dimanche 4 septembre 2011

Les «soldats» touareg d’El Gueddafi rentrent au Niger

EL Watan
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le 04.09.11 | 01h00 Réagissez

J’ai combattu pour El Gueddafi, je suis rentré malade et sans un sou !».

Silimane a déserté les forces pro-El Gueddafi, en  déroute, après avoir combattu pendant quatre mois les insurgés libyens et retrouvé sa case en paille, à la périphérie d’Agadez au nord du Niger). Silimane Albaka, 56 ans, est un vétéran des deux rébellions touareg au Niger   (1990 et 2009). Comme lui, des centaines d’ex-combattants touareg ont été contactés en avril par Agaly Alambo, figure de la deuxième révolte des Touareg qui vivait alors à Tripoli, pour des actions de mercenaires dans les forces du régime libyen. Rentré, il y a trois semaines à Agadez, ce père de sept enfants, blessé à la poitrine pendant la bataille de Misrata, à l’est de Tripoli, peine à nourrir sa famille. «Nous étions 229 ex-combattants à partir.
Ils ont promis à chacun une avance de 3,2 millions FCFA (environ 5000 euros), mais je n’ai jamais vu la   couleur des billets», se lamente-t-il. «Ils ont ensuite dit qu’après la victoire, El Gueddafi allait nous faire d’immenses cadeaux, moi je n’ai vu que le déluge de feu des avions de  l’OTAN», dit ce spécialiste des armes lourdes. «Depuis fin juillet, quelque 200 mercenaires touareg ont fui la Libye pour Agadez, environ 500 sont à Syrte, mais je crois que tous les autres sont   morts», regrette Silimane, qui a profité d’une évacuation à Tripoli pour s’évader par le Mali voisin. «C’est la débandade», a affirmé à l’AFP Mohamed Anako, figure touareg de l’ex-rébellion et actuel président du Conseil de la région d’Agadez, confirmant le retour pendant les dernières semaines de «plusieurs dizaines» de Touareg partis combattre en Libye.
Une source touareg estime à quelque les 1500 ex-rebelles nigériens qui combattaient pour El Gueddafi, dont une majorité vivant en Libye après avoir déposé les armes en 2009. Selon cette source, des proches du dirigeant libyen sont arrivés en avril à Agadez avec des mallettes remplis d’argent et ont recruté «des centaines» de jeunes, dont des militaires nigériens radiés de l’armée en 2002. D’après Almoudène Moha, autre ex-rebelle touareg rentré il y a deux   semaines, «les intenses» bombardements de l’OTAN et «ses nombreux morts» ont semé la panique parmi les Nigériens. «On a eu très chaud, avec trois autres Nigériens, on a organisé notre fuite dans notre véhicule de patrouille», raconte cet ex-mécanicien «enrôlé de force»   par les loyalistes. Ancien combattant touareg de 39 ans, Lamine Souleymane et trois de ses camarades, dont un Tchadien, ont parcouru plus de 80 km à pied après avoir déserté une garnison de Tripoli.
AFP
 

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