samedi 28 août 2010

Après avoir libéré deux Occidentaux contre une rançon,Aqmi exécute son otage Touareg

Après avoir libéré deux Occidentaux contre une rançon

Aqmi exécute son otage touareg algerien
Le Temps d’Algérie
mercredi 25 août 2010
Aux yeux des intégristes islamistes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, la vie d’un otage algérien, quand bien même fut-il de confession musulmane, n’a aucun poids devant celle des otages occidentaux. Qui vaut des millions d’euros.
Les membres de sa famille s’y attendaient : Ouaghi Bada, le guide targui enlevé lors de l’attaque d’une patrouille de la Gendarmerie nationale à Tinzaouatine, a finalement été exécuté par ses ravisseurs. Bada aurait été mis à mort par ses ravisseurs, lundi ou mardi, et la nouvelle de son exécution a été confirmée par des membres de sa tribu à Kidal, au nord du Mali.
Des notables de la ville malienne expliquent que le groupe terroriste qui détenait le guide targui a procédé à l’exécution du guide en réaction à l’éventualité d’une attaque que l’ANP projetait de lancer contre Aqmi. Les sources citées par l’Agence France Presse (AFP) qui a rapporté l’information présentent la victime comme un douanier retraité, ce qui n’est pas le cas.
Cet ancien fonctionnaire, âgé de 59 ans et père de 9 enfants, a pris sa retraite pour se reconvertir en guide dans une région qu’il connaissait comme sa poche. Son frère Khabou, également guide, nous a fait savoir, il y a moins d’une semaine, qu’il était sans nouvelle de son frère aîné.
Hadj Touha, vice-président de l’APC de Tinzaouatine, apparenté à la famille Ouaghi, avait indiqué de son côté que les nomades membres de leur tribu se trouvant de l’autre côté de la frontière se refusent à communiquer la moindre information aux autorités algériennes de peur de subir des représailles.

Les bandes d’Aqmi, disait-il, auraient droit de vie et de mort sur les populations de la région qu’elles terrorisent. « L’Etat malien est faible, alors ils font ce qu’ils veulent », avait-il précisé. Hier, nous n’avons pu joindre aucun de nos contacts à Tinzaouatine.
L’exécution de Ouaghi Bada, après un mois et demi de captivité, était prévisible. L’homme ne pouvait constituer une monnaie d’échange ni pour sa famille, très pauvre pour payer une rançon, ni pour l’Etat algérien, qui mène une guerre impitoyable contre les groupes terroristes islamistes. Blessé lors de sa capture, Bada est devenu encombrant pour ses ravisseurs qui, de toute évidence, ont préféré le liquider. On ne sait cependant si le guide a été abattu juste après son enlèvement après avoir été condamné à mort dans une parodie de justice propre aux groupes djihadistes ou entre lundi et mardi dernier comme le rapporte l’agence française de presse.
Quoi qu’il en soit, aux yeux d’Aqmi - mais aussi de la communauté internationale - la vie d’un otage algérien n’est d’aucune valeur comparée à celle d’un otage occidental qui vaut, elle, des millions d’euros et une entorse au droit international.
Aucune ONG, aucun gouvernement, aucun média n’a en effet pris la défense de Ouaghi Bada. Après tout, ce n’est qu’un Targui, musulman de surcroît, dont la mort n’a aucune incidence sur le cours de la vie… en Occident.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire