jeudi 21 avril 2011

Libye: les rebelles prennent le contrôle d'un poste-frontière dans l'Ouest


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TRIPOLI (AP) — Les rebelles anti-Kadhafi affirment avoir pris le contrôle jeudi d'un poste-frontière libyen entre la Libye et la Tunisie après trois jours de combats près de la ville de Nalout (nord-ouest de la Libye).
La prise du poste de Douheiba a provoqué la fuite vers la Tunisie de membres des forces gouvernementales libyennes. Citant "une source militaire (tunisienne) de haut niveau", l'agence officielle tunisienne TAP a précisé que 13 officiers libyens dont un colonel major et deux commandants étaient arrivés en Tunisie, où ils ont été placés en détention. Le point de passage frontalier, désormais sous le contrôle des rebelles libyens, a été fermé, selon la même source.
Shaban Abu Sitta, un chef rebelle, a affirmé que le poste-frontière avait été capturé jeudi après trois jours d'intenses combats contre les troupes gouvernementales. Il a précisé que ses hommes avaient détruit 30 camionnettes de l'armée et saisi 10 voitures et des armes.
Le Dr Mongi Slim, un médecin du Croissant-Rouge tunisien, a confirmé que le poste-frontière était aux mains des insurgés. "La principale inquiétude maintenant est la possibilité d'un afflux de familles fuyant les combats" en Libye, a-t-il déclaré à l'Associated Press. "Lorsque le poste était sous le contrôle des forces pro-Kadhafi, les gens passaient la frontière par de petits chemins. Maintenant, ce sera beaucoup plus facile."
Par ailleurs, le ferry "Ionian Spirit" évacuait mercredi de la ville assiégée de Misrata, principal bastion rebelle dans l'ouest libyen, un millier de personnes -essentiellement des civils libyens et des travailleurs africains et asiatiques. Le navire devait rallier Benghazi, fief de l'insurrection situé dans l'est du pays.
Jeremy Haslam, coordinateur de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), a précisé que plus de 1.000 évacués, dont 239 civils libyens et 586 travailleurs migrants, étaient à bord.
Le nombre de personnes cherchant à fuir Misrata a augmenté alors que les forces de Moammar Kadhafi ont élargi leurs attaques à des secteurs de la ville auparavant considérés comme relativement à l'abri.
Le ferry transportait les corps de Chris Hondros et Tim Hetherington, photographes de presse respectivement américain et britannique tués mercredi à Misrata dans une attaque qui a également blessé deux autres photographes. Le bateau transportait aussi le corps d'un médecin ukrainien tué mercredi par un tir d'artillerie, selon M. Haslam.
L'OIM précise avoir évacué plus de 3.100 personnes de Misrata jusqu'ici, et compte envoyer un autre bateau vers la ville assiégée pour acheminer 500 tonnes de vivres et fournitures médicales.
Les Etats-Unis ont estimé jeudi que les forces de Kadhafi utilisaient peut-être des bombes à sous-munitions contre les civils libyens. "Les troupes du colonel Kadhafi continuent leurs attaques brutales", notamment à Misrata, a déclaré la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton. "Il y a des informations selon lesquelles les forces de Kadhafi pourraient avoir utilisé des bombes à sous-munitions contre leur propre peuple."
Les rebelles libyens et l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch ont affirmé que les forces de Kadhafi utilisaient ces armes à Misrata. AP
lma/v

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