DRPar Charlotte Idrac / Thomas Bourdeau
RFI
Correspondant improvisé de CNN ou Euronews à Benghazi, le blogueur libyen Mohammed Nabbous a été tué le 19 mars 2011. Sa femme, qui avait annoncé le décès à la communauté d’internautes, souhaite continuer la démarche de son mari.
La femme de Mo est enceinte de huit mois, mais sa détermination reste inébranlable. Perditta Nabbous était au téléphone avec son mari quand il a été abattu le 19 mars 2011. « Ce matin-là, il avait quitté la maison trois fois. La troisième fois il n’est jamais revenu. En voiture dans Benghazi, au téléphone, je l’entendais dire : Mais d’où viennent les tirs ? D’où viennent les tirs ? La connexion a été coupée et c’est arrivé ». Ce samedi là, Paris se décidait à une intervention militaire en Libye. Ce jour-là également, Perditta, alors enceinte, prenait la parole pour annoncer le décès de son mari. Elle déclarait : « Merci à tous, priez pour lui. N’abandonnez pas ce que Mo a commencé. »
Le son commence à partir de 30 secondes.
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Depuis plus d’un mois, Mohammed Nabbous, ingénieur en télécom âgé de 28 ans, diffusait des vidéos en direct de sa web-télé Libya Alhurra. Fondée pour témoigner des événements en Libye, cette plateforme internet est rapidement devenue l’une des sources d’informations les plus fiables des médias internationaux pour suivre l’évolution de la situation à Benghazi.
« J’ai su que la vie normale était terminée pour nous »
Sa femme explique : « La première fois qu’il est intervenu sur la chaîne, j’ai su que la vie normale était terminée pour nous. Pour toujours ! » Elle ajoute : « Il me disait : tant que le bébé est en sécurité auprès de toi, je n’ai pas peur. »
Aujourd’hui, Perditta a repris le flambeau, « J’essaie de poursuivre son travail. Nous n’abandonnerons pas. » Elle collecte des informations et des vidéos pour le site : « Il n’y a pas de retour en arrière possible. Mo avait l’habitude de dire : soit la révolution est un succès, soit nous mourons. C’est l’un ou l’autre. » Malgré les moments de doute, Perditta Nabbous espère que son futur enfant pourra s’exprimer librement.
Une page Facebook a été créée en hommage à Mohammed Nabbous.
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