mardi 13 avril 2010

Les menaces d’AQMI contre le Mondial

Les menaces d’AQMI contre le Mondial
Frédéric Couteau-RFI-13-04-10


mardi 13 avril 2010
C’est une information annoncée ce lundi par le quotidien britannique The Sun et qui est répercutée par Le Républicain au Mali : AQMI menace de s’en prendre au Mondial de football qui aura lieu en Afrique du Sud en juin, plus particulièrement au match qui opposera l’Angleterre et les Etats-Unis à Capetown. Le tabloïd britannique cite le communiqué d’AQMI : « le monde entier sera en train de suivre en direct ce match au moment précis où nous l’endeuillerons avec des centaines de cadavres. » Les salafistes menacent de s’en prendre également à des hôtels et à des parkings et se prévalent de détenir désormais des engins explosifs non détectables avec les moyens sécuritaires même renforcés lors du Mondial. The Sun rapporte que cette menace est prise très au sérieux par les experts en matière de lutte antiterroriste. Ce communiqué émanerait, d’après le quotidien britannique, du groupe dirigé par Abdelhamid Abuzeid, qui détenait en otage le Français Pierre Camatte et qui avait exécuté le britannique Edwin Dyer en juin dernier. Un groupe qui, selon Le Républicain, se cacherait dans la région de Kidal, dans le Nord-Mali.
Grandes manœuvres
Ces menaces interviennent alors que « la région saharo-sahélienne affiche une plus grande détermination dans la lutte contre le terrorisme salafiste », affirme le quotidien malien. « La récente rencontre d’Alger entre les services secrets des pays de la région est considérée comme un pas encourageant, estime Le Républicain. Il y a deux semaines, poursuit-il, Nouackchott avait émis un mandat d’arrêt international contre Mokhtar Belmokhtar, un autre dirigeant salafiste qui, avec Abuzeid, règne sur le Sahara malien, mauritanien, nigérien et sud-algérien. » Et puis il y a l’exercice militaire international qui aura lieu en mai dans la région sahélienne. Cette opération baptisée Flintlock « impliquera les armées du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal, du Nigeria et du Tchad », sous commandement américain, préciseLe Républicain . « Un total de 1.200 militaires se joindra à cet exercice militaire, dont 600 Américains, 400 Africains et 150 Européens. L’exercice sera basé dans la capitale Ouagadougou, tandis que la formation militaire au sol aura lieu au Mali, en Mauritanie, au Nigéria et au Sénégal. » Ces manœuvres, précise le quotidien malien, visent « à améliorer la capacité des participants à travailler ensemble pour mettre fin aux activités illégales qui menacent la stabilité et la sécurité dans la sous-région, notamment le terrorisme. »
Toujours un « vœu pieux »
Par ailleurs, et là, c’est le quotidien algérien La Tribune qui l’annonce : les responsables militaires des pays du Sahel se réunissent ce mardi à Alger. Une réunion qui fait suite à celle des ministres des Affaires Etrangères de l’Algérie, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, qui s’était tenue à Alger le 16 mars dernier. Il s’agit pour ces différents pays, explique La Tribune, « d’entrevoir les voies et moyens susceptibles de mettre en place une stratégie collective et coresponsable de lutte contre le terrorisme et le crime transnational. Il faut dire que si les sept pays de la région sahélo-saharienne ont affiché depuis plus d’une année leur ferme détermination à éradiquer le phénomène du terrorisme et ses corollaires tels que le banditisme et le trafic d’armes, il n’en demeure pas moins que ce ’pacte’ est resté au stade du vœu pieux », relève le quotidien algérien.
L’Algérie passe à l’offensive
Et puis, toujours en Algérie, cette grande offensive de l’armée, baptisée « Ennasr » (victoire), offensive contre les groupes terroristes dans pas moins de 22 régions. C’est à la Une du quotidien Liberté . « C’est la première opération d’envergure depuis la promulgation de la loi sur la concorde civile et la réconciliation nationale, relève le journal. Le président Bouteflika, qui a appelé à l’intensification de la lutte antiterroriste en 2007, a fini par se rendre compte que les groupes armés islamistes continuent de narguer l’État. » L’objectif de cette vaste opération est donc de « nettoyer les maquis terroristes ». Les ratissages ont démarré hier lundi. « Des milliers de soldats, précise Liberté, soutenus par les gendarmes et les policiers, se sont déployés sur l’ensemble du territoire national appuyés par les forces spéciales de l’armée. D’importantes forces héliportées auraient été mobilisées aussi. Ce qui laisse à penser qu’il y aura des pilonnages des massifs forestiers où se cachent encore des groupes armés islamistes. » Et Liberté d’annoncer que « plusieurs groupes du GSPC seraient d’ores et déjà encerclés. »

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