Note d’information sur les populations déplacées et en transit à Agadez, suite au conflit en Libye, par Assan Midal
par Linda Harsch, jeudi 24 mars 2011, 23:0
Note d’information sur les populations déplacées et en transit à Agadez, suite au conflit en Libye.
Suite à des informations faisant état de mouvements importants de migrants en provenance de la frontière libyenne, une mission des ONG AAC ASSISSIGRI et ONG AP – IMIDIWAN se sont rendues dans la région d’Agadez, au cours de la semaine du 11 au 18 mars 2011, pour s’enquérir de la situation des personnes fuyants les combats en Libye. La mission avait au départ pour destination Dirkou, qui est le premier poste militaire nigérien à la frontière avec la Libye. Mais nous avons rencontré déjà à Tourayat (près de 90 km au Nord – Est d’Agadez) une première vague de 15 camions qui transportait principalement des hommes jeunes qui travaillaient en Libye avant la crise, et quelques familles établies depuis plusieurs années en Jamahiria arabe libyenne. On trouve parmi ce groupe de 1006 personnes une majorité de nigériens et les nationalités d’Afrique de l’Ouest et du centre.
A partir du second post militaire (Tourayat) nous avons eu la confirmation que le reste du convoi de personnes déplacées a déjà quitté Dirkou et nous sommes revenus à Agadez pour assister aux conditions de débarquement et d’accueil de ce flot de personnes chassées par la crise née du conflit en Libye, puisque notre objectif était d’apporter notre modeste contribution à l’assistance à cette vague de sinistrés. Dans ce cadre, nous avons pris contact avec les structures qui opèrent dans le domaine de l’assistance aux personnes déplacées, au niveau d’Agadez.
l’UN-HCR n’étant pas représenté localement (à Agadez), nous avons pris contact avec les croix rouges française et nigérienne à Agadez, les responsables de ces structures nous ont expliqués qu’elles n’interviennent pas en faveur des migrants. Quand au CICR, il vient de mettre en place un centre de transit provisoire à Agadez pour recevoir les non nigériens en escale, avant que l’OIM ne s’occupe de leur restauration et de leur transport jusqu’à leur pays d’origine. La seule structure qui s’intéresse aux personnes fuyant le conflit en Libye, au niveau d’Agadez seulement, est MSF. Cette ONG internationale prend en charge les soins de santé des migrants sans distinction de nationalité. Mais cette prestation de service ne bénéficie qu’aux migrants qui sont hébergés dans des centres qui sont crées à cet effet. Ce qui laisse la majorité des personnes déplacées sans la moindre assistance car ils ne sont ni hébergés ni nourris à Agadez. Or beaucoup de ces personnes, surtout les femmes et les enfants manquent de tout.
Les ONG Association AP – Imidiwan et AAC ASSISSIGRI tentent d’aider les familles qui arrivent avec ces flots de migrants à Agadez, en les hébergeant dans une maison louée à cet effet, pendant 3 à 5 jours. Cet appui ne concerne que les familles qui ne disposent pas d’un lieu d’hébergement dans la ville d’Agadez. La durée du séjour dépend de l’état sanitaire des migrants. Pendant cette escale, les agents des deux ONG, à Agadez, orientent Médecins Sans Frontières (MSF) vers les familles accueillies pour leurs soins médicaux et leur distribuent des produits alimentaires pendant leur séjour dans ce centre de transit. Les ONG assurent aussi les frais de transport des personnes les plus vulnérables. Mais ces charges dépassent déjà les capacités propres d’intervention des ONG, ce qui nous amènerait sous peu, à ne plus pouvoir assurer cette modeste assistance fort utile, aux familles nigériennes en provenance de la Libye.
Nous avons accueilli une dizaine de familles, arrivées avec la première vague de personnes déplacées. Ces familles sont originaires des communes de Tamaya (département d’Abalak) et de Tchintabaraden (département de Tchintabaraden.
D’autres convois de migrants sont annoncés dans les prochaines semaines et, ce flot de personnes sinistrées, risque malheureusement de se poursuivre pendant plusieurs mois encore, en fonction de l’évolution de la crise qui bouleverse en ce moment la Libye.
Et même dans l’hypothèse d’une fin des hostilités dans le pays, les sociétés et les entreprises qui offraient du travail aux étrangers mettront du temps à relancer leurs activités. Ce qui n’augure pas la fin imminente de la migration des populations étrangères vers leurs pays d’origine.
Nous lançons, à travers cette note d’information, un appel pressant à tous les partenaires du Niger et à toutes les bonnes volontés, dans le domaine de l’assistance aux personnes déplacées, pour qu’ils nous appuient dans notre modeste et salutaire initiative. Nous avons de précieux avantages, sur le terrain, que nous pouvons exploiter pour apporter une aide d’urgence à ces familles sinistrées : un contact à Dirkou qui nous renseigne sur les mouvements des migrants et leur composition ; un centre de transit équipé d’eau et d’électricité dans la ville d’Agadez ; des agents sur place pour identifier les familles vulnérables au débarquement des camions à Agadez.
Pour les ONG AP – Imidiwan et AAC Assissigri :
LE COORDONNATEUR DE AP – IMIDIWAN
BOUBACAR ALHASSANE AG MIDAL
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
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1 commentaire:
Et où peut-on vous rencontrer à Agadez? Merci.
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