lundi 12 avril 2010

Mise en œuvre de l’Accord d’Alger : Le rôle de la presse


Baba Dembélé - Le Républicain, 12/04/2010

Mise en œuvre de l’Accord d’Alger : Le rôle de la presse
lundi 12 avril 2010


L’Association des journalistes pour la paix et la non violence (Ajpv) a organisé une conférence-débats, samedi dernier, à la Maison de la presse. Le thème portait sur la consolidation de la paix au nord Mali / le rôle de la presse dans la mise en œuvre des accords d’Alger. Bruno Loma, secrétaire administratif de l’Ajpv a fait savoir que l’association est créée en 2007, à la suite d’un premier atelier tenu à Ségou et d’un deuxième, organisé à Fana par le projet Genovico (gestion non violente des conflits), dont le représentant, Boniface Cissé, était présent à la conférence-débats. Le secrétaire administratif a brièvement expliqué les objectifs de l’Ajpv qui visent la paix et la non violence.
Le président de l’Ajpv, Alhassane Maïga, a confirmé que l’association s’est donné le devoir d’œuvrer pour la communication non violente. Il a ajouté : ‘’Rappelez-vous, c’est un certain 4 juillet 2006 que les Accords d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement de la région de Kidal sont conclus entre le gouvernement du Mali et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement. A la suite de ces accords, une véritable contestation s’en est suivie. ‘’ Après plus de trois ans, a-t-il dit, il est intéressant de revenir sur le rôle de la presse dans la mise en œuvre de ces accords.
Car, estime t-il, le rôle des médias n’est pas négligeable dans ce qu’on peut qualifier de conflit entre le gouvernement, l’Alliance du 23 mai et certaines populations et organisations qui ont contesté les accords. Le conférencier, Sadou Yattara, journaliste et ancien président de la Maison de la presse, a commencé par rappeler les principales caractéristiques des trois République du Mali. Il a ensuite fait état du Nord, jadis considéré comme un goulag et la nouvelle image née de la rébellion touarègue.
Il a expliqué la mutinerie de l’Alliance du 23 mai qui a secoué l’unité nationale. L’accord d’Alger, a-t-il dit, fixe les modalités de développement du Nord Mali. Il a toutefois signalé que le 4 juillet, l’Accord a été signé en catimini, d’autant plus que le texte de l’Accord était déjà sur le Net. Ce qui a provoqué un tollé général. C’est par la suite, a-t-il indiqué, que le gouvernement a décidé de communiquer sur cette signature. Pour justifier le silence gardé par les autorités, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, lors d’une conférence de presse organisée à la Maison de la presse, avait soutenu : ‘’quand on négocie, il faut communiquer peu, c’est après qu’on doit parler. ‘’ Il avait aussi indiqué : ‘’les seules guerres qu’on gagne sont celles qu’on a pu éviter. ‘’ Sadou Yattara a souligné que ce message avait été fortement propagé par les médias.
Parmi les facteurs de consolidation de la paix, il a cité le Forum de Kidal et l’adoption de la loi portant création du fonds d’investissement pour le développement et la réinsertion des régions du Nord Mali. Ce fonds, qui s’élève à 773 311 000 000, a précisé Sadou Yattara, concerne 39 projets et envisage de réinsérer 10 000 jeunes de Kidal, Gao et Tombouctou. Le conférencier a toutefois rappelé que tout le monde n’était pas unanime sur la signature de l’Accord d’Alger.

Il a cité le Rassemblement pour le Mali (Rpm) dont il a jugé l’action courageuse, compte tenu de ses électeurs et de ses bailleurs.
Le Cca Ong, a rappelé le conférencier, avait fait une déclaration montrant son incompréhension face à l’Accord, puisqu’il y avait déjà le pacte national. La centrale syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), aussi, avait critiqué la signature de l’Accord d’Alger. La presse étant plurielle, a reconnu Sadou Yattara, des médias s’étaient opposés à la signature. ‘’Tout cela est derrière nous, maintenant, tous sont rentrés, ce qui est difficile, c’est la reconstruction, l’édification de la paix. ‘’ Il s’est réjoui que le conflit ne soit pas internationalisé. Interrogé sur la question de l’autonomie, il a soutenu que le Mali est un Etat unitaire et que la décentralisation est une solution administrative. Est- qu’il est sûr que ‘’tous les rebelles soient rentrés ? ‘’ Le conférencier a nuancé ses propos en parlant de certains.

Baba Dembélé

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