jeudi 27 mai 2010

A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles

Revue de presse Afrique

jeudi 27 mai 2010
A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles
Par Frédéric Couteau
RFI

Vers une « reprise graduelle » de la coopération entre l’Union européenne et le Niger, « en fonction des progrès constatés dans le processus de transition ». C’est la conclusion de la réunion de consultation hier à Bruxelles entre le Conseil représentatif des 27 pays européens et la délégation nigérienne emmenée par le Premier ministre Mamadou Danda. Le communiqué publié mercredi soir par l’Union européenne est largement repris ce jeudi matin par plusieurs médias nigériens, dont le site d’information Niger Diaspora .

« L’incontournable pèlerinage de Bruxelles », titre Le Pays au Burkina qui nous propose une réflexion sur ce système donnant-donnant, aide contre bonne gouvernance. « Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus, affirme Le Pays : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. »

Un acte d’allégeance ?

Mais, « le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification, estime le quotidien burkinabé : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Et ils sont rares, ces pays du Sud, soupire Le Pays, à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables. »

Du coup, le journal estime qu’en « pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. (…) Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. (…) Les gouvernants africains devraient commencer à être gênés de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter, poursuit Le Pays. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, conclut le journal, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner. »

Le site d’information Fasozine est tout aussi critique : « en liant le destin politique d’un pays à une aide, aussi substantielle soit-elle, ne dénature-t-on pas la "souveraineté du peuple ? C’est vrai qu'un peuple qui a faim n’est pas un peuple libre" relève Fasozine. Mais cela suffit-il pour lier des exigences politiques aussi fondamentales que celles de la démocratie et de la bonne gouvernance à l’aide de l’Union européenne ? »

Le gouvernement ne se mouille pas…

Alors que la sécheresse sévit sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, le Togo a connu des pluies diluviennes ce mercredi, notamment Lomé. La capitale a été paralysée. Et pour le journal Liberté , c’est toujours la même chose. La pluie tombe et le gouvernement ne fait rien… « Le phénomène d’inondation auquel font face les populations de Lomé à chaque saison des pluies, ne dit rien aux autorités togolaises. Aucune mesure durable n’est prise pour minimiser le risque, déplore Liberté. On laisse le même phénomène se reproduire avant de commencer à envisager quelques pistes de solutions. »

Voilà, notons qu’on a déjà pu lire ce type de commentaires dans d’autres journaux et dans d’autres pays, comme le Sénégal ou encore le Cameroun.

tags : Burkina Faso - Niger - Revue de presse

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