mardi 10 mai 2011

L'Otan aurait bombardé le complexe de Kadhafi à Tripoli



 - Publié le 10/05/2011 à 16:18
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par Guy Desmond
TRIPOLI (Reuters) - L'Otan a tiré mardi des missiles contre plusieurs objectifs dans le secteur de Tripoli, au nombre desquels, semble-t-il, le complexe de Mouammar Kadhafi, ont rapporté des témoins.
Le dirigeant libyen n'est pas apparu en public depuis le 30 avril, peu après un raid aérien visant un bâtiment de son complexe, Bab al Aziziah, où son fils cadet, âgé de 29 ans, et trois de ses petits-enfants ont péri.
Les autorités libyennes ont montré mardi aux journalistes étrangers à Tripoli un hôpital dont certaines vitres avaient été soufflées, semble-t-il par l'onde de choc d'une explosion survenue lors d'un raid de l'Otan, lequel a détruit une tour de télécommunications voisine.
Les journalistes ont également été conduits vers un bâtiment complètement détruit qui abritait, selon les autorités, la Haute commission pour l'enfance. Ce bâtiment colonial avait déjà été endommagé fin avril.
Un témoin a déclaré que le complexe où vit Kadhafi avait pu être touché. "La direction d'au moins une des explosions suggère que le site a été visé", a-t-il dit.
Le dirigeant libyen vit dans ce vaste ensemble fortifié, qui porte encore les stigmates des bombardements américains de 1986 et a été visé à plusieurs reprises depuis le début de l'intervention armée contre le régime libyen, le 19 mars.
Les combats sont par ailleurs en recrudescence dans la région du djebel Nefoussa, zone de hauteurs de l'Ouest libyen à population essentiellement berbère, où, lundi, l'Otan a bombardé des dépôts d'armes près de Zentane, selon les insurgés.
"Le site comporte 72 entrepôts en sous-sol et en béton armé. On ne sait pas combien d'entre eux ont été détruits. A chaque fois que les avions ont attaqué, on a entendu de nombreuses explosions", a indiqué Abdoulrahmane, porte-parole des rebelles à Zentane, qui a dénombré quatre vagues de bombardements.
TROUBLES DANS LES FAUBOURGS DE TRIPOLI ?
Mardi, le calme régnait dans le secteur de Zentane, où aucun raid de l'Otan ni aucun bombardement de la ville par les forces régulières n'a été signalé, a déclaré ce porte-parole.
"Les révolutionnaires ratissent le secteur d'Aouïnia où des brigades (pro-Kadhafi) tiendraient solidement des positions", a-t-il dit. Cette localité se trouve à 25 km environ à l'est de Zentane.
Les forces de l'Otan ont également bombardé à plusieurs reprises certains points aux abords de Misrata, grande ville de l'Ouest assiégée par les forces de Kadhafi.
Un chef militaire de l'insurrection a déclaré par ailleurs à la chaîne de télévision Al Djazira que ses hommes avaient tué 57 soldats et détruit 17 véhicules militaires lors d'un important engagement survenu lundi au niveau d'Al Arbaïne, à l'ouest d'Ajdabiah, localité que tiennent les insurgés et qui représente le dernier "verrou stratégique" avant leur fief de Benghazi.
Ce même chef a fait état de deux insurgés tués dans ces combats, qui ont eu lieu à mi-chemin entre Ajdabiah et le terminal pétrolier de Brega, tenu par les kadhafistes.
Il a expliqué à Al Djazira qu'au cours des trois dernières semaines, les insurgés avaient réorganisé leurs forces en vue de repasser à l'attaque.
Le conflit s'est enlisé ces dernières semaines. L'aviation de l'Otan a empêché l'armée d'infliger le coup de grâce aux rebelles, qui ne sont, pour l'heure, pas parvenus à reprendre l'offensive en direction de Tripoli.
Le journal Brniek, dirigé par l'opposition, a rapporté pour sa part que des insurgés s'étaient soulevés dans les faubourgs de Tripoli. Ils auraient reçu des armes d'officiers des services de sécurité qui seraient passés à la rébellion.
L'information diffusée sur le site internet du journal n'a pas pu être vérifiée de source indépendante. Un responsable du gouvernement de Kadhafi l'a démentie.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit quant à lui "vivement préoccupé" par le nombre de naufrages et de noyades de migrants qui ont quitté la Libye à destination de l'Italie ces dernières semaines.
Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesse

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