Menacé de mort pour son adhésion au MNLA, l'écrivain Moussa Ag Assarid porte plainte en France
- Lundi, 09 Janvier 2012
- Écrit Par Intahmadine Ag Atoubelle
- Catégorie: Actualite
L'écrivain et consultant Moussa Ag Assarid officialisait son adhésion au Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) la semaine passée. Les insultes et menaces ont commencées le jour même de cette annonce. Une campagne de tracts le traitant de «rebelle terroriste» et le menaçant de mort pour son choix politique a commencé à Angers. Exaspéré, Moussa Ag Assarid porta plainte en France ce week-end.
Après avoir essayé sans succès de ramener ceux qui le menaçaient à la raison, l'intellectuel Moussa Ag Assarid ne pouvait que constater la montée en puissance de cette campagne haineuse et non réfléchie dirigée contre lui. Après maintes rappels à l'ordre, il finit par se convaincre qu'il ne pouvait rien faire face à tant de rage. La dernière solution était de déposer une plainte devant la gendarmerie française contre certains auteurs connus de ces campagnes.
Depuis l'annonce de son adhésion par notre agence le Vendredi 30 Décembre dernier, Moussa Ag Assarid a été harcelé en permanence, apostrophé dans la rue par des membres de la communauté malienne à Angers ou encore au téléphone. C'est d'ailleurs au téléphone que M. Ag Assarid reçu l'une des nombreuses menaces de mort. La personne à l'autre bout du fil affirmait «nous connaissons chez toi, rebelle terroriste, nous viendrons te voir pour te faire la peau» entre autres menaces et injures. La preuve de ces menaces de mort n'ont pas été difficile à établir étant donné que M. Ag Assarid est journaliste à la Radio France Internationale (RFI) depuis huit (ans) d'où son reflexe d'enregistrer la conversation téléphonique.
Sur Toumast Press, nous avons dû supprimer un ensemble de commentaire qui insultait et menaçait Moussa Ag Assarid. L'un d'entre eux que nous avons capturé avant de le supprimer est ci-dessous. Nous vous laissons voir et apprécier un exemple de cette rage et cette stupidité.
Pire, une campagne de tracts a même circulé au sein de la communauté malienne d'Angers. Dans un de ces tracts, Moussa Ag Assarid est encore menacé de mort et dans d'autres, tout malien qui l'apercevra à Angers est prié de contacter les autres afin qu'il soit «remis à l'ambassade du Mali en France pour transfert à Bamako pour y être jugé». L'identification de M. Ag Assarid comme un «rebelle terroriste» est descriptif du niveau d'intelligence de ces auteurs. En émettant son choix politique, M. Ag Assarid n'est devenu ni rebelle, ni terroriste. Pour attirer le soutien et la sympathie de certaines composantes en France, les auteurs juge important d'utiliser ces deux mots pour choquer.
Cette campagne haineuse, aveugle, et non réfléchie montre à quel point les libertés d'expression et d'autodétermination sont inexistantes au Mali. L'honorable Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, député de Bourem à l'Assemblée Nationale du Mali nous disait que "la liberté d'expression se limite au consensus chez nous (au Mali, NDLR) ... Je crois que quand on est dans une démocratie, on est à même d'écouter la douleur et les réclamations multiples de son peuple. Sinon c'est que l'on a affaire à une démocratie de façade, ce qui est très grave". Le consensus et la démocratie de façade exercé par le Mali a fini par déteindre sur certains de ses citoyens qui ne sont plus capable d'accepter, dans le respect, une contradiction. Avec cette affaire, nous constatons malheureusement que cette indisposition d'acceptation de la voie contradictoire a été exporté par certains maliens dans le pays pourtant communément appelé celui des droits de l'Homme.
Nous lançons un appel à l'ensemble des maliens à condamner ces sortes d'agissements qui n'auront qu'une seule issue: le chaos. Evitons les manipulations politiques afin de revenir aux bases sociales qui ont caractérisées les nombreuses civilisations au Mali et dans l'Azawad. Ceci devra permettre à chaque partie de s'expliquer pacifiquement et de manière réfléchie. Sans cela, le pays tout entier entretiendra une bombe à retardement dont l'explosion y créera des troubles graves.
Par Intahmadine Ag Atoubelle
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