Boko Haram répond à Jonathan

BBC


Dernière mise à jour: 11 janvier, 2012 - 18:29 GMT
Boko Haram se dit prêt à dialoguer mais sous conditions
Dans une vidéo disponible sur internet, la secte islamiste avertit que les agences de sécurité de l'Etat ne pourront pas l'empêcher de poursuivre sa campagne d'attentats.

Dans cette vidéo qui rappelle celles d'Al-Qaida, le chef de la secte islamique nigériane, Abubakar Shekau, apparaît entre deux fusils mitrailleurs AK47 et affirme répondre aux propos tenus récemment par le président Jonathan et le responsable de l'Association des Chrétiens du Nigeria, Ayo Oritsejefor.
Visiblement nerveux au début de l'enregistrement, le leader de Boko Haram gagne en confiance au fur et à mesure de l'énumération des raisons qui, selon lui, poussent le groupe à perpétrer des attentats.
Abubakar Shekau affirme que Boko Haram ne frappe pas aveuglément et vise, en priorité, les forces de sécurité qui - dit-il - ont tué l'ancien dirigeant de la secte, Mohammed Yusuf et continuent à harceler ses membres.
Selon le chef de Boko Haram, les récentes attaques visant des chrétiens sont des représailles pour la mort de Musulmans dans les zones de Jos, Kaduna, Zangon Kataf et Tafawa Balewa.
La vidéo contient aussi une mise en garde à peine voilée aux responsables musulmans qui continuent à critiquer la secte : il les prévient que ses partisans sont prêts à tuer et à se faire tuer pour instaurer ce qu'il appelle "les vrais enseignements de l'Islam".
Dialogue
Qui sont aussi les seuls principes, selon lesquel Abubakar Shekau affirme que la secte est prête à dialoguer avec le gouvernement
Les observateurs estiment que cette vidéo est de nature à aggraver encore le sentiment de peur au sein de la population.
Le déploiement de l'armée dans les régions sensibles n'a pas empêché les attentats et ces violences interviennent alors que le gouvernement est confronté aux manifestations déclenchées par l'arrêt des subventions pétrolières.
Des incidents opposant chrétiens et musulmans ont lieu depuis de nombreuses années au Nigéria.
Mais les Nigérians craignent que si les chrétiens mettent à exécution leur menace de "se défendre eux-même", le pays tout en entier ne s'achemine vers une grave crise religieuse.