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Libye : une "réconciliation" voulue sur le dos des Imazighen...
Le CNT et son gouvernement provisoire ont organisé une conférence pour la réconciliation nationale en Libye le 9 décembre 2011. Et comme par hasard, l’imam Abdouldjalil a invité principalement des imams comme lui à l’instar d’El Qardawi d’Egypte et du ckeikh Ghanouchi de Tunisie. Il y a à se demander comment l’homme à la zebiba n’a pas eu l’idée d’inviter l’imam Abbas Madani ou l’imam Belhadj. Autant dire que la composante de cette conférence donne une idée du type de réconciliation que les gens du CNT veulent concocter aux Libyens.
Et comment croire à une volonté de réconciliation de la part du CNT alors que la partie la plus importante qui conteste actuellement le gouvernement provisoire et le CNT et qui se sont marginalisée n’est pas conviée. Oui, Imazighen n’ont pas été conviés. Mais le CNT rétorquera qu’il n’y a pas de problème avec Imazighen. Effectivement, pour le CNT la réconciliation est à faire avec les combattants de Kadhafi qui ont été les auteurs d’exactions à l’égard desLibyennes et Libyens. Ce sont ces criminels que le CNT et son gouvernement compte laver de leurs crimes et les intégrer dans les nouvelles institutions notamment militaires et policières : ils seront les meilleurs éléments à utiliser pour une éventuelle répression des Imazighen. Autant dire qu’Abdouldjalil et ses acolytes comptent reprendre les anciens outils du régime kadhafiste, qu’ils connaissent très bien par ailleurs, pour les utiliser afin d’asseoir leur pouvoir. Un véritable plan d’isolement et de fragilisation des Imazighen est mis en place par le CNT et ses institutions. Un plan auquel participeront les islamistes et les arabistes de par le monde notamment les voisins comme l’Algérie et la Tunisie. A propos des Algériens, la visite annoncée d’Abdouldjalil à Alger doit certainement s’inscrire dans le cadre de ce plan pan-arabiste contre Imazighen de Libye.
Mais que pensent Imazighen de cette mascarade de conférence de réconciliation du CNT ? Si l’on croit le Président du Congrès national amazigh libyen, Fethi Bouzakhar, qui a adressé une lettre aux conférenciers, Imazighen n’attendent pas grand chose de cette conférence. En effet, le Congrès national amazigh libyen déplore qu’il ne soit pas convié à cette réunion pourtant il a tellement de choses à dire sur la Libye. Fethi Bouzakhar qui appelle la réconciliation entre Libyens de tous ses vœux estime qu’elle ne peut se faire sans commencer par rendre d’abord justice aux victimes et juger les responsables d’agressions. Il ne s’agit pas de demander aux victimes - au nom de la religion au nom du dialogue - de faire des concessions sur leurs droits. Dans sa lettre, le Président du Congrès national amazigh libyenénumère un certain nombre d’exigences et parmi elles :
- Exiger que les accusés puissent avoir droit à un procès équitable et que seule la justice dira son mot ;
- Nous exigeons que soient communiqués les résultats de travaux et non les intentions de responsables comme cela a été le cas lorsqu’ils ont voulu nous faire croire, à nos Amazighs, que le CNT et le gouvernement provisoire n’ont pas de mauvaises intentions l’absence des Imazighen dans l’équipe gouvernementale ainsi que dans l’absence de la langue amazighe dans la Constitution ;
- Il y a un droit inaliénable auquel nous ne pouvons, en tant qu’Amazighs, renoncer. Il s’agit de la constitutionalisation de la langue amazighe seule garant de sa protection. Il n’est pas possible de faire une quelconque concession sur Tamazight sous prétexte qu’elle n’est pas la langue du Coran ou que le moment n’est pas propice pour soulever le droit de la langue au nom de la réconciliation nationale. L’absence de la langue amazighe dans la constitution signifie le refus de la réconciliation avec les Amazighs ;
- Il n’est pas possible de faire des concessions, au nom de la réconciliation nationale, sur les terres qui ont été confisquées pendant l’ère du tyran. La terre est la dignité et nous ne pouvons faire des concessions sur notre dignité ;
- Si nous convenons que les brigades armées devront quitter la capitale Tripoli, nous estimons qu’il est nécessaire qu’un texte clair dans la déclaration constitutionnelle précise le rôle, les prérogatives et les devoirs de l’armée nationale ainsi que de la sécurité nationale. Nous ne voulons pas de l’exploitation de l’armée nationale et de la sécurité nationale d’une manière qui ne soit pas définie par la Constitution.
- Il n’est pas possible, au nom de la réconciliation nationale et de la religion, de demander aux victimes d’agressions et de viols pendant la révolution de pardonner leurs agresseurs.
- Nous exigeons que soient communiqués les résultats de travaux et non les intentions de responsables comme cela a été le cas lorsqu’ils ont voulu nous faire croire, à nos Amazighs, que le CNT et le gouvernement provisoire n’ont pas de mauvaises intentions l’absence des Imazighen dans l’équipe gouvernementale ainsi que dans l’absence de la langue amazighe dans la Constitution ;
- Il y a un droit inaliénable auquel nous ne pouvons, en tant qu’Amazighs, renoncer. Il s’agit de la constitutionalisation de la langue amazighe seule garant de sa protection. Il n’est pas possible de faire une quelconque concession sur Tamazight sous prétexte qu’elle n’est pas la langue du Coran ou que le moment n’est pas propice pour soulever le droit de la langue au nom de la réconciliation nationale. L’absence de la langue amazighe dans la constitution signifie le refus de la réconciliation avec les Amazighs ;
- Il n’est pas possible de faire des concessions, au nom de la réconciliation nationale, sur les terres qui ont été confisquées pendant l’ère du tyran. La terre est la dignité et nous ne pouvons faire des concessions sur notre dignité ;
- Si nous convenons que les brigades armées devront quitter la capitale Tripoli, nous estimons qu’il est nécessaire qu’un texte clair dans la déclaration constitutionnelle précise le rôle, les prérogatives et les devoirs de l’armée nationale ainsi que de la sécurité nationale. Nous ne voulons pas de l’exploitation de l’armée nationale et de la sécurité nationale d’une manière qui ne soit pas définie par la Constitution.
- Il n’est pas possible, au nom de la réconciliation nationale et de la religion, de demander aux victimes d’agressions et de viols pendant la révolution de pardonner leurs agresseurs.
Pour résumer, Abdouldjalil a une seule préoccupation : s’accaparer le pouvoir et reproduire le système de son ancien maître qu’il a servi des années durant. Cet homme a brillé par le mensonge et la malhonnêteté et il veut donner des leçons à ceux qui ont fait preuve de patriotisme et de sacrifice pour la nation.
Mais ce résidu du régime kadhafiste et ceux qui l’instrumentalisent, notamment la Qatar, aura-t-il raison des Imazighen décidés à se libérer et à ne plus subir de domination ? L’avenir proche nous le dira.
Masin FERKAL.
Mais ce résidu du régime kadhafiste et ceux qui l’instrumentalisent, notamment la Qatar, aura-t-il raison des Imazighen décidés à se libérer et à ne plus subir de domination ? L’avenir proche nous le dira.
Masin FERKAL.
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