mercredi 26 mai 2010

AFRIQUE : ses problèmes sont plus dûs à la mauvaise gouvernance qu'au manque de ressources


Saïd Penda/ BBC Afrique Johannesburg


Un panel international dirigé par Kofi Annan a estimé mardi en Afrique du Sud que le sous-développement de l'Afrique dépendait plus de l'absence de volonté de ses dirigeants que d'un problème de ressources.
La corruption et la fuite des capitaux sont aussi pointées du doigt par ce comité qui comprend aussi l'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo et le directeur de Transparency International.
"Ce n'est pas le manque de ressources, ni le départ des diplômés ou l'insuffisance de projets, qui font problème", a déclaré l'ancien secrétaire-général, Kofi Annan en présentant le rapport.
Le groupe reprend des constats faits dans le passé par d'autres institutions quand il écrit par exemple que 'les Africains au-delà du cercle des élites, ne bénéficient pas "des vastes ressources" du continent.
En cause, une forte corruption dont les membres du panel citent en illustration un rapport de Global Financial Integrity.
L'O.N.G. dont le siège est aux Etats-Unis estime ainsi entre 37 et 53 milliards de dollars, l'ensemble des transferts d'argent d'origine douteuse, de l'Afrique vers les autres continents, rien que pour l'année 2008.
Depuis 1970, ces sommes - toujours d'après l'O. N. G - sont trois plus importantes que l'ensemble des dons et aides que le continent a reçu des pays développés dans la même période.
Ces milliers de milliards de dollars qui ont quitté l'Afrique, précise Global Financial Integrity, proviennent des "détournements de fonds, de corruption, de la fraude fiscale ou encore de 'blanchiment d'argent".
Il suffirait donc à l'Afrique "de réduire de moitié ces flux financiers pour résoudre tous ses problèmes de financements" a déclaré Kofi Annan devant la presse à Johannesburg.
C'est vrai que plusieurs dirigeants africains ont fait par le passé ou font toujours l'objet d'enquêtes ou de poursuites sur l'origine de leurs fortunes colossales qu'ils possèderaient à l'étranger.
Les présidents Paul Biya du Cameroun, l'équato-guinéen Obiang Nguema, le Congolais Sassou-Nguesso ou encore feu Omar Bongo du Gabon ont dû se défendre contre des procédures engagées par l'ONG Transparence internationale France dans l'affaire des biens dits mal-acquis.
En Grande-Bretagne, les biens d'un ancien gouverneur d'un des états de la Fédération nigérianne ont été récemment saisis.
Outre Kofi Annan qui le préside, le Panel sur le Progrès de l'Afrique comprend entre autre le président de Transparency International Peter Eigen ou encore l'ancien président Obasanjo du Nigeria, dont une des filles fait l'objet d'enquêtes dans son pays pour détournements sous le règne de son père.
Le Groupe avait été crée en 2007 pour veiller au respect des promesses d'aides faites par les pays développeés notamment les membres du G7, le Groupe des pays les plus industrialisés.

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