’Etat voyou de Bamako, et le respect du droit international concernant les blessés de guerre. Nous pensons que l’Algérie est un pays qui connaît la question de l’Azawad, pour avoir participé à tous les accords passés et qui n’ont jamais été respectés, et aussi pour sa position géostratégique dans la région.
A. B.

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